194
pages
Français
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2021
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Publié par
Date de parution
08 septembre 2021
Nombre de lectures
0
EAN13
9782760643680
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
2 Mo
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9782760643680
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François-Marc Gagnon et l’art au Québec
Hommage et parcours
Sous la direction de Gilles Lapointe et Louise Vigneault
Les Presses de l’Université de Montréal
En frontispice: Pnina C. Gagnon, Hands of an Arab Drummer in the Colours of the Israeli and PLO Flags , 1995, triptyque, huile sur toile, 215 × 146 cm, collection de l’artiste. Photo: Ariel Verhaftig et Rafi Venezian. Cette œuvre a été présentée dans le cadre de l'exposition Peace Makers au Musée de Haïfa, en Israël, en 1995. Mise en pages: Yolande Martel Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada Titre: François-Marc Gagnon et l’art au Québec: hommages et parcours / [sous la direction de] Gilles Lapointe, Louise Vigneault. Noms: Lapointe, Gilles, 1953- éditeur intellectuel. | Vigneault, Louise, 1965- éditrice intellectuelle. | Gagnon, François-Marc, 1935-2019, agent honoré. Collections: Collection «Art+.» Description: Mention de collection: Art+ | Comprend des références bibliographiques. Identifiants: Canadiana (livre imprimé) 20200096451 | Canadiana (livre numérique) 2020009646X | ISBN 9782760643666 | ISBN 9782760643673 (PDF) | ISBN 9782760643680 (EPUB) Vedettes-matière: RVM: Gagnon, François-Marc, 1935-2019. | RVM: Historiens d’art—Québec (Province)—Biographies. | RVM: Critiques d’art—Québec (Province)—Biographies. | RVM: Critique d’art—Québec (Province)—Histoire—20e siècle. | RVM: Critique d’art—Québec (Province)—Histoire—21e siècle. | RVM: Art québécois—Histoire. | RVMGF: Mélanges (Recueils) Classification: LCC N7483.G34 F73 2021 | CDD 709.2—dc23 Dépôt légal: 2 e trimestre 2021 Bibliothèque et Archives nationales du Québec © Les Presses de l’Université de Montréal, 2021 www.pum.umontreal.ca Cet ouvrage a été publié grâce à une subvention de la Fédération des sciences humaines de concert avec le Prix d’auteurs pour l’édition savante, dont les fonds proviennent du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada. Les Presses de l’Université de Montréal remercient de son soutien financier la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC).
Avant-propos
Ce livre est dédié à la mémoire de notre très regretté professeur et ami, François-Marc Gagnon, décédé à Montréal le 28 mars 2019, et s’inscrit dans le prolongement des travaux qui lui sont consacrés depuis vingt ans déjà. Si les gouvernements canadien et québécois, ainsi que diverses institutions, lui ont décerné au cours de sa fructueuse carrière plusieurs prix prestigieux, la reconnaissance la plus significative est d’abord venue de ses pairs, qui ont rapidement tenu à souligner l’importance de sa contribution essentielle à l’essor de sa discipline, l’histoire de l’art.
Rappelons d’abord que fut présenté en 2000 devant un public nombreux au Musée d’art contemporain de Montréal un colloque intitulé humoristiquement «François-Marc Gagnon, professeur épormyable», organisé par les professeures Lise Lamarche et Johanne Lamoureux de l’Université de Montréal 1 . Formé en théologie et devenu ensuite spécialiste de l’art québécois et canadien, ce pédagogue hors norme, qui avait été invité par cette même institution en 1966 comme simple chargé de cours, y prenait alors sa retraite, avec le titre fort enviable de professeur émérite. Puis, en 2011, deux numéros du Journal of Canadian Art History / Annales d’histoire de l’art canadien lui ont été consacrés 2 . L’objectif visé par la revue allait pour ainsi dire de soi: célébrer la carrière d’un éminent historien de l’art d’ici, un homme exceptionnel qui dans son milieu avait fait figure de pionnier et de mentor. Comme cela avait été le cas une décennie plus tôt, ces « Festschrift /Mélanges» étaient publiés au moment où il quittait, au terme d’un double mandat prolifique, ses fonctions de directeur fondateur et titulaire de la chaire en art canadien de l’Institut de recherche Gail et Stephen A. Jarislowsky.
Pour la professeure de l’Université Concordia Sandra Paikowsky, cofondatrice du Journal of Canadian Art History / Annales d’histoire de l’art canadien , cette double livraison de la revue constituait un geste à la portée symbolique bien tangible, car semblable honneur n’avait jamais encore été rendu à un historien de l’art dont le champ d’études était l’art canadien. L’année suivante, à l’occasion de la parution du second numéro des « Festschrift /Mélanges», la professeure Martha Langford allait plus loin dans la voie tracée par sa collègue; rappelant que ces études émanaient d’une communauté de chercheurs qui admiraient François-Marc Gagnon, elle s’interrogeait sur la façon de rendre compte de manière adéquate de la carrière si prolifique de ce professeur exceptionnel. Était-il possible, pour une revue savante comme celle qu’elle dirigeait, de maintenir un juste équilibre entre louange et étude critique, et de célébrer l’érudition d’un chercheur émérite? Mettant cette fois l’accent sur la dimension «réflexive» de cette célébration, elle insistait sur le fait que l’hommage qui lui était rendu était également porteur de connaissances nouvelles et, se référant à la notion de «fermeté affectueuse», elle rappelait l’importance des liens qui unissent l’esprit de collégialité au travail de la pensée, une approche si caractéristique de la démarche intellectuelle rigoureuse et généreuse que suivait Gagnon.
En 2018, c’était au tour du Musée de l’imprimerie du Québec, à Montréal, de saluer la riche contribution du distingué professeur en accueillant entre ses murs un colloque intitulé «Autour de l’œuvre de François-Marc Gagnon 3 ». Sous l’égide de l’Association québécoise pour l’étude de l’imprimé, cette journée d’étude se déroulait en présence du chercheur lui-même et se présentait comme un lieu de réflexion et d’échange ouvert. Cette fois encore fut mis en évidence par les intervenants le rôle déterminant qu’a joué ce conférencier recherché et professeur expert dans l’histoire de l’art au Québec.
Si lors du colloque de l’année 2000 au Musée d’art contemporain et dans les « Festschrift /Mélanges» du Journal of Canadian Art History / Annales d’histoire de l’art canadien , la multiplicité des sujets abordés par les auteurs se voulait à l’image du rayonnement de Gagnon et de son apport diversifié à l’histoire de l’art canadien et québécois, en 2018, l’ensemble des conférenciers choisirent cette fois de centrer leur propos plus directement sur l’homme lui-même et sur les questionnements profonds qui l’ont habité. Cette attention particulière portée à l’historien de l’art et à son œuvre était attisée par le récit ouvertement «autobiographique 4 » qu’il avait fait paraître dans les Annales , ainsi que par la parution d’une bibliographie exhaustive couvrant cinquante ans d’activités de recherche. Établissant l’ampleur des travaux du professeur, et livrant des informations essentielles sur sa formation intellectuelle, ces documents fournissaient aux chercheurs de nouveaux outils, les invitant à poursuivre et à étendre encore davantage leur enquête. Au vu des résultats probants de cette journée d’étude et touchés par la richesse des témoignages rendus ce jour-là au chercheur, nous avons rapidement décidé d’en colliger les actes dans le but de consacrer un livre entier à son héritage. Afin de lui rendre justice et de présenter au lecteur une information plus complète, d’autres collaborateurs ont été invités par la suite à participer à la monographie que nous offrons aujourd’hui.
Jérôme Delgado livre en premier lieu un extrait inédit du projet de biographie entrepris avec Gagnon. Son texte jette un éclairage neuf sur l’enfance, le milieu familial, ainsi que les années de formation de l’intellectuel. Le récit, narré par Gagnon lui-même, est d’autant plus vif qu’on y reconnaît, à travers ses expressions et son idiome singulier, le langage caractéristique de l’historien d’art. On y apprend son voyage initiatique au Mexique, ses études au collège Stanislas de 1945 à 1953, son passage d’un an à l’Institut d’études médiévales, puis son entrée chez les Dominicains, au séminaire de Saint-Hyacinthe: le jeune professeur y relate ses premières expériences d’enseignement à l’École des beaux-arts de Montréal, une période de sa vie rarement, sinon jamais commentée jusqu’ici.
Les textes des collaborateurs et collaboratrices se partagent en deux parties: le premier groupe rend hommage aux recherches que Gagnon a consacrées à l’art ancien de la Nouvelle-France au xix e siècle, ainsi qu’à ses études de la représentation des Premiers Peuples, tandis que le second aborde ses travaux consacrés à l’art du Québec et aux automatistes. Cette œuvre collective, qui englobe différentes générations, témoigne d’emblée de la pérennité et de la vigueur de son influence, de sa capacité à communiquer infatigablement son enthousiasme et à marquer intensément les esprits.
En plein cœur du processus d’édition, à l’hiver 2019, François-Marc Gagnon nous quittait cependant, après une lutte ultime contre la maladie. Jusqu’au dernier moment, il a tenu à mener à bien ses engagements dans divers projets. Parmi eux figurait la rédaction de la postface destinée au présent ouvrage, laquelle est restée inachevée. Devant le document, nous nous sommes interrogés sur la manière dont nous pouvions l’inclure en contournant l’impression d’incomplétude. Comment intégrer ce dernier legs? Après réflexion, nous avons convenu de fragmenter le texte en deux, en guise d’introduction à chacune des parties du livre. Il nous a semblé que ses mots, ainsi distribués, entraient alors en dialogue avec les hommages, faisaient mieux sentir sa présence tout au long de la lecture.
Entamant la première partie, Pierre-Olivier Ouellet livre un hommage émouvant au professeur qu’il a d’abord découvert par ses cours télévisés, pour ensuite trouver en lui un mentor aussi inspirant qu’accessibl