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pages
Français
Ebooks
2023
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Publié par
Date de parution
15 mars 2023
Nombre de lectures
0
EAN13
9782960227048
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
2 Mo
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15 mars 2023
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EAN13
9782960227048
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Français
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LE PACTE
VII - Au-delà de la mémoire
LE PACTE VII – Au-del à de la m é moire
Autopubli é par St é phanie Moins, Belgique
Illustration de couverture : Caroline Hardy
Photo : Daniel G ö g ö s
Mise ne page de la couverture : Copy-M é dia
ISBN 978-2-9602270-3-1
D é p ô t l é gal : mars 2023
Achev é d ’ imprimer par l ’ imprimerie Copy-M é dia
à Bordeaux, mars 2023.
Le Code de la propri é t é intellectuelle interdit les copies ou reproductions destin é es à une utilisation collective. Toute repr é sentation ou reproduction int é grale ou partielle faite par quelque proc é d é que ce soit, sans le consentement de l ’ auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefa ç on, aux termes des articles L.335-2 et suivant du Code de la propri é t é intellectuelle
Je savais que tu existais.
Je t’ai cherché.
Longtemps.
Et enfin, je t’ai trouvé.
Ou plutôt… retrouvé !
À tous mes lecteurs… si patients !
Partie 1
1 - L’inconnue dans la nuit
“ Le moine en fuite n ’é chappe pas à son monast è re. ”
Proverbe chinois
7 avril 2012
En pleine nuit,
Boulevard du Sémaphore, Perros-Guirec, Bretagne, France
Elle marchait d ’ un pas r é solu, d é termin é e à fuir.
Rien ne l ’ arr ê terait.
Ni la pluie battante.
Ni ce ventre pro é minent qu ’ elle portait vers l ’ avant.
Un gar ç on, lui avait-on annonc é .
Plus jamais. Non. Plus jamais elle ne mettrait les pieds l à -bas, dans cette maison, ce foyer, dans lequel elle n ’ avait tout simplement plus sa place.
L ’ arriv é e d ’ un SMS retentit dans sa poche. Elle consulta son é cran rapidement noy é par la pluie.
O ù es-tu ? Reviens !
Non. Elle n ’ y retournerait pas. Personne ne l ’ emp ê cherait de partir. De pr é f é rence, loin d ’ ici.
Loin de tout ç a.
Loin de cette vie dans laquelle elle é touffait.
Loin d ’ eux.
Loin de cette r é alit é dans laquelle elle se verrait d é poss é d é e de son enfant d è s sa naissance.
Elle é l è verait son fils, seule. Peu importe les sacrifices que cela impliquerait.
Perdue dans ces perspectives d ’ avenir incertain, elle ne vit pas la voiture s ’ arr ê ter à sa hauteur et sursauta quand la vitre c ô t é passager s ’ abaissa pour d é voiler un visage d ’ ange.
Quand l ’ homme blond, particuli è rement s é duisant, s ’ adressa à elle dans un fran ç ais teint é d ’ allemand, elle s ’ approcha et se pencha pour mieux comprendre sa proposition. La conduire. L à o ù elle le voulait.
S é duite, elle monta à bord, bien d é cid é e à partir …
Loin d ’ ici !
3 ans plus tard…
2 - Départ
« Ses paupi è res sont gonfl é es, le blanc de ses yeux est stri é de rouge. Il ne peut plus dormir, il ne peut plus pleurer, il ne peut pas oublier, c'est impossible... »
René Barjavel
Vendredi 8 mai 2015, 20h12,
Centre culturel Le S é maphore, Tr é beurden, Bretagne, France
— Michael Jackson …
— Chuut !
Gauvain se rapproche de l ’ oreille de Galaan et annonce à voix basse :
— Michael Jackson est mort.
Haussement d ’é paules d é sinvolte.
— Et c ’ est tout ce que ç a te fait ?
Balancement de t ê te. Quand enfin Galaan daigne se retourner vers son cousin, il lui r é torque :
— Ç a fait un peu 7 ans que le mec est cann é . J ’ ai eu le temps de m ’ en remettre, tu vois ?
— Je vois. N ’ emp ê che que quand Lily l ’ a appris ce matin, elle s ’ est effondr é e. Limite d é vast é e. Tu vois ?
— Rappelle-moi l ’â ge de ta fille ?
— Bient ô t 5 ans.
— Voil à . Bient ô t 5 ans. Et elle s ’ est effondr é e …
— Non ! Pas juste effondr é e. D é -vas-t é e !
Nouveau haussement d ’é paules.
— Ah oui. Carr é ment, r é torque l ’ autre toujours aussi impassible.
— Tu m ’ô tes les mots de la bouche, mec !
D é cid é ment, les tentatives de son cousin pour le faire sourire sont d é sarmantes. Et comme toujours, Gauvain parvient à lui arracher une é bauche d ’ amusement.
— Comment tu te sens ? Pr ê t à grimper sur sc è ne ?
— Ç a allait … jusqu ’à ce que tu m ’ annonces la mort de Michael Jackson. Suis tout retourn é , maintenant. Limite d é vast é , tu vois ?
— Petit con.
Les deux hommes se d é visagent, tout sourire, jusqu ’à ce que leurs expressions se fassent plus graves et que Gauvain d é c è le une vive anxi é t é chez Galaan.
— J ’ ai la trouille, confesse celui-ci.
— Je sais.
— Ç a fait trois ans. Trois ans que je n ’ ai plus …
— Je sais. Mais chanter, la sc è ne, tout ç a … c ’ est comme la b é cane : ç a s ’ oublie pas, mec.
— Alors j ’ esp è re ne pas me prendre de gamelle. Il y a du peuple, ce soir.
— De fait. Il y a du peuple. Tous venus pour toi.
— Non. Pour nous.
— Ok. Pour nous. Mais t ’ es un champion, OK ? Donc, tu vas y arriver tranquilou bilou ? Tu vas tout d é chirer. Et puis, je vous rejoins vite.
Gauvain ass è ne une bourrade fraternelle sur l ’é paule de Galaan puis le pousse au-devant de la sc è ne o ù a d é j à d é but é la reprise de Perfect Life de Steven Wilson .
— Allez, mec ! Valentine va s ’ impatienter.
L ’ autre se contente d ’ acquiescer mollement et, le corps tendu par l ’ appr é hension, sa main droite abandonnant son alliance qu ’ elle tournait fr é n é tiquement comme chaque fois qu ’ il est en proie à l ’ anxi é t é , avance lentement à travers la p é nombre, droit en direction du public. Ce n ’ est qu ’ une fois le micro atteint et sa pr é sence aur é ol é e par un projecteur, qu ’ il entonne sa partie.
— We have got the perfect life 1 .
Une vie parfaite …
Comme celle d ’ avant.
Avant tout cela …
À pr é sent, il se tient debout aux c ô t é s de Valentine, sa partenaire de sc è ne. Ses yeux parcourant la salle, bien remplie pour l ’ occasion. Ses mains se cramponnant presque d é sesp é r é ment au micro tel un point d ’ ancrage. Des tr é molos t é nus dans la voix et heureusement imperceptibles, il accorde ses paroles sur le rythme lent de la chanson, r é p é tant inlassablement le refrain. Jusqu ’à ce que son regard interrompe son errance sur un des si è ges du premier rang. Celui sur lequel elle se serait install é e pour mieux l ’ observer, le scruter, les yeux d é bordant de cette admiration d é mesur é e qu ’ elle lui portait lorsqu ’ il se mettait à chanter ou à jouer.
Fin du morceau.
Applaudissements.
Derri è re lui, tandis que Galaan se munit de sa vieille Fender noire, Gauvain s ’ empare à son tour du micro. Ce qui ne manque pas de lui procurer un immense soulagement.
Gauvain … Ce fid è le alli é qui n ’ a cess é de l ’é pauler, de le soutenir comme jamais durant cette é preuve. Et à cette occasion, ce soir, c ô te à c ô te, sur sc è ne, comme autrefois.
Pour une nouvelle saison.
Un nouveau r é pertoire.
De nouvelles reprises …
Oui.
Que des reprises. Aucune fabrication maison. Aucune composition made in Galaan … Plus aucune, en fait, n ’ ayant abouti depuis ce fameux jour .
Trois ans.
D é j à…
Premi è res notes articul é es par la Fender, accompagn é es ensuite par le timbre rauque de Gauvain, assur é es lors du refrain par ceux clairs et distincts de Valentine et Galaan.
Progressivement, ce dernier discerne la magie de la musique op é rer sur son inconscient …
Cette fois, à n ’ en pas douter, il est pr ê t pour le voyage !
***
Samedi 9 mai 2015, minuit passé,
Parking du Centre culturel Le S é maphore, Tr é beurden, Bretagne, France
Galaan jette un coup d ’œ il impassible aux personnes venues assister au concert et qui, pour la plupart, sont rest é es à la soir é e qui s ’ en est suivie.
Spectateur silencieux, un verre de limonade dans une main, il observe ce monde auquel il ne prend pas part. M ê me si un bon nombre repr é sente des proches tels que Gauvain, Renaud, L é a, Lo ï k, ou encore des potes musiciens, Galaan ne parvient pas à se m ê ler à eux. Harass é , limite incommod é par toute cette foule, il choisit de filer en douce.
À l ’ anglaise.
Sans saluer qui que ce soit.
Son mat é riel est d é j à rang é dans le coffre de sa voiture. Il avait anticip é le coup. Il savait que de toute fa ç on, apr è s le concert, il é prouverait ce besoin imp é rieux de s ’é clipser pour aller se retrancher dans son monde.
Dans sa tour d ’ ivoire.
Dans son extr ê me solitude.
Ce n ’ est qu ’ une fois sur le parking qu ’ il s ’ arr ê te pour inspirer une profonde goul é e d ’ air. Ce qui lui permet de r é aliser qu ’ en fait, sans le savoir, il suffoquait.
Mais au moment de s ’ installer dans sa VW break et de d é marrer celle-ci, quelques coups frapp é s sur la vitre passager attirent son attention.
Valentine …
Un soupir expulsant une nu é e de lassitude plus tard, il se d é cide enfin à baisser la vitre.
Puis attend.
Toujours aussi silencieux.
— Dis, Galaan … Heu … Je crois que j ’ ai un peu trop bu et … j ’ ose pas trop reprendre le volant. Ç a te d é rangerait de me raccompagner à Lannion ?
La contrari é t é le gagne. Il est sur le point de refuser, de lui conseiller de demander à un autre musicien, à Renaud, à Gauvain … Bref, à n ’ importe qui, mais surtout pas à lui.
Et m ê me !
Si la place c ô t é passager semble vide, elle ne l ’ est pas pour autant aux yeux de Galaan. Mais ç a, bien s û r, il se garde bien de le lui dire.
— S ’ il te pla î t, insiste-t-elle, une moue implorante destin é e à le faire c é der. Les autres ne sont pas pr è s de rentrer et je suis un peu crev é e, l à , tu vois ?
Que faire ?
Capituler ?
Ou l ’ exp é dier et rentrer p é nard ?