ON NE RÈGLE PAS DES PROBLÈMES NOUVEAUX AVEC DES SOLUTIONS ANCIENNES.
«Echangeons ensemble sur notre pédagogie Tomorrowers» Sébastien Chantelot Directeur ESC Pau Business School, 06.63.88.12.09
EDITO
Qu’est-ce que pourrait changer le nouveau bac ?
« Nous avons besoin d’un rebond dans la qualité de nos bacheliers. »Le 24 janvier le ministre de l’Éducation nationale, JeanMichel Blanquer, recevait des mains de Pierre Mathiot son rapport Un nouveau baccalauréat pour construire le lycée des possibles en instant sur la nécessaire revalorisation de ce « monument national ». Les 65 pages du rapport vont forcément bien audelà du simple passage du bac et proposent une véri table refonte d’un lycée qui serait dorénavant organisé en semestres. Mais attention : ce ne sont encore que des propositions. «Nous entrons dans une phase de concerta tion avec les syndicats qui débouchera sur une proposition de réforme le 14 février en Conseil des ministres», prévient JeanMichel Blanquer. Le coureur de fond qu’est Pierre Mathiot sait que la course sera encore longue jusqu’au premier nouveau bac qui devrait être remis en 2020. →Les baccalauréats général et technologique sont passés respectivement chaque année par environ 380 000 et 140 000 candidats. Plus de 90 % des lauréats pour suivent leurs études dans l'enseignement supérieur. →La réforme démarrerait à la prochaine rentrée en classe de seconde mais sans effets importants sinon l’instauration d’un test de positionnement numérique pour permettre à chaque élève de se situer et notamment dans son expression écrite et orale.
Simplifier.sa prise de fonction Emmanuel Macron s’était engagé à réformer le Dès bac. Avant, le 24 janvier 2017, il avait parlé de son coût exorbitant. Si personne ne s’en vante, la réforme en cours devrait d’abord pouvoir faire économiser des dizaines de millions d’euros. «Ce n’est pas au cœur du sujet mais si le bac coûte moins cher en se simplifiant nous faisons d’une pierre deux coups», commente JeanMichel Blanquer. Le passage à seulement quatre épreuves finales (on parle de 60 % de la note finale), joint à un contrôle continu pour les autres, devrait largement simplifier son organisation. Mais beaucoup craignent aussi, selon les mots du rapport, que la part du contrôle continu ne « perturbe le fonctionnement des classes et des lycées » et « réduise le bac au statut de diplôme d’établissement ». Des points que ne devraient pas manquer de souligner les syndicats étudiants. →En première les épreuves anticipées de français seraient maintenues. Les épreuves de rattrapage disparaîtraient au profit d’un examen du dossier scolaire.
Signifier.aussi le ministre insiste : « Là Le but n’est pas d’avoir moins de bacheliers mais que le bac signifie quelque chose et notamment dans la réussite dans le supé rieur». Le constat des auteurs du rapport n’en est pas moins clair : «La valeur certi ficative du bac est interrogée, notamment du fait de l’augmentation très forte des mentions : 52 % dans la voie générale».
Connecter.Les 60 % d’échec en licence interpellent depuis longtemps la communauté éducative. Si elle est finalement actée l’instauration d’un « Grand oral » de 30 minutes de fin de terminale – qui rappelle beaucoup celui à l’entrée dans les écoles de manage ment devrait par exemple permettre de mieux préparer les élèves à leur entrée dans l’enseignement supérieur. «Tout sauf un vecteur d’inégalité cette épreuve serait utile toute la vie aux élèves et permettrait de les désinhiber», commente le ministre. «Le bac que nous proposons doit permettre de mieux éclairer les jugements des établissements dans Parcoursup – les trois quarts des épreuves pourraient être estimées et de réduire l’échec», assure Pierre Mathiot. →L’examen serait mené par un jury composé de trois personnes, dont une extérieure au lycée. Il pourrait peser pour 15 % de la note globale.
Choisir.Ce devrait être le principal point de crispation avec les syndicats. En proposant de supprimer les filières S, ES, L pour les remplacer par deux matières « majeures » et deux « mineures » le rapport Mathiot risque de remuer des chapelles disciplinaires qui ne craignent rien de plus qu’une certaine « mise en concurrence » entre elles du fait du choix donné aux élèves. La composition du tronc commun fera partie des discussions cruciales à venir. →Les bacs généraux et technologiques resteraient distincts mais avec des passerelles comme des majeures communes. La question de la voie professionnelle fait l'objet d'une autre mission et d’un autre rapport qui sera dévoilé Olivier Rollot courant février.Rédaceur en cheF
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SommFÉVRIaER 2i018|rN° 1e4
Les ESSENTIEL DU MOIS
ENTRETIEN
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9 à 11
Anne-Lucie Wack (CGE) : « Les Grandes écoles forment plus de 40 % des diplômés de grade master »
ENTRETIEN 12 à 14 JeanBastianellietChantal Collet (APLCPGE) : « Parcoursup, orientation,continuum, ... Qu’est ce qui va changer pour les prépas en 2018 ? »
DOSSIER
Comment les écoles de management forment aux soft skills
PUBLI-INFORMATION
15 à 18
19 & 20
Les soft skills au coeur de la pédagogie de TBS
ENTRETIEN 21 & 22 Bruno Neil (Groupe Sup de Co La Rochelle) : « Nous allons renouveler tout notre projet pédagogique »
PAROLES DE PROF
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Le choix judicieux de l’internat pour la classe préparatoire
REPÈRES
Toujours plus d’étudiants. Mais où s’inscrivent-ils ? Qui sont-ils ?
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« L’Essentîel du Sup - Prépas »es une pubîcaîon du groupe | | 33 rue d’Amserdam 75008 Parîs Dîrecteur de la publîcatîon :Sébasîen Vîvîer-Lîrîmon | Rédacteur en chef :Oîvîer Rooo.rollot@headwayadvisory.com Responsable commercîale :Fanny Boe du Chomon| f.boleduchomont@headwayadvisory.com- 01 71 18 22 62 Photo de couverture :ISC Parîs
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L’ESSENTIEL DU MOIS
Mais c’est quoi la vie en prépa ? Qui sont les élèves de classes préparatoires, sont-ils différents des autres de leur génération ? Comment vivent-ils concrètement ? Quels sont leurs talents et leurs envies d’impacter le monde de l’entreprise ? Une enquête de l’EDHEC NewGenTalent donne de quoi alimenter la réflexion.
« Loin des clichés de jeunes uniformes et besogneux, les élèves de prépas se révèlent divers, modernes et audacieux. En prépa, ils ont continué à s’investir dans leurs activités extrascolaires et développé des qualités comportementales essentielles à leur vie professionnelle », résume Manuelle Malot, la directrice de l’EDHEC NewGen Talent centre.
ÊTES-VOUS CONFIANT VIS-À-VIS DE VOTRE INTÉGRATION FUTURE SUR LE MARCHÉ DU TRAVAIL ?
TOTAL
5%10%
7% 14%
3%6%
59%
55%
62%
26%
36%
17%
Peu confiant Neutre Assez confiant Très confiant
≥Ce que leur apporte la prépa. Quand on demande auxLeurs activités extrascolaires.Certes moins assidument élèves interrogés « Parmi les propositionsen deuxième année qu’en première (4h41 par semaine contresuivantes, lesquelles ont contribué à votre bienêtre au cours d6h43), les trois quarts des élèves de prépas pratiquent une actie vos deux dernières Undiplômed’unegrandeécoledecommerceestunecertainegarantiepourl’obtentiond’unposteensortied’école. années d’études ? » c’est « l’envie de sequi l’em dépasser » vité extrascolaire. Pour 59 % des garçons et 49 % des filles il porte globalement mais est surmonté ple soutien des ar « s’agit d’un sport. Les deux pratiquent à peu près également une proches » chez les filles. Et ce qu’ils ont appris c’est avant tout à activité associative (22 %) quand 14 % des filles ont une activi « repousser leurs propres limites » (19 %) devant la « rigueurau té artistique (pour 9 % des garçons) et que 8 % de ces derniersEN BREF Jen’abandonnepasfacilementetilenserademêmeencequiconcernemonintégrationsurlemarchédutravail.» travail » (15 %) et la culture générale (14 %)un emploi étudiant pour 6 % des filles.. exercent Jepensequemamotivation,mondynamismeetmonenvied’allerdel’avantserontunatout.»« →Classements de prépas : Confiants dans l’avenir.Alors que leurvision de l’entrepriseLeurs loisirs. Leur ? : série préférée of Thrones « Game » que dîsent « l’Étudîant » et est à 93 % positive (dont 17 % très positive et jusqu’à 23 % pour les unes comme les uns. Lire un livre ? : oui pour 49 % « Challenges » chez les garçons) ils sont également confides filles mais seulement 36 % des garçons. Leurs auteursants à 85 % quant Seon e pamarès 2018 des prépas de à leur intégration future sur le marché dutravail(36%despréférés?:J.K.Rowling,GeorgeOrwell,AlbertCamus.Leurs« ’Éudîan » sî on enend înégrer garçons sont même « très confiants » contre seulement 17 % artistes musicaux préférés ? : Queen, Eminem mais aussi les HEC Madeeîne Danîéou (Rueî-des filles). Ce qui ne les empêche pas de vouloir « simplifier la Pink Floyd (côté garçons) et… Frédéric Chopin pour les filles. Mamaîson) es a prépa îdéae pour gouvernance », « épanouir l'individu » et « favoriser le travail Enfin si on parle sport le football se place très largement en tête es ECE, Saîne-Genevîève pour es collaboratif ». «Leur confiance dans l’avenir et leur vision posides « événements sportifs auquel vous avez participé ou auquel ECS e Chevroîer (Angers) pour tive du travail n’a pas altéré leur esprit critique et leur volonté» quand il n’arrive qu’en troisièmevous auriez aimé participé es ECT. d’impacter le monde de l’entreprise pour trouver du sens et s’yposition pour des filles qui plébiscitent les jeux Olympiques. épanouir», analyse encore Manuelle Malot.Quan au cassemen des meîeures Leurs marques.Si les uns comme les autres se disent plutôt prépas de « Chaenges » î îndîque Leurs événements marquants. Alors iOS (Apple) qu’Android, leurs marques préférées sont Zara pourque la chute du Mur que pour înégrer e op 6 des écoes de Berlin est l’événement historique qui les marque de plus, les filles et Nike pour les garçons (Apple les suivant dans les de managemen (HEC, Essec, Emmmanuel Macron et Donald Trump s’imposent parmi les deux cas). Suivent Chanel, Nike et Michel & Augustin pour ellesESCP Europe, emyon, Edhec e n personnalités actuelles. et Adidas, Samsung et Tesla pour eux.Audencîa) : - en ECS Henrî IV es ceuî quî Leurs rêves d’enfants.Enfants les futurs élèves de prépas→1 275 candidats aux Grandes Écoles de management à la présene e pus for aux d’înégrés avaient les mêmes rêves que tous les enfants : les filles première session et 2 774 à la seconde ont été interrogés entre devan ’exerna Saîne-Marîe voulaient d’abord devenir institutrice ou vétérinaire, les garçons mai et juin 2017. (Lyon) e e ycée Sanîsas de Parîs ; astronaute ou footballer.→Une animation résume également l’étude. - en ECE c’es Madeeîne-Danîéou quî s’împose devan Saîn-Louîs-de-Gonzague (Parîs) e Henrî IV. LEURS SOURCES DE BIEN-ÊTRE Sî on éargî e panîer à 15 écoes : L’envie de vous dépasser 90% - en ECS e ycée Joffre de Monpeîer s’împose devan La stimulation intellectuelle 89% Ipécom (Parîs) e Mîche-Monaîgne (Bordeaux) ; Le soutien de vos proches 87% - en ECE e ycée René-Cassîn de L’acquisition de compétences utiles Bayonne devance Saîn-Jus (Lyon) 80% Le soutien des prochesL’envie de se dépasser à votre développement personnel 1 (91%)(90%)e e ycée Sanîsas de Nîce. La qualité de l’enseignement 78%- sae Passy-Buzenva (Rueî-L’envie de se dépasserLa stimulation 2Mamaîson) compéan e podîum. (91%)intellectuelle (89%) L’esprit de camaraderie 73% La stimulation Le soutien des proches 3 L’encadrement du corps 70%(81%)intellectuelle (89%) professoral Le bénéfice d’un cadre deL’acquisition deL’acquisition de 4 52% travail rassurantcompétences (80%) compétences (80%) L’accès à des contenus et 21% La qualité de La qualité de supports pédagogiques innovants 5 l’enseignement (79%) l’enseignement (76%)
Q:Parmilespropositionssuivantes,lesquellesontcontribuéàvotrebien-êtreaucoursdevosdeuxdernièresannéesd’études? L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 3 FÉVRIER 2018 | N°14
N A N T E S | P A R I S | B E I J I N G | S H E N Z H E N
LEARN CREATE # SUCCEED
e 6 au SIGEM depuis 2002
«Parce que l’audace s’affirme avec le savoir, nous développons vos expériences, Parce que le talent s’exprime grâce à la culture, nous multiplions les influences, Parce que leadership et responsabilité doivent se faire écho, nous visons plus haut. Notre vocation ? Vous permettre de développer la vôtre ! »
Nicolas Arnaud – Directeur Audencia Grande Ecole
w w w . a u d e n c i a . c o m
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L'ISC Paris en mode improvisation théâtrale ’expression orale fait partie des soft skills que les 2 heures. Étudiants des programmes Bachelor, L écoles de management entendent de de plus en PGE et MBA suivent ensemble cet enseignement plus développer chez leurs étudiants. qui s'achèvera, le 15 mars, par un tournoi Sous l'impulsion de l’un de ses étudiants du d'improvisation « Live » organisé avec les Programme Grande École et élève au Cours participants, au cinéma Pathé de LevalloisPerret. Florent, l'ISC Paris vient de lancer une session «L'ISC Paris continue à privilégier la créativité hebdomadaire d’improvisation théâtrale depour préparer au mieux ses étudiants aux enjeux professionnels, pour développer des personnalités à la fois solides et plastiques, capables de s'adapter aux situations, aptes à inventer comme à s'inventer et se réinventer par exposition et par frottement aux parties prenantes», commente Tamym Abdessemed, directeur général adjoint académique et n recherche.
bsb-education.com
FINANCE COMPTABILITÉ DROIT
MARKETING
MANAGEMENT CULTUREL
EN BREF →L’ICN s’affiche dans les gares ICN Busîness Schoo a ancé une grande cam-pagne d’affichage naîo-nae de noorîéé e d’îmage dans oues es gares parîsîennes aînsî que cees de Nanes, Lyon, Lîe, Marseîe e es prîncîpaes gares du Grand Es du 4 au 11 janvîer 2018. C’es une premîère pour ’écoe quî a a vooné de « marquer aînsî foremen sa présence en peîne pérîode d’înscrîpîons aux concours pour es éèves de casses préparaoîres e de rélexîons pour es éudîans à ’unîversîé concernan eur poursuîe d’éudes ».
→INSEEC U au top de la RSE INSEEC U. se pace e cee année en 75 posîîon au cassemen généra UI GreenMerîc des unîversîés es pus performanes en maîère de RSE. Avec un bond de pus de 100 paces e e en un seu exercîce : 181 sur 407 en 2015, puîs 179 sur 516 en 2016 dans ce cassemen quî compore 619 éabîssemens orîgînaîres de 76 pays. INSEEC re U se posîîonne en 1 pace des éabîssemens françaîs d’enseîgnemen supérîeur.
ENTREPRENEURIAT ET INNOVATION
MANAGEMENT DES ORGANISATIONS
▬FOCUS SUR LE PÔLE ARTS AND CULTURAL MANAGEMENT
PARCOURS Culture
SPÉCIALISATION Arts and Cultural Management
DOUBLE-DIPLÔME MSc Arts and Cultural Management MS Management des Entreprises Culturelles et Industries Créatives Meilleur Mastère en France (catégorie Management des Entreprises Culturelles)
Jiawei - BSB’2016 Chargé du Marketing Digital Asie
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Ting - BSB’2015 Content Manager
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Camille - BSB’2013 Service Presse
WINE MANAGEMENT
Pauline - BSB’2013 Service Communication
EN BREF →L’Essec crée un MOOC d’orîentatîon En parenarîa avec e magazîne L’Eudîan e a Régîon Ie de France, ’ESSEC Busîness Schoo ance #TrouveTaVoîe, e premîer MOOC d’orîenaîon posbac e de préparaîon aux éudes supérîeures. #TrouveTaVoîe accompagne es ycéens de oues iîères dans a consrucîon de eur proje personne e professîonne.
→Créatîon d’une ilîère « audît-expertîse » à Brest BS L’Ordre des expers-compabes (OEC) de Breagne e Bres Busîness Schoo on sîgné une convenîon de parenarîa vîsan à déveopper une nouvee iîère « audî-experîse » au seîn de ’écoe. Cee convenîon va permere aux éudîans de BBS d’obenîr ’ensembe des dîspenses au concours DSCG (Dîpôme supérîeur de compabîîé e gesîon) quî son de 5 épreuves sur 7.
→Apprendre à « Lever des Fonds pour ma Startup » avec Grenoble EM Premîer cours en îgne françaîs enîèremen consacré à ce suje, Lever des Fonds pour ma Sarup propose aux créaeurs de sar-up de se famîîarîser avec es aceurs e es echnîques de a evée de fonds. «Avec ce cours, j'aî vouu présener un ensembe de ressources pour mîeux connaïre es aceurs e mîeux comprendre es mécanîsmes de inancemen des sarups : bîen souven, es jeunes enrepreneurs ne saven pas par où commencer e renconren des dîfficués echnîques, noammen orsque vîen e momen d'aborder eur pan de inancemen e es prévîsîons inancîères, ou de négocîer un pace d’acîonnaîres», expîque Chrîsophe Bonne, créaeur du cours e professeur à Grenobe EM.
→Le cours es dîsponîbe depuîs e 22 janvîer 2018 sur a paeforme My-mooc.
L’ESSENTIEL DU MOIS
emlyon reviendra à Lyon en 2022
50 ans après en être partie et pour ses 150 ans, emlyon BS reviendra en 2022 à Lyon. Mais d’ici là beaucoup de choses devraient encore changer dans le cadre d’un plan stratégique que mènera l’école jusqu’en 2023.
ans après s'y être implantée et pour ses 150 ans, 50emlyon BS déménagera en 2022 de sa banlieue d’Ecully pour se réinstaller à Lyon dans le quartier Gerland. Un projet qui ne date pas d’hier. Il y a dix ans, en 2008, le président de la chambre de commerce et d’industrie de Lyon, évoquait déjà cet éventuel déménagement (relire dans 20 minutes). «Nous devons faire face à des besoins de croissance, qui nécessitent un lieu de connexion aux autres écoles et au monde», explique Bernard Belletante, le directeur général de l’emlyon. Le coût de ce projet, porté par la CCI Lyon Métropole et la métropole de Lyon, est estimé entre 85 et 90 millions d’euros. Cela correspond à peu près aux loyers que l’école paye aujourd'hui et préfère rembourser en emprunts.
Redevenue rentable.nouveau campus est un investis Ce sement « rentable » pour une école qui l’est redevenue selon les mots mêmes de son directeur : «Nous sommes redeve nus une école rentable qui ne dépend plus de subventions. Il fallait réveiller les énergies et ne pas avoir peur, par exemple, de recruter plus d’élèves de prépas. Ce n’est pas parce qu’on bouge la barre d’admissibilité de 0,4 point qu’on recrute de moins bons étudiants». Dans le même temps l’école a augmenté le prix de ses programmes de 20 à 25 % et la demande a suivi. «000Emprunter 50 ou même 90 € à 1% pour se former cela en vaut la peine parce que votre investis sement prend de la valeur».
De nouvelles activités.même si la taxe« Aujourd'hui, d’apprentissage disparaissait nous trouverions de nouvelles ressources », assure Bernard Belletante. L’emlyon entend en effet créer de nouvelles activités. Avec au premier chef
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un accord avec IBM dans le but de créer ensemble de nouvelles formations destinées aux clients de l’entreprise. La création d’un fonds d’investissement dédié aux entre prises de la « EdTech » et doté de 20 M€, le « EdJobTechs » est également prévue. Comme une implantation en Inde dès juil let 2018 qui pourrait être suivie d’autres à l’étranger.
Objectif 170 M€. Toutes ces nouvelles activités devant représenter 30 % du chiffre d’affaires de l’école en 2023. L’objectif étant de parvenir à cette date à un chiffre d’affaires total de 170 M€an (contre par 100 M€ aujourd'hui) au service d’une « communauté mondiale d’apprenants » de 50 000 personnes par an. Le tout en conser vant un statut associatif – «l’école n’a jamais été un service de chambre, pourquoi devenir un EESC ?» tout en possédant une struc ture capitalistique pour toutes activités qui ne sont pas de la formation initiale (et donc fiscalisées).
Enseigner autrement.nouveau campus s’étendra sur Le 30 000 m², soit une surface équivalente à son campus actuel qui devrait accueillir 10 000 étudiants à plein temps, contre 3 500 aujourd’hui à Écully. «Pour y parvenir nous ne forme rons plus de la même façon. Pas avec les mêmes temps de présence qui n’en peuvent de toute façon plus d’être long temps dans des salles de cours», professe Bernard Belletante. « Hôtel des intelligences » le nouveau campus doit permettre n de « générer de l’émotion » en cours.
→Le nouveau campus, situé sur une ancienne friche indus trielle de Nexans, sera desservi par le métro et le train et direc tement accessible depuis la gare de la PartDieu. L’emlyon y sera notamment voisine de l’ENS Lyon, de l’Isara Lyon et surtout de l’université Lyon 1.
Fin du bizutage aux Arts et Métiers Suite aux dérives qui ont eu lieu, en octobre 2017, sur le campus Arts et Métiers d’Angers plusieurs étudiants avaient été brûlés suite à des simulations de tatouage – la direction des Arts et Métiers a décidé début janvier de mettre fin défini tivement à la période de « transmission des valeurs » (compre nez le bizutage appelé ici « usinage »). Ces événements avaient entraîné la convocation d’un conseil de discipline qui a sanctionné à l’unanimité l’ensemble des élèves concernés. Les sanctions sont allées de l’avertissement jusqu’à six mois d’ex clusion. Se disant « attachée à ce que les ingénieurs qu’elle diplôme soient détenteurs de valeurs humaines fortes, fonda mentales pour répondre aux enjeux de responsabilité sociale auxquels doivent faire face les entreprises » la direction des Arts et Métiers considère que ces « valeurs ne peuvent plus être transmises dans un cadre daté et occulte mais dans un cadre de vie étudiante partagé avec l’établissement, articulé avec son projet de formation et résolument ouvert au service de la société. Une décision courageuse dans une école dont la puissante association a longtemps présidé aux destinées en veillant à préserver ses traditions. Dont, au premier chef, les fameuses semaines d’« usinage » qui attendent les nouveaux entrants et sont indispensables pour accéder à l’association. «Malgré les mesures d’encadrement prises par mon prédéla décision. Dans Le Monde JeanMarie Vigroux, président cesseur au cours des trois dernières années, cette périodedepuis décembre 2017 de la Soce, la Société des ingénieurs donne lieu à des dérives potentiellement dangereuses et qui000 adhérents assure que «Arts et Métiers et de ses 34 l’in ne sont pas admissibles dans notre établissement», expliqueterdiction a été annoncée de façon assez brutale une demi le directeur de l’école, Laurent Champaney.heure avant la publication du communiqué de presse. On n Mais beaucoup doutent que l’association des anciens admetten’était pas préparés à cela.» À suivre…
PROGRAMME GRANDE ÉCOLE DIPLÔME VISÉ BAC+5 GRADE DE MASTER 17 SPÉCIALISATIONS EN M2
→D’une durée d’une semaîne, a formaîon se îendra du 22 au 28 juîe 2018, sur e campus d’HEC comprenan e ogemen e a nourrîure es fraîs de scoarîé son de 2 300 €.
Vous allez y prendre goût !
Une École de référence sur l’alternance avec un taux d’insertion de 95% avant la in des études.
Alternance possible en M1 et/ou M2 sur Caen, Le Havre ou Paris. Plus de 600 étudiants dans la Ilière alternance cette année.
em-normandie.fr
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EN BREF →Neoma lance deux accélérateurs L’un dédîé aux EdTech (NEOMA EdTech Acceeraor), ’aure à a mobîîé (NEOMA Mobîîy Acceeraor), Neoma BS ance deux accééraeurs e devîen aînsî a seue écoe de managemen françaîse à dîsposer de deux accééraeurs spécîaîsés. Ee es égaemen éan a premîère écoe à se posîîonner sur e seceur de a mobîîé. «Grâce à ces deux accééraeurs, nous ajouons une brîque suppémenaîre à nore dîsposîîF de souîen à ’enrepreneurîa. De a naîssance de ’îdée au déveoppemen, e désormaîs jusqu’à a consoîdaîon des sarups e eur monée en puîssance», souîgne Dephîne Manceau, a dîrecrîce générae de NEOMA Busîness Schoo. Ces accééraeurs souîendron es sarups déjà créées pour es porer à un sade de déveoppemen avancé. Le programme prévoî noammen du menora, des mîssîons d’experîse, des modues de formaîon e des séances de pîch devan des învesîsseurs poenîes.
→Les premîers appes à proje seron ancés en avrî 2018 pour séecîonner deux cohores de 5 sarups par accééraeur dès a premîère année.
Myriam,M1Alternante Michelin Parcours All in english # Blogueuse and co
L’ESSENTIEL DU MOIS
Apprentissage : les Grandes Écoles devraient être préservées
« Confiants mais vigilants »c’est ainsi que le président de la Cdefi (Confé rence des directeurs des écoles fran çaises d'ingénieur), Marc Renner, présente la position de leur conférence à quelques semaines de la présenta tion d’une réforme de l’apprentissage qui provoque bien des tensions dans l’enseignement supérieur.« L’inquié tude est forte dans les écoles parce que l’enjeu est critique et qu’il est très difficile de savoir dans quel sens va tourner le vent », rappelle également la présidente de la Conférence des grandes écoles, AnneLucie Wack. Selon différentes sources les écoles conserveraient finalement la part de la taxe d’apprentissage qu’elles touchent au travers de ce qu’on appelle le « hors quota » (pas destiné à financer l’apprentissage). Une taxe ou contribution spécifique, qui ne serait plus reliée à l’apprentissage, devrait être créée à cet effet pour que les entreprises puissent continuer à « flécher » une partie de leur n contribution vers les écoles qu’elles choisissent.
→Le « hors quota » (ou « barème ») représente aujourd'hui 23 % de la collecte de la taxe d’apprentissage environ 130 M€ et jusqu’à 20 % du budget de certaines écoles.
Gautier,M1 Alternant Groupe Danone Double-diplôme International # Marketeur en terres arctiques
Célaine,M2 Alternante Groupe L’Oréal # Empathique 100% friendly
Gautier “Cette année en Finlande a été la période la plus inspirante de ma vie !”Quand Gautier part en Finlande à la JAMK University of Applied Sciences, il est à mille lieues d’imaginer qu’il va vivre une formidable expérience humaine doublée de sa première aventure entrepreneuriale. Il y crée en effet une marque éphémère, alliant communication et événements. Il est aujourd’hui en M1, en alternance au sein du Groupe Danone en communication événementielle !
James “J’ai la chance d’occuper des responsabilités que je n’aurais eues que dans 15 ans dans une entreprise du CAC40.”Des idées, des projets, de l’envie… et surtout des valeurs. James multiplie les expériences dans tous les domaines avec une vision très claire de ce qui l’anime : ne pas traverser la vie incognito, mais plutôt laisser une empreinte positive sur tout ce qu’il entreprend. Actuellement en M2, il est alternant chez TB Groupe - leader de la coutellerie -, startupper au sein de l’incubateur, et réalise en même temps un double-diplôme MSc Project Management.
Double diplôme ou double compétence pour tous avec esc-clermont.fr #schoolforlife
→Une enquête sur les valeurs et l’engagement Fîn janvîer a CGE a pubîé ’enquêe 2018 IPSOS-BCG-CGE sur es vaeurs e ’engagemen des éudîans e des dîpômés des Grandes écoes membres de a CGE e eur percepîon du monde du ravaî. «Nos éudîans e dîpômés son aceurs des ransFormaîons socîéaes, învenîFs e engagés ; écouons-es !», însîse Anne-Lucîe Wack.
« Les Grandes écoles forment plus de 40 % des diplômés de grade master »
Olivier Rollot :La Conférence des grandes écoles a participé à la concertation sur la création du tout nouveau Parcoursup qui va remplacer APB en 2018. Qu’en attendezvous ?
AnneLucie Wack :L’objectif premier est d’améliorer la réussite en premier cycle universitaire grâce à la définition d’attendus, pour désengorger les filières universitaires sous tension et résor ber l’échec lié à un déficit d’information ou à de mauvais choix d’orientation. C’est un premier cap franchi pour une meilleure adéquation entre souhaits des étudiants et places offertes mais il reste encore beaucoup à faire, à la fois en amont du bac sur l’accom pagnement de l’orientation, et en aval du bac sur l’attractivité des filières dans lesquelles les jeunes ne se projettent pas spontané ment, alors qu’elles sont porteuses en termes d’emploi, notam ment les filières numériques. Côté Grandes écoles, notre principale inquiétude sur Parcoursup concernait les inscriptions en CPGE pour lesquelles nous souhai tions, avec les associations des classes prépas, que des vœux puissent être groupés, ce qui a été acté.
O. R :Plus encore que Parcoursup le dossier qui mobilise les grandes écoles – mais aussi les universités – pour 2018 est celui de la réforme de l’apprentissage. Qu’estce que représente aujourd'hui l’apprentissage dans les grandes écoles ?
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Parcoursup, regroupements d’établissements, apprentissage, action à la tête de la Conférence des grandes écoles… En ce début 2018, la présidente de la CGE, Anne-Lucie Wack, fait le point sur les dossiers qui vont l’occuper cette année. Et ils sont nombreux !
AL. W :L’apprentissage qui est possible dans l’enseignement supérieur depuis la réforme Séguin en 1987 a connu un déve loppement massif ces dernières années dans les grandes écoles. Aujourd’hui 15 % de nos diplômés le sont par la voie de l’appren tissage et notre objectif est de passer à 25 % à horizon 2025. C’est un vrai changement systémique et pour bien en comprendre l’enjeu il ne faut pas le réduire à une dimension économique : l’apprentissage est d’abord un modèle pédago gique innovant, fondé sur un lien fort à l’entreprise. C’est aussi une voie de réussite conduisant à une insertion professionnelle exceptionnelle avec un taux d’emploi de 90 % trois à six mois après le diplôme soit 3 points de mieux que par la voie « clas sique ». Et enfin c’est un levier puissant pour l’ouverture sociale comme le démontre l’étude que la CGE vient de mener auprès des 141 Grandes écoles de la CGE (sur les 223 écoles membres) ayant massivement développé l’apprentissage. L’analyse des classes socioprofessionnelles (CSP) des parents de nos apprentis montre par exemple que les enfants d’ouvriers sont deux fois plus présents que dans la voie classique. L’apprentissage dans le supérieur est encore mal connu et son image encore trop souvent associée à des filières profession nelles infrabac et à l’échec académique. Une communication appropriée et une meilleure information des familles permet traient de tirer davantage parti de ce levier tout en donnant une image d’excellence à l’ensemble de la filière infra et postbac.
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Le campus d’HEC à JouyenJosas
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→Un colloque sur les alumnî Le cooque du 5 juîn 2018 de a Conférence des grandes écoes porera sur es Grandes écoes e eurs Aumnî e e prochaîn congrès annue, es 4 e 5 ocobre 201, sur es Grandes écoes e es ransformaîons socîéaes.
→Le « PARC » Le PARC - Prê à remboursemen conîngen au revenu- es un prê quî doî pouvoîr êre remboursé par ’éudîan à sa sorîe de ’écoe avec un échéancîer éabî en foncîon de ses revenus.
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O. R :Alors justement qu’estce que la réforme qu’on annonce, qui mobilise contre elles aussi bien la plupart des établissements d’enseignement supérieur que les régions ou les chambres de commerce et d’industrie, pourrait changer pour les grandes écoles ?
AL. W :Aujourd’hui l’inquiétude est forte dans les écoles parce que l’enjeu est critique et qu’il est très difficile de savoir dans quel sens va tourner le vent. Les tensions sont palpables, dans un processus de concertation complexe lancé par le gouvernement, faisant intervenir une multitude d’acteurs – régions, organisations syndicales, organisations patronales, chambres consulaires, et trois ministères Education, Enseignement supérieur et Travail. Notre première inquiétude concerne les menaces sur la part « barème » (ou hors quota), qui représente actuellement 23 % de la taxe d’apprentissage. Cette source de financement est cruciale dans le modèle économique des écoles. La supprimer ou la diminuer serait dévastateur à l’heure où les établissements doivent investir massivement pour la transformation pédago gique et numérique de leurs cursus et leur ouverture internatio nale et sociale. Suite à la loi sur la formation professionnelle de 2014, cette ressource avait déjà diminué de 37 % en moyenne pour les écoles de la CGE. Une nouvelle baisse mettrait en péril de nombreuses écoles, ou pourrait conduire pour d’autres à des hausses de frais d’inscription. Et nous défendons également le principe de libre affectation par les entreprises. Mais nos inquiétudes portent également sur la part « quota » directement affectée aux contrats d’apprentissage, dont le niveau de prise en charge pourrait baisser alors que certaines écoles n’arrivent déjà pas à couvrir le coût complet de leurs apprentis. Plus généralement notre inquiétude concerne l’évolution des mécanismes de collecte et la gouvernance du système. Quelles que soient les options qui seront retenues in fine, il faut qu’elles placent l’intérêt des étudiants et des entreprises au cœur du système.
O. R :Vous venez en tout cas de remporter une victoire sur les stages et l’année de césure qui seront conditionnés par moins d’heures de cours en face à face.
AL. W :Le message que nous avons porté avec insistance ces deux dernières années pour obtenir des assouplissements a été en partie entendu et c’est une satisfaction de voir que le bon sens l’a emporté. Le stage est l’élément fondateur de nos cursus en grandes écoles, mettant l’étudiant au contact du monde profes sionnel tout au long de son cursus. C‘est un fondement pédago gique qui fait de nos formations un véritable passeport pour l’em ploi, et contribue au succès et à la réputation internationale des formations d’ingénieurs ou de manager à la française.
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O. R :Avezvous le sentiment que les écoles sont mieux considérées aujourd'hui que sous le quinquennat précédent ?
AL. W :Les dirigeants des grandes écoles réunis lors de notre dernière assemblée générale de la CGE en juin 2017 ont effec tivement beaucoup apprécié d’entendre la ministre Frédérique Vidal déclarer que «les Grandes écoles font partie des chances de notre pays», en pointe sur de nombreux sujets. Les Grandes écoles sont un acteur de poids puisqu’elles forment plus de 40 % des diplômés de grade master du pays, et grandes écoles et universités, doivent pouvoir travailler en bonne articulation pour la formation de notre jeunesse, c’est ce que la ministre a rappelé.
O. R :Qu’attendezvous de l’expérimentation de nouvelles formes de regroupements territoriaux ?
AL. W :Le gouvernement a ouvert, avec son projet d’ordon nance sur les regroupements, la perspective de montages plus souples entre grandes écoles et universités dans le cadre de projets de sites ambitieux. Nous espérons que cela va pouvoir lever les difficultés apparues sur de nombreux sites ces deux dernières années. Dans ces montages les Grandes écoles souhaitent en très grande majorité pouvoir conserver leur person nalité morale, et donc leur autonomie financière et juridique, mais aussi leurs marques et leurs fondamentaux, notamment le caractère sélectif et professionnalisant de leur cursus, le lien fort à l’entreprise et à la recherche, l’ouverture internationale, et leur gouvernance réactive et agile faisant une large place aux entre prises et autres partenaires socioéconomiques. Aujourd'hui la ministre attend des propositions des acteurs pour définir quelques grands modèles prototypes, qui se dessinent actuellement sur des sites comme Saclay, Rennes, Marseille, Lyon, ou autres. Mais nous ne voulons pas faire seulement de l’expérimentation, si certains acteurs sont prêts à s’engager ils doivent pouvoir le faire dans des conditions claires et pérennes, sans épée de Damoclès qui les menaceraient à l’issue de l’ex périmentation de perdre leur personnalité morale. Il faut donner aux établissements « l’envie d’avoir envie » d’y aller sans crainte !
O. R :Justement comment ?
AL. W :Avec les lignes données par le nouveau gouvernement nous sommes passés d’une approche centrée sur les struc tures, assortie le plus souvent d’injonctions de fusionabsorption des écoles par les universités, à un nouvel état d’esprit recon naissant la diversité des acteurs et donnant la priorité aux projets plutôt qu’aux structures. Ce nouvel état d’esprit nous va bien.
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L’année 2018 sera l’année des choix pour beaucoup de sites qui doivent confirmer leur Idex ou leur Isite. Ce qui motive les établissements, c’est de pouvoir construire ensemble de nouveaux cursus, de nouvelles recherches, des nouvelles dynamiques entrepreneuriales ou internationales,… voire dans certains cas de grands champions mondiaux.
O. R :L’un des principaux chantiers que vous avez ouvert depuis votre élection à la tête de la CGE est celui de la diversité. Où en êtesvous ?
AL. W :La question de la diversité est un chantier de longue date à la CGE, sur les questions d’égalité hommesfemmes, de handicap, et d’ouverture sociale. Ce que nous avons cherché à faire, c’est donner de nouvelles impulsions. Sur l’ouverture sociale par exemple, il s’agit de changer d’échelle sur la base des expériences réussies des programmes d’inclusion. Dans les Grandes écoles comme dans les universités, le taux de boursiers sur critères sociaux est de 30 % au niveau bac + 5 mais quand on regarde plus finement les choses on voit que les étudiants issus des milieux les plus modestes (niveaux de bourses 5 à 7) y sont encore sousreprésentés. C’est ce qu’on appelle l’écart social de diplomation. Il est urgent de changer la donne. Aucun jeune ne devrait être empêché de réussir par manque d’in formation ou de financement, principaux facteurs de blocages confirmés par notre sondage TNS Sofres GGE de 2016. Nous avons ainsi lancé en mai 2017 une expérimentation à large échelle appelée « Pack Étudiant Solidaire » avec un pôle d’une trentaine d’écoles volontaires. Il s’agit de mettre en place, dès la rentrée académique 2018, un système de prêt étudiant sans caution, à taux zéro, couvrant non seulement les frais d’inscription mais aussi les frais de vie, couplé à un mentorat assuré par Article 1 (association née de la fusion de Frateli et Passeport Avenir) pour garantir les plus grandes chances de succès et d’insertion professionnelle. Ce prêt est partiellement inspiré du PARC à l’australienne, avec une adaptation aux spécificités de la société française. Nous avons contacté les dix plus grandes banques françaises et trois accords sont en cours de finalisation. Nous espérons pouvoir lancer la phase pilote et proposer cette opportunité aux étudiants pour la rentrée de l’année académique 20182019.
O. R :Quel est le principe ?
AL. W :Ce qui est original dans notre système, ce sont les caractéristiques du prêt et le couplage avec le mento rat couplé avec l’objectif prioritaire d’ouverture sociale. Et le fait que nos étudiants, compte tenu des niveaux d’insertion professionnelle à la sortie des écoles, ne devraient pas avoir de difficulté à rembourser.
O. R :Pour mieux peser sur les débats le directeur général de Grenoble EM, et président du chapitre des écoles de management de la Conférence des grandes écoles, Loïck Roche propose de créer un syndicat des écoles de management ? Adhérezvous à cette idée ?
AL. W :Le projet à l’étude à la CGE avec le président du Chapitre est plutôt d’internaliser cette fonction au sein de la CGE Frank Bournois DG de l’ESCP et Alice Guilhon DG de Skema ont d’ailleurs récemment évoqué avec justesse ce projet dans la presse. Il s’agit de professionnaliser et renforcer notre capacité d’influence sur des sujets critiques, comme la question de la taxe d’apprentissage et du financement, mais
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aussi la question du grade de licence pour le bachelor, les stages, le DNM (diplôme national de master), le droit des étrangers,…ou autres sujets fondamentaux pour la performance de notre système.
O. R :Quel bilan tirezvous quelques mois après votre élection à un deuxième mandat à la tête de la Conférence des grandes écoles ?
AL. W :Ce qui est impressionnant dans la communauté CGE c’est la capacité des écoles à trouver rapidement des consensus sur de nombreux sujets. C’est de là que la CGE tire son énergie et son effi cacité. Le partage d’expérience entre écoles, la capacité de réflexi vité, de réactivité et d’amélioration continue permettent une montée en gamme collective. La CGE connaît d’ailleurs ces derniers temps une véritable attrac tivité avec un afflux de demandes d’accréditation de formations labellisées CGE et d’intégration de nouvelles écoles, avec des familles qui se renforcent au sein de la CGE, comme les écoles sciences po ou les écoles d’architecture, mais également des grandes écoles étrangères pour lesquelles de label de grande école à la française est un gage de qualité. Concernant nos actions, outre le travail de fond fait par nos 46 groupes de travail et onze commissions, les chantiers prioritaires définis en amont de l’élection présidentielle restent structurants : réussite en premier cycle, grade de licence pour le bachelor, apprentissage, engagement étudiant, ouverture sociale, finance ment, de gouvernance, efficience et impact… Et nous nous saisis sons aussi de sujets d’actualités, par exemple récemment le développement du service civique, le numérique au féminin, ou les actions des grandes écoles en Afrique. À côté de ses fonctions d’accréditation,think tank, do tank, influence, et échange d’expérience, la CGE peut aussi jouer un rôle d’accompagnement. Par exemple nous accompagnerons juridique ment les Grandes écoles qui s’engageront dans des procédures de recours au tribunal administratif ou de question prioritaire de consti tutionnalité (QPC) sur le diplôme national de master, dans la suite de notre recours auprès du Conseil d’État. Et enfin nous continuons d’alimenter, via nos sondages, enquêtes et baromètres, un véritable observatoire des tendances et transfor mations : insertion professionnelle, attractivité internationale, égalité hommesfemmes, handicap, ouverture sociale, entrepreneuriat, incubateurs, fundraising, valeur et engagement de nos diplômés … Cet observatoire, sans équivalent dans le reste de l’enseignement n supérieur, sert la réflexivité et l’amélioration continue du système.
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→L’aîde aux étudîants handîcapés La CGE es rès acîve sur es condîîons d’accueî dans ’enseîgnemen supérîeur des éudîans en sîuaîon de handîcap e a récemmen pubîé un guîde sur a quesîon. Une de ses dernîères acîons en dae a éé de porer, avec a FÉDÉEH e Hanpoî CED, à ’Eysée, à ’Unesco e à ’ONU à Genève un proje de « Sau Inernaîona de ’Éudîan en Sîuaîon de Handîcap ». C’es une acîon quî doî permere à ou éudîan françaîs ou éranger, que que soî son handîcap, de bénéicîer d’un accès sans enrave à ’expérîence înernaîonae.