Gbich n°891 du 01/12/2016 , magazine presse

DIGBA
ENQUETE
Portable…
On ment oooh,
on ment !
i les fabricants de téléphones
portables n’en créaient pas
chaque jour de plus en plus
solides, je parie qu’en pleine rue, onSallait voir des appareils exploser
dans les oreilles des gens. Pas par acte de
terrorisme hein, mais simplement parce que les
gens en mentent trop dans le téléphone
mobile. Et les niveaux et les catégories de
mensonge sont tels qu’on se dit qu’il va arriver un
moment où les circuits électroniques de ces
appareils ne pourront plus supporter ça.
Imaginez un honnête citoyen couché dans un
hôtel paisible avec sa maîtresse. Sa femme Esprit de mensonge,
l’appelle et il répond le plus calmement du
monde :
“Oui chérie, je parle à voix basse car je suis
en séminaire au ministère du Commerce-là. On sors du portable !
a des partenaires Allemands-là qui sont venus,
donc le ministre a demandé qu’on les
entretienne sur certaines choses… Tu entends leurs C’est à croire que les Blancs fabri-Le téléphone est-il
quent le téléphone chez eux, mais unevoix ?” possédé ?
fois que ça arrive en Afrique, c’estLes Blancs ont créé leur petit appareil
possédé par un esprit ! Bléhiri Serge Alex (même s’il est clair que nous-mêmes
Africains avions aussi des téléphonesblehirisergealex@yahoo.fr Mais chauffeur, le car va
en sorcellerie pour nuire aux cadres du
où au juste ? village ou pour d’autres sortilèges)
C’est l’histoire d’un minicar avec des“Oui, Oui… excuse-moi chérie !” pour nous permettre de communiquer
passagers à l’intérieur qui vont à
BinOr ce qu’elle a entendu, c’est le son de la télé… entre nous, mais voilà que nous les
Nègerville. Soudain, un téléphone sonnegres, on a pris ça pour faire des choses
On a beau inventer des applications pour loca- et une jeune fille répond : “Oui monbizarres. C’est nous on est toujours
liser les positions des uns et des autres, créer amour, on a démarré pour Gagnoasur le pont… alors qu’on n’a même pas
comme ça. On est présentement versdes fonctionnalités pour rendre fiables les in- encore quitté la maison. C’est nous on
Tiassalé… Dès que j’arrive je te faisformations qu’on donne à partir du portable, dit qu’on va à Treichville, pourtant
signe.” Quelques instants plus tard, unnous trouvons toujours des astuces pour nous notre véhicule se dirige vers Abobo.
autre téléphone sonne et cette fois,
C’est nous, on est couché dans hôteltirer d’affaire. Comme cette femme qui était
c’est un monsieur : “Allo chouchou, j’aide passe à Adjamé, mais on crie dansen compagnie de son copain dans un restau. Et quitté le bureau d’urgence pour mele téléphone : “Allo, allo… chérie, je
qui sentait qu’un autre monsieur la dévisageait rendre à Dabou pour un boulot, je
rensuis à Grand-Bassam en séminaire”…
de l’autre côté de la salle. Par des signes,
l’homme lui faisait comprendre qu’il voulait son
numéro. La go a réfléchi jusqu’ààà… à un
moment, elle prend son téléphone et dit : “Allo,
Allo… vous m’entendez madame ? La
marchandise est venue ? Ok, si ça arrive, appelez-moi
au 09 37 67 01… Voilààà, mon nom c’est Sylvie.
Merci madame et à bientôt.”
Quand elle a raccroché, elle a dit à son copain
qu’il s’agit de sa vendeuse de mèches qui doit
lui livrer un nouveau stock. Alors que c’était
juste une astuce pour que son dragueur assis
dans le fond de la salle puisse enregistrer son
numéro.
Quand on vous dit Abidjan est risqué, c’est
tout ça là…
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er2 www.gbich.com N° 891 du 1 au 07 décembre 2016
Bléhirire
Le téléphone a été
créé pour qu’on puisse
communiquer et être
en relation. Mais ici à
Abidjan, c’est devenu
un outil de mensonge,
de tromperie,
d’infidélité… Femmes comme
garçons, tout le monde
l’utilise pour se sortir
d’affaire ou pour
parvenir à ses fins.
Sans oublier ceux qui
s’en servent pour leurs
400 coups. Suivons
quelques exemples…
Chronique