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Publié par
Date de parution
26 mai 2024
Nombre de lectures
0
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
44 Mo
Longtemps occultée et peu connue des Suisses eux-mêmes, la mémoire coloniale se partage désormais à même la rue et dans les musées de la cité helvétique.
En arrivant dans la capitale cantonale de Neuchâtel, le voyageur peut partir à la découverte de son paisible lac, de son illustre industrie horlogère ou de ses vignobles qui ont façonné son paysage, mais aussi désormais, du passé colonial de la ville. Colonial… le mot peut laisser perplexe au sujet d’un pays, la Suisse, dénué d’accès à la mer et de colonies. Et pourtant, la Confédération a bel et bien un passé colonial, esclavagiste ; et ses villes, de Berne à Zurich en passant par Genève ou Neuchâtel en portent aujourd’hui les traces, après en avoir pour ainsi dire tiré les fruits.
À Neuchâtel, noble cité lacustre de 45 000 habitants, le parcours interactif « Empreintes coloniales » se propose depuis 2023, de faire la lumière sur ce passé, dans l’espace public, au moyen d’une application sur sept sites emblématiques de l’implication coloniale de la ville. Imaginé par des historiens, après une vaste consultation d’habitants et de membres de la société civile, ce projet a vu le jour dans le sillage du mouvement Black Lives Matter, qui a aussi bousculé la vieille Europe, sa statuaire et ses figures controversées.
Ainsi, à l’été 2020, à Neuchâtel, le débat s’est d’abord concentré sur la figure de David De Pury, un négociant neuchâtelois du XVIIIè siècle, qui a trempé dans le commerce esclavagiste et légué sa fortune à la ville, qui l’honorait tel un bienfaiteur. Depuis, la ville a adossé des explications et une œuvre d’art contemporain au pied de la statue de De Pury qui trône encore au milieu de la ville. Les musées de la ville s’engagent aussi dans une décolonisation de leurs collections, que ce soit au Musée d’Art et d’Histoire ou au Musée d’Ethnographie, une institution pionnière en la matière. Avec, en filigrane, la question de la restitution, qui sait, de certaines œuvres pillées en contexte colonial.
Un reportage de Céline Develay-Mazurelle et Laure Allary.
En savoir plus :
- Sur Neuchâtel et sa région, y aller, y séjourner
- Sur le parcours connecté « Empreintes coloniales ». Il se découvre uniquement sur place, en visite à Neuchâtel, à travers l’application Totemi.
- Sur l’exposition permanente « Mouvements » au Musée d’Art et d’Histoire de Neuchâtel et l’héritage colonial dans les musées
- Sur le Musée d’Ethnographie de Neuchâtel, pionnier en Suisse d’une certaine décolonisation de ses pratiques muséales
- Sur le consortium « Initiative Benin Suisse » qui rassemble huit musées helvétiques, en collaboration avec le Nigéria autour des fameux « Bronzes du Bénin »
- Sur « le Musée « colonial » d’une Suisse sans empire », un article du conservateur Julien Glauser écrit à l’occasion des 100 ans du Musée d’Ethnographie de Neuchâtel
- Sur le passé colonial suisse, un dossier intéressant de swiss.info
- Sur le chocolat suisse, produit colonial par excellence, un article sur le site très documenté de Colonial-Local, sur les traces coloniales de Fribourg
- Sur l’exposition « Mémoires. Genève dans le monde colonial » qui se tient au MEG jusqu’au 5 janvier 2025
- Sur la prochaine exposition du Musée National Suisse de Zurich, sur le passé colonial de la Suisse. Ouverture en septembre 2024.