PausaniasDescription de la Grèceédition bilingueDESCRIPTION DE LA GRECE: LIVRE IXΠΑΥΣΑΝΙΟΥ ΕΛΛΑΔΟΣΠΕΡΙΗΓΗΣΙΣ· ΒΟΙΩΤΙΚΑ Α' CHAPITRE X.ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ I'.1 1Μνημεῖα Θηβῶν κύκλω. Monuments aux environs de Thèbes.Ἀπόλλωνος Ἰσμηνίου ναός. Μαντώ. Temple d'Apollon Isménius. Manto. FontaineἌρεως κρήνη καὶ Καάνθου τάφος. de Mars et tombeau de Caanthus.Πολυάνδριον δὲ οὐ μακρὰν ἀπὸ τῶν On voit un Polyandrium à peu de distance desπυλῶν ἐστι· κεῖνται δὲ, ὁπόσους portes, on y a enterré tous ceux qui furent tués enκατέλαβεν ἀποθανεῖν Ἀλεξάνδρῳ καὶ combattant contre Alexandre et lesΜακεδόσιν ἀντιτεταγμένους. Οὐ πόρρω Macédoniens; un peu plus loin on vous montre leδὲ ἀποφαίνουσι χωρίον, ἔνθα Κάδμον champ où Cadmus sema, à ce qu'on dit, (leλέγουσιν (ὅτῳ πιστά) τοῦ δράκοντος, ὃν croira qui voudra) les dents du dragon qu'il avaitἀπέκτεινεν ἐπὶ τῇ κρήνῃ, τοὺς ὀδόντας tué sur les bords de la fontaine ; et où ces dentsσπείραντα, ἄνδρας δὲ ἀπὸ τῶν produisirent des hommes.ὀδόντων ἀνεῖναι τὴν γῆν.2 2Ἔστι δὲ λόφος ἐν δεξιᾷ τῶν πυλῶν A droite de ces portes est une colline consacréeἱερὸς Ἀπόλλωνος· καλεῖται δὲ ὅ τε à Apollon, on donne au dieu et à la colline le nomλόφος καὶ ὁ θεὸς Ἰσμήνιος, d'lsménius, à cause du fleuve Isménius qui passeπαραρρέοντος τοῦ ποταμοῦ ταύτῃ τοῦ auprès. Vous voyez d'abord devant l'entrée duἸσμηνοῦ. Πρῶτα μὲν δὴ λίθου κατὰ τὴν temple une Minerve et un Mercure en marbreἔσοδόν ἐστιν Ἀθηνᾶ καὶ Ἑρμῆς, blanc, on les nomme Pronaoi ; on dit que leὀνομαζόμενοι ...
1 Monuments aux environs de Thèbes. Temple d'Apollon Isménius. Manto. Fontaine de Mars et tombeau de Caanthus. On voit un Polyandrium à peu de distance des portes, on y a enterré tous ceux qui furent tués en combattant contre Alexandre et les Macédoniens; un peu plus loin on vous montre le champ où Cadmus sema, à ce qu'on dit, (le croira qui voudra) les dents du dragon qu'il avait tué sur les bords de la fontaine ; et où ces dents produisirent des hommes.
2 A droite de ces portes est une colline consacrée à Apollon, on donne au dieu et à la colline le nom d'lsménius, à cause du fleuve Isménius qui passe auprès. Vous voyez d'abord devant l'entrée du temple une Minerve et un Mercure en marbre blanc, on les nomme Pronaoi ; on dit que le Mercure est de Phidias et la Minerve de Scopas. Vous trouvez ensuite le temple d'Apollon ; la statue du dieu est aussi grande que celle d'Apollon Branchide, et elle lui ressemble si parfaitement, que quiconque a vu l'une de ces deux statues, et sait qu'elle est l'ouvrage de Canachus, devine aisément, en regardant l'autre, qu'elle est du même artiste. Elles diffèrent seulement en ce que celle d'Apollon Branchide est en bronze, et celle d'Apollon Isménius en bois de cèdre.
3 Il y a là une pierre sur laquelle on dit que Manto, fille de Tirésias, s'asseyait ; elle est devant l'entrée, et on l'appelle encore maintenant le siège de Manto. A droite du temple sont deux statues en marbre qui représentent, à ce qu'on assure, l'une Hénioché et l'autre Pyrrha ; elles étaient filles de Créon, qui régna quelque temps à Thèbes, comme tuteur de Laodamas, fils d'Étéocle.
4 Voici ce qui se fait encore à présent à Thèbes, pour le service d'Apollon Isménius; on choisit tous les ans pour prêtre un jeune garçon d'une
famille illustre et qui à la beauté réunisse la force du corps; on lui donne le nom de Daphnophore, parce que ces enfants portent des couronnes de laurier. Je ne puis dire si tous ceux qui remplissent cette charge sont obligés de consacrer au dieu des trépieds de bronze; cependant je ne le crois pas, car je n'en ai vu là qu'un petit nombre. Il est probable qu'il n'y a que les plus riches qui en offrent. Le plus remarquable de tous par son antiquité et par la célébrité du personnage qui l'a offert, est celui qu'Amphitryon dédia pour Hercule, son fils, alors Daphnophore.
5 Un peu au-dessus du temple d'Isménius, vous voyez une fontaine qui était, dit-on, consacrée à Mars ; ce dieu y avait établi un dragon pour la garder. Vers cette fontaine est le tombeau de Caanthus qui était, à ce qu'on prétend, fils de l'Océan, et frère de Mélia ; son père l'envoya à la recherche de sa sœur qui avait été enlevée ; il découvrit qu Apollon était le ravisseur, et ne pouvant la lui ôter, il eut l'audace de mettre le feu à l'enceinte consacrée à Apollon, et qu'on nomme maintenant l'Isménium; le dieu le tua à coups de flèches, disent les Thébains.
6 Le tombeau de Caanthus est donc dans cet endroit. Apollon eut, à ce qu'on assure, de Mélia, deux fils, Ténérus et Isménius ; il dona le premier du don de prédire l'avenir, et Isménius donna son nom au fleuve, qui portait auparavant celui de Ladon.
1 Monuments de Thèbes. Maison d'Amphitryon. Images des Pharmacides. Héraclium. Dédale et Icare. Autel d'Apollon Spondius. A gauche des portes appelées du nom d'Électre, sont les ruines d'une maison où demeura, dit-on, Amphitryon lorsqu'il fut exilé de Tirynthe, à cause
du meurtre d'Électryon. On distingue encore parmi ces ruines, le lit d'Alcmène ; on assure qu'Amphitryon l'avait fait construire par Trophonius et Agamède, et qu'on y lisait l'inscription suivante :Amphitryon, lorsqu'il était sur le point d'épouser Alcmène, fit faire ce lit qui est l'ouvrage de Trophonias, Anchasien, et d'Agamède.
2 mais l'armée des Argiens se porta du milieu du Péloponnèse dans le milieu de la Béotie, et Adraste avait rassemblé des secours de Les Thébains disent que cette inscription y était autrefois. Ils montrent aussi le tombeau des enfants qu'Hercule avait eus de Mégare; ils racontent leur mort autrement que Stésichore d'Himère et Panyasis ne l'ont fait dans leur vers. Les Thébains ajoutent qu'Hercule dans sa fureur était prêt à tuer aussi Amphitryon, lorsqu'un coup de pierre qu'il reçut le fit tomber dans un profond sommeil ; cette pierre qu'ils nomment Sophronistéra, lui fut jetée par Minerve.
3 On voit aussi dans le même endroit des femmes représentées en bas-relief, elles sont presque effacées ; les Thébains les nomment les Pharmacides, et prétendent qu'elles avaient été envoyées par Junon, pour mettre obstacle aux couches d'Alcmène, elles l'empêchaient effectivement d'accoucher, lorsque Historis, fille de Tirésias, trouva le moyen de les tromper, en se mettant à pousser des cris de joie, et en disant, de manière à ce qu'elles l'entendissent, qu'Alcmène était accouchée; ces femmes ainsi induites en erreur, s'en allèrent, et alors Alcmène accoucha.
4 Le temple d'Hercule est dans le même endroit. Quant aux statues, l'une d'Hercule nommé Promachus, en marbre blanc, est l'ouvrage de Xénocrite et d'Eubius, tous deux Thébains ; l'autre en bois est très ancienne ; les Thébains croient qu'elle est de Dédale, ce qui me paraît vrai. On assure qu'il l'offrit lui-même pour témoigner sa reconnaissance à Hercule. En effet, lorsqu'il s'enfuit de l'île de Crète, il fabriqua pour Icare son fils et pour lui, deux petits navires ; il imagina, chose inconnue jusqu'alors, d'y ajouter des voiles pour échapper à l'aide d'un vent favorable, aux vaisseaux à rames de Minos. Il parvint effectivement à se sauver ;
5 mais on dit qu'Icare, n'ayant pas su gouverner son bâtiment, fut submergé ; les flots portèrent son corps dans une île au-dessus de Samos, qui n'avait point encore de nom ; Hercule ayant trouvé par hasard son cadavre, le reconnut et lui donna la séulture. L'on voit encore maintenant
son tombeau, c'est un tertre peu élevé sur le promontoire qui s'avance dans la mer Égée. L'île et la mer qui l'entourent ont pris leur nom de cet Icare.
6 Praxitèle a représenté sur les frontons du temple d'Hercule à Thèbes, la plupart des douze travaux de ce dieu ; mais au lieu du combat contre les oiseaux du lac Stymphale, et de ce qu'il fit pour nettoyer l'Élide, c'est sa lutte contre Antée qui est retracée. Thrasybule, fils de Lycus, et ceux des Athéniens qui détruisirent avec lui la tyrannie des trente, ont dédié dans le temple d'Hercule, une Minerve et un Hercule de grandeur colossale, en figures en marbre Pentélique, et faites par Alcamène ; ils les dédièrent, parce que c'était de Thèbes qu'ils étaient partis pour rentrer dans leur patrie.
7 Le gymnase et le stade qui portent aussi le nom d'Hercule tiennent tous deux à son temple. Au-dessus de la pierre Sophronistéra est l'autel d'Apollon surnommé Spondius ; il est fait de la cendre des victimes. On y prédit l'avenir par le moyen des paroles qu'on entend au sortir de-là ; manière de prédire à laquelle les Smyrnéens se livrent plus particulièrement que tous les autres Grecs ; il y a au-dessus de Smyrne hors des murs, un temple qui a pris son nom de cette espèce de divination.