Lutte contre le saturnisme infantile lié à l'habitat indigne : analyse du dispositif dans trois départements d'Ile-de-France

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Le saturnisme infantile lié à la présence de plomb dans l'habitat a été reconnu en France comme un problème de santé publique à la fin des années quatre vingt. 70 % des cas de saturnisme étant recensés sur la seule région Ile de France, la mission a été chargée d'analyser le dispositif sur Paris, les Hauts-de-Seine et la Seine-Saint-Denis tout en prenant connaissance des initiatives menées dans d'autres départements. Après un bref historique, la mission expose les principaux aspects liés à l'intoxication des enfants par le plomb (sources d'intoxication, effets toxiques...) puis se penche sur le dispositif national de lutte contre le saturnisme, au plan sanitaire comme au plan de l'habitat. La mission présente ensuite le compte-rendu de ses observations sur les organisations, moyens et procédures mis en place à Paris, puis opère une évaluation des actions conduites à Paris, en Seine-Saint-Denis et dans les Hauts-de-Seine. Les recommandations, d'ordre sanitaire (renforcement du dépistage...), liées à l'habitat (fiabilisation de la procédure propre au saturnisme...) ou ayant un caractère transversal de conduite des démarches administratives (renforcement du système d'information...), viennent compléter l'analyse.
NOTE : Les fichiers compatibles avec le matériel de synthèse vocale utilisé par le public malvoyant pourront être adressés sur simple demande à la section des rapports de l'IGAS à l'adresse internet suivante : igas-section-rapports@sante.gouv.fr
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01 juin 2004

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Français

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INSPECTION GENERALE CONSEIL GENERAL
DES AFFAIRES SOCIALES DES PONTS ET CHAUSSEES
Rapport n° 2004 034 Rapport n° 2003-0193-01
LUTTE CONTRE LE SATURNISME
INFANTILE LIE A L’HABITAT
INDIGNE
ANALYSE DU DISPOSITIF
DANS TROIS DEPARTEMENTS
D’ILE-DE-FRANCE
Diffusion publique
Rapport présenté par :
Dr Anne Chantal ROUSSEAU-GIRAL, Dominique TRICARD
Membres de l’Inspection générale des affaires sociales
et Georges CREPEY
Membre du Conseil général des ponts et chaussées
MARS 20041/4
Résumé du rapport n° 2004034 présenté par Mme le Dr. Anne-Chantal ROUSSEAU-GIRAL, M..
Dominique TRICARD, membres de l’Inspection générale des affaires sociales et M. Georges CREPEY,
membre du Conseil général des ponts et chaussées
Le saturnisme infantile lié à la présence de plomb dans l’habitat a été reconnu en France
comme un problème de santé publique à la fin des années quatre vingt. Les services
chargés, en application de dispositions législatives, de soustraire les enfants intoxiqués à
la source de plomb se sont heurtés à une offre de relogement insuffisante et inadaptée,
mais aussi à des obstacles de réalisation de travaux palliatifs soumis à urgence sanitaire
notamment en contexte d’insalubrité générale des immeubles.
Les attentes sociales apparaissent fortes, en région parisienne. Selon les associations, la
prise en charge de ces familles, si elle se limite à des mesures d’urgence, est
« l’argument humanitaire qui cache, sans apporter de solutions, le « mal logement », la
situation bloquée des « sans papiers », l’exploitation de personnes en grande précarité
par des marchands de sommeil…. ». La mobilisation associative a récemment conduit à
des contentieux de plus en plus nombreux à Paris, dont certains ont induit la demande
d’inspection générale.
La mission a analysé le dispositif sur Paris, les Hauts-de-Seine et la Seine-Saint-Denis
tout en prenant connaissance des initiatives intéressantes menées dans d’autres
départements.
Le saturnisme infantile, analyse et recommandations au plan sanitaire
L’absence de symptômes cliniques ou leur caractère peu spécifique rend difficile la
détection des cas saturnisme.
Les études internationales confirment que l’accumulation progressive de plomb, même
à faible niveau d’exposition quotidienne, peut avoir des conséquences sur le
développement psycho-moteur des enfants au cours de leurs premières années.
Cependant, de nombreuses incertitudes persistent sur le devenir à long terme de ces
enfants, sur les risques chez la femme enceinte ou encore sur les bénéfices et risques
propres des chélations médicales pratiquées dans les cas graves, enfin sur le rapport
coût-efficacité des interventions environnementales menées par les pouvoirs publics.
La situation épidémiologique du saturnisme infantile en France connaît depuis quelques
années une évolution encourageante. L’imprégnation saturnine de la population
générale adulte a baissé de 50 % en 10 ans, le nombre de nouveaux cas de saturnisme
infantile décroît d’année en année et les cas gravissimes qu’on déplorait autrefois se
font plus rares. Cet optimisme mérite toutefois d’être tempéré ; le pari de l’éradication
du saturnisme infantile ne peut être gagné que si les efforts à ce jour trop localisés
s’étendent et se poursuivent avec intensité.
Sur la base du seuil administratif de 100µg/L de plombémie, qui déclenche la
déclaration obligatoire et l’intervention publique, l’INSERM estimait en 1997 à 84 000
1le nombre d’enfants de moins de six ans atteints de saturnisme en France. Or en 2001 ,
seulement 423 cas ont été déclarés sur l’ensemble du territoire. Même si l’estimation de
l’INSERM est considérée comme très surestimée, le faible nombre de cas diagnostiqués
est très surprenant. Il ne semble pas s’agir d’une sous-déclaration des cas mais bien
d’une forte insuffisance des activités de dépistage mises en place dans les départements
en fonction de leurs choix de priorités.

1 Selon l’ InVS, chargé de l’exploitation nationale des données recueillies par le réseau national de surveillance du
saturnisme infantile
Lutte contre le saturnisme infantile lié à l’habitat indigne mars 2004
Analyse du dispositif dans trois départements d’Ile-de-France2/4
Résumé du rapport n° 2004034 présenté par Mme le Dr. Anne-Chantal ROUSSEAU-GIRAL, M..
Dominique TRICARD, membres de l’Inspection générale des affaires sociales et M. Georges CREPEY,
membre du Conseil général des ponts et chaussées
Ce sont essentiellement les services départementaux de PMI qui assurent la majorité des
dépistages et du suivi des enfants intoxiqués, les médecins libéraux se sont très peu
engagés en ce domaine qu’ils méconnaissent.
Le niveau d’engagement dans la lutte contre le saturnisme apparaît géographiquement
très hétérogène selon les départements. Plus de 70 % de ces cas sont recensés sur la
seule région Ile de France, en particulier sur les cinq arrondissements du Nord-Est de
Paris et sur quelques communes de Seine-Saint-Denis, qui concentrent à la fois des
quartiers entiers d’habitat insalubre et des populations très précaires. Ainsi, dans les
zones à forte prévalence de risque, les services de santé publique et tout
particulièrement la PMI, sont déjà bien mobilisés. Par contre, dans les départements
moins exposés, les acteurs de terrain se sont rapidement lassés et il est probable que
nombre d’intoxications ne sont pas diagnostiquées.
Recommandations au plan sanitaire
Le dépistage, première étape en amont de tout le processus d’éradication du saturnisme,
est une démarche volontariste, qui n’est pas soumise à réglementation. Seule la mise en
évidence d’une prévalence notable du saturnisme infantile, justifiant l’affectation de
moyens en personnels de proximité, est susceptible de mobiliser les responsables de
santé publique locaux.
Il apparaît donc nécessaire de réaliser une enquête sur l’imprégnation actuelle par le
plomb de la population, notamment des enfants de moins de six ans, pour évaluer
l’impact des actions de prévention mises en œuvre et préciser les secteurs
géographiques à ce jour encore fort exposés au risque plomb. C’est sur ces données
actualisées que pourront être définies, dimensionnées et évaluées les actions à mettre en
œuvre dans les prochaines années en vue d’atteindre les objectifs fixés pour 2008 par le
rapport annexé au projet de loi de santé publique.
Dans les secteurs où la fréquentation des consultations de PMI est moins massive qu’à
Paris, d’autres filières de prescripteurs doivent être sollicitées, en sensibilisant les
médecins libéraux et les acteurs de santé de proximité. La mise à la disposition de
l’ensemble des acteurs médico-sociaux d’un secteur et pas seulement des acteurs de
santé institutionnels, d’informations personnalisées et de procédures simples
d’orientation d’un enfant suspect d’intoxication devraient faciliter le repérage et le suivi
d’enfants atteints, non connus des services de PMI. Dans cette optique, les
recommandations récentes de la conférence de consensus sur le saturnisme doivent être
diffusées très largement auprès de tous ces professionnels
Dans la même optique, la vigilance des prescripteurs potentiels exerçant sur les secteurs
à risques plomb doit être renforcée en leur faisant partager la notion de « zones
d’intervention sanitaire prioritaire ».
La prise en charge individuelle des enfants intoxiqués doit être assurée avec équité. La
gratuité de la plombémie de dépistage ainsi que celle des contrôles permettant le suivi
biologique doit être assurée.
Lutte contre le saturnisme infantile lié à l’habitat indigne mars 2004
Analyse du dispositif dans trois départements d’Ile-de-France3/4
Résumé du rapport n° 2004034 présenté par Mme le Dr. Anne-Chantal ROUSSEAU-GIRAL, M..
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