138
pages
Français
Ebooks
2012
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Publié par
Date de parution
01 août 2012
Nombre de lectures
1
EAN13
9782764418215
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Publié par
Date de parution
01 août 2012
Nombre de lectures
1
EAN13
9782764418215
Langue
Français
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Collection dirigée par
Stéphanie Durand
Du même auteur chez Québec Amérique
SÉRIE CANTIN ET ISAYA
Les Cercles d’Endée, tome 2 , coll. Titan , 2008.
La Clef de voûte, tome 1 , coll. Titan , 2006.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Foucher, Mathieu
La septième guerre
(Cantin et Isaya ; t. 3)
(Titan ; 92)
Pour les jeunes.
ISBN 978-2-7644-1286-2 (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-1461-3 (PDF)
ISBN 978-2-7644-1821-5 (EPUB)
I. Titre. II. Collection : Foucher, Mathieu. Cantin et Isaya ; t. 3. III. Collection : Titan jeunesse ; 92.
PS8611.O834S46 2011 jC843’.6 C2011-940848-1
PS9611.O834S46 2011
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
Les Éditions Québec Amérique bénéficient du programme de subvention globale du Conseil des Arts du Canada. Elles tiennent également à remercier la SODEC pour son appui financier.
Québec Amérique
329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) H2Y 2E1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010
Dépôt légal : 4 e trimestre 2011
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
Projet dirigé par Stéphanie Durand
Mise en pages : Andréa Joseph [pagexpress@videotron.ca]
Révision linguistique : Claude Frappier et Diane-Monique Daviau
Conception graphique : Karine Raymond et Nathalie Caron
Illustration en couverture : Monica Langlois
Illustration de la carte : Carl Pelletier
Conversion au format ePub : Studio C1C4
Pour toute question technique au sujet de ce ePub :
service@studioc1c4.com
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
© 2011 Éditions Québec Amérique inc.
www.quebec-amerique.com
À Hélène, mon amour et ma compagne d’écriture
I Captifs
Le voyage s’éternisait. Il y avait maintenant trois jours qu’Isaya et Cantin avançaient dans un petit sentier en forêt, ficelés sur des chevaux, le corps endolori et le moral au plus bas. Visiblement, les Basaltes les transportaient ainsi pour qu’ils ne ralentissent pas le rythme effréné de leur marche. À l’heure du midi, les guerriers les déliaient, leur donnant un morceau de pain noir et de l’eau. Puis ils les rattachaient sur les animaux, comme de simples sacoches qu’on aurait enlevées le temps de permettre aux montures de se reposer. Lors des deux dernières nuits, les rudes guerriers avaient enchaîné les adolescents à des arbres, près d’un feu de camp où ils avaient fait rôtir du gibier alléchant, gibier qu’ils n’avaient ensuite pas partagé avec eux, faisant gémir leurs estomacs affamés. Au moins, les Basaltes n’avaient plus assommé Cantin et Isaya, une expérience qui semblait heureusement n’avoir pas laissé de séquelles.
Au premier matin, l’Iséen et l’Yprienne avaient constaté qu’Ulxy Tov était bien prisonnier lui aussi. Les Basaltes l’avaient capturé et ils l’emmenaient à dos de cheval, comme eux. La princesse se demandait dans quel but celui-ci avait été épargné. Confinés au silence sous la menace d’être battus, Cantin et Isaya n’avaient pas pu en discuter, mais la jeune fille était convaincue que cette situation déconcertait aussi son compagnon. Les images terribles que les Katéwans leur avaient permis de visionner ne démontraient-elles pas que, jusqu’à présent, les guerriers n’avaient pas eu pitié de leurs adversaires ? Isaya n’arrivait pas à s’empêcher de penser qu’un motif horrible se dissimulait derrière cet étrange changement d’attitude. Les Basaltes avaient-ils redécouvert l’alchimie des larmes ? Voulaient-ils essayer de créer de nouveaux cubes alchimiques en sacrifiant des Katéwans ? Cette crainte alourdissait l’angoisse sourde qui ne la quittait pas depuis qu’elle était sortie de l’inconscience. Pour le moment, elle ne pouvait cependant rien y faire. L’adolescente tentait simplement de lutter contre la torpeur qu’induisait en elle le rythme régulier des montures, s’efforçant de garder l’œil ouvert, à l’affût d’un instant d’inattention chez leurs gardes, d’une possibilité de s’échapper.
La monotonie qui s’était installée dans le convoi au cours des longues heures de marche avait toutefois été partiellement brisée tôt en matinée. Le paysage s’était en effet modifié, la forêt luxuriante disparaissant pour être remplacée par de nouvelles ruines. Les gravats, murs abattus et colonnes brisées s’étaient multipliés. Quand elle avait vu les premières traces de cette ancienne cité, Isaya s’était tordu le cou pour observer les environs, oubliant les piqûres de moustiques et les courbatures. Une autre ville construite par leurs ancêtres, ressemblant en tous points à celle où Cantin et elle étaient arrivés lorsqu’ils avaient traversé le Cercle d’Endée. Se pouvait-il qu’il y eût un autre Cercle, ici ? À cette idée, la jeune fille avait paniqué. Ce qu’elle redoutait le plus se produisait : un retour à Miranceau. Son père et le marquis de Chamel allaient pouvoir mettre leurs griffes sur eux. Et les conséquences seraient catastrophiques.
Les conifères rabougris et déformés qui poussaient encore à cette altitude dégageaient une impression de désolation. Et la neige ne faisait qu’amplifier l’effet. Cet environnement morne s’associait parfaitement à l’humeur maussade de Zarco, que la beauté austère des pics des Algades, tout près à l’est, ne parvenait pas à entamer. Lorsque, trois jours plus tôt, Marita et lui avaient quitté Janance, fuyant la colère des religieux causée par l’activation du Cercle d’Endée, l’adolescent avait su qu’ils ne pourraient se diriger directement vers Tyrtel. Néanmoins, jamais il n’aurait cru que ce détour les mènerait aussi haut dans les montagnes.
La mère de Cantin n’avait en rien exagéré le pouvoir ecclésiastique. La rapidité avec laquelle les affiches mettant leurs têtes à prix étaient apparues sur leur chemin en constituait la preuve indéniable. La première fois qu’ils avaient aperçu ces croquis, cloués sur un poteau dans un bourg à une cinquantaine de kilomètres de Janance, Zarco et Marita étaient demeurés interdits. Comment les religieux avaient-ils pu agir si vite et installer ces affiches quelques heures après leur fuite ? Il n’y avait qu’une explication : ces pancartes offrant une récompense importante pour leur capture avaient dû être préparées et distribuées avant même qu’ils ne quittent la capitale.
Après cette découverte inquiétante, les adolescents avaient décidé de contourner toutes les agglomérations, même les plus petits hameaux, ce qui avait allongé leur trajet. Mais comme ils possédaient plus de deux semaines de rations ainsi qu’une tente conçue pour l’hiver, ils pouvaient se le permettre. D’ailleurs, il en allait de leur vie… Ni l’un ni l’autre ne désiraient subir le rite de Jonas. L’idée de toutes les tortures expiatoires que celui-ci incluait et, surtout, de la mort finale par écartèlement, les terrifiait. Le château de Tyrtel et sa garnison loyale aux parents de Cantin était le seul endroit dans le royaume qui pouvait leur offrir une certaine protection contre ce malheur qui les menaçait.
Malgré la peur constante qui accompagnait chacune de leurs décisions, toutes les précautions que Zarco et Marita avaient prises jusqu’à présent s’étaient avérées judicieuses. À l’exception de l’épisode du bourg où ils avaient vu les affiches, en aucun moment ils n’avaient véritablement craint qu’on les capture. Même s’il n’en avait pas encore parlé à Marita, Zarco avait toutefois, depuis la veille, une autre source d’inquiétude. En fin d’après-midi, l’adolescent avait trouvé les traces récentes d’un campement. Si Zarco était certain qu’il ne s’agissait pas de poursuivants, une flèche qu’il avait trouvée dans la neige lui avait donné des sueurs froides. L’empennage, formé de deux plumes noires et d’une plume blanche, ne laissait aucun doute quant à sa provenance : Ypres.
Voilà pourquoi les volutes de fumée qu’il pouvait à l’heure actuelle apercevoir de son point d’observation le troublaient. La petite colonne grise s’élevait à partir d’un vallon situé à quelques kilomètres au nord. Pour rejoindre la citadelle de Tyrtel sans risquer de s’approcher des villages, plus bas à l’ouest, ils devraient passer par cet endroit. L’idée de tomber face à face avec des éclaireurs ypriens donnait des frissons à Zarco, mais ils n’avaient pas le choix.