Activités ludiques pour s'apaiser , livre ebook

Pascale Pavy
Sommaire Introduction Corps et cerveau au cœur de l'apaisement Le cerveau en pleine édification Entre tension et détente Le lien entre le corps et les sens Les bienfaits du jeu Les bienfaits des jeux corporels partagés Pour l’enfant Être dans la sécurité affective Prévenir et mieux gérer les débordements émotionnels Libérer les tensions musculaires Être plus attentif et calme Faciliter les relations Mieux connaître son corps Éveiller harmonieusement ses sens S’endormir plus facilement Se sentir en forme Pour l’adulte Se détendre soi-même Être plus serein dans la relation à l’enfant Mieux le connaître Partager des moments précieux de qualité Les conditions propices à l'apaisement Comment favoriser une atmosphère apaisante ? Prendre soin de soi S’exercer à la pleine conscience Adopter une attitude apaisante Comment accompagner l’enfant dans l’apaisement au quotidien ? Remplir le réservoir affectif Comprendre le sens d’un comportement Accueillir l’émotion présente Apporter un cadre et des repères en toute sécurité affective Laisser le libre choix à l’enfant Raconter des histoires Quels types d’espace et de matériel sont nécessaires ? Aménager un espace cocon Mettre à disposition des objets facilitant l’apaisement À quels moments proposer des jeux d’apaisement ? Quand l’envie est présente Selon les manifestations de l’enfant À des instants propices Lors de rituels Boîte à outils apaisants : des histoires et des jeux corporels Les jeux de respiration Avec des flûtes à coulisse Avec un éventail Dans la nature Avec des chansons ou des comptines Avec des plumes colorées Avec des feuilles de dessin et des crayons Avec la respiration de l’abeille Avec des balles de ping-pong ou des boules de cotillon Avec un ballon de baudruche Avec son doigt ou un crayon Les histoires favorisant la conscience corporelle Les comptines à énumération corporelle Les comptines à gestes et jeux de doigts Les histoires et les jeux pour les massages détente En automassages Dans le dos Sous les pieds Sur tout le corps Les jeux de contraste tonique Les contrastes de posture Les contrastes tendu-relâché Les contrastes étirement-relâchement Les contrastes ouverture-fermeture Les contrastes de rythme Les contrastes d’expression Les contrastes sensoriels Les jeux de régulation motrice Les parcours de motricité Les jeux de coordination motrice L’expression corporelle à deux Les jeux de bercement Les bercements dans le corps à corps Sur les genoux Le bercement debout Les mobilisations au sol Le bercement sur des accessoires ludiques Conclusion Bibliographie Page de copyright
Points de repère Page de Titre Couverture Conclusion Bibliographie Remerciements Corps de texte
Introduction
Chacun d’entre nous connaît l’effet des émotions sur son corps. Lorsqu’elles sont fortes, nos paramètres corporels s’agitent, le cœur peut s’emballer, la gorge se nouer, certains muscles se contracter… Du fait de son immaturité cérébrale, c’est encore plus vif chez l’enfant de moins de 7 ans qui vit ses émotions si intensément que son corps les traduit en tensions parfois extrêmes.
L’inverse est tout aussi vrai lorsque le corps détendu transmet des messages agréables au cerveau ; notre état émotionnel revient alors au calme. Aussi pouvons-nous, après une séance de yoga ou de sport, ressentir de l’apaisement, de la tranquillité.
Chez le jeune enfant, la place de la motricité est centrale, il est un explorateur-né, il découvre son corps et son environnement par tous ses sens et dans le mouvement. En bougeant, il régule son corps mais aussi son comportement.
Soutenu et accompagné par l’adulte bienveillant et sécurisant dans la liberté motrice, il apprend à être attentif à ses propres ressentis sensoriels, corporels et émotionnels, et donc à s’apaiser… Ce sont des compétences qui lui seront utiles tout au long de sa vie.
Chez les jeunes enfants, les tempêtes émotionnelles peuvent être fréquentes. Comme leur cerveau n’a pas la maturité pour les gérer, c’est à l’adulte d’essayer de les accompagner dans le calme. Bien plus facile à écrire qu’à faire, tant on peut se sentir démuni, tendu, stressé ou même triste devant certaines réactions excessives de son enfant !
Ce livre permet de mieux comprendre l’enfant, de repérer l’importance du mouvement, de réaliser des jeux corporels pour son équilibre émotionnel, et aussi le vôtre. Vous y trouverez un grand nombre d’idées d’expériences de détente commune.
Cet ouvrage est également là pour vous rassurer. Les manifestations d’un trop-plein d’émotions font partie du processus naturel du développement. Même avec un cadre familial rassurant, ces débordements sont souvent présents sans être forcément un trait de caractère qui va s’installer dans le temps. En respectant votre individualité et celle de votre enfant, en tant que parents ou professionnels de l’enfance, pourquoi ne pas profiter des moments partagés pour vous relier à vos propres sensations corporelles et vous faire du bien ?
Sans livrer de recettes magiques toutes prêtes, ce livre vous apportera des idées de jeux partagés propices à l’apaisement commun et des outils pour accompagner l’enfant dans cet apprentissage, tout en prenant soin de vous.

Les recherches actuelles en neurosciences et en psychologie nous permettent de mieux comprendre les liens entre le corps, le cerveau et les émotions afin d’accéder au bien-être. Chez le jeune enfant dont le cerveau est en pleine construction, les connexions neuronales s’intensifient et certaines zones cérébrales se développent. À partir d’un corps en relation, entre émotions, sensations et interactions sociales, se construit l’identité et l’estime de soi.
On peut considérer le corps comme la métaphore d’une maison : la peau en est les murs, l’intérieur du corps (les muscles, le squelette, etc.) en est la charpente tandis que le cerveau (les émotions, la pensée, etc.) en est le toit. Lorsque la maison est bien construite, on se sent en sécurité, en confiance aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur (le relationnel, les apprentissages…). Mais attention, armez-vous de patience : comme toutes les constructions, cela prend du temps !
Le cerveau en pleine édification
Certaines études, largement relayées par plusieurs auteurs, dont Catherine Gueguen 1 , ont révélé que durant les premières années de sa vie, l’immaturité cérébrale pouvait empêcher l’enfant de parvenir à s’apaiser seul. Quand on le laisse face à sa détresse ou à sa colère, la sécrétion des molécules du stress (le cortisol et l’adrénaline) est largement activée. À l’inverse, l’accompagnement de l’enfant vers l’apaisement favorise la maturation des lobes frontaux et de l’ensemble du système nerveux, cette complexe machine électrique qui contrôle et coordonne l’ensemble des fonctions comme un chef d’orchestre.
Lorsque nous sommes stressés ou apaisés, c’est la portion autonome du système nerveux, celle qui régit les fonctions inconscientes comme la respiration, les battements cardiaques, la digestion ou la température, qui est impliquée.

Le système nerveux autonome se scinde en deux parties qui sont complémentaires sans pouvoir fonctionner en même temps : le système parasympathique et le système sympathique. Lorsqu’un des deux est activé, l’autre se met en veille.
Le système nerveux parasympathique est aux commandes lorsque nous nous sentons en sécurité et sommes apaisés. Il est en charge des actions de base essentielles à notre survie, telles que digérer ou dormir. Il libère l’acétylcholine, un neurotransmetteur qui accompagne les états de repos et de relaxation. Son activité ralentit le rythme cardiaque et respiratoire, ce qui permet le retour à l’équilibre émotionnel.
Le système nerveux sympathique prend le relais lorsque nous percevons un danger, qu’il soit réel ou anticipé, comme c’est le cas pour l’anxiété. Il libère de l’adrénaline et de la noradrénaline, contrôle les réactions de combat, de fuite et d’inhibition. Son activité accélère notamment le rythme cardiaque.
Pour apaiser nos enfants et les aider à se canaliser, nous devons faire appel à notre système parasympathique pour faire mûrir le leur.
1 Catherine Gueguen, Pour une enfance heureuse : repenser l’éducation à la lumière des dernières découvertes sur le cerveau , Pocket, 2015.
Entre tension et détente
Le tonus, qui consiste en la tension des muscles, est l’aspect fondamental du mouvement et de la relaxation. Il n’est pas toujours aisé de trouver le juste équilibre entre tension et détente ; nous ajustons en permanence le nombre de fibres musculaires contractées et relâchées. Même au repos, nos muscles se trouvent dans un certain tonus, appelé le « tonus de base » . Le tonus postural est la tension nécessaire des muscles pour soutenir une posture assise, à quatre pattes ou debout. Et le tonus d’action est l’état de tension d’un muscle appelé à participer à une activité motrice.
Le tout repose sur une complémentarité complexe entre contractions (raccourcissement des muscles) et relâchement (allongement des muscles), entre émotions et sensations… Une histoire de connexions intenses qui se construit dès le début de la vie. Le tonus est au centre du mouvement, de la vie de chacun dans sa relation avec son propre corps, mais aussi avec son environnement.
À travers les échanges corporels et émotionnels, il existe une véritable interaction entre le tonus musculaire de l’adulte et celui du jeune enfant. Comme une éponge, ce dernier absorbe tout de nous, nos joies comme nos tensions. Entre l’enfant et ses figures d’attachement, c’est-à-dire les personnes qui prennent soin de lui au quotidien, on parle de dialogue tonico-émotionnel car, dès la naissance, le tonus et les émotions interagissent et s’ajustent constamment entre eux.

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Les niveaux de développement
Suzanne Robert-Ouvray, docteure en psychologie clinique et psychomotricienne, a étudié comment le bébé se développe à partir de quatre niveaux qui s’étayent entre eux 2 :
• Le niveau tonique, avec la dualité tension musculai