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Publié par
Date de parution
20 septembre 2024
Nombre de lectures
0
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
3 Mo
Une plateforme numérique, connue sous le nom de Ghost, qui était utilisée pour mener à bien les activités criminelles, vient d’être démantelée. Créé il y a neuf ans, ce système de communication proposait aux groupes mafieux des mobiles spécialement modifiés, intégrant une messagerie cryptée. Une opération de police internationale, coordonnée par l'agence Europol, a permis de démanteler cette plateforme de communication cryptée et de procéder à plus de 50 arrestations dans le monde.
Avant son démantèlement, cette messagerie cryptée qui avait pour nom de code « Ghost » (fantôme en français) était utilisée par les narcotrafiquants, les tueurs à gages et les trafiquants d'armes du monde entier. Moyennant environ 1 500 euros, les criminels bénéficiaient alors d'un mobile modifié, sur lequel l'application « Ghost » était déjà installée. Le prix comprenait un abonnement de six mois au logiciel et proposait un service après-vente avec une assistance technique en cas de problème. Un réseau de revendeurs basés dans plusieurs pays était ainsi chargé de commercialiser, si l’on peut dire, ces appareils auprès des organisations mafieuses.
Afin de garantir un anonymat total à ses utilisateurs, le dispositif employait trois normes de cryptage renforcé. Parmi les fonctionnalités particulières du système, les gangsters avaient aussi la possibilité « d’autodétruire » à distance toutes les données contenues dans ces appareils, si le téléphone, par exemple, tombait entre les mains de policiers.
Selon les autorités policières et judiciaires qui ont participé au démantèlement du réseau Ghost, le dispositif comptait plusieurs milliers d'utilisateurs dans le monde. Et exclusivement, des individus qui étaient en lien avec les milieux du grand banditisme, révèle Europol. Le système était employé par les groupes mafieux italiens, les gangs de bikers en Australie ou encore par les organisations du crime du Moyen-Orient et de la Corée. Environ 1 000 messages étaient échangés par jour sur des serveurs informatiques clandestins.
Trois ans d'enquête ont été nécessaires pour interpeller 38 personnes en Australie, dont le créateur et le gestionnaire de l’application Ghost, 11 en Irlande, une au Canada et une autre en Italie. Un coup de filet qui n’a été possible qu’avec la coopération des polices de neuf pays différents, indiquait lors d’un point presse diffusé en ligne le général Jean-Philippe Lecouffe, directeur des opérations à Europol : « Cette opération de police de grande envergure a représenté plus de trois ans de travail acharné. Europol a fait équipe avec les services répressifs de neuf pays. Ce réseau permettait d’organiser le trafic de drogue, la vente d'armes, de planifier des actes de violence extrême et le blanchiment d'argent, à une échelle que l’on peut qualifier d’industrielle. »
Pour démanteler ce dispositif mafieux, les enquêteurs ont d’abord infiltré les terminaux informatiques qui permettaient de mettre à jour l’application Ghost. Les cyberpoliciers ont ensuite publié de fausses mises à jour logicielles pour infecter et espionner discrètement les appareils utilisés par la pègre. Cette surveillance qui a duré trois ans a permis ainsi de récupérer plus de 125 000 messages et le contenu de 120 appels vidéo. La police indique avoir ainsi empêcher 50 crimes et meurtres qui étaient directement organisés ou commandités à partir de ce réseau. L’opération a bénéficié de l’expertise technique des autorités françaises. Notamment, des outils numériques pour déchiffrer les communications mis au point dans le laboratoire spécialisé en cybercriminalité à Pontoise.
Publié par
Date de parution
20 septembre 2024
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Langue
Français
Poids de l'ouvrage
3 Mo