448
pages
Français
Ebooks
2012
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2012
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Publié par
Date de parution
30 mars 2012
Nombre de lectures
79
EAN13
9782764410509
Langue
Français
Publié par
Date de parution
30 mars 2012
Nombre de lectures
79
EAN13
9782764410509
Langue
Français
Collection dirigée par Anne-Marie Villeneuve
De la même auteure
Adulte
SÉRIE LA FILLE DU PASTEUR CULLEN
Tome 2 À l’abri du silence , Éditions Québec Amérique, coll. Tous Continents, 2009.
Tome 1 Partie 2 , Éditions Québec Amérique, coll. Compact, 2009.
Tome 1 Partie 1 , Éditions Québec Amérique, coll. Compact, 2009.
La Fille du Pasteur Cullen , Éditions JCL, 2007.
SÉRIE CŒUR DE GAEL
Tome 4 La Rivière des promesses , Éditions JCL, 2005.
Tome 3 La Terre des conquêtes , Éditions JCL, 2005.
Tome 2 La Saison des corbeaux , Éditions JCL, 2004.
Tome 1 La Vallée des larmes , Éditions JCL, 2003.
Jeunesse
SÉRIE GUILLAUME RENAUD
Tome 3 Périls en avril , Éditions de la Bagnole, coll. Gazoline, 2009.
Tome 2 Il faut sauver Giffard ! , Éditions de la Bagnole, coll. Gazoline, 2008.
Tome 1 Un espion dans Québec , Éditions de la Bagnole, coll. Gazoline, 2007.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Marmen, Sonia
La fille du pasteur Cullen
(Tous continents)
Sommaire: t. 3. Le prix de la vérité.
ISBN 978-2-7644-0733-2 (v. 3)
ISBN 978-2-7644-0987-9 (PDF)
ISBN 978-2-7644-1050-9 (EPUB)
I. Titre. II. Titre: Le prix de la vérité. III. Collection: Tous continents.
PS8576.A743F54 2009b C843’.6 C2009-942205-0
PS9576.A743F54 2009b
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres Gestion SODEC.
Les Éditions Québec Amérique bénéficient du programme de subvention globale du Conseil des Arts du Canada. Elles tiennent également à remercier la SODEC pour son appui financier.
Québec Amérique
329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) Canada H2Y 2E1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010
Dépôt légal : 3 e trimestre 2010
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
Révision linguistique : Danièle Marcoux et Chantale Landry
Conception graphique : Renaud Leclerc Latulippe
Œuvre en couverture : Girl Standing on a Balcony , Holsoe, Carl (1863-1935) / Private Collection / © Connaught Brown, London / The Bridgeman Art Library International
Mise en pages : André Vallée Atelier typo Jane
Projet dirigé par Anne-Marie Villeneuve
Conversion au format ePub : Studio C1C4 Pour toute question technique au sujet de ce ePub : service@studioc1c4.com
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
©2010 Éditions Québec Amérique inc.
www.quebec-amerique.com
Le Prix de la vérité Tome 3
Québec Amérique
« Les larmes les plus amères que l’on verse sur les tombes viennent des mots que l’on n’a pas dits, des choses que l’on n’a pas faites ! »
Harriet Beecher Stowe
Chapitre 1
Jamaïque, 1831
L e calendrier s’effeuillait ainsi que devaient le faire les arbres en Écosse. En Jamaïque, octobre ressemblait à juillet comme à janvier. Les arbres se paraient de verts éternels et les fleurs et les fruits abondaient selon la période de production des espèces. La chaleur ennuyait par sa constance, de même que la durée du jour et de la nuit. Ici, les changements de saisons se manifestaient autrement. La saison des ouragans remplaçait l’automne ; la saison sèche, l’hiver ; celle des pluies s’étirait du printemps jusqu’au milieu de l’été pour revenir en force à l’automne. Pour Charlotte, ces phénomènes climatiques qui marquaient les saisons ne rappelaient rien de son pays. Les paysages flamboyants lui manquaient. Les pentes ocrées d’Arthur’s Seat, les pâturages mordorés pastillés de moutons dépourvus de leur toison. La récolte de pommes de Weeping Willow qui fournirait le cidre pour l’année à venir. L’odeur des champs fraîchement fauchés, celle des derniers labours. Et même le pincement du vent froid sur ses joues. Tout cela lui faisait terriblement défaut.
S’émerveiller devant l’épanouissement d’un hibiscus ou le vol d’un oiseau-mouche devenait un remède de moins en moins efficace pour le mal qui l’habitait. Mais était-ce vraiment le mal du pays ? Nicholas… Le champ d’étoiles était son refuge quand plus rien ne l’empêchait de penser à lui. Elle n’avait plus revu le gérant depuis des jours. Comme promis, Sir Robert avait tout arrangé pour le lui éviter et le jeune Lucas venait à la grand-case pour poursuivre ses cours. Charlotte avait aménagé dans la cuisine secondaire de la maison un coin où ils pouvaient travailler tranquilles. La petite Mabel s’était jointe à eux.
L’interdiction d’approcher Nicholas Lauder l’empêchait du même coup d’espérer de l’accompagner à Montego Bay. Et quelques incidents chez les nègres de Roehampton avaient rendu Susan craintive de prendre la route. Ainsi, Charlotte se contentait d’écrire à son amie Catherine. Elle écrivait aussi à sa famille le contenu de ses journées, mais gardait clos celui de son cœur. Son retour en Écosse approchait. Elle l’attendait en même temps qu’elle le redoutait. Elle oublierait son béguin d’adolescente pour Nicholas Lauder. Parce que c’était, réflexion faite, tout ce dont il s’agissait. Assurément. Une passade pour un séduisant bagnard. C’était romantique. Comme ces histoires de pirates qui tombaient amoureux de leurs belles captives. Peu importait maintenant si Nicholas était véritablement amoureux d’elle. Ce genre d’histoires ne se terminait bien que dans la fiction. Pour oublier, elle s’investissait corps et âme dans les soins aux malades. Elle s’abîmait dans les ouvrages que lui avait fait parvenir son père. Des lectures qui sollicitaient un esprit rationnel et la sortiraient de ses rêves.
Susan devenait taciturne et irritable. Charlotte respectait ses longs silences lors des veillées sur la véranda ou au salon. La jeune femme vivait aussi des moments difficiles. D’abord, le caractère scandaleux du comportement de Lady Louisa, sa belle-sœur, avait certainement de quoi perturber le plus déluré des esprits libres. Puis il y avait l’appréhension du départ prochain de son frère, Sir Robert, et de la mignonne Mabel, sa nièce à laquelle elle s’était attachée comme une grande sœur. Enfin, qui ne redouterait pas avec une égale morosité la tristesse que lui réserveraient indubitablement les mois à venir ? Sir Robert ne prévoyait pas revenir en Jamaïque avant deux ou trois ans. Susan se retrouverait de nouveau seule avec Madame Eugénie dans le petit monde isolé de Montpelier, dont elle prendrait sans doute la direction. Rien pour l’arracher à une solitude qu’elle ne supportait plus.
Quant à Louisa… Le temps écoulé laissait espérer qu’elle avait abandonné son idée de lui faire payer son indiscrétion. En sa compagnie, elle se montrait irascible, agitée et Charlotte jugeait qu’il était préférable de l’éviter.
Elle pensa que tous ces remuements avaient fini par l’affecter de mélancolie languissante. On lui trouvait le teint souffreteux. Possiblement qu’elle avait attrapé quelque mal. On lui reprochait ouvertement sa promenade bas nus dans l’eau, plus subtilement cet après-midi d’orage passé seule en compagnie du gérant Lauder. Il avait plu presque tous les jours suivants et c’était souvent trempée qu’elle rentrait de l’hôpital. Octobre était le mois le plus pluvieux de l’année et les cas de grippe se multipliaient. Pour le plaisir de Sir Robert, elle se plia à ses ordres et s’accorda une journée de congé.
La maison était silencieuse. C’était le samedi-nègre 1 et Susan et Mabel étaient montées au village distribuer des ballots de tissus et des vivres. Charlotte avait traîné son corps d’un fauteuil à un autre. Elle avait ouvert un livre pour l’oublier sur ses cuisses quinze minutes plus tard. Son esprit n’arrivait pas à rester tranquille assez longtemps pour s’imprégner de ce que lisaient ses yeux. Elle pensait à Nicholas. Puis à Susan et Mabel. Elle revenait à Nicholas et encore à Susan. Cela devenait obsessif, narguant, épuisant.
Plus elle y réfléchissait, plus elle trouvait plausible