Les coups de la vie - Tome 7 , livre ebook

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Qui peut se targuer de n'avoir jamais reçu un coup de la vie ? Trahison, coup bas, injustice, jalousie, cupidité, tels sont parmi tant d'autres les sujets abordés dans ce tome 7 de Les Coups de la Vie. L'auteure de sa plume aiguisée, nous fait vivre au fil des pages de ce livre, des moments exceptionnels et émouvants. Que ces histoires servent de leçons de vie et que face aux situations décrites, chacun puisse se remettre en question.
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Publié par

Date de parution

01 janvier 2021

Nombre de lectures

13 105

EAN13

9782956495871

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

6 Mo

Dépot légal n° 17728 du 23 juillet 2021 Les Coups de la vie, Tome 7 ème , 3 trimestre 2021
Merci mon Dieu Tout-Puissant pour Ton souffle de vie. À ma mère, Adja Memouna, repose en paix ! À mon père, El Hadj Mory Ouattara, À mon époux, El Hadj Amadou Ouattara, À mes adorables enfants.
PRÉFACE
es coups de la vie sont tellement inimaginables et imprévisibles que lorsqu’on s’en prend un dans le visage, on se pose les questions suivantes : L « Comment est-ce possible ? », « Pourquoi ça ? », « Pourquoi moi ? » Et pour-tant, chacun finit par y prendre appui pour aller plus loin ou pour rester la per-sonne qu’on voudrait être.
À la lecture de chacun des coups de la vie, je veux dire chaque nouvelle de ce recueil, on se rend compte que « Les coups de la vie » sont des faits vécus de cer-taines personnes. À bien y penser, cela pourrait arriver à chacun de nous à cer-tains moments donnés de notre vie.
Les différents thèmes, abordés par ce nouveau cru de la collection « Les coups de la vie » partant de « Pour une promesse non tenue » en passant par « Les larmes du défunt », pour finir dans les griffes de « Une diablesse au visage d’ange », nous apporte des enseignements au même titre que ses devanciers. Des faits insolites, à la limite parfois de l’incompréhensible, troublent jusqu’au tréfonds de notre être.
Ici, dans notre cas, c’est l’empathie ressentie par Anzata OUATTARA vis-à-vis de ses semblables qui a permis de donner naissance au thème « Les coups de la vie », aujourd’hui grand classique de la littérature ivoirienne.
Le thème de la douleur prédomine. Je me permets alors, dans un premier temps, de vous recommander de vous imaginer et de vous imprégner de l'histoire de chaque héros, comme si c’était vous qui la viviez. Je vais ensuite vous deman-der de vous décrire à vous-même ce sentiment qui peut être bien l'un des plus fra-gilisants de l'espèce humaine, c’est-à-dire la douleur. Enfin, vous réaliserez que l'amour (l’aide à l’autre) a un lien très étroit avec qui nous sommes et que c'est pour cela que ce sentiment d’avoir mal est une expérience psychologique et phy-sique inaliénable aux humains.
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Aujourd’hui, la trahison est très vieille mais très loin de prendre fin dans notre monde d’humains. En effet, sa naissance remonte à l'époque d'Adam et Eve et, au fil de son aventure, elle n'a pas cessé de faire des victimes et des comblés. Mais, moi, j’ai décidé à travers cette préface d’attirer votre attention sur des exemples qui m’ont impressionné dans ce livre, tel que : « Sacrée Noya », « L’effet boum-rang de l’argent envoûté » et « Quand le défunt se déchaine ».
D'après mon jugement et ceux de pleins d'autres personnes qui partagent le mien, et il est à propos que l’on parle de ces thèmes. Anzata OUATTARA le fait merveilleusement bien, à travers « Les coups de la vie ».J’adore sa capacité à s’approprier chaque histoire et la performance qu’elle a, pour faire voyager son lecteur dans le récit. J’apprécie son travail et je suis certain qu’elle n’a pas fini de nous faire voyager dans les émotions de ses personnages.
Alors, tous à vos lectures !
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DOUMBIA SEKOU Anciennement responsable des enquêtes de securité, aujourd’hui coach en croissance personnelle
POUR UNE PROMESSE NON TENUE
u cours de notre vie, nous faisons souvent des choix qui ne sont pas forcé-ment les bons. Plus tard, nous nous rendons compte que nous avons été A plutôt naïfs sur des décisions prises de façon précipitée et irrefléchie… Fils aîné de mon grand-père, Badina était celui qu’il aimait de tout son cœur parmi ses quatre fils et deux filles nés de ses deux épouses. Au sein de la grande famille, personne n’ignorait que Badina était le préféré de pépé. Après le bacca-lauréat, Badi, comme tous l’appelaient affectueusement, a souhaité étudier en Europe. Pépé a fait des pieds et des mains pour le satisfaire. À la veille du départ de son fils bien-aimé pour l’Hexagone, pépé l’a réveillé à l’aube pour lui prodi-guer des conseils. - Mon fils, là où tu vas, tu n’as pas intérêt à épouser une femme blanche. Je t’ai réservé Myriam, la fille de mon cousin Karim. - Papa, sur ce fait, sois tranquille. Tu n’as pas à t’inquiéter parce que Myriam et moi nous nous fréquentons déjà. Le lendemain, au moment où Badina devait quitter le domicile pour l’aéroport, toute la famille fut en émoi. Même pépé ne put retenir ses larmes devant le départ de celui qu’on disait être sa copie crachée. Cette scène inhabituelle en rajouta à la tristesse de la maisonnée. Certes, Badi était le préféré de mon grand-père mais personne ne le jalousait. Il était quelqu’un de bien. Il était disponible et généreux envers tous. Il ne faisait aucune différence entre les enfants de sa mère et ceux de sa marâtre. C’était lui l’intermédiaire entre pépé et tous les autres membres de la famille. Le soir de la séparation, la tristesse se fit encore ressentir à la maison. Pépé refusa le repas et il ne participa pas non plus à la prière collective car l’absence de Badi à son poste habituel d’imam lui rappelait le douloureux départ. Pendant
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Pour une promesse non tenue
plusieurs jours, nous nous maintînmes tous à l’écart de grand-père et nous sen-tîmes encore l’absence de l’oncle. À cette époque, le téléphone portable n’était pas aussi vulgarisé et les coûts de communication vers l’Afrique n’étaient pas à la portée de toutes les bourses. Badina appelait deux ou trois fois le mois.
Le temps passa et la vie reprit son cours normal. Le vieux se trouva d’autres cen-tres d’intérêt. De temps à autre, Badina lui envoyait de l’argent. En plus de ses études, tonton travaillait dans un supermarché pour avoir des revenus et faire face à ses charges. Entretemps, pépé avait demandé à Myriam, la fiancée de Badi, de venir vivre avec nous. Myriam était d’une incroyable beauté et elle était éper-dument amoureuse de Badi. Elle gardait des sous pour pouvoir payer ses appels vers la France afin d’avoir des nouvelles de son Badi. Elle était si régulière au cen-tre d’appel que le gérant l’avait surnommée « ma meilleure cliente ».
Dans la chambre que nous partagions, elle avait des portraits de Badi sur tous les coins de murs. Myriam avait fini par obtenir son baccalauréat et rêvait, elle aussi, de rejoindre son fiancé en France. Au bout de cinq années, Badi, de son côté, obtint son diplôme d’avocat. Il exerçait dans un cabinet et envoyait réguliè-rement de l’argent à la famille et à Myriam. Chaque fois qu’il en avait l’occasion, il nous expédiait des cadeaux. Entre ces faits, pépé ne manquait pas de lui rappe-ler que sa fiancée était étudiante et qu’elle avait vingt-deux ans désormais.
Les photos qu’il nous faisait parvenir par la poste ou par l’entremise de Parisiens venant en Afrique laissaient croire qu’il vivait bien. Puis Badina aida mon père, son frère cadet, et Sékou, son cousin, à émigrer eux aussi en France. Peu de temps après, mon père fit tout son possible pour que je puisse l’y rejoin-dre. J’avais seulement quinze ans. Mon départ poussa davantage les membres de la famille à chercher à comprendre pourquoi l’oncle Badi ne faisait rien pour que Myriam le rejoigne.
Évidemment, à mon arrivée, papa a proposé que je rende visite à mon oncle pré-féré. J’avais hâte de le revoir. Le week-end suivant, nous nous rendîmes chez oncle Badi. Il vivait dans un superbe appartement de cinq pièces. J’étais impres-sionnée par sa condition de vie. Mais je fus médusée lorsque je découvris que ton-ton vivait avec une femme blanche, très belle et très raffinée. Le couple avait une charmante fillette de deux ans. Tout était à présent clair dans mon esprit. Voilà les raisons pour lesquelles tonton jusqu'à ce jour ne se décidait pas pour Myriam. Il avait une autre vie, avec une fiancée qu’il aimait par-dessus tout. Selon ce que papa me confia, Cécile avait été d’un grand soutien pour l’oncle lorsqu’il a débar-qué en France, sans ressources. En plus, c’était une femme de valeur qui avait su le propulser et l’intégrer dans la société française. Elle était informée des enga-gements de tonton vis-à-vis de Myriam. Mais leur amour était au-dessus de tout.
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Pour une promesse non tenue
Je fus très bien accueillie par Cécile. Je l’aimais bien mais j’avais de la peine pour Myriam dont je partageais les rêves. Qu’allait-elle devenir lorsqu’elle se ren-drait compte qu’elle perdait son temps à attendre tonton ?
Cela faisait deux mois que je vivais avec papa en France. J’allais régulièrement chez tonton Badina sur invitation de Cécile. J’appelais souvent en Afrique aussi pour prendre des nouvelles de la famille. Chaque fois que je parlais avec Myriam au téléphone, j’avais l’impression d’être une traitresse. Elle voulait que je lui raconte tout d’oncle Badi. Pépé également posait des questions à son sujet. J’évitais d’y répondre. Un jour, en l’absence de papa, pépé trouva les mots justes pour me faire cracher le morceau. Je ne pouvais plus lui mentir. Je lui avouai que tonton Badi avait une fiancée blanche et qu’ils avaient une fille du nom de Leïla, le nom de grand-mère. Pépé se mit à pleurer au téléphone. Je l’ai entendu hurler : « Je vais mourir de honte. Badi ne peut pas me faire cela ! Que vais-je raconter à Karim au sujet de Myriam ? Adja Leïla, ton fils m’a foutu la honte ! Il est donc marié en France avec une Blanche ! Sacrilège ! Je suis sûr qu’il a abandonné la prière. Est-ce que sa Blanche connaît notre culture ? Notre religion ? Est-ce qu’elle respecte les cinq prières quotidiennes ? Adja Leïla, Badina est perdu. J’ai perdu le fils pour qui j’ai sacrifié toutes mes économies. Pourquoi ? Pour qu’il s’acoquine avec une Blanche ? Que vais-je dire à Karim ? » Je pouvais également entendre les pleurs de mémé Leïla. Je réalisai que je venais d’ouvrir une vanne.
Deux heures après, papa fit irruption dans ma chambre. Pour la première fois de ma vie, je reçus une baffe, puis une autre de papa. C’était la première fois aussi que je le voyais ainsi. Je fus punie. Papa ne me parlait plus. Je m’en voulais énormément. Une semaine plus tard, papa rentra à la maison dans un état d’af-folement. Il n’arrêtait pas de communiquer au téléphone avec Cécile et tonton Sékou. Tout laissait penser que tonton Badi avait disparu depuis la veille. Personne n’avait de ses nouvelles. Quarante-huit heures après, Cécile en informa la police. À la surprise de tous, pépé informa mon père de l’arrivée de tonton Badi en Afrique. Comment cela avait-il pu être possible ? Badi ne pouvait pas rentrer en Afrique sans nous en informer ! Que s’était-il passé ? Cécile en eut la confirma-tion par la police. Badina était bel et bien rentré au pays sans bagages ni argent. Il n’avait pour seules affaires que les vêtements qu’il portait. Cécile était effon-drée. Elle se sentit trahie. Elle voulait à tout prix le rejoindre en Afrique. Les réserves émises par tonton Sékou et papa ne purent l’en dissuader.
Cahin-caha, Cécile arriva au pays en compagnie de leur fille. Là, son amertume fut grande quand elle découvrit son Badina dans un état d’esprit qu’elle ne lui avait jamais connu. Elle ne le reconnut pas dans l’immédiat. D’ailleurs, Badina ne lui manifesta aucune sympathie, encore moins à Léïla. La réaction de pépé acheva d’assommer Cécile. Le vieil homme, contrairement à l’hospitalité
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