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Publié par
Date de parution
16 novembre 2023
Nombre de lectures
1
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
2 Mo
Jogo do bicho ou « jeu de l’animal », est un jeu de hasard illégal qui déferle sur les réseaux sociaux au Brésil. Les paris se font sur Instagram, Facebook et YouTube. De quoi s'agit-il et comment tout ça fonctionne ? Décryptage avec correspondante à Rio de Janeiro.
C’est une véritable institution brésilienne, sorte de patrimoine immatériel illégal du pays qui existe depuis plus de 125 ans. Le jeu, qui se rapproche d’une tombola, consiste à miser sur des animaux, associés à des numéros. Dans le jeu de l'animal, chacun des 25 animaux correspond à quatre numéros : de l'autruche (1 à 4) à la vache (97 à 100). On peut miser n’importe quelle somme, ce qui rend ce jeu très accessible… et contrairement au loto, les tirages ont lieu tous les jours, voire plusieurs fois par jour.
Selon une étude de 2014, ce type de loterie clandestine a permis de récolter jusqu’à 3 milliards de réais, soit 568 millions d’euros.
Quels sont les liens que ce jeu de hasard entretien avec le crime organisé ?
S’il n’est pas autorisé, le jogo do bicho est « toléré »… Officiellement, les sanctions vont de quatre mois à un an d’emprisonnement avec sursis, mais elles sont rarement appliquées.
Les bicheiros, qui gèrent les « banques » du jeu, sont à la tête d’une véritable mafia, un commerce illégal lié à certaines personnalités politiques, à la police, mais aussi aux milices, notamment à Rio de Janeiro.
Corruption, blanchiment d’argent… les bicheiros sont souvent intouchables grâce à leurs étroits liens avec certains élus locaux. Depuis les années 1930, le jogo do bicho est même l’une des sources de financement des écoles de samba, qui ont besoin de mobiliser de grosses sommes d’argent pour organiser leurs défilés, et entretiennent de fortes connexions avec la mafia des jeux illégaux.
En se développant sur les réseaux sociaux, le jeu devient incontrôlable ?
Traditionnellement, les bicheiros sont plutôt identifiables : assis sur une chaise, à un coin de rue passante, une calculette dans une main et un lecteur de carte bancaire dans l’autre. Quand la police passe, la chaise reste vide dans la rue, mais quand le jeu bat son plein, des attroupements se forment.
Aujourd’hui, on trouve des publicités sponsorisées pour le jogo do bicho sur Facebook et Instagram promettant de gagner facilement des sommes allant jusqu’à mille euros… Une simple recherche sur Google permet d’accéder à des tirages de résultats en direct sur YouTube… des profils ou groupes commerciaux sur WhatsApp… Les mises peuvent se faire très rapidement, via des transferts bancaires gratuits. Mais les arnaques sont aussi courantes.
L’entreprise Meta, propriétaire de WhatsApp et Instagram, a refusé de s’exprimer sur le sujet, mais les promoteurs du jeu semblent profiter d’un vide juridique. Car les plateformes d’annonces sont enregistrées, notamment à Curaçao, où les jeux de hasard sont légaux.
Publié par
Date de parution
16 novembre 2023
Nombre de lectures
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Langue
Français
Poids de l'ouvrage
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