LE PACTE VI , livre ebook

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Au-delà du temps, il y a un Pacte… Mais est-ce réellement celui que l’on espère ?
Une sphère…
Omniprésente.
Ces cauchemars…
De plus en plus oppressants et si réels.
Et cette quête de l'Épée…
Révélant un enjeu colossal et qui les dépasse totalement.
Jusqu’à cet instant précis.
Ce moment où tout basculera.
Où leurs destins se pétrifieront.
Où le temps semblera s’arrêter… À jamais  ?
Galaan et Gen, goûtant enfin au bonheur suprême, toucheront-ils au but ?
Pourront-ils revivre le Pacte, devenu alors inespéré ?
Et si, au final, Morgane en décidait tout autrement ?
2 – Origines       Dimanche 25 juillet    1h03,Appartement de Rémy, Lannion, Bretagne, France Elle se laissa tomber sur le dos, haletante, les mèches humides recouvrant son visage rougi. Puis, lentement, elle roula sur le côté et s’appuyant sur un coude, passa une main tendre dans les cheveux de Rémy. Un léger sourire aux lèvres, il l’imita, se mettant alors à la scruter dans la pénombre de la chambre.— J’ai soif, souffla-t-elle, le regard langoureux.D’un mouvement vif, il piqua sa bouche d’un baiser, bondit hors du lit et quitta la chambre.— Eau... Bière ?Elle, s’étirant tel un chat après une longue sieste, enroula le drap autour de son buste et s’avança vers le bureau où s’étalait toute une série de clichés.—Eau. Merci.Tandis qu’un bras enveloppait sa taille et un autre lui tendait une bouteille fraîche, le menton de Rémy se nicha dans le creux de son épaule.—Toutes ces photos… Qu’est-ce que c’est ?—Mon enquête.—Meurtre ?—Mmh, opina-t-il en écartant sa longue chevelure blonde pour mordiller son épaule nue.Elle tira une photo du paquet et l’isola, un index verni de noir tapotant un visage masculin.—Je connais ce type, lâcha-t-elle placide. Il s’appelle Galaan Rouxel.—Ah bon ? Et de quelle façon ? s’intrigua-t-il en se redressant subitement.—Oh, comme ça. Disons qu’on a un peu joué ensemble. Tout ce que je peux te dire, c’est que ce mec est plutôt violent.Rémy s’écarta d’elle. Stupéfié. Toutefois, il n’en laissa rien paraître et après avoir enfilé un short boxer, se colla contre le bord du bureau, attira son paquet de cigarettes à lui et en alluma une.—Pourquoi dis-tu cela ?—Parce qu’au bal du 14 juillet, ils se sont violemment disputés. Genre, il lui a hurlé dessus. Hyper furax contre elle.Le regard perdu dans le vide comme si elle relatait une scène d’horreur, elle continua :—Ce mec était flippant, j’te jure. Il l’a menacée…Elle revint vers Rémy, planta son regard des Ténèbres dans le sien et conclut :—… de mort.Ensuite, théâtrale, elle lui déroba sa cigarette qu’elle porta à ses lèvres.— On ne les a pas revus pendant un moment, jusqu’à ce qu’on la retrouve, paumée, dans un coin du village. Salement amochée.—C’est-à-dire ?—Tu es bien matinal pour mener ton enquête, remarqua-t- elle en exhalant une longue volute avant de lui rendre sa gitane.—Il n’y a pas d’heure pour être flic… Alors ? Quel genre de relation entretiennent-ils ?Elle grimaça et dodelina de la tête.—D’après elle, ils baisent un peu, tu vois, quand l’envie de- vient trop pressante. Je crois d’ailleurs qu’ils ont eu une gosse ensemble.—Une gosse, tu dis ?—Oui. D’après cette fille… Valérie Loyat, si mes souvenirs sont bons, ils ont eu une fille ensemble.—Et comment s’appelle cette gamine ?—Jeanne.À nouveau, la stupeur foudroya le jeune flic. Mais muni d’un flegme apparent, il la laissa poursuivre ses aveux, ne se contentant que de l’observer, silencieux.Maëlle écarta les photos et en sortit une autre du lot.—Elle, c’est la petite copine de Galaan. Je peux te dire qu’elle ne semblait pas vraiment la porter dans son cœur. On peut d’ailleurs dire qu’entre elles, c’était plutôt à couteaux tirés.—Sa petite copine ? se renseigna-t-il les yeux froncés.—Oui, soupira-t-elle, le ton las. Plutôt jolie nana, mais vachement coincée. Au fond, ils allaient assez bien ensemble, ajouta-t-elle en ricanant.Les yeux de Maëlle voyagèrent vers d’autres documents épar- pillés sur le bureau et d’un autre doigt, elle désigna un dessin crayonné par Léa :—C’est elle : Gen !Puis, elle s’arrêta et secoua la tête comme pour chercher une information diffuse. Ensuite, le visage empreint d’une mine satisfaite, elle lâcha la suite :—Launay. Ou un truc comme ça. J’suis plus très sûre, en fait. Rémy ne se laissa pas démonter et sauta sur l’occasion pour mener ses investigations. Il tira Guillaume Blanec vers elle puisla questionna :—Et lui ? Tu le connais ?Elle haussa négligemment les épaules et lui adressa une moue boudeuse.—Non. Il ne me dit rien. Désolée. Jamais vu cet homme. Assis sur une fesse, le coude porté sur sa cuisse, la tête légèrement inclinée, il étudia minutieusement ses traits fins, ses yeux en amande et, lorsqu’elle releva la tête vers lui, accueillit son regard avec bienveillance.—Ce sera tout, Monsieur l’inspecteur ?—Pour l’instant. Vous êtes libre de retourner vaquer à vos activités, mademoiselle Le Dû.—Dans ce cas, déclara-t-elle à voix basse, je vais vous laisser.Mais avant qu’elle n’ait pu effectuer le moindre pas, il la rattrapa vivement et l’attira contre lui, son front contre le sien.—À bien y réfléchir, je n’en ai pas encore tout à fait terminé avec vous. En fait, je souhaiterais vous garder toute la nuit.—Toute la nuit ?Il effleura ses lèvres avec les siennes, délicatement, ses mains habiles dénouant le drap qu’il laissa choir sur le sol.—Oui… Toute la nuit ! *** Au même moment,Pub d’Harry, Glastonbury, Somerset, Royaume-Uni Il glissa ses mains sous les aisselles de son ami et le traîna contre le mur où il le hissa pour l’aider à s’y adosser.—Qu’est-ce que t’es venu foutre ici ?Les bras inertes le long de son corps, le visage tuméfié penché sur le côté et les yeux mi-clos, Galaan tenta un vague grommellement. Accroupi face à lui, Renaud préféra inspecter son nez ensanglanté et évalua l’ampleur de la lésion, qui à première vue, avait dû être causée par un choc plutôt rude.—Je suis venu te chercher.Ensuite, il se releva, extirpa du papier d’un distributeur mural, l’humecta pour, l’instant d’après, éponger sa plaie.—J’ai pas besoin de toi.—À voir l’état dans lequel tu te trouves actuellement, per- mets-moi d’en douter. Bon Dieu, mais comment est-ce arrivé ? Pile à ce moment déboula June, essoufflée, les traits consternés devant le spectacle affligeant qui s’offrait à elle.—Mais qu’est-ce que vous lui avez fait ? rugit-elle à l’en- contre de Renaud.—Pas la peine de me hurler dessus ! Je n’y suis pour rien ! Vous n’auriez pas plutôt de la glace ?—De la glace, répéta-t-elle machinalement, incapable de dé- tacher les yeux de la plaie sanguinolente.Du sang s’écoulait de la base du nez de Galaan ainsi que de ses narines, roulait sur ses joues, recouvrait sa bouche, s’épanchait le long de sa gorge et finissait par souiller sa chemise.—Je vais voir ce que je peux faire, lâcha-t-elle enfin, avant de disparaître sur-le-champ.—Où est Gen ? Pourquoi t’es là ? reprit le blessé, cherchant péniblement à retrouver ses esprits et esquivant le geste secoureur de l’autre.—Laisse-moi voir ça, au lieu de rouscailler.Galaan grimaça, gémit, accepta les soins, non sans laisser tomber son interrogatoire.—Qu’est-ce que vous avez fait dans les toilettes de ce restau ? Hein ?—Rien qui te permette de douter de notre intégrité. Que s’est-il passé ? Qui t’a fait ça ?Galaan risqua un haussement d’épaules maladroit.—Je sais pas trop… Un mec… J’ai cru le reconnaître, mais je ne sais plus qui c’est… Aïe… Il m’a cherché… J’ai voulu me défendre puis… j’ai perdu l’équilibre. Me suis mangé le lavabo.Le regard toujours rivé sur son visage, Renaud se recula et posa un premier diagnostic.—Je crois que tu as une fracture du nez.—Tu m’avais pourtant juré qu’il ne se passerait rien entre vous.—Tu as entendu ce que je viens de te dire ?—Et toi, tu m’avais juré.Secouant la tête de désolation, Renaud consentit à lui ré- pondre.—Galaan, je ne me serais certainement pas permis de la toucher, et tu le sais ! Il ne s’est rien passé entre elle et moi, et ça n’arrivera jamais, tu entends ?Incrédule, Galaan esquissa un rictus amer.—Pourquoi ? Elle ne te plaît pas, sans doute ?Étaient-ce les effets de l’alcool qui le rendaient si conster nant ?—Elle est magnifique, déclara-t-il en levant les yeux au ciel. Là n’est pas la question. C’est toi qu’elle aime, espèce d’abruti ! Et un fin sourire détendant la moue de ses lèvres, il renchérit:—Et en plus d’être un abruti, t’es aussi mon ami.Galaan ouvrit laborieusement les yeux pour le fixer avec insistance, avant qu’un nouvel étourdissement ne l’emporte et le fasse vaciller.—Bon, pas la peine de traîner là, conclut Renaud en se levant. Je te ramène chez Iphigénie. Tu te sens capable de mar- cher ?Son ami opina gauchement, la tête soumise à d’éprouvants vertiges. Derrière eux, June surgit, un sachet multicolore dans les mains qu’elle tendit expressément à Renaud.—Des légumes surgelés ? Vous vous moquez de moi ?—Plus de glaçons.—Vous voulez me faire croire que vous n’avez plus de glaçons ? Dans un bar ?Devant son silence quelque peu amusé, Renaud accepta néanmoins le paquet et exaspéré, le colla sur le visage de Galaan.—OK, ça devrait faire l’affaire pour l’instant. Je vais le raccompagner. Vous pourriez m’appeler un taxi ?—Ne compte pas sur moi pour traverser le pub un sac de sur- gelés collé sur la gueule.—Toi, contente-toi de te lever et d’avancer sans te vautrer devant tout le monde ! *** À peine quelques minutes plus tard, Lannion, Bretagne, France Gwénaël tourna la clé dans la serrure, fit pivoter la clenche et poussa la porte de sa maison en pierre.—Je t’en prie…Il s’écarta et la laissa entrer.Mains jointes devant elle, serrant son sac devant ses jambes, elle avança dans la pénombre de la pièce, toujours chancelante sous l’effet de l’alcool.Le même qui la désinhiba et la laissa s’abandonner à lui lorsqu’il s’approcha à pas discrets. Lorsqu’il passa ses mains sur ses épaules, qu’il effleura ses bras, qu’il parsema son cou de baisers tièdes. Lorsque son souffle chaud et le poil doux de sa barbe lui picorèrent le grain de sa peau.Mais était-ce raisonnable ?N’était-ce pas un peu prématuré ?Même si son histoire avec Renaud était définitivement con- clue. Aboutie.Même si d’après leur dernière discussion échangée dans la journée, il était manifeste qu’il ne restait plus rien à en tirer.Le peu de discernement qui lui restait l’exhortait à partir, à retourner chez elle. Demain serait un autre jour, où elle aurait forcément les idées plus claires.—Je pense que je vais rentrer, soupira discrètement Léa. Ce serait plus sage…Avant de se tourner vers lui, un sourire timide sur les lèvres.—J’ai réellement passé une merveilleuse soirée. Merci, Gwénaël. *** 0h16,Maison d’Iphigénie, Glastonbury, Somerset, Royaume-Uni —Et Gen ? Elle est où ?Mais sans répondre à sa question, Renaud conduisit Galaan dans le canapé avant de s’éclipser et de réapparaître l’instant suivant muni d’une boîte de secours. Les yeux rivés sur lui qui s’installait à ses côtés, Galaan insista :—Elle est en danger ?—Ta paume te brûle ?—Non.—Eh bien alors, dis-toi qu’elle est en sécurité.—Et Iphigénie ?—Partie dormir chez une amie.—Et les autres ?—Ils ne vont plus tarder.—Nous sommes seuls, alors ?—Absolument… Ça y est ? Je peux te soigner ?D’un bref mouvement de tête, Galaan lui communiqua son assentiment.—Comment tu te sens ?—Pas glorieux, marmonna l’autre, encore assommé par la dose massive d’alcool ingérée.—Faut dire que tu n’y es pas allé de main morte avec la bouteille de whisky. Mais qu’est-ce qui t’a pris de picoler autant ? Pourquoi ne pas être revenu tout de suite ? Elle t’attendait, figure-toi !—Elle m’attendait ?—Évidemment ! Qu’est-ce que tu crois ? Elle était folle d’inquiétude !Galaan porta une main sur son visage et soucieux, observa le sang recouvrant sa paume.—Sur le retour, débuta-t-il, June m’a appelé. Un truc urgent. Un ex à elle qui la menaçait. Puis…Et là, totalement exténué, il ferma les yeux.—Et puis ? l’encouragea Renaud, nettoyant minutieusement sa lésion. Pourquoi avoir tardé à revenir ?Son ami déglutit et, la tête inclinée sur le dossier du canapé, paracheva :—Valérie m’a appelé.—Valérie… Tu veux sans doute parler de la mère de Jeanne ?—Voilà.Hésitant, Galaan laissa passer quelques secondes avant de poursuivre et de révéler ce qui l’avait plongé dans un tourment sans précédent.—Elle m’a annoncé qu’elle était enceinte. Renaud déglutit.Le geste en suspens.Une compresse souillée à la main. Pétrifié !Ensuite, non sans une certaine appréhension, il brava le silence explicite qui venait de confirmer son pressentiment :—Ne me dis pas que…Toutefois, la gorge nouée, il se tut. Et laissa son regard exprimer le reste.Les deux amis se dévisagèrent. Le temps d’un instant… in- fini ! Renaud fouilla le regard abattu et cerné de Galaan, et y discerna toute la détresse que ce dernier endurait.—Merde… Il est de toi ? Mais… Quand ?—Début du mois de juillet. Juste avant mon départ pour la Bretagne. Avant que je ne retrouve Gen. J’avais bu. Putain…Galaan secoua la tête.Les mâchoires crispées par le remords.Les paupières désespérément closes… comme pour éviter de voir la vérité en face.— Dix minutes d’égarement… Dix minutes qui me foutent dans une merde pas possible ! Si tu savais à quel point je regrette, compléta-t-il l’émotion cette fois à fleur de paupières. Renaud se pencha sur ses genoux et une main dans ses cheveux, exhala une longue bouffée d’air.—Et Gen ? Elle le sait ?—Bien sûr que non. J’ai pourtant essayé de le lui dire. Ce soir…Les sourcils froncés, le jeune médecin analysa la situation et s’apprêta à suggérer une solution de dépannage quand, brusquement, Galaan se redressa en toussant. Une main plaquée sur la poitrine, il chercha vainement à retrouver son souffle.—Quoi ? s’alarma Renaud. Que se passe-t-il ?—Mon épaule, répondit l’autre d’une voix rauque.Sans tarder, le médecin déboutonna sa chemise et y découvrit, non sans étonnement, un imposant hématome s’étendant sous sa clavicule.—Ça provient d’où ? C’est le mec des toilettes ?—Non. Ça date de la dernière vision. À Badon. Mais t’in- quiète pas… ça va passer, tenta-t-il de le rassurer en grimaçant et expectorant de plus belle.—Badon, soupira Renaud nostalgique. Tu y as été blessé en me sauvant la vie de justesse.Galaan se contenta de hocher légèrement la tête, les traits toujours stigmatisés par la douleur.—Allonge-toi. En attendant le retour de Julie, je vais aller te chercher un antalgique.—Dis-moi où ils sont… S’il te plaît. Mais aucune réponse ne fusa.Renaud était déjà parti. *** Au même moment,Dans une chambre au-dessus du pub d’Harry, Glastonbury, Somerset, Royaume-Uni Fébrile, Lucas composa son numéro et attendit qu’elle dé- croche.—Valérie Loyat prétend attendre un enfant de Galaan Rouxel.— Il s’agit peut-être du garçon que nous espérons ! Ne laissez rien au hasard ! Assurez-vous dès que possible de la véracité de cette information. Aucune possibilité ne peut être écartée ! Voilà ce que vous allez faire… *** 0h59,Maison d’Iphigénie, Glastonbury, Somerset, Royaume-Uni À peine eut-elle franchi le seuil de la maison que déjà Gen les appela :—Galaan ? Renaud ?—Au salon ! signala la voix engourdie du jeune médecin qu’elle retrouva quelques secondes plus tard enfoncé dans un sofa.—Où est Galaan ? s’enquit-elle d’emblée, débordante d’impatience de le retrouver. Comment va-t-il ? Que lui est-il arrivé ?—Attends… Comment sais-tu que…—Ma main, Renaud ! cria-t-elle en dressant sa paume tournée vers lui.D’un mouvement silencieux du menton, Renaud désigna son ami allongé dans le canapé derrière elle.—Mon Dieu, s’exclama-t-elle en se ruant vers lui. Mais… qui lui a fait ça ?Elle fit volte-face et, le visage assombri par le mécontentement, le rudoya sans ménagement :—Ne me dis pas que vous vous êtes battus !À cet instant surgirent Julie et Gauvain, les deux mains flanquées dans les poches de son jean, qui en remarquant l’état de son cousin, ne put réprimer un juron de stupéfaction :—Putain de merde ! Vise un peu la tronche ! Qui lui a fait ça ? C’est toi ? demanda-t-il à Renaud qui finit par s’extraire de son fauteuil en exhalant une longue bouffée de lassitude.—Pas d’affolement, d’accord ? spécifia-t-il les mains levées vers eux. Je me suis contenté de le retrouver dans cet état alors que je descendais le rejoindre aux toilettes. D’après lui, un meclui aurait cherché des noises. Pour le moment, je n’ai diagnostiqué qu’une fracture du nez, mais j’attendais le retour de Julie pour en apprendre davantage.—Il est inconscient ? s’alarma Gen déjà accroupie à ses côtés.—Non. Mais avec la dose d’antidouleurs que je lui ai administrée, plus que probablement dans les vapes.Tandis qu’il invitait Julie à prendre le relais auprès du blessé, il attira Gauvain jusqu’au jardin. Une fois seuls, il chercha à se renseigner au sujet de l’Anglaise, pour laquelle il nourrissait de sérieux soupçons.—Il t’a parlé de cette fille qui l’a accompagné en Cornouailles ?—June ? Oui… Un peu.—OK. Alors, profitons d’être à l’abri de toute écoute pour me raconter tout ce que tu sais sur elle…***Après avoir minutieusement examiné et sondé le corps inerte de Galaan à l’aide de son pendule, Julie exposa sa conclusion :—D’après moi, il ne souffre d’aucune autre contusion que cette fracture.—Pas de commotion, alors ? s’inquiéta Gen qui s’était campée sur ses genoux et penchée sur la tête de Galaan, dont elle fourrageait les mèches fines.Pile à cet instant, il émergea progressivement de sa léthargie et ouvrit péniblement les yeux sur son visage.—Mon amour, souffla-t-il vaseux, érigeant déjà un pouce incertain vers ses lèvres qu’il effleura. Tu es revenue…Les prunelles incandescentes enracinées dans les siennes, elle lui offrit un sourire timide tout en s’agrippant à sa main au creux de laquelle elle colla la joue.—Oui, Galaan, et nous allons te soigner, répondit-elle en redessinant ses traits du bout de l’index.—Mais pour cela, intervint vivement Julie qui se courba vers lui en s’appuyant sur ses cuisses, il va falloir que je t’endorme.Galaan grigna et arqua les sourcils.—Me rendormir ? répéta le jeune homme vasouillard. Non… Je viens à peine de m’éveiller.Il plongea dans le bleu ardoise de Gen et s’y ancra.—Et cette fois, je tiens vraiment à le rester.Julie soupira en dodelinant de la tête.—Très bien, c’est toi qui vois… Gen, tu le maintiens fermement par les épaules.Celle-ci obtempéra et plaça ses deux mains en appui sur les bras de son amant pendant que Julie positionnait ses doigts habiles autour de sa lésion.Et la magie opéra.Un craquement sourd arracha un effroyable cri de douleur à Galaan qui s’arc-bouta sous le choc. Tentant de le contenir malgré ses soubresauts, Gen le ramena tout contre elle. Gémissant, il nicha instinctivement son visage meurtri au creux de sa poitrine où il finit par sombrer dans un profond sommeil, toujours cramponné à ses bras.—Je savais que j’aurais dû l’anesthésier avant, grommela Julie avant de se redresser et de s’emparer d’un pot d’onguent familier qu’elle tendit à son amie. Voilà. Tu n’as plus qu’à le tartiner et demain, on n’y verra plus que du feu. Après quoi, dodo !Les prunelles angoissées et noyées de larmes de Gen percutèrent celles de Julie. Tendrement, elle frotta son épaule et lui renvoya un visage réconfortant.—Tu devrais vraiment aller te reposer. Tu es pâle.Les mots coincés dans la gorge, Gen préféra secouer la tête.—Aussi têtus l’un que l’autre comme je vois, constata l’enchanteresse qui concéda à la laisser au chevet de Galaan en lui déposant une bise amicale sur le front en guise de salut.—Je vais me coucher. Je suis vannée.—Merci, Jul…—Pas de quoi ! À demain, marmonna-t-elle tout en se dirigeant vers les escaliers. Essaie de dormir un peu… Tu en as grand besoin !*** 
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Publié par

Date de parution

09 avril 2019

Nombre de lectures

29

EAN13

9782960227017

Langue

Français

Stéphanie Moins




LE PACTE

VI - Au-delà du temps






















LE PACTE VI - Au-delà du temps
Autopublié par Stéphanie Moins, Belgique
Illustrations de Caroline Hardy
stephmoins@gmail.com

ISBN 978-2-9602270-1-7 (Version numérique)

Dépôt légal : Février 2019

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivant du Code de la propriété intellectuelle.

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À toi, mon Thomas…
Ma lumière ! Ma plus belle étincelle !



Et aussi à vous, chers voyageurs patients,
engagés dans l’aventure du Pacte…

Table des matières
Personnages
1 - Prologue
2 - Origines
3 - La Table Ronde
4 - C’était eux ou c’était rien
5 - Le temps s’arrête
6 - Le temps n’est plus
7 - Et le temps reprend ses droits
8 - … Ou presque
9 - Eclipse
10 - Le Pacte
À vous…
Sortie prévue prochainement…
Personnages

Petit récapitulatif…

Galaan Rouxel :
Kiné ostéopathe. 29 ans. Fils de Pierre* et Marie-Louise Rouxel. Vit à Lyon.

Gen Launay (Jennie) :
Institutrice. 29 ans. Fille d’Alexis* et Mathilde Launay. Vit à Liège.

Gauvain Le Bihan :
Ébéniste. 29 ans. Cousin germain de Galaan. Fils de Johan* et Solen* Le Bihan. Vit à Telhouët.

Julie Mouchet :
Couturière. 30 ans. Apprentie enchanteresse. Vit à Liège.

Viviane Avallach (Tante Vie) :
Tante de Gauvain et Grande Prêtresse d’Avalon.

Renaud Guerrec :
Médecin urgentiste à Lannion. 36 ans. Vit à Trébeurden (Pors Mabo)

Léa Salaun :
Artiste peintre. 36 ans. Ex-femme de Renaud. Vit à Trégastel.

Yanic Guerrec :
4 ans et demi. Fils de Renaud et Léa.

Valérie Loyat :
Infirmière. 30 ans. Amie de Galaan. Vit à Lyon.

Jeanne Blanec :
4 ans et demi. Fille de Galaan et Valérie.

Loïk Rouxel :
PDG Rouxel Marine. 76 ans. Père de Pierre Rouxel et grand-père de Galaan. Vit à Trébeurden (Lan Kerellec).

Marguerite Launay :
Gouvernante chez Loïk. 73 ans. Mère d’Alexis Launay et grand-mère de Gen.

Rémy Guerrec :
Inspecteur. 33 ans. Frère cadet de Renaud. Vit à Lannion.

Gudwal :
Antiquaire à Rennes. Elfe protecteur.

Mathieu :
Amant ponctuel de Valérie. Vit à Lyon.


* : décédé(e)

Elouan Nedelec :
Inspecteur et coéquipier de Rémy Guerrec. La quarantaine. Vit à Trébeurden.

Gwenaël Lemonier :
Artiste et galeriste. La trentaine. Vit à Lannion .

Marc Dumont:
Inspecteur. La trentaine. Vit à Lyon.

Léo Plouec:
Pêcheur. La quarantaine. Vit à Trébeurden .

Edward Drakeford :
Chef d’entreprise. La septantaine. Père biologique de Renaud Guerrec. Vit à Yeovil.

Elisabeth Drakeford :
Épouse d’Edward. La septantaine. Vit à Yeovil.

James Drakeford :
Travaillant au sein de l’entreprise familiale. Fils aîné d’Edward et d’Elizabeth Drakeford. La trentaine. Vit à Londres.

Peter Drakeford :
Artiste peintre. La trentaine. Fils cadet d’Edward et d’Elizabeth Drakeford. Vit à Londres.

Charlie Parker:
Professeur de français. La trentaine. Compagnon de Peter Drakeford. Vit à Londres.

Iphigénie Brisby :
Patronne d’un salon de thé. Âge improbable. Vit à Glastonbury .

Graham Britchers:
Horloger. La soixantaine. Vit à Londres.

June Lewis:
Guide à l’abbaye de Glastonbury. La trentaine. Vit à Glastonbury .

Emma Lewis :
Retraitée. La septantaine. Grand-mère paternelle de June Lewis. Vit à Tintagel .

Alarig :
Palefrenier et ami de Lancelot du Lac.

Awena :
Épouse d’Alarig.



Morgane Le Du :
Enchanteresse de l’Ombre. Enfermée au Val sans Retour, forêt de Brocéliande.

Lucas Martin :
41 ans. Mercenaire à la solde de Morgane.

Guillaume Blanec :
Musicien. 33 ans. Œuvre pour Morgane.

Maëlle Le Du :
Violoniste. 26 ans. Nièce de Morgane.

Lucius (Lucifer) :
Maître de l’Ombre.

Alexis Muller :
Allemand. 33 ans. Œuvre pour Lucius, à l’insu de Morgane.
1 - Prologue











Mai 2015





15h26,
Pointe de Bihit, Trébeurden, Bretagne, France

Je suis assis dans la petite chambre qui domine la mer, celle que tu t’étais appropriée, dans laquelle tu te réfugiais pour travailler sur tes photos et qui, depuis ton départ, est devenue mienne.
Essoufflé.
Non pas par une de ces bouffées suffocantes qui depuis ton départ, surviennent et me saisissent la gorge sans crier gare. Mais par la course folle que j’ai entamée depuis la montée de ladite bouffée et qui m’a poussé à quitter le bureau en qua- trième vitesse, à prendre ma voiture, à conduire comme un dératé jusqu’à la maison - notre maison - et à grimper quatre à quatre les escaliers pour atterrir sur cette chaise, me
jeter comme un éperdu dans ce carnet où, depuis près d’un mois, je me déverse. Où je décris avec la plus grande précision les souvenirs qui me hantent, me taraudent, me prennent par surprise. Ceux-là mêmes que tu m’avais invité à consigner, comme si la vie sans toi était susceptible de recouvrer un semblant de sens à travers eux.

J’en ignore totalement la raison.
Tout ce que je sais, c’est que c’est plus fort que moi. Alors j’y vais…
… et je laisse les images défiler. Avalon.
Le Rituel Sacré de Julie.
Nos retrouvailles… comme les tiennes, avec notre ami Renaud.
Notre logis. Cette chaumière dans laquelle nous nous sommes aimés à n’en plus pouvoir pendant deux semaines durant. Jusqu’à ce que l’envie farfelue et totalement délirante de courir demander ta main à Viviane me prenne. Évidemment, l’enchanteresse en avait décidé tout autrement.
Et c’est à cet instant que tout a dégénéré.
Une fois encore, le sort a semblé s’acharner sur moi. Sur nous…
Forcé de te laisser (aux côtés d’un Renaud bien déterminé à te garder auprès de lui à Avalon…), j’ai traversé les Portes du Temps, retrouvé notre monde contemporain à Glastonbury et, après avoir remis le précieux carnet des sortilèges de Gudwal à Iphigénie Brisby, ai sillonné les Cornouailles. À mes cô- tés, June Lewis, venue me cueillir au pied du Tor, passage vers Ynis Withrin, et qui n’a pas hésité à me guider et à me conduire aux endroits stratégiques.
Forcément, les visions se sont succédé.
Me revient un retour dans le passé chaotique. Sulfureux. Ta vie avec lui, Arthur, mise en avant.
Plus que jamais…
Et distillant un doute de plus en plus persistant. Pernicieux.
Déstabilisant et surtout, absolument destructeur.

Jusqu’à Tintagel.
Jusqu’à ce que je surprenne le double jeu de June.
Jusqu’à ce qu’elle m’avoue subir la mise en demeure, le dictat absolu, le chantage suprême auquel la harpie la tenait.
L’enjeu de ce jeu malsain : sa sœur cadette. Maëlle…

D’autres images.
Gauvain. Découvrant et s’appropriant son nouveau rôle, dégainant et agitant devant lui à la moindre occasion sa montre gousset et boussole, léguée par ses parents ayant appartenu à ce clan discret, secret, auquel tant de personnes autour de nous adhèrent…
Les Gardiens.
Tel qu’Edward Drakeford, le père biologique de Renaud. Tel que Peter, son fils cadet.
Tel que Loïk Rouxel… Mon grand-père paternel. Bref… Une série d’étonnements.

Encore une me revient… Magnifique   !
Toi, de retour d’Avalon. Dans cette petite robe blanche te seyant à merveille. Et ces flashs, révélant ces rondeurs, ne pouvant appartenir qu’à une femme… enceinte.
Mais aussi le souvenir de sentiments bien moins glorieux… D’autres doutes, ravivant ceux ressentis lors des visions en Cornouailles.
Renaud et toi. Toi et Renaud.
Quatre mains sur un piano.

Dès lors, le passé nous a vite rattrapés, ne nous laissant aucun répit.
Un parchemin.
Un coffre, comportant deux effigies : celle d’Arthur, un dragon, et la mienne, représentée par un faucon.
Une énigme, concoctée par Merlin et donnant accès à ce maudit coffret… demeurant désespérément scellé.

Ma demande en mariage.
Là, dans ces toilettes de restaurant.
Pas le bon timing. Je te l’accorde. On a fait mieux…
Mais il s’agissait d’une urgence. Pour que tu comprennes. Que tu saisisses les enjeux de mon départ précipité d’Avalon. Celui que tu avais considéré comme un abandon et pour lequel tu m’en voulais… tellement   !

Et puis vient un flash pathétique. Moi.
Ivre mort et étalé sur une table, dans un pub. Pas brillant, en somme   !
Proche de la déchéance…
Aussi, juste avant, cette annonce. La pire de toutes.
Avec cette éprouvante sensation que le sol s’ouvre sous mes pieds et m’y engloutit…
Valérie. Portant un enfant. Le mien. D’après ses dires…

Ensuite, la descente aux enfers. Ta venue.
Ta tentative de sauvetage.

Et pour terminer, mon passage aux W.-C. Moi, titubant.
Lui, menaçant. Notre altercation…
Avant le noir total… Black-out complet   !
Le même, oppressant et totalement terrorisant que celui apparaissant dans mes cauchemars.
Récurrents.
M’envahissant à chacun de mes repos, de mes répits… et dont j’allais enfin découvrir la triste origine.
2 - Origines
Dimanche 25 juillet




1h03,
Appartement de Rémy, Lannion, Bretagne, France

Elle se laissa tomber sur le dos, haletante, les mèches humides recouvrant son visage rougi. Puis, lentement, elle roula sur le côté et s’appuyant sur un coude, passa une main tendre dans les cheveux de Rémy. Un léger sourire aux lèvres, il l’imita, se mettant alors à la scruter dans la pénombre de la chambre.
- J’ai soif, souffla-t-elle, le regard langoureux.
D’un mouvement vif, il piqua sa bouche d’un baiser, bondit hors du lit et quitta la chambre.
- Eau... Bière   ?
Elle, s’étirant tel un chat après une longue sieste, enroula le drap autour de son buste et s’avança vers le bureau où s’étalait toute

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