262
pages
Français
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2011
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Publié par
Date de parution
20 décembre 2011
Nombre de lectures
4
EAN13
9782894554616
Langue
Français
Publié par
Date de parution
20 décembre 2011
EAN13
9782894554616
Langue
Français
Version ePub réalisée par :
DANS LA COLLECTION ADRÉNALINE :
Le parasite, Georges Lafontaine, roman, 2007
Bête noire, Gilles Royal, roman, 2008
Les marionnettistes, tome 1, Bois de justice Les marionnettistes, tome 2, Le syndrome de Richelieu Jean Louis Fleury, roman, 2010
Visitez notre site : www.saint-jeanediteur.com
JEAN LOUIS FLEURY
roman
G u y S a i n t - J e a n É D I T E U R
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Fleury, Jean Louis Les marionnettistes : roman (Adrénaline) L'ouvrage complet comprendra 3 v. Sommaire: t. 1. Bois de justice — t. 2. Le syndrome de Richelieu. ISBN 978-2-89455-351-0 (v. 1) ISBN 978-2-89455-362-6 (v. 2) I. Titre. II. Titre: Bois de justice. III. Titre: Le syndrome de Richelieu. IV. Collection: Adrénaline (Guy Saint-Jean éditeur). PS8561.L484M37 2010 C843'.54 C2010-940904-3 PS9561.L484M37 2010 Nous reconnaissons l'aide financière du gouvernement du Canada par l'entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) ainsi que celle de la SODEC pour nos activités d'édition. Nous remercions le Conseil des Arts du Canada de l'aide accordée à notre programmede publication.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d'impôt pour l'édition de livres — Gestion SODEC
© Guy Saint-Jean Éditeur inc. 2010
Conception graphique : Christiane Séguin Révision: Alexandra Soyeux
Dépôt légal — Bibliothèque et Archives nationales du Québec, Bibliothèque et Archives Canada, 2010
ISBN: 978-2-89455-362-6 ISBN ePub: 978-2-89455-461-6 ISBN PDF: 978-2-89455-462-3
Distribution et diffusion Amérique : Prologue France : Volumen Belgique : La Caravelle S.A. Suisse : Transat S.A.
Tous droits de traduction et d'adaptation réservés. Toute reproduction d'un extrait quelconque de ce livre par quelque procédé que ce soit, et notamment par photocopie ou microfilm, est strictement interdite sans l'autorisation écrite de l'éditeur.
Guy Saint-Jean Éditeur inc. 3440, boul. Industriel, Laval (Québec) Canada. H7L 4R9. 450 663-1777. Courriel : info@saint-jeanediteur.com • Web: www.saint-jeanediteur.com
Guy Saint-Jean Éditeur France 30-32, rue de Lappe, 75011, Paris, France. (1) 43.38.46.42 Courriel : gsj.editeur@free.fr
Imprimé et relié au Canada
Avertissement aux lecteurs
Toute ressemblance de personnages mis en situation dans ce livre avec certaines ou certains de mes amis(es) propriétaires ou travailleurs de pourvoiries et guides de chasse à Anticosti n'estpas forcément fortuite.
Ceux et celles d'entre eux qui croiraient se reconnaître dans cette fiction voudront bien m'accorder que leur autarcique quotidien, l'atypisme de leur vie dans le bois et leur amour de cette terre sauvage du golfe méritaient d'être évoqués.
Tout comme valait d'être narrée l'aventure du premier amant et promoteur de cette île, l'oublié Georges Martin-Zédé.
D'un autre passionné d'Anticosti,
Jean Louis Fleury
«L'Histoire ne se développe pas au hasard. Elle est l'oeuvre des Seigneurs du Monde, auxquels rien n'échappe. Naturellement, les Seigneurs du Monde se défendent par le secret. Et donc, chaque fois que vous rencontrez quelqu'un qui se dit Seigneur, ou Rose-Croix, ou Templier, celui-là mentira. Il faut les chercherailleurs. »
Umberto Eco — Le Pendule de Foucault
(Source: Sans titre, Georges Martin-Zédé, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, Direction du Centre d'archives de Québec, Fonds Georges Martin-Zédé, P186.)
Georges Martin-Zédé dans son «bachot», près de l'Anse aux Fraises à Anticosti. Cette photo a été prise le 31 août 1913. Six jours plus tard, le chasseur de canards apprenait la mort de son ami Henri Menier qui sonnerait la fin de l'aventure des colonisateurs français de l'île d'Anticosti au début du siècle dernier.
I
Des semences sur du roc 1
À Dieu, chasseur !
Riennay, Loir-et-Cher — Samedi 18 juin 1938
L’Île d’Anticosti fut remise entre les mains de l’Anticosti corporation qui allait en avoir désormais la charge.
FIN
La conclusion tombait abrupte, sobre et désenchantée. L’énorme vieillard finit sa relecture de la volumineuse brique dactylographiée ouverte devant lui à sa dernière page, numérotée 520.
Il se sentait de fort méchante humeur, irrité par les biffures de l’éditeur et par les notes manuscrites que ce gougeât avait disséminées çà et là en marge de sa prose. Le cuistre ne suggérait-il pas de caviarder des paragraphes entiers ? Et voilà qu’en plus, il s’en justifiait en ayant la malséance d’engager leur auteur à plus de circonspection dans l’évocation de ses souvenirs. Mon cher Georges, se permettait-il d’écrire dans une page de commentaires généraux jointe au manuscrit, je ne peux que vous recommander de couper quelque peu dans votre texte, au risque, si vous n’y procédez pas, d’égarer vos lecteurs dans l’évocation de détails de peu d’intérêt par rapport au corps de votre propos…
Pour qui se prenait-il, ce rat de bureau de marchand de papier ? Comment le rond de cuir pouvait-il juger que les énumérations des invités canadiens reçus au Château Menier ou les décomptes des saumons pêchés dans la rivière Jupiter manqueraient d’intérêt pour le lecteur de L’Île ignorée ? « Mon cher Georges !, Mon cher Georges ! Je t’en foutrais moi, des Mon cher Georges ! », g rommelait l’obèse dans un rictus colérique. « Un autre damné emmerdeur, oui ! — la Terre en est pleine ! » — Et dire que toute sa vie, il lui aurait fallu se dresser contre la médiocrité ambiante. Il entassa les feuilles de l’épais document. Cet éditeur-là pourrait toujours bien attendre une autre invitation à chasser sur ses terres. Il soupira et, prenant appui du plat de ses phalanges sur la pile de feuilles blanches devant lui, recula le fauteuil du bureau d’acajou, pour permettre à son ventre saucissonné dans le strict gilet noir d’un costume trois pièces de prendre toute l’expansion qu’il exigeait et que limitait la table vernie.
C’était un homme de très grande taille, doté d’une forte constitution. Il appartenait à une race de seigneurs nés fort bien nantis.
Sa vie durant, il avait apprécié sans réserve les voyages, l’observation de la nature, la pêche. Par-dessus tout, il chassait et consacrait le meilleur de son temps à la pratique de ce noble sport, aussi adroit au tir du perdreau qu’habile à la courre du cerf. Il combinait ces intérêts de toujours à sa passion tardive pour la table, adorant faire bonne chère dans les restaurants les plus huppés d’Europe, ou dans l’un de ses trois « chez-lui » , à Paris, boulevard de Courcelles, à Riennay dans ses terres solognotes ou au Brusc, dans sa propriété méditerranéenne. Il recevait bien ses invités et aimait être bien reçu. Reste qu’il sortait de moins en moins, ce qui ne freinait pas sa tendance à la boulimie, surtout depuis qu’il avait cessé ses activités outre-Atlantique, une dizaine d’années plus tôt. Allons, se confortait-il lors des rares périodes dubitatives de son existence, Dieu, qu’il priait modérément mais avec rectitude et conviction, ne saurait lui tenir trop rigueur de sa gourmandise, péché somme toute pas si capital.
Juriste de formation, il n’avait jamais eu à exercer le droit ni quelque autre activité laborieuse pour gagner sa vie. En fait, il n’avait jamais travaillé, si l’on entend par là le fait de passer son temps au service d’autrui, d’une cause ou de l’État en échange d’une rémunération. Cela dit, bien sûr, cet homme d’honneur avait servi… la France. Capitaine de réserve dans l’artillerie, devenu hors cadre à l’atteinte de ses cinquante ans en 1914, il n’avait pas hésité à demander sa réintégration dans l’armée à la déclaration de la guerre contre l’Allemagne. Le haut commandement militaire l’avait nommé officier interprète auprès des troupes britanniques actives en Méditerranée. Il avait bien failli, du reste, laisser sa peau dans l’aventure, récoltant au passage, en plus de blessures cruelles qui allaient l’éloigner des opérations militaires en 1917, la croix de guerre, la Légion d’honneur et la Military Cross anglaise.
Sans être de sang bleu, il était issu d’un milieu de militaires, d’ingénieurs et de savants, une famille ém