Partition pour chanteur lead, répondeur, mains et siyak (guero). Le morceau « An Di Manman Kalé Mayé » est un chant de veillée de la Guadeloupe. Pour bien comprendre, il faut distinguer musicalement la différence qu'il y a entre les chants de veillée et les chants de « lewoz ». Le « lewoz » est un moment de fête ; c'est une sorte de bal qui était organisé par une femme qui voulait se faire un peu d'argent. Elle proposait à manger et à boire, moyennant un petit pécule. Ce « lewoz » s'organisait après la quinzaine (moment où les ouvriers étaient payés). A cette occasion, des musiciens venaient pour chanter et jouer du tambour. D'ailleurs, le mot « lewoz » tire son nom d'un des sept rythmes du « gwo-ka ». Si le « lewoz » est un moment festif, la veillée est une cérémonie religieuse, un « rite païen » (rite de passage de la vie à la mort). D'ailleurs, l'Eglise interdisait les veillées, et si il arrivait que le curé apprenne que le mort avait fait l'objet d'une veillée, il pouvait interdire les sacrements. Cette tradition séculaire tire son origine d'Afrique et de Bretagne. Dans une veillée, il n'y a pas de tambours : nous avons des « repondè », des « boulagèl », un joueur de « siyak », et le chanteur principal. Les instruments sont le corps (frappe des mains et des pieds). Un autre composant est le tambour de bouche, d'où le nom boulagèl ; gèl vient du mot gueule ; boula qui signifie tambour, a son origine tirée du mot africain « bamboula » : faire la fête. Les « repondè » sont ceux qui répondent. Ils répondent au chanteur principal. Le « siyak » est un « guero ». Les chants ont pour thème la parodie, le descriptif ou la moquerie.
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