200
pages
Français
Ebooks
2014
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2014
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Publié par
Date de parution
15 octobre 2014
Nombre de lectures
16
EAN13
9782764427927
Langue
Français
Publié par
Date de parution
15 octobre 2014
Nombre de lectures
16
EAN13
9782764427927
Langue
Français
Du même auteur chez Québec Amérique
Amblystome, Tome 1 – La Terre agonisante , Tous Continents, 2014.
Projet dirigé par Stéphanie Durand, éditrice
Conception graphique : Nathalie Caron
Mise en page : Andréa Joseph [pagexpress@videotron.ca]
Révision linguistique : Eve Patenaude et Élyse-Andrée Héroux
Conversion au format ePub : Alain Lespérance
Illustrations des cartes : Anouk Noël
En couverture : © Patricia Watwood : Venus Apocalypse , 2013, huile sur toile, 64 x 40 pouces.
Québec Amérique
329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) Canada H2Y 2E1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. L’an dernier, le Conseil a investi 157 millions de dollars pour mettre de l’art dans la vie des Canadiennes et des Canadiens de tout le pays.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.
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Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Ar chives Canada
Fontaine, M. V.
Amblystome
(Tous continents)
Sommaire : t. 2. Au-delà des murs.
ISBN 978-2-7644-2760-6 (vol. 2) (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-2791-0 (PDF)
ISBN 978-2-7644-2792-7 (ePub)
I. Fontaine, M.V. Au-delà des murs. II. Titre. III. Titre : Au-delà des murs. V. Collection : Tous continents.
PS8611.O567A61 2014 C843’.6 C2013-942237-4
PS9611.O567A61 2014
Dépôt légal : 4 e trimestre 2014
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
© Éditions Québec Amérique inc., 2014.
quebec-amerique.com
Pour mener l’être humain vers la civilisation, il a fallu quelques millions d’années, alors que le retour au Néandertal prend moins d’une semaine.
Frédéric Beigbeder
Une génération qui ignore l’histoire n’a pas de passé – ni de futur.
Robert A. Heinlein
L’avenir jadis
12 septembre 2052
Après une course effrénée de plus de deux kilomètres à travers une prairie desséchée, Paul Eisner et Thomas Kerwick s’élancèrent vers le sommet de Nose Hill Park qui surplombait la ville de Calgary. Ils dépassèrent plusieurs promeneurs, accompagnés de leurs chiens, qui erraient sans se presser tout en observant la nature singulière de la colline ; herbages et arbres chétifs se vautraient le long des sentiers sinueux.
Paul redoubla d’ardeur et entama un sprint, distançant son adversaire de quelques mètres. Tom poussa un grognement contrarié et déploya ses dernières ressources afin de battre le chef d’équipe. Il n’allait quand même pas capituler devant un vieux de trente-six ans !
Tom trébucha soudain dans une crevasse, ce qui offrit à Paul toute la latitude souhaitée pour arriver premier. En atteignant le point qu’ils s’étaient fixé, le vainqueur leva les bras et imita le bruit d’une foule en délire.
— C’est moi le roi de la montagne !
Le souffle court, Tom le rejoignit et s’écrasa sur le sol poussiéreux, essuyant du plat de la main son front ruisselant. Paul s’accroupit alors à ses côtés. Il lui offrit sa gourde, que le jeune homme accepta volontiers.
— Tu es parti avant le signal, maugréa Tom avec un sourire en coin.
— Ouais, et toi, tu es mauvais perdant !
« Il reste deux virgule quatre-vingt-douze kilomètres avant la fin de votre parcours », murmura la voix féminine du Tractus de Paul. Celui-ci la fit taire d’un coup agacé sur la paume de sa main droite.
— Cette salope m’a imposé un programme matinal de cinq kilomètres et elle ne veut pas me laisser savourer ma victoire ! Quelle rabat-joie !
— J’approuve ! acquiesça Tom. On dirait parfois que ces gadgets nous contrôlent au lieu de nous aider. Pas moyen de mordre dans un morceau de chocolat sans s’attirer un commentaire. De vraies plaies !
Avec un rire complice, ils se détendirent et contemplèrent le panorama. Une vue époustouflante du centre-ville s’offrait habituellement à eux. Ce jour-là, hélas, un épais nuage de smog verdâtre enveloppait les édifices et rendait le paysage morose. De cette brume de pollution émergeaient le hurlement de sirènes, le bruit de klaxons de même que ce souffle qui caractérisait le rythme agité de la vie citadine.
À un moment, Tom demanda à brûle-pourpoint :
— Paul, que comptes-tu faire après ce projet ?
— Crois-tu vraiment qu’il y aura un après ?
Tom se tourna vers lui les sourcils froncés.
— Tu ne peux quand même pas être si fataliste !
Paul éclata de rire.
— Tu as mal saisi ma réponse : j’évoquais plutôt la probabilité que nous trouvions quelque chose d’extraordinaire dans cette voûte. Si c’est le cas, je pense que nous en aurons plein les bottes juste à l’étudier. Et nous risquons d’accumuler assez de travail pour combler deux existences entières !
— Ouais. C’est vrai. Mais si on ne découvre rien d’extraordinaire ?
Paul haussa les épaules.
— Je n’y ai pas pensé. Pas encore, du moins. Peut-être parce que les projets ne manquent pas. Des tas d’universités me font des propositions ces temps-ci. Celle d’Arizona, du Michigan et même le MIT… Ma nomination comme chef d’équipe m’a propulsé au firmament des saveurs du mois. Il faudra que je regarde ça. Mais avant, j’aimerais retourner visiter les grottes de Son Doong au Viêtnam. Je voudrais convaincre Sarah de m’accompagner. Ensuite, je compte la marier et lui faire au moins douze bébés…
Tom serra les dents et inspira pour se donner une contenance, mais Paul ne remarqua pas la métamorphose de son expression.
— À moins que je me retire et que je devienne gourou d’une secte qui m’adulera comme un dieu ! ajouta-t-il à la blague.
Son compagnon parvint à sourire.
— Et toi, le jeune, pourquoi tu te questionnes sur l’avenir comme ça ?
Ce fut au tour de Tom d’hésiter.
— Je suis un peu anxieux, j’imagine. De mon côté aussi, les possibilités se multiplient. Mes études intéressent une panoplie de départements partout sur la planète. Sauf que je devrais m’éloigner de Laurie, de mon band , de ma musique…
« … et de Sarah », ajouta sa conscience. Aussitôt que cette pensée surgit dans son esprit, Tom se la reprocha.
— Regrettes-tu de t’être joint à ce projet ? s’étonna Paul.
— Non…
« Oui ! » hurla la voix dans sa tête.
— Je veux dire… je suis vraiment fier de poursuivre la recherche que mon père a amorcée il y a presque vingt ans, continua-t-il. C’est très valorisant ! Mais je ne m’attendais pas à embarquer dans quelque chose d’aussi… gros ! Ça devient un peu intimidant par moments…
Paul hocha la tête, le regard porté vers le campus qui s’étendait parmi les édifices à leurs pieds.
— Rassure-toi, personne n’était préparé à cette démesure. Parce que c’est indéniable : ce maudit monument enfoui sous la glace a vraisemblablement le pouvoir de changer des choses… Est-ce que j’aurai le courage d’y faire face ? Car inutile de me leurrer, j’ai moi aussi mes périodes d’incertitude. Les salles de classe me manquent, mon département, mes collègues, mon ancienne vie, ma routine… Parfois, juste penser à ce qui se cache dans cette structure me donne des cauchemars. Comme une suite atroce du film Beyond the Vault… Pourtant, quand j’y réfléchis bien, j’avoue que je ne suis pas déçu : ce projet est lourd à porter, les responsabilités sont énormes, mais c’est bon de faire partie de quelque chose qui nous dépasse au moins une fois dans notre vie…
Tom soupira.
— Tu as raison. Je devrais savourer le moment.
— À partir de maintenant, il faudra accepter ce qui viendra et les changements qui en découleront. Pas le choix. Il est trop tard pour reculer.
— Ouais…
— Bon, assez philosophé ! J’ai déjà épuisé ma ration hebdomadaire de phrases intelligentes !
Paul se dressa d’un bond, se mit à jogger sur place et Tom l’imita. La vigueur leur était revenue malgré la chaleur écrasante et l’air vicié. Ils se décochèrent un coup d’œil de défi, le sourire canaille.
— Premier arrivé en bas ?
— Mords ma poussière, le vieux ! lui lança Tom en détalant.
Dans une joyeuse cavalcade, ils descendirent la côte arrondie, oubliant momentanément leur angoisse. La même image les propulsait tous les deux : celle d’une jeune géochimiste à la longue chevelure br