Fraternité Matin n°17293 - Du jeudi 18 août 2022 , magazine presse
40
pages
Français
Presse
2022
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Fraternité Matin n°17293 - Du jeudi 18 août 2022
Filière Hévéa
L’Apromac forme 500 nouveaux saigneurs Prix: 300 Fcfa • Cedeao : 450 Fcfa • France: 1,70 €P. 10 Jeudi 18 août 2022 / N° 17 293 www.fratmat.info / FratMat Mobile #129# (orangeCi) PREMIER QUOTIDIEN IVOIRIEN D’INFORMATIONS GÉNÉRALES Développement local La Bagoué rend hommage au Président Ouattara P. 11
Dossier / Consommation de la drogue
La détresse des parents
d’enfants accros Pp. 2-3 “ On peut sauver tout le monde de la drogue, Jean-Sébastien Kouadio, psychologue :quel que soit le degré d’addiction ”.« Celui qui veut s’en sortir s’en sort »
Couverture maladie universelle
617 maladies prises en
charge par les prestationsP. 7
Élu meilleur maire, super prix
Diamant des bâtisseurs africains
Le maire de Bin-Houyé
décerne ses distinctions
au Chef de l’État PHOTO : SÉBASTIEN KOUASSI P. 13
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D ossier
Jeudi 18 août 2022
Consommation de la drogue Dans la détresse des parents d’enfants accros Il n’y a rien de pire pour un père ou une mère que de voir, impuissant (e), son enfant sombrer dans l’addiction à la drogue. Ils sont nombreux ces parents qui en souffrent à Abidjan. bobo, quartier Marley. pauvres ou riches, rien a prio-Ce 3 juin, à midi, la voix ri ne laisse présager que les du muezzin depuis les enfants seront pris dans le enceintes de la mos-piège de la drogue. Et il n’y pellAe les fidèles musulmans àque de voir, impuissant, son quée Siaka Koné ap- a rien de pire pour un parent la prière du vendredi. Salima- enfant sombrer dans l’addic-ta Koné, la cinquantaine, tienttion. Surtout lorsque c’est le un petit commerce à un jetseul enfant. C’est la triste ré-de pierre de ce lieu de culte.alité que vit le sieur M.A., ré-Elle range prestement ses af- sidant à Cocody 7e Tranche, faires, rabat sur elle son voilequi a voulu garder l’anony-avant de se diriger vers lamat. Nous l’avons rencontré mosquée. Malgré les difficul-le samedi 4 juin. tés de la vie, cette veuve quiFringant septuagénaire, M.A. élève seule ses cinq enfants qui nous reçoit dans sa villa ne rate jamais une prièrecossue ne sait plus à quel canonique. C’est là qu’ellesaint se vouer. Son unique trouve les ressources pour te-fils est prisonnier de la drogue nir, face au désespoir, depuis depuis cinq ans maintenant. que son fils aîné est incarcéré« J’ai tout essayé. Mais il re-à la Maison d’arrêt et de cor-chute à chaque fois », dit-il. Et rection d’Abidjan (Maca) pourpourtant, rien ne destinait son détention et consommationfils à devenir un toxicomane de stupéfiants. invétéré. Il a pourtant fré-Une heure et demie plus tard, quenté les meilleures écoles elle est de retour et nous ex- et ne manquait de rien.« Je plique ses mésaventures.lui offrais tout ce qu’il voulait « J’ai perdu mon époux en »,affirme son père. 2010, et jusqu’à cette date,L’ayant conçu assez tardi-Plusieurs familles vivent un calvaire du fait de la dépendance aux drogues de leurs enfants.(PHOTO : DR ) tout allait pour le mieux. Nousvement, M.A. et sa femme n’étions pas riches mais phérie d’Abidjan. Souvent ab-ment il a dévié », affirme-t-ciens traditionnels. Plus d’uneconduit. « En 36 mois d’enfer-étaient pour leur enfant plus nous étions heureux. Après sente, je n’ai donc pas pu voirelle dans un long soupir. Etdizaine de fois. J’y ai laissémement, bien des chosesdes papi et mamie complai-le décès de mon mari, ma à temps que mon fils sombraitajoute :« C’est vrai qu’il per- toutes mes économies et àpeuvent venir à l’esprit d’unsants que des parents sus-vie a basculé et celle de mes dans la drogue »,la dit-elle, chaque fois, mon fils revenaitdait du poids et toussait beau- homme. J’espère que monceptibles de lui inculquer enfants aussi. Nous avonsvoix étreinte par l’émotion.coup, mais à chaque fois que de ses cures toujours plusfils en tirera les leçons néces-une éducation stricte.« Mon d’abord dû quitter la maisonA 26 ans, le fils aîné de dameje lui demandais si tout allait violent et impulsif. La moindresaires pour donner une autreépouse et moi avions des que nous habitions pour uneKoné purge depuis bientôtremarque l’irritait. Il se battaitbien chez lui, il me répondait trajectoire à sa vie », espère-difficultés pour enfanter. Et maison plus modeste (undeux ans une peine de troispar l’affirmative. Jusqu’à ce avec tout le monde. Une fois,t-elle.quand nous avons eu un en-deux pièces) que mon pe-ans d’emprisonnement fermejour où des jeunes hommes il a même failli se faire tuer au fin, on lui a tout donné. Tout. tit commerce me permet deà la Maca. Elle se souvientsont venus me réclamer de cours d’une bagarre avec desQuand c’est l’enfant uniqueNous l’avons trop gâté », re-payer. Et pour assurer lesd’un enfant qui, plus jeune,jeunes à la gare d’Abobo »,l’argent parce que mon fils grette-t-il. charges du quotidien, je parsétait poli, serviable avec d’as-avait pris de la drogue avecexplique-t-elle. La consommation des dro- Sur les photos de famille souvent vendre dans les mar-sez bons résultats scolaires.eux et il n’avait pas payé. J’aiDéscolarisé par faute degues a pris de l’ampleur enque nous présente notre chés des localités à la péri-« Je ne sais pas à quel mo-dû m’endetter pour leur re-hôte, l’embonpoint du jeunemoyens, le fils de Salimata se Côte d’Ivoire et les jeunes mettre l’argent parce qu’ils lesont les plus touchés, même«débrouillait» à la gare d’Abo- homme jure avec son al-menaçaient de mort ».comme chargeur de gbaka bo si on n’a pas de statistiques lure actuelle. Assis non loin En allant en prison, le fils de (minicar de transport en com-précises sur leur proportion. de nous, on voit sa maigre Salimata Koné l’a un peu mun).« Je n’aimais pas cesilhouette otter dans sonL’usage de ces substances Ces signes qui doivent interpeler ! emmenée en détention aus-boulot mais cela lui permettaitun problème de santé pu-jeans. Le jeune homme qui si. Car, deux ou trois fois parde ramener un peu d’argentblique.ne manquait jamais d’argent, our le psychologuecomportements chez leur semaine, elle se rend au par-à la maison et de m’aider àD’Abobo à Cocody, d’Abidjana consommé toutes sortes Jean-Sébastien Koua-enfant. Quand on est dans loir pour le voir. Les premiersm’occuper de ses frères ca-à Guiglo, il n’y a pas de profilet toutes les quantités de dio de la Croix Bleue,les débuts, c’est plus facile mois ont été pénibles pourdets »,dit-elle.drogue. À 30 ans, il paraît enou de critères types indiquant coPnseille à tout parent pourl’addiction, le traitement de-la prévention reste lede le traiter. Mais quand on elle. Tous les soirs, elle pleu- Salimata Koné continue dequ’un enfant de telle ou telleavoir 10 de plus. meilleur moyen qu’ila déjà atteint la phase de rait et s’en voulait. croire qu’à sa sortie de prison, famille va être confronté à Il est conscient de la détresse « J’ai pourtant tout essayé.son fils ne retombera plusdes conduites addictives. dans laquelle il a plongé ses éviter de voir son enfantvient plus long », conseille Je l’ai envoyé chez des prati-Parents laxistes ou sévères,dans les travers qui l’y ont devenir dépendant de la le psychologue Jean-Sé-drogue. bastien Kouadio. Pour ce faire, les parents La cigarette doit aussi attirer ment attentifs à ces symp-que l’enfant commence àPas des délinquants, plutôt des malades devraient être particulière- l’attention du parent.« Dès tômes et comportementsfumer la cigarette, le parent a Commission des Af-le projet de loi devant lestement approprié et que aspects qui de nombreux chez leurs enfants: la som-doit être en alerte. Car la faires générales, insti-n’avaient pas été pris en d’autre part le trafic n’estsénateurs, avait alors rap-nolence, les yeux cernésplupart des dépendants à la tutionnelles et des col- compte, et introduit, no- pas seulement national.« Ilpelé que l’ancienne loi était et rouges, les reniements,drogue ont déjà touché à la de la gorge, les parolesdrogue. C’est la porte d’en-L lectivités territoriales tamment des notions fortespeut être transnational. Desessentiellement répressive l’irritation ou la sécheressecigarette, qui est aussi une du Sénat a adopté, le comme la dimension thé-activités qui ne sont pasalors que « nous devons 23 mai 2022, à Yamous- rapeutique de l’usager deinscrites comme des acti-avoir à cœur de récupérer abondantes, le sommeil ré-trée. C’est après la cigarette soukro, la loi portant lutte drogues.vités de trafic peuvent pré- l’ensemble de nos conci-gulier, la perte de poids, lesqu’ils passent au canabis; contre le trafic et l’usage Il s’agit d’une nouvelle vi-toyens ».parer le conditionnement odeurs inhabituelles sur lesensuite, à l’héroïne et la co-illicites des stupéfiants, des sion dans l’appréhensionde substances qui entrent « Il faut tout faire pour don-vêtements, les gestes sac-caïne. C’est une erreur pour substances psychotropesdes problèmes d’usagener une nouvelle chance àdans la classification des cadés et les frottements ré-le parent d’attendre que et leurs précurseurs en des drogues qui disposestupéfiants et des subs- ceux qui sont dans la dé-guliers du nez, les réponsesl’enfant touche d’abord au Côte d’Ivoire. d’une part que l’usagertances psychotropes »a-t-iltresse, c’est en cela que le évasives à des questionscanabis avant de chercher Ce nouveau dispositif lé-de drogues n’est pas unindiqué. nouveau projet de loi vient simples et les petits vols.à régler son problème », es-gal vient abroger celui de délinquant mais plutôt unLe ministre de l’Intérieurà point nommé »,dé- a-t-il .1988 en ce que les modifi-malade qui doit en consé- et de la Sécurité, Vagon- claré. « Les parents doiventtime-t-il être en alerte lorsqu’ils re-F. EHOUMAN cations apportées intègrentquence recevoir un trai- do Diomandé, qui a portéF. EHOUMAN marquent ces nouveaux
Jeudi 18 août 2022
D ossier
rencontrons le 7 juin, à son domicile, n’est pas un papa gâteau. Par déformation pro-fessionnelle, l’éducation de ses enfants a été faite se-lon des règles strictes aux-quelles tout contrevenant s’exposait à des punitions sévères. Et si deux de ses enfants sont des modèles de droiture, sa benjamine quant à elle, lui donne du fil à re-tordre. « Je l’ai battue, enfermée, privée d’argent, mais tout cela ne l’a pas découragée »,Sa fille qu’il explique-t-il. décrit comme un enfant mo-dèle jusqu’à l’âge de 18 ans,
a subitement dérivé. « Par-fois, elle disparaît pendant un ou deux mois et elle revient toujours méconnaissable. La drogue m’a arraché mon en-fant », se lamente-t-il.
E.K. qui surveillait les fré-quentations ainsi que les sorties de ses enfants, ne sait pas quand et comment sa fille a pu se procurer sa première drogue au point d’en être devenue dépen-dante. L’état mental actuel de sa fille l’inquiète.« Cer-tains jours, elle sort quasi-ment nue de la maison, et il nous faut la rattraper pour
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la ramener manu militari à la maison pour l’habiller », se désole-t-il. Il faut ajouter à cela, le juge-ment des proches.« Quand vous avez votre garçon qui se drogue, c’est déjà difficile mais quand c’est votre fille, cela l’est encore plus », dit-il. Les prières, les suppliques ainsi que les traitements médicaux de la médecine moderne et traditionnelle ne sont jusque-là pas venus à bout de l’addiction de la fille . de l’officier
FAUSTIN ÉHOUMAN
(PHOTOS : DR) •Tout le monde peut être sauvé, à condition… Le phénomène de la drogue touche de plus en plus d’adolescents et de jeunes adultes. n peut sauver tout le le médecin et la prise envent après cinq à six re-ner de l’argent, il vole. Une plus rien laisser traîner ».monde de la drogue, charge sanitaire débute im-chutes. Pour qu’on puisse parents.fois, il s’est même glissé chez«Je suis désolé pour Il y a un an, M.A., contre l’avis quel que soit le degré médiatement pour soignerdire qu’un individu est sorti tout ce que je leur fais vivre».les voisins pour voler. Mêmede son épouse, a fait interner O d’addiction. A condi- les organes détruits par lade son addiction, il faut au Ce sont les seuls mots qu’ilsi on a géré discrètementson fils dans un établissement tion que le patient lui- consommation. Mais dansminimum trois ans sans nous dit, la tête baissée.cette histoire en bon voisi-privé qui s’occupe des dépen-même soit conscient qu’il est beaucoup de cas, le patientconsommation. Mais pen-« Après le baccalauréat, je l’ai nage, vous imaginez bien ladants à la drogue. Au bout de malade. On arrive à traiter ne sait pas qu’il est malade.dant tout ce temps, il se sta-envoyé au Maroc pour pour- honte que ça m’a foutu ». trois semaines, ce dernier a chacun, quel que soit son de- Il faut donc que nous les psy-bilise et rechute à plusieurs suivre les études. Là-bas, il aSelon un des amis du jeune pu tromper la vigilance des gré de consommation. Celui chologues, l’amenions à enreprises »,le psy- explique assez vite arrêté les étudeshomme que nous avons ren-gardiens et s’est échappé.« qui veut s’en sortir s’en sort être conscient avant tout pro-chologue Jean-Sébastien et l’unique diplôme qu’il m’acontré le même jour, c’estJ’étais très inquiet. Il est reve-», affirme le psychologuecessus », explique-t-il.Kouadio. ramené, c’est sa dépendancepar la consommation dunu après une dizaine de jours Jean-Sébastien Kouadio deIl ne faut donc pas mal inter-à la drogue »,cannabis qu’il a commencé.M.A. entre dit de fugue dans un état lamen-la Croix Bleue.La guérison aprèspréter la rechute au risque colère et larmes ravalées. Et ce, « pour paraître cooltable. J’ai cru que sa dernière En effet, selon le spécia-plusieurs rechutesde plonger encore le patient Les soins en Europe dans dans les soirées ». Et lors-heure était arrivée »,se sou-liste, l’addiction à la droguedans son addiction. des établissements spéciali-vient M.A.qu’il est allé poursuivre ses est une maladie. Une ma-La prise en charge des Les drogues sont des subs-sés ne sont pas parvenus àétudes à l’étranger, il a goûté ladie comportementale. Entances solides, liquidesaccros à la drogue prend débarrasser son fils de son à d’autres substances.« Per-La chute malgré fait, toute addiction, avec oubeaucoup de temps. Il peutou gazeuses, naturelles addiction aux stupéfiants.sonnellement, j’ai peur de leles garde-fous sans substance, que ce soitartificielles qui ont pours’étendre sur plusieurs ou La mère du jeune homme,fréquenter. Avant j’étais tout à l’alcool, à la cigarette, à laannées. Car le taux de re-effet de modifier le fonc-quant à elle, est devenuele temps chez eux à la mai-E.K., officier de l’armée à la drogue ou aux jeux vidéo esttionnement du cerveau etchute est élevé et les pa- dépressive.son, mais je n’y vais plus »,« Quand il est retraite, résidant à Marco-considérée comme maladierents de l’enfant dépendantdu corps. Elles sont ainsien manque, il devient extrê-affirme son ami. Et d’arguerry hibiscus, vit lui aussi la par l’Organisation mondialedevraient le savoir.capables de modifier néga-mement violent. Une fois,: « La toxicomanie l’a rendusouffrance de ces parents de la santé (Oms).« Le taux de rechute esttivement le comportement, j’ai même cru qu’il allait nous cleptomane. Il vole tout: télé-d’enfants dépendant de la « Certains arrivent déjàélevé dans le traitementles sensations et les per-. tuer mon épouse et moi »,ex-phones portables, vêtements,drogue. Dans son cas, il conscients qu’ils sont ma-des drogués. Car l’addictionceptions plique M.A. Et de poursuivre :chaussures et même la nour-s’agit de son dernier enfant. lades. Ceux-là, on lesest une maladie à rechute. « Lorsqu’on refuse de lui don- riture souvent. On ne peutUne fille. E.K. que nous conduit directement chezLa guérison intervient sou-F. ÉHOUMAN
Plus de 60 cas par semaine à la Croix Bleue
Jean-Sébastien Kouadio, psychologue à la Croix Bleue.
a Croix Bleue fait par-tie des principales ins-titutions publiques qui L offrent une prise en charge complète aux personnes dépendantes de la drogue et leurs familles. Cette prise en charge a plu-sieurs formes et se fait à différents niveaux. Le volet médical géré par les mé-decins, le volet social géré par les assistants sociaux et le volet psychologique qui dure le plus. Le psychologue Jean-Sébastien Kouadio, à la Croix Bleue, est un habitué des cas.
A l’en croire, l’établissement reçoit plus d’une soixantaine chaque semaine. Les patients qui arrivent sont de tous âges. Les adoles-cents et les jeunes adultes sont les plus nombreux, âgés de 12 à 34 ans et sont pour la plupart des polytoxicomanes. « Quand on a un nouveau patient, on s’intéresse à lui mais aussi à sa famille. Pour mieux suivre un jeune dépen-dant, il faut savoir comment il a grandi, les difficultés qu’il a rencontrées dans son évolu-tion. Et si ces difficultés ont un lien avec la famille, on ne
peut pas l’occulter dans la prise en charge du patient. Il faut d’abord régler le pro-blème à la source. La prise en charge nous amène à al-ler jusqu’à suivre le patient dans son fumoir. Car, il faut le faire sortir de là »,explique Jean-Sébastien Kouadio. Et d’ajouter :« Nous rece-vons des patients qui nous disent qu’ils sont devenus dépendants à la drogue à cause de leur famille, mais PHOTOS : VÉRONIQUE DAIDÉ le parent ne peut pas s’en rendre compte. Et quand il y a un addict dans une fa-mille, c’est toute la structure familiale qui s’en trouve bou-leversée. Les parents de-viennent ceux qu’on appelle les co-dépendants puisque la dépendance de leur enfant à la drogue change leurs habi-tudes ». La Croix Bleue est une Ong internationale de l’Église méthodiste présente dans plusieurs pays du monde. Elle est reconnue d’utilité pu-blique en Côte d’Ivoire depuis 1964. C’est donc l’État qui y . affecte les agents de santé
F. EHOUMAN
Pr Séhi Bi Tra Jamal(sociologue): ‘‘ Il faut très tôt
responsabiliser l’enfant et contrôler son accès au numérique ’’
’accès et la dépen-dance des jeunes à la drogue, en l’occurrence L les jeunes citadins, est toujours en lien avec les cercles de sociabili-té du concerné, affirme le sociologue Séhi Bi Tra Ja-mal, maître de conférences à l’Université Félix Hou-phouët-Boigny de Cocody. Plus nombreux en ville par rapport au village, ces cercles sont, entre autres, la famille, les amis, les col-lègues, la communauté re-ligieuse et la vie virtuelle. Ils amenuisent parfois le pouvoir éducatif des parents des jeunes. Aujourd’hui, à en croire le spécialiste, l’un des plus grands concurrents du pouvoir des parents, c’est le numérique. « Le numérique a créé un pont entre les réseaux de consommation et de vente de la drogue et les jeunes. Il faut donc contrôler avec attention l’utilisation du smartphone et de tout ce qui est numérique par l’enfant. Il faut aussi le rendre très
tôt responsable et l’autono-miser sur ces questions en parlant de ces choses avec lui. L’enfant doit savoir que la drogue existe, qu’elle pro-cure un bonheur éphémère, qui va détruire son corps pour le reste de la vie. Il faut lui dire tout ça assez tôt », conseille le sociologue Séhi Bi Tra Jamal. Et d’argumenter :« Le smartphone permet à l’en-fant, qui peut être pourtant bien encadré par le cercle familial, de se retrouver dans la ville ou dans ses autres
cercles de sociabilité même en étant à la maison. Il peut donc se retrouver partout où il y a ces pratiques déviation-nistes comme la consomma-tion à outrance de la drogue. C’est ainsi que l’enfant qui est dans son lit, arrive à se connecter aux réseaux de la drogue grâce à son smart-phone, en commande, se fait livrer dans l’arrière-cour. Et tout ça, sans même que le parent n’en sache quelque . chose » F. EHOUMAN
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Politique
Jeudi 18 août 2022
Législatives et sénatoriales partielles La liste définitive des candidats retenus publiée
Les sièges vacants du Sénat et de l’Assemblée nationale seront pourvus le 3 septembre prochain. a Cei a porté, hier, à laGnamangui, Méagui et Ou- le Haut-Sassandra, la note Cei n’a reçu que la requête connaissance de l’opi- poyo communes et sous-pré- déclare que les candidats re- de Fofana Losséni. Et que nion nationale et inter- fectures, les candidats dontKoné Boubacar tenus sont le dossier de candidature de L nationale les noms des les tickets ont été validés sontce dernier pour l’élection desdu Rhdp et Tré Sikeli Luc du candidats retenus pourKato Kato Auguste Judicaël et Pdci-Rda. députés dans la circonscrip-participer aux élections légis- Mahi Franck Haymaud, can- <div>Dans son communiqué, tion électorale n°202 (Bo-latives partielles et au scrutin didats titulaire et suppléant,l’organe électoral a précisé bi-Diarabana, commune et partiel d’un sénateur dans lacandidats indépendants ;sous-préfecture, Séguélaque par deux correspon- circonscription du Haut-Sas- N’Goran Mamadou et Nemlindances du 16 août, le Conseilsous-préfecture) « avait été sandra. Elle a publié cette listeOtto Célestin, candidats titu- constitutionnel atteste qu’àrejeté par la Cei et que cette définitive des prétendants àlaire et suppléant du Rhdp ;la suite de la publication desrequête a fait l’objet d’une dé-ces compétitions électoralesN’Dri Yao et Kami Pleuphie listes provisoires des candi- cision d’incompétence » à l’issue de la délibération du Germain, candidats titulairedats dans les circonscriptions KANATE MAMADOU Conseil constitutionnel surélectorales sus-indiquées, laet suppléant du Pdci-Rda. le contentieux de l’éligibilité.Le communiqué poursuit Ainsi, dans un communiqué pour dire que deux listes Rhdp de l’organe électoral parve- ont bénéficié de l’onction de nu, hier, à notre rédaction, il la Cei pour cette course à est indiqué que sont retenusl’hémicycle dans la circons-dans la circonscription électo-cription électorale n°202,Des secrétaires départementaux rale n°057, Bodokro, LoloboBobi-Diarabana, commune et N’Guessankro communes et sous-préfecture, Séguéla sur le terrain et sous-préfectures, Mara- sous-préfecture. Il s’agit de badjassa sous-préfecture,celle conduite par les indé-oins d’un mois après appliquer», a-t-il indiqué. Se-Koffi N’Dah Kouakou et Koua- pendants Fofana Vatiecou-leur élection au se- lon lui, un travail d’orfèvre Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, président de la Cei. kou Kanga, candidats titulairemba et Dosso Adama, candi-crétariat départe- sera fait d’abord pour avoir et suppléant, candidats indé- dats titulaire et suppléant. Ils et Kouassi Yao Gérard, can- de Diomandé Mamadou etM et suppléant du Pdci-Rda ;Kouamé Koffi Eugène, can-mental de Dimbokro,une idée nette des militants pendants ; Kouamé Attingbrécroiseront le fer avec la liste Sahouré N’Guessan Patricedidats titulaire et suppléant,Yao Kouadio Séra- affichés et déterminés avant et Kouadio Koffi Albert, can-candidats indépendants.phin pour Dimbokro com-de chercher à ratisser large didats titulaire et suppléantKoné Yacouba, candidats ti-didats titulaire et suppléant,La note informative spécifiemune commerce, N’Gues- ». Auparavant, nous n’avons du Rhdp ; Mangoua Koffitulaire et suppléant du Rhdp. candidats indépendants ;également que dans la cir-san Koffi Geoffroy pourpas beaucoup travaillé. Le Saraka Jacques et Yao Kan En ce qui concerne l’élection Kouakou Kouamé Maxime etconscription électorale n°150,Dimbokro commune pont etRhdp a été créé avec des Clément, candidats titulairepartielle d’un sénateur dans Koffi Eugène pour Dimbokro partis venant d’ailleurs, nous sous-préfecture sont déjà àavons donné des bureaux qui pied d’œuvre. Conscients n’existaient pas. Maintenant, Paix, réconciliation et développementnous allons faire connaîtredu fait d’être dans une zone difficile qu’il faut absolument le vrai visage du Rhdp», a-t-Les forces vives de Songon rendenttaires départementaux n’ont parti a d’énormes chances conquérir, ces trois secré-il précisé. Et de dire que le pas perdu de temps pourpour les futurs échéances hommage au Président Ouattarad’effacer l’échec des der-des militants de leur zone. sonner la remobilisationélectorales à Dimbokro, afin blique ainsi que ses qualitésoublier qu’il est également Ainsi, ils ont mis à profit le nières législatives. «Nous professionnelles et humaines vice-président du Rhdp. long week-end de l’Assomp- avons des hommes forts, sont sources de fierté pour Pour lui, la commune de Son-tion pour les rencontrer. Yaodes têtes fortes pour glaner les peuples Atchan et Akyé dugon qui fait partie du district Kouadio Séraphin, anciendes lauriers à la mairie et au district autonome d’Abidjan», autonome d’Abidjan a fait le député de Dimbokro et ac- conseil régional. Il s’agit d’al-indique un communiqué offi-choix du développement, de tuel directeur de cabinet du ler en rangs serrés, parler ciel du district d’Abidjan.la paix, de la prospérité et ministre Kafana Koné, pré- le langage de vérité aux pa-«Nous sommes réunis afin dede la réconciliation. Ce qui sident du directoire du Rhdp, rents. Leur expliquer que la vous dire merci pour tout ce permet à cette localité et à a réuni, le 14 août, au siègemairie et le conseil régional que vous faites pour Songon.ses populations de bénéfi-du parti à Dimbokro, tous doivent être dirigés par des En plus du bitumage descier d’une qualité de vie qui les membres des comités personnes qui ont un carnet routes de tous nos villages ens’améliore en permanence. de base de Dimbokro com- d’adresses, des partenaires vue de les désenclaver, nousC’est pourquoi il a tenu à tra-mune commerce. «Bientôt, et des moyens. Il ne s’agit accueillons avec joie le bitu- duire «sa profonde gratitude» nous allons étendre notrede se baser sur l’ethnie mais mage de l’axe qui relie Son- au Président Alassane Ouat-toile sur toute l’étendue de d’avoir un candidat, qui peut gon à Dabou, sans comptertara. notre zone. En attendant ce travailler pour Dimbokro. Et le financement d’activités Le ministre-gouverneur a in-jour, il s’agit de rencontrer cela, le Rhdp l’a ici, donc j’ai génératrices de revenus pourvité les populations de Son-les militants pour leur faire espoir que l’on gagnera les les femmes et les jeunes», gon à «soutenir le Président un retour de la récente ré- futures élections», a-t-il argu-s’est réjoui le chef Etchi Yapo Ouattara afin qu’il poursuive, union que nous avons euementé. Le 3e secrétaire dé-au nom des populations. dans la paix, sa politique de avec la direction à Abidjan et partemental, qui a en charge «Cette cérémonie est l’occa- construction d’une nation peaufiner notre organisation la sous-préfecture, Koffi Eu-sion pour moi de dire merci au émergente et beaucoup plus Pour le ministre-gouverneur, Songon a fait le choix du dévelop-interne», a-t-il déclaré à la gène, lui, a choisi d’aller à la Président Alassane Ouattara solidaire». Il les a exhortées pement, de la prospérité et de la paix. (PHOTOS : DR)fin de la rencontre. Son col-rencontre de ses militants. », a indiqué Beugré Mambé, à faire bloc derrière lui car lègue N’Guessan Koffi Geof-Ainsi les 13 et 14 août, il a es villages et localités ainsi que des innombrablescomme il le dit toujours, «unis,eu égard à la confiance dont il froy, ayant en charge le terri-visité quelques localités pour autour du grand Nieky, initiatives pour consolider lajouit auprès du Chef de l’État nous deviendrons forts». toire de Dimbokro communesoit parrainer des activités, dans la sous-préfecturepaix et la cohésion nationale.Robert Beugré Mambé s’estmanifestée par sa nomination pont lui a emboîté le pas lesoit échanger avec les po-de Songon, se sont ré- «Cette rencontre est une véri- à des postes à responsabili- aussi prononcé sur le dis-Lpolitiques. En effet, gouver-veille du 7 août dernier. Pouraujourd’hui, pour les remo-a gardé le contact avec ses 15 août, dans le même lieu. pulations. Malgré son échec unis, dimanche dernier,table démonstration de forcetés, tant administratives quecours du Chef de l’État, la «J’ai rencontré les militants aux dernières législatives, il à Abiaté (village natal du au cours de laquelle toutes ministre-gouverneur Robert les forces vives de Songon,neur du district autonomelui, les actions qu’il a annon-biliser. Avant d’aller visiter parents, dans les différentes Beugré Mambé), pour rendre avec à leur tête les élus, les d’Abidjan, Beugré Mambé a cées ont pour objectif de les différents secteurs et co- localités de la sous-préfec-un vibrant hommage au Pré- cadres et chefs de village, aussi été ministre auprès du «renforcer davantage la co-mités de base, il fallait venir ture. Ce qui lui permet d’être sident de la République,ont exprimé leur fierté pour lePrésident de la Républiquehésion sociale et la paix, pré-faire le point sur la réunion à son aise dans ce rôle de Alassane Ouattara, en re- ministre-gouverneur Beugré en charge des 8es Jeux alable au développement». que nous avons tenue à secrétaire départemental. connaissance des actions deMambé, dont la proximité de la Francophonie, puis Abidjan où nous avons reçu MARCEL APPENA EDGAR YÉBOUÉ développement d’envergure avec le Président de la Répu- ministre-gouverneur, sans une feuille de route, qu’il faut
