36
pages
Français
Ebooks
2015
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2015
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Publié par
Date de parution
31 août 2015
Nombre de lectures
395
EAN13
9782374530130
Langue
Français
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Date de parution
31 août 2015
Nombre de lectures
395
EAN13
9782374530130
Langue
Français
La ballade de Jim
Céline Santran
38, rue du Polar
1 – Le journal de Lola
Trou du cul du monde, 1 er août.
Premier jour de ma non-vie,
Premier jour du reste de ma mort.
Cher journal,
Trop la lose, ce bled. Moi Lola, la star des 4e5, l’idole de Jean Mermoz (le bahut, pas le type que je sais même pas qui c’est d’ailleurs et m’en fous !), la madone de Marnes-la-Coquette, hein, c’est pas un nom qui tue ça, Marnes-la-Coquette ! Eh bien moi, Lola-la-géniale (et me dis pas que j’ai chopé le melon, c’est ma pote Lisa qui m’appelle comme ça, rapport aux idées de génie que j’avais toujours en anglais pour pourrir le cours de la prof, cette momie bigleuse qui confondait l’accent anglais avec du postillonnage en règle, jusqu’au dernier rang qu’elle arrivait à nous l’envoyer, sa bave toute moisie !), donc je reprends, moi, Lola-la-géniale, ça y est, et pas que les deux pieds dedans, jusqu’au cou que j’y suis, dans la mouise (oui, je fais un peu attention à pas écrire trop de gros mots, on ne sait jamais, si toi, mon cher journal, tu es un jour publié, que tu deviens un best-seller comme Hunger Games et que je deviens du coup une méga star…), je me retrouve aujourd’hui ici à…
Mais attends deux secondes, histoire de te faire un peu rigoler, mon cher journal (et pourtant, je suis pas d’humeur !), je vais te refaire la conversation que je viens d’avoir avec une pote de là-haut, chez moi, mon vrai chez moi, là où c’est branché, trop dans le move et tout et tout, enfin à Marnes-la-Coquette, quoi :
Donc c’était tout à l’heure, j’étais perchée avec mon smartphone au sommet d’un tas de compost au fond du jardin (oui, je t’expliquerai après pourquoi), et je discutais sur Facebook :
Anna-Sue (trop mortel le nom hein ??!!) : Salut toi ! Tu devais pas déménager ?
Moi : Si si, m’en parle pas, ça y est, j’y suis !
Anna-Sue : Alors, c’est comment ? Et c’est où déjà ?
Moi : Arette…
Anna-Sue : Quoi arette ?
Moi : Arette, j’te dis…
Anna-Sue : t’as fumé ou quoi ? J’arette quoi ?
Moi : T’arette rien, t’es lourde à la fin !
Anna-Sue : Non, mais c’est toi qu’es relou ! Pourquoi tu me dis arette aussi ?
Moi : LOL, ça y est, dsl, je viens de comprendre…
Anna-Sue : pas LOL du tout, moi je capte rien ! Tu t’actives à m’expliquer ?
Moi : Eh ben je suis à Arette ! A – re – tte ! Pyrénées-Atlantiques ! 64 ! Je sais que t’es une buse en géo, mais quand même !!!
Anna-Sue : XPTR !!!! 2 sec, suis trop morte de rire !!
Moi : C’est bon, ça va…
Anna-Sue : Roooooo non, quand même ! C’est pas possible un nom pareil ! Non, tu déconnes, ça existe vraiment !!!! Trop LOL !
Moi : OK Stop ! Temps mort ! J’ai déjà assez les boules comme ça ! Si t’en rajoutes encore, je me suicide à la tomme de brebis, ça pue tellement ce truc, c’est pas humain !
Bon, à ce moment-là, notre conversation a été brusquement interrompue, parce que je me suis cassé la gueule du tas de compost et j’ai atterri la tête la première dans les crottes de chèvre que ces sales bestioles sèment à tout va.
Oui, parce qu’il faut que je t’explique un truc, mon cher journal : À Arette, faut pas rêver, ni même caresser le doux espoir – comme dit ma reum quand elle se met à vouloir faire des vers à la Check Spears (le cousin de Britney) – de pouvoir un jour prochain utiliser un téléphone portable comme tout le monde sur cette terre. Aucun réseau, tu le crois, ça ??? Rien, que dalle, walou !!! Est-ce que t’imagines un peu que pour réussir à avoir une bûchette qui finisse par s’afficher sur mon écran, il a fallu que je grimpe en haut de ce tas de mer… enfin de compost, sinon je captais rien du tout !