Par l'entremise d'une conversation électronique, un parigot pose une question à son ancien condisciple rentré au bercail pour assumer une fonction importante : pourquoi les Africains aiment faire la polygamie ? Ce dernier, ayant bénéficié d'un décret de la part d'une junte militaire venue au pouvoir par effraction en renversant un président civil élu, assume ses fonctions à la tête d'une importante Direction durant des mois avant d'être dégommé par une nouvelle équipe de militaires qui a balayé la première. La question de son ami qu'il trouve complexe arrive peu avant le coup d'Etat de l'armée déposant l'armée. Il commence à la répondre, mais avec quelques petites craintes de ne pas avoir suffisamment de temps pour cela, puisque profondément absorbé et submergé par le poids du travail. Néanmoins, durant plus d'une semaine après le coup d'Etat, chaque jour, il consacre une heure ou deux à écrire pour répondre à la question. A ce moment, le débarquement de son poste tombe et le plonge dans un état d'âme sombre, blêmissant ses traits et foutant son moral au fond des chaussettes. Qu'est-ce qu'il fait pour noyer son chagrin ? L'écriture. Il s'attèle à brosser méticuleusement la question de son ami. Si la cigarette, l'alcool, le sexe, le sport et la fugue permettent à certaines personnes de brider et phagocyter le stress, Salifou, lui, ne trouve pas meilleur refuge que la lecture et l'écriture.
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