327
pages
Français
Ebooks
2021
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
327
pages
Français
Ebooks
2021
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Publié par
Date de parution
21 octobre 2021
Nombre de lectures
2
EAN13
9782764445037
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
4 Mo
Publié par
Date de parution
21 octobre 2021
Nombre de lectures
2
EAN13
9782764445037
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
4 Mo
Du même auteur chez Québec Amérique
Guy Rocher, Tome 1 – Voir, Juger, Agir (1924-1963) , coll. Biographie, 2019.
Jacques Parizeau, Tome 3 – Le Régent (1985-1995) , coll. Biographie, 2004 ; nouvelle édition, coll. Nomades, 2015.
Jacques Parizeau, Tome 2 – Le Baron (1970-1985) , coll. Biographie, 2002 ; nouvelle édition, coll. Nomades, 2015.
Jacques Parizeau, Tome 1 – Le Croisé (1930-1970) , coll. Biographie, 2001 ; nouvelle édition, coll. Nomades, 2015.
En collaboration
Parce que parfois, la pluie doit tomber , Chantal Lanthier en collaboration avec Pierre Duchesne, coll. Biographie, 2017.
Projet dirigé par Éric St-Pierre, éditeur
Conception graphique : Nathalie Caron
Mise en pages : Marylène Plante-Germain
Révision linguistique : Isabelle Pauzé
Lecture de sûreté de la présente édition : Audrey Chapdelaine
En couverture : Photomontage réalisé à partir de photos tirées des archives de Guy Rocher, des archives de la Galerie Clarence Gagnon, des archives du ministère de la Culture et des Communications du Québec (source : BAnQ), ainsi que d’une photographie de l’Office québécois de la langue française par Jean-Pierre G. (source : Wikimédia Commons)
Conversion en ePub : Fedoua El Koudri
Québec Amérique
7240, rue Saint-Hubert
Montréal (Québec) Canada H2R 2N1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. We acknowledge the support of the Canada Council for the Arts.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Titre : Guy Rocher / Pierre Duchesne.
Noms : Duchesne, Pierre, auteur. | Duchesne, Pierre, Sociologue du Québec (1963-2021)
Collections : Biographie (Éditions Québec Amérique)
Description : Mention de collection : Biographie | Sommaire incomplet : tome 2. Le sociologue du Québec (1963-2021).
Identifiants : Canadiana (livre imprimé) 20189423749 | Canadiana (livre numérique) 20210063998 | ISBN 9782764445013 (vol. 2) | ISBN 9782764445020 (PDF : vol. 2) | ISBN 9782764445037 (EPUB : vol. 2)
Vedettes-matière : RVM: Rocher, Guy, 1924- | RVM : Sociologues—Québec (Province)—Biographies. | RVMGF : Biographies.
Classification : LCC HM479.R62 D82 2018 | CDD 301.092—dc23
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2021
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2021
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
© Éditions Québec Amérique inc., 2021.
quebec-amerique.com
À tous les professeurs, ces bienveillants éducateurs, inspirants enseignants, éveilleurs de jeunes esprits.
Chapitre un
L’État se détache de l’Église
C’est la Commission royale d’enquête sur l’enseignement, dont il ne voulait pas faire partie, qui fait de Guy Rocher un personnage public pour le reste de sa longue vie. Formée en 1961 et prenant bientôt le nom de son président, la commission Parent entraînera le sociologue dans une aventure intellectuelle qui va durer cinq ans et produire autant de rapports. Celui qui n’a pas encore quarante ans est projeté, avec sept autres commissaires, à l’avant-scène. Il est placé au cœur d’un débat public déchirant, soit celui de déterminer la place que doit occuper la religion dans le milieu scolaire. La décennie qui commence transformera toute la société québécoise et permettra à Guy Rocher, le professeur, de devenir un acteur social.
En avril 1963, la Commission royale d’enquête sur l’enseignement remet son premier rapport au premier ministre Jean Lesage. La conclusion des huit commissaires est jugée radicale par plusieurs : le temps est venu pour l’État québécois de prendre en charge les écoles et de mettre fin à la suprématie de l’Église catholique dans le domaine de l’éducation. Dans la situation actuelle, pas moins de neuf ministères y portent un regard limité et partiel, chacun sur un aspect très circonscrit de l’enseignement. La coordination gouvernementale est inexistante. Il n’y a pas de ministre responsable, ni de ministère de l’Éducation. L’Église a la voie libre pour étendre, de façon hégémonique, son pouvoir sur l’ensemble du système d’éducation. Guy Rocher, le sociologue catholique, joue un rôle très actif dans la commission. Il en vient à conclure, avec ses collègues, que pour le bien des enfants, cette époque doit prendre fin. « L’État québécois, au XIX e siècle, avait délégué aux évêques le pouvoir politique sur l’enseignement public, rappelle-t-il. En créant un ministère de l’Éducation […], nous enlevions aux évêques tout le pouvoir qu’ils avaient 1 . »
En juin 1963, le gouvernement du Québec annonce qu’il va mettre en application la principale recommandation de la commission Parent, soit la création d’un ministère de l’Éducation. L’épiscopat qui, jusque-là, avait tardé à réagir, se mobilise et résiste 2 . La conversion des évêques à cette nouvelle idée s’opère difficilement. Nommés d’office membres du comité catholique depuis 1875, les messeigneurs sont habitués à régner sur tous les aspects du système scolaire : la détermination du contenu des cours, le choix de la pédagogie, jusqu’à la formation des professeurs et l’achat des manuels scolaires. Bousculée par la commission Parent, l’Église catholique demande plus de temps pour étudier cette réforme. Le premier ministre agrée finalement à cette requête. Le 8 juillet, de façon inattendue, il suspend l’étude du projet de loi qui devait marquer la naissance du ministère de l’Éducation. Jean Lesage affirme que le « bill 60 » sera déposé en 1964 et que les principes mêmes de la création d’un ministère de l’Éducation ne sont pas remis en question : « Ce que je demande comme premier ministre, c’est qu’on cesse de faire des déclarations vagues et tendancieuses. Que ceux qui ont des suggestions à faire les formulent sous forme d’amendements précis au bill 60 et me les soumettent promptement. Voilà la façon de faire œuvre utile en démocratie 3 . » C’est un appel subtil aux hommes d’Église afin qu’ils s’expriment publiquement, au plus tard, le 1 er septembre.
Le premier ministre et le cardinal
Deux semaines avant cette décision inopinée du premier ministre, le déterminé Paul Gérin-Lajoie, ministre de la Jeunesse, avait déposé le projet de loi proposant la création d’un ministère de l’Éducation. Il précise que « depuis deux ans, la province de Québec tient ses “États généraux” en matière d’éducation 4 » et qu’il était temps d’agir pour les générations futures. Gérin-Lajoie réagit donc très mal quand le premier ministre annonce un report. Il trouve injuste d’accorder du temps supplémentaire aux évêques, qui ont préféré se manifester dans l’ombre plutôt que de participer activement aux discussions publiques, organisées et encadrées par la commission Parent.
Pour sa part, Guy Rocher avait déjà escompté que les robes des évêques allaient s’agiter auprès du pouvoir politique afin de protéger le caractère religieux des écoles. « On comprenait qu’il y avait de fortes pressions [provenant] d’un certain nombre d’évêques et qu’ils ne lâcheraient pas le morceau tout de suite. Ça nous apparaissait très clair. » Les propositions de la Commission remettaient entre les mains de laïcs la haute administration du système d’éducation. « D’un coup de balai, on mettait les vingt-deux évêques en dehors du comité catholique. On maintenait un comité catholique, mais sans eux 5 . » Chez les protestants anglophones, les résistances pouvaient aussi s’expliquer : « Ils allaient perdre leur autonomie, celle dont ils bénéficiaient depuis longtemps. Les voilà sous l’autorité d’un ministre qui n’allait jamais être un protestant. C