121
pages
Français
Ebooks
2016
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Publié par
Date de parution
16 septembre 2016
Nombre de lectures
10
EAN13
9782728923267
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Une aventure palpitante aux temps des premiers chrétiens ! Titus a obtenu ce qu’il voulait : embarquer à bord d'un navire pour aller chasser des bêtes sauvages que son père fournit à l'empereur pour les jeux du cirque. Maximus, son meilleur ami, accompagné de son esclave Aghilès, fait évidemment partie de l'expédition. Le sommet de leur mission : rapporter à Rome un lion pour l’empereur Dioclétien !
Au même moment, dans une ville d’Afrique du Nord, un groupe de chrétiens se concerte : les fidèles de Rome ont besoin d'un prêtre pour accueillir les croyants, toujours plus nombreux malgré les persécutions, et les baptiser. Un jeune prêtre se propose d’embarquer sur le premier bateau qui se rendra dans la ville éternelle. L’aventure est risquée, il le sait. C’est un peu comme s’il se jetait dans la gueule du lion. Le jour du départ approche. À bord du bateau, les passagers s'observent. Certains sont hauts en couleurs et d'autres plus que louches, voire suspects. Face au danger, les caractères des uns et des autres se révèlent...
Publié par
Date de parution
16 septembre 2016
Nombre de lectures
10
EAN13
9782728923267
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Table des matières
I – De nuit…
II – Visite nocturne
III – Un fauve
IV – En mission…
V – Campement
VI – Une ombre dans la nuit
VII – Superstition
VIII – À la belle étoile
IX – Menace
X – Tempête
XI – Sabotage !
XII – Appel à l’aide
XIII – Inquiétude
XIV – Mission accomplie
XV – La rumeur
XVI – En route pour Rome !
XVII – Adieux
XVIII – Jets de pierres
XIX – Changement de stratégie
XX – À ta santé, Gratus !
XXI – Embarquement
XXII – Faux départ
XXIII – Au rapport
XXIV – Gratus
XXV – Quiproquo
XXVI – Sauve qui peut !
XXVII – Antime
XXVIII – Installation
XXIX – Trahison
XXX – Souper
XXXI – Errance
XXXII – Boucherie
XXXIII – Un cri dans la nuit
XXXIV – Pauvre Gratus !
XXXV – Course-poursuite
XXXVI – Grand calme
XXXVII – Passager clandestin
XXXVIII – Pris au piège
XXXIX – Une lumière dans la nuit
XL – Quelle surprise !
XLI – Retrouvailles
XLII – Hésitation
XLIII – Mauvais présage
XLIV – Changement de cap
XLV – Pirates !
XLVI – Branle-bas de combat !
XLVII – Plan d’attaque
XLVIII – Veillée
IL – À l’abordage !
L – L’épreuve du feu
LI – Retraite forcée
LII – Coup manqué
LIII – À rude épreuve
LIV – Piégé !
LV – Chrétien ou pas ?
LVI – Cas de conscience
LVII – Refus
LVIII – Routine
LIX – Empoisonné !
LX – Coupable !
LXI – Une histoire de barbe
LXII – Un homme à la mer !
LXIII – Révélation
LXIV – Boire un petit coup, c’est agréable…
LXV – En état d’arrestation
LXVI – Bonne chance
LXVII – Dernier faux pas
Déjà paru
Page de copyright
À Thibault, toujours là. S. M.
« Jeunes, on ne vous demande pas de proclamer partout que vous êtes chrétiens. Mais, par votre comportement et votre vie, faites que l’on vous demande si vous l’êtes. » Homélie de confirmation de Mgr James, évêque de Nantes
I De nuit…
Les visages sont tendus à la lueur des torches. Les flammes dessinent des ombres mouvantes qui creusent les traits et accentuent l’éclat des regards. On dirait une armée de masques grimaçants.
Un homme marche en tête, grand et sec, les jambes légèrement arquées. Sa peau est très brune, tannée comme un parchemin et les contrées arides. Entre eux, les Romains l’ont surnommé Ramus, « la branche » en latin, parce qu’il leur fait penser à un morceau de bois, long et noueux. Sa chevelure noire et crépue est mêlée de nombreux fils blancs. Ramus est dans la fleur de l’âge. L’âge de la sagesse et de l’expérience. C’est parfait. C’est exactement ce qu’il faut.
Ramus se tourne vers ceux qui l’accompagnent et leur fait signe de s’écarter en formant un arc de cercle. Ils se déplacent vite et en silence. La peau nue et noire de leur torse luit dans la lumière des flammes. Ils ne portent qu’un pagne autour des hanches et un large bouclier rond accroché à l’avant-bras. Eux sont tous des hommes jeunes et vigoureux. Ils sont rapides, agiles et courageux. Tout à fait préparés pour ce genre de mission.
Derrière eux, Titus, Maximus et Aghilès suivent avec la même prudence, entourés de quatre archers, l’arme levée, prêts à tirer. Le père de Titus, Flavius Octavius, qui les accompagne, leur a donné des consignes strictes : aucun bruit, pas un éclat de voix ni de mouvement brusque. Les trois amis n’enfreindraient ces règles pour rien au monde.
Titus, parce qu’il a peur sous ses airs bravaches. Ce matin encore, il s’imaginait traquant la bête sauvage, le glaive à la main et criant à pleins poumons. Il se voyait même immortalisé par un artiste, le pied posé sur sa proie, le regard fier. Seulement, maintenant qu’ils sont plongés dans l’obscurité et entourés de bruits inconnus, il ne se sent plus ni vaillant ni courageux, encore moins héroïque. Il espère simplement que les offrandes qu’il a faites aux dieux avant de partir suffiront à le protéger.
À côté de lui, Maximus est silencieux, et ses yeux brillent d’excitation. Le jeune garçon est petit, mais les apparences sont trompeuses : contrairement à Titus, il n’a peur de rien. Peu de choses l’impressionnent. Si Flavius Octavius n’avait pas été si catégorique, Maximus se serait déjà rapproché de Ramus pour être au cœur de l’action. Mais Maximus est bien trop respectueux du père de son ami pour oser lui désobéir. Trop reconnaissant aussi. Car, sans lui, jamais il n’aurait pu assister à un tel événement. Ce n’est pas son père, sénateur, à l’existence parfaitement réglée, qui pourrait lui offrir de vivre ce genre d’aventure !
Aghilès enfin, le plus grand des trois, se déplace sans bruit. À la différence des deux autres, il n’a pas eu besoin d’écouter le discours de Flavius Octavius pour savoir ce qu’il devait faire. Lui, il sait. Il a cela dans le sang, et cette expédition a le parfum de son enfance. Son père était un chasseur numide. Le jour de sa naissance, ce dernier a tué un léopard. C’est pour cela, d’ailleurs, qu’il a appelé son fils Aghilès, « le léopard ». Aghilès aurait dû prendre sa suite. Au lieu de cela, il a été capturé et vendu comme esclave. Il était très grand, fort, solide comme un roc, en parfaite santé. Une aubaine pour le marchand d’esclaves qui l’a négocié. Au moins a-t-il eu de la chance en arrivant chez le sénateur Julius Claudius. On l’y traite très bien, mieux que dans la plupart des maisons romaines. Le sénateur l’a offert à son fils, Maximus, pour ses quinze ans. Les deux garçons ont presque le même âge. Ils sont très vite devenus inséparables.
Du coin de l’œil, Maximus observe Aghilès, à quelques pas de lui. Il a la même attitude que les hommes armés de boucliers et de torches devant eux. Les traits crispés, les sens en alerte. Son instinct s’est réveillé. Il retrouve sa vraie nature. Il redevient chasseur.
Soudain, une branche craque. Tous se figent. Ils retiennent leur respiration et écarquillent les yeux pour scruter l’obscurité. Après un temps infini, ils reprennent enfin leur marche. Lentement. Sans un bruit. Telles des ombres.
Flavius Octavius sent un long frisson lui parcourir l’échine. La bête n’est plus très loin, il en est certain. Malgré sa silhouette un peu lourde et ses vêtements luxueux, le père de Titus a un véritable instinct de chasseur, lui aussi. Parmi tous les hommes présents, il est sans doute, avec Ramus, celui qui a le plus d’expérience. Et quelque chose lui dit qu’ils sont tout proches, à présent. Ses hommes sont déjà venus en éclaireurs. Après plusieurs jours de recherche et d’observation, ils sont rentrés à Leptis Magna, porteurs d’une bonne nouvelle : ils l’avaient trouvée. Si leurs renseignements sont exacts et si elle n’a pas bougé, elle devrait être là. Dans ces bosquets d’arbres maigres et bas.
Ramus a le cou tendu vers l’avant, les lèvres étrangement retroussées sur ses dents, le nez incroyablement mobile. On dirait qu’il flaire l’air qui l’entoure. Et puis, brusquement, il s’immobilise et lève doucement une main. Derrière lui, plus personne ne bouge.
Titus déglutit. Il sent son cœur battre plus fort. Pourvu que les dieux…
Ramus tend sa torche, plisse les yeux et fouille l’obscurité du regard. Il a senti quelque chose. Avec mille précautions, il avance un pied, puis l’autre.