Fraternité Matin du 18/09/2024 , magazine presse

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18 septembre 2024

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Poids de l'ouvrage

8 Mo

Retour du tambour sacré Djidji Ayokwé
Le Sénat français
s’engage à accentuer
le plaidoyerP. 13 Mercredi 18 septembre 2024 / N°17 917 www.fratmat.infoPrix: 300 Fcfa  Cedeao : 450 Fcfa  France: 1,70 € PREMIER QUOTIDIEN IVOIRIEN D’INFORMATIONS GÉNÉRALES Filière anacarde Dossier Les insectes ravageurs ruinentles paysans Pp. 2-3 La riposte du gouvernement Nouveaux établissements, réformes, débouchés… Interview Koffi N’Guessan (ministre):
Secteur de la P. 11 construction
‘‘ La formation
professionnelle
est le passeport
de l’avenir ’’ P. 5
L’Ordre des architectes dénonce les cabinets illégaux
DossierMercredi 18 septembre 2024 2 Regard Filière cajou La nécessaire révolution Les insectes ravageurs ruinent les paysans anacarde ou noix de cajou, est bien plus qu’une simple culture en Côte d’Ivoire ; il est le pilier économique de nombreuses communautés rurales. d’Lanacardier ivoiriens révèle une situationet Kimbirila Nord, est gravement menacée par des maladies et des insectes attaquant les vergers. La production de noix de cajou dans le Nord de la Côte d’Ivoire, particulièrement à Dianra, Tengrela, Séguela Cependant, la réalité des vergers préoccupante. L’obsolescence des pra-000 F Cfa », déplore Panignama tiques culturales, la vétusté des plantations Coulibaly. et les faibles rendements représentent au-Pour ce producteur, les insectes tant de dés qui freinent la pleine réalisa-tion du potentiel de cette lière. ravageurs et les maladies ont Les statistiques sont alarmantes : avec un beaucoup affecté la qualité de rendement moyen de seulement 524 kg ses noix. « La quantité de noix de de noix par hectare et par an, il est claircajou de mauvaise qualité est plus que le secteur est en crise. Cette perfor- élevée que celle de bonne qualité. mance décevante est le résultat d’une Actuellement, je ne produis que 5 combinaison de facteurs : le matériel vé- tonnes par campagne. C’est insi-gétal non sélectionné, les pratiques cultu- gniant. J’ai perdu 50% de mes rales inadéquates et l’absence de gestion revenus à cause de la mauvaise rigoureuse des vergers. Face à ces dés, qualité du cajou », raconte, im-la question se pose : comment revitaliser puissant, Panignama Coulibaly. cette culture essentielle pour l’économie Le producteur fait le récit du mal nationale ? qui a frappé son verger. « Les La réponse à cette question passe par plants jaunissaient petit à petit, des initiatives ambitieuses et stratégiques. puis mouraient, pendant que les Le Centre national de recherche agrono-pieds noircissaient (...) Les dégâts mique (Cnra), avec le soutien de la lière sont si importants que je ne me anacardier, a entrepris des projets majeurs retrouve pas », fait savoir l’homme pour inverser cette tendance. Le projet « dont l’anacarde est la principale Amélioration variétale de l’anacardier » source de revenus. (Ava), décliné en deux phases, a constitué Dianra n’est pas la seule localité un tournant dans l’histoire de la culture de frappée par les insectes rava-cajou en Côte d’Ivoire. geurs. Kimbirila Nord dans le dé-De 2009 à 2011, le projet Ava 1 a jeté les partement de Minignan, située à bases d’une transformation radicale en 910 km d’Abidjan, à la frontière identiant des arbres hauts producteurs du Mali, vit une situation similaire. locaux et en établissant des parcs à bois Les producteurs de la localité ren-et des vergers grainiers dans plusieurs Les insectes ravageurs et les maladies affectent la qualité des noix dans les zones de production.contrent les mêmes difcultés. Cissé Abdoulaye, produit de l’ana-PARDAVID YA a lière anacarde joue un rôle tal est constitué, en grande partie, délégation du Conseil du coton carde sur 10 ha. C’est avec en-capital dans l’économie ivoi- de vastes plantations d’anacarde. et l’anacarde dans sa plantation thousiasme, dit-il, qu’il s’est lancé régions clés. La phase suivante, Ava 2 rienne. De 500 000 tonnes S’étendant à perte de vue de part mise à rude épreuve par des in-dans la culture de l’anacarde en (2014-2017), a permis de perfectionner en 2013, elle a atteint une et d’autre de la route qui dessert le sectes ravageurs qui s’attaquent fusant des génotypes performants, en 29L3 tonnes en 2023 ; classant la tenues par des paysans qui vivent Des feuilles jaunies ou totalement prometteuse. Malheureusement, 2019, sur conseils de producteurs cette approche en sélectionnant et dif-production record de 1 218 département, ces plantations sont à la fois aux arbres et aux fruits. qui en ont fait une expérience très créant de nouvelles installations et en for-Côte d’Ivoire au rang de premier des temps difciles à cause des asséchées, des noix ssurées par l’essai ne sera pas concluant. mant des pépiniéristes et greffeurs. exportateur mondial de noix de insectes et autres maladies qui ra- endroits, des pieds vieillissants, Sa plantation sera attaquée par Aujourd’hui, le Programme de 6e généra-cajou brute. Selon le Fonds inter- vagent leurs champs. Désempa- c’est le triste décor que présente les maladies et des insectes ra-tion du Cnra vise à pérenniser les acquis professionnel pour la recherche etrés, ils ne savent plus à quel saint la plantation de Panignama Cou-vageurs. « Informé, un agent de de ces projets et à poursuivre l’améliora-le conseil agricoles (Firca), cette se vouer. C’est le cas de Panigna- libaly. « De 2000 à 2010, je pro-l’Anader est venu nous voir. Après tion des pratiques. Ce programme ambi-lière génère plus de 600 milliards ma Coulibaly. duisais jusqu’à 30 tonnes d’ana-la récolte, mon frère et moi avions tieux pour la période 2020-2023 englobe de Fcfa par an et représente près Propriétaire d’une plantation de 15 carde par an. Mais ces dernières trié les noix pour séparer les une série d’initiatives importantes: la sélec-de 9% du Pib, derrière le binôme hectares créée en 2000, ce plan- années, ma production a considé-bonnes des mauvaises. En 2022, tion continue de génotypes performants, la café-cacao dont la contribution à teur est l’un des plus prospères de rablement chuté et mes revenus à cause du manque d’entretien du création de vergers polyclonaux, le renfor-la richesse nationale est estimée la localité. Mais, depuis quelques avec. De plus d’1 million de Fcfaverger contre les maladies et les cement des capacités de recherche, ainsi à 15%. En dépit de ces perfor- mois, il est dans le désarroi. C’est de gain par récolte annuelle avant, insectes ravageurs, ma produc-que l’évaluation et la conrmation de nou-mances remarquables, le dé de un homme abattu qui reçoit la je me retrouve aujourd’hui à 250 tion est passée de 6 à 4 tonnes», velles solutions phytosanitaires. la qualité reste énorme pour les Le dé est de taille, mais les avancées ré-acteurs de la lière cajou. En ef-alisées offrent des perspectives encoura-fet, dans les zones de production, geantes. La mise en place d’essais sur le sectes (le Borer, le ciseleur) conju-Les recommandations des experts les ravages causés par les in-sur-greffage et la densité, ainsi que l’in-tégration d’associations entre l’anacar-gués aux dégâts des maladies éussir la lutte contre lestemps, ils se gâtent et agissentté de ces produits», a prévenu Dr dier et les cultures vivrières, témoignent de l’anacardier (l’anthracnose, la bio-agresseurs dits insectes Ossey. Il a en outre recommandé négativement sur la qualité de d’une approche innovante et intégrée. De bactériose, la gommose) sont tels ravageurs pour permettre aux producteurs de nettoyer et vos productions. Je conseille aux même, la mise à jour régulière de la carte qu’ils suscitent inquiétudes et dé-R sanitaire et le suivi rigoureux des géno- aux producteurs d’amélio- d’entretenir régulièrement leursproducteurs de ne pas laisser les sespoirs chez les paysans sur la types permettent d’adapter les stratégies rer la qualité et la quantité champs. noix de cajou plus de deux jours à qualité de la noix de cajou. aux réalités du terrain. de leur production est possible. En cas de présence des insectes terre pendant la période de récolte Pour que cette dynamique se concrétise Dr Robert Ossey N’dépo, ensei- dans les bois, conseille-t-il, il », a-t-il recommandé. Les maladies et les insectes en résultats tangibles, une collaboration gnant-chercheur en entomologie faut simplement abattre les bois Pour sa part, Prof. Soro Sibiri-ravageurs font la loi dans étroite entre les chercheurs, les produc- à l’Université Lorougnon Gué- concernés et les brûler, pour éviter na, enseignant-chercheur, sou-les plantations teurs, les décideurs politiques et les inves- dé de Daloa et expert au Pro- que les larves qu’ils contiennent ligne que les insectes ravageurs Au Nord du pays, le constat est tisseurs est indispensable. Il est essentiel gramme national de recherche deviennent nuisibles aux autres qui provoquent des maladies de clair. Le 22 août 2024, la locali-que chaque acteur de la lière anacardier sur l’anacarde (Pnra), déconseille plans et à leurs noix. L’expert leur l’anacarde ont atteint un niveau s’engage dans cette voie du progrès, avec té de Dianra, située à 114 km de fortement aux producteurs de a également préconisé d’espa- d’adaptation aux plantations. Il un objectif commun : transformer la culture Boundiali, dans le septentrion pulvériser leurs plantations avec cer les pieds d’anacardiers, de a, alors, exhorté les producteurs du cajou, en Côte d’Ivoire, en un modèle ivoirien, nous ouvre ses portes. à cinq mètres de sorte à fa- à connaître l’itinéraire technique des produits phytosanitaires qui trois de réussite durable et prospère. La région du Béré dont fait partie affectent directement les noix de voriser la circulation de l’air et lade cette culture, selon les zones Le chemin est encore long, mais les fon- Dianra est classée première pro-cajou et qui sont très toxiques lumière solaire entre eux, évitant agro-écologiques, an de réduire dations sont désormais solides. Grâce ductrice nationale depuis 2017, pour l’homme. ainsi l’humidité qui constitue un l’impact de ces maladies plutôt que à l’engagement continu et à l’innovation, avec respectivement 116 000 «Les insectes attaquent les ra- danger pour le verger. Autre re- d’utiliser des produits chimiques. l’anacarde pourrait bien redevenir une tonnes en 2019 et plus de 180 cines, le tronc, les branches, les«Issus de la brousse, les insectescommandation, le ramassage des véritable richesse pour la Côte d’Ivoire, 000 tonnes en 2023 dont 47 000 feuilles et les fruits de l’anacardier.noix de cajou des plantations, leravageurs qui s’adaptent aux portant avec lui l’espoir d’un avenir plus tonnes pour le seul département Lorsque vous utilisez les produits plus tôt possible, soit deux jours cultures et agressent les noix de prospère pour ses producteurs et pour de Dianra qui compte plus de 100 phytosanitaires, vous touchez for- au maximum, pendant la période cajou sont source de maladies », l’ensemble du pays. 000 producteurs. cement les noix qui ne sont plus de récolte. «Lorsque vous lais- prévient Prof. Soro. Dans cette région, le couvert végé-comestibles, à cause de la toxici- sez les noix à terre pendant long-EPA
Les acheteurs véreux se frottent les mains Le malheur des producteurs fait le bonheur des acheteurs véreux. Ces derniers pré-textent souvent de la mau-vaise qualité de la noix de cajou due à la maladie et aux insectes, pour proposer des prix dérisoires aux planteurs. Le prix bord champ du kilo-gramme de l’anacarde est xé à 275 F Cfa pour la cam-pagne 2023-2024. Mais sur le terrain, ce prix n’est pas respecté. Soma-na, dans la région du Wo-rodougou, (département de Séguéla) : la zone produit également en abondance, la noix de cajou, avec une forte présence de femmes dans la lière. Malheureusement, le travail de ces braves dames
est mal rémunéré. Les prix, que les acheteurs leur pro-posent, sont loin de ceux xés par les autorités. Fofana Nogochia, présidente de la Coopérative des pro-ductrices de noix de cajou Kognima, a porté la voix de ses sœurs à travers ce té-moignage. «Les prix sont en deçà du prix bord-champ ; soit à 200 voire 100 F Cfa le kg. Nous perdons beau-coup en termes de revenus lorsque les produits ne sont pas de bonne qualité. Les acheteurs ne respectent pas les prix bord-champ. Nous sommes, en conséquence, obligées de vendre les noix de cajou à bas prix. Que faire ? » S’est-elle interrogée. Ouattara Bema, cultiva-teur d’anacarde, à Séguéla abonde dans le même sens. « Ils achètent nos produits à vil prix ; parfois même à 150 F Cfa le kilogramme, sous prétexte que nos amendes ne sont pas de bonne qua-lité. Nous allons œuvrer à améliorer la qualité de notre noix», a-t-il promis. Dosso Daouda, acheteur de produits agricoles à Dianra, reconnait également que les acheteurs sabotent les prix des producteurs. Au passage, il déplore que les producteurs manquent de formation. «Nous rencontrons d’énormes difcultés avec les producteurs. Quand on leur dit de sécher et de bien trier l’anacarde, ils ne suivent pas les conseils. Le manque de qualité du cajou résulte surtout du non-respect des conseils donnés aux produc-teurs. C’est pour cette raison que l’acheteur casse le prix, ce qui est un manque à ga-
Manque à gagner pour l’économie ivoirienne L’attaque des plants d’ana-carde par les maladies et les insectes est une préoccupa-tion majeure pour les acteurs de la chaîne (exportateurs, transformateurs, usiniers etc.). La situation est d’au-tant plus préoccupante que la lière occupe plus de 250 000 producteurs et fait vivre directement ou indirectement environ 1,5 million de per-sonnes ; selon les statistiques du Projet de promotion de la compétitivité de la chaîne de valeur de l’anacarde ; avec plus de 5800 ha de vergers. Même si, selon Dr Ouattara Mariam, directrice de la pro-duction de l’organe de régu-lation, l’impact économique n’est pas encore chiffré par le Conseil du coton et de l’anacarde, elle reconnait que les insectes ravageurs sont une menace perma-nente pour la lière, surtout en période de récolte. Ce qui pourrait avoir un impact sur la production nationale dans les prochaines années. As-sémian Paul, directeur des opérations à l’Organisation interprofessionnelle agricole dans la lière anacarde, soutient : « Il y a un véritable manque à gagner à cause de l’invasion des insectes rava-geurs qui impacte la quali-té. Ce qui se ressent sur le coût de production et autres. Nous espérons que la qualité va s’améliorer. Pour avoir la bonne quali-té, les producteurs doivent mettre la main à la produc-tion, à la cueillette, au ramas-sage de noix, etc. Au niveau
L’offensive du Conseil du coton et de l’anacarde e Conseil du coton et de l’anacarde, l’organe de régulation de la ïlière L a décidé de prendre le taureau par les cornes pour juguler ce phénomène qui menace la production de noix de cajou dans nombre de zones de production. Ainsi l’organe, avec le soutien de l’Anader, a mis l’accent sur la sensibilisation et la for-mation des producteurs aux bonnes pratiques agricoles et aux méthodes alternatives Ouattara Mariam, directrice de la de lutte contre les insectes production au Conseil du coton et de ravageurs et les maladies qui l’anacarde, explique les actions me-causent des dégâts au sein nées par l’organe de régulation. des plantations, notamment dans les localités du Nord, de la production. du Nord-Est et du Centre du Parallèlement à sa campagne pays ; précisément à Bouna, de formation des paysans, le Bouaké, Dimbokro, Dabaka-Conseil entreprend celle de la, et bien d’autres. la réhabilitation des champs Au terme de cette tournée d’anacarde, devenus de vé-de sensibilisation, ce sont ritables forêts. Coulibaly San-plus de 1200 producteurs qui gonan, délégué régional du ont été formés sur les mé-Conseil du coton et de l’ana-thodes de reconnaissance carde de la région du Béré, des dégâts causés par les qui reconnaît cette triste réa-bio-agresseurs, d’une part, et lité dans la région, a souligné les avantages liés à la bonne que grâce au Projet promo-qualité des noix brutes de tion de la compétitivité de la cajou, notamment sur leurs chaîne de valeur anacarde revenus, d’autre part. (Pcca) à travers le Conseil du «Nous sommes conscients coton et de l’anacarde, les de cette triste réalité des dan-producteurs seront outillés à gers qui guettent nos produc-réhabiliter leurs plantations. tions, du fait des bio-agres-Dans sa mission, l’organe seurs. Nous faisons face à un de régulation de la ïlière a déï de qualité des noix brutes le soutien de l’Anader. Soro de cajou. Il était, donc, plus Klotioloma, coordonnateur que nécessaire que nos par-national des ïlières coton, tenaires techniques et nous anacarde, mangue et foreste-allions vers les producteurs, rie à l’Anader, a souligné que pour qu’ensemble, nous agis-274 conseillers agricoles ont sions à la fois pour la quanti-été déployés sur le territoire té, mais surtout la qualité de national, à l’eet de former nos productions pour la cam-les producteurs sur la problé-pagne à venir », a expliqué matique.Ouattara Mariam, directrice EPA
La présidente des femmes productrices d’anacarde de Somana et présidente de la coopérative d’anacarde dé-nommée «Kogniman», No-gochia Fofana, soutient que ses «sœurs» et elle sont aussi bien impliquées dans la culture de l’anacarde que les hommes. Elle arme qu’elles sont même propriétaires de terre. Berthé Mariam, élève en classe de Tle, au collège mu-nicipal de Dianra, a témoigné que grâce à cette culture, son père paie ses frais de scolarité et subvient aux besoins de la
famille dont les frais de santé. A Kimirilan Nord, département de Minignan, Koné Zanon est ïer de sa réussite. Instituteur à la retraite, il s’est reconver-ti en producteur d’anacarde. Un choix qu’il ne regrette nullement pas. Il cite les réa-lisations faites grâce à cette culture: « J’ai fait 30 ha d’ana-carde. J’encourage les autres à s’intéresser à cette culture. J’ai des motos, j’ai construit des maisons à Minignan. Ce que je n’avais pas pu faire quand j’étais en fonction ». Konaté Zanon, de son côté,
algré les dicultés qu’ils ont rencontrées, ces dernières années, du fait des maladies geuMrs, les producteurs sou-et des insectes rava-tiennent unanimement que la culture de l’anacarde a chan-gé leur mode de vie. Femmes, hommes et jeunes, engagés dans cette ïlière, ont témoi-gné de ce changement, lors de notre passage dans leurs zones de production res-pectives. Dans la région du Worodougou, qui enregistre une forte présence de pro-ductrices dans cette ïlière, le résultat est palpable. Cette culture contribue à l’autono-misation des femmes. « Je suis dans la culture d’ana-carde depuis son introduc-tion chez nous, du temps où Président Houphouët-Boi-gny dirigeait le pays. Grâce à l’anacarde, les femmes de Somana que nous sommes aidons nos maris à scolariser nos enfants, à subvenir aux autres charges familiales et à faire face à nos besoins personnels, sans forcément tendre la main à quelqu’un », a conïé Manseg-bê Diomandé âgée de 67 ans.
Malgré les difcultés, la culture de cajou contribue à l’autonomisation des femmes des zones de production.
Noix de cajou,pilier de l’économie locale
Dossier
arme avoir abandonné la culture du coton au proït de celle de l’anacarde. Dans la région de Gbêkê, plus préci-sément dans le village d’Af-fouékro, la plupart des jeunes, jadis habitués à la culture du café et du cacao à l’Ouest de la Côte d’Ivoire, ont presque tous regagné leur village de-puis environ 15 ans. Objec-tif : s’adonner à la culture de l’anacarde devenue ainsi leur première source de revenus.Selon le président des jeunes de ce village, Emanuel Koua-dio N’guessan, cette acti-
vité a non seulement freiné l’exode de la jeunesse vers d’autres localités, à la re-cherche d’un mieux-être so-cial, mais aussi constitué pour cette frange de la population, une opportunité d’obtenir des revenus substantiels. Il a ajouté que cette jeunesse a fait le bon choix, en s’en-gageant dans la culture de ce produit de rente car au-jourd’hui, l’anacarde lui a surtout permis de se prendre en charge ïnancièrement. « J’arrive à subvenir à mes besoins et à m’occuper de mes parents, aujourd’hui très âgés, à scolariser mes en-fants, à construire des mai-sons en ville comme au vil-lage, à faire face à plusieurs autres charges familiales et surtout à épargner », se félicite Maxime Ko, âgé de 35 ans. La campagne 2022-2023 de la commercialisation de la noix de cajou a généré un revenu total aux producteurs de 391 milliards de F Cfa, soit une hausse de 8% par rapport à celui de la précé-dente campagne qui était es-timé à 339 milliards de F Cfa
3
E.P.A
Les facteurs... Plusieurs facteurs peuvent expliquer la détérioration de la qualité de la noix de cajou dans les zones de produc-tion. Parmi ces facteurs, on peut citer, entre autres, le faible niveau d’instruction des producteurs. « Mais je crois que les choses vont changer avec le temps. En outre, il faut souligner que la plupart des producteurs sont analphabètes. D’où la néces-sité de les amener, à travers des campagnes de sensibili-sation, à bien sécher et trier les noix avant de les mettre sur le marché », explique le préfet du département de Dianra, Ignace Amani Kof. An de limiter voire endiguer les ravages des insectes et les maladies, des paysans ont recours aux produits chimiques pour entretenir leurs plantations. « Malheu-reusement, ces produits ap-pauvrissent et rendent nos terres arides. Au même moment, les bons outils ou machines agricoles coûtent énormément cher. Nous demandons à l’État de nous aider », a plaidé Ibrahima Bakayoko, produc-teur et secrétaire général de l’Union des sociétés coopé-ratives du Worodougou. Autre raison et non des moindres de la baisse de productivité des plantations, c’est le manque de main-d’œuvre pour leur entretien. L’orpaillage clandestin jus-tierait cette situation. L’ex-traction de l’or mobilise non seulement les bras valides de la région, en particulier les jeunes, mais aussi dégrade considérablement les sols et pollue les eaux, soutient Saudra Lacina, producteur d’anacarde à Bolona, situé à 20km de Tengréla. Enn, le planteur a aussi fait savoir que certains de ses pairs qui sont à court d’argent, sont souvent obligés de brader les amandes de cajou ven-dues à vil prix.
gner pour la lière », fait-il savoir.
Mercredi 18 septembre 2024
a-t-il expliqué. De nombreux facteurs pourraient être à l’origine de cette situation qui affecte le cajou dans le Nord ivoirien.
des acheteurs, il y a du bou-lot à faire. Outre le manque de qualité, l’entreposage aussi pose problème, car la qualité du produit dépend aussi des conditions de sé-chage des noix de cajou et des sacs ». Il a ajouté qu’au niveau de l’achat, l’ache-teur fait un tri, ce qui réduit la quantité achetée aux pro-ducteurs dont les gains dimi-nuent considérablement. «La production nationale était de 1 218 293 tonnes en 2023 déduite des mauvais grains. S’il n’y avait pas de mauvais grain, la production nationale de la Côte d’Ivoire serait encore plus élevée. L’État, les producteurs et les acheteurs y gagneraient tous », fait savoir Assemian Paul. Ce que conrme Ibrahima Bakayoko, un usinier dans la région d’Odienné. « Si les anciens vergers avaient les mêmes standings de produc-tion comme il y a de cela 4 ans, on serait à 2 millions de tonnes, aujourd’hui ». Bema Doumbia, exportateur de produits agricoles, afrme que le marché international est exigeant. C’est pourquoi avant la vente, les expor-tateurs se rassurent de la qualité du produit, parce que dans le circuit de transport, la noix de cajou perd un ou deux points, avant sa mise sur le marché international. Il faut donc un traitement à la base. « Si vous vendez des produits de mauvaise quali-té, vous perdez beaucoup en termes de revenus », fait-il savoir EMELINE P. AMANGOUA Envoyée spéciale à Dianra, Ten-grela, Séguela et Kimbirila Nord (Minignan)
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Fraternité Matin du 02/10/2024
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Fraternité Matin du 19/09/2024
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Fraternité Matin du 03/10/2024
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Fraternité Matin du 03/10/2024

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