135
pages
Français
Ebooks
2021
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2021
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Publié par
Date de parution
12 février 2021
Nombre de lectures
22
EAN13
9782728930470
Langue
Français
Vous restez sans voix quand votre Lolotte met un combishort version Spicegirls pour aller déjeuner chez ses grands-parents ? Vous êtes affolés parce que le téléphone de votre Loulou est tombé au fond d’une crevasse dans l’Himalaya et qu’il ne peut donc pas vous répondre ? Alors ce livre est vraiment pour vous.
Avec humour et tendresse, la philosophe Jeanne Larghero aborde toutes les grandes questions de la vie des parents d’ados. Enseignante dans un lycée de la région parisienne, conférencière et auteur de plusieurs ouvrages à succès; cette mère de cinq enfants de 14 à 22 ans pose un regard inédit sur un âge parfois compliqué mais toujours plein de promesses.
Un livre d’une grande délicatesse et d’une vraie profondeur pour trouver comment accompagner au quotidien nos enfants.
Publié par
Date de parution
12 février 2021
Nombre de lectures
22
EAN13
9782728930470
Langue
Français
Jeanne Larghero
La vie de nos ados
Foi, amour, tatouages.. Et autre question de parents.
illustratrice : Astrid Cornet
À Samuel qui n’en finit pas de grandir.
Prologue
« Maman, t’as pas débarrassé ton bol ! »
Tandis que j’écris, une voix rocailleuse émerge de la cuisine : « Maman, t’as pas débarrassé ton bol. » Rocailleuse et réprobatrice. Depuis quelques mois, il n’y a pas que le poil au menton qui pointe. L’œil et la langue sont de plus en plus acérés. Et me voilà parfois un peu dépassée. Au propre comme au figuré d’ailleurs. Depuis qu’il est rentré au collège, il a pris trente centimètres. Et comme il grandira encore jusqu’à 21 ou 22 ans, c’est bientôt lui qui me tapotera sur la tête le matin au petit déjeuner. Rappelez-moi d’acheter un escabeau.
Chez vous aussi les temps changent ?
Avant, elle avait des questions sur tout. Maintenant, elle a réponse à tout. Et généralement pas la même réponse que vous.
Avant, il vous regardait comme un héros de Marvel. Maintenant, il se demande qui est ce diplodocus qui vit au bout du couloir. Vous.
Avant, elle vous racontait en détail pourquoi Louann avait répondu à Zoé qu’elle aurait dû dire à Éthan ce que lui avait fait Gaspard avant qu’Inès ne soit au courant. Maintenant, son monde mystérieux est peuplé d’inconnus qui vous appellent (ou pas) « madame » quand vous avez la chance de les voir passer.
Avant, il guettait avec impatience votre visage derrière le portail de l’école. Maintenant, il prend un regard de myope égaré lorsque, par malchance, il vous croise devant le lycée.
Alors, serait-il, serait-elle en train de faire sa « crise d’adolescence » ? Et devez-vous attendre que cela lui passe ?
Non. Il ne fait pas sa crise. Et lui coller trop vite l’étiquette « ado » vous ferait courir le risque de subir, et de passer à côté de belles et pleines années de votre vie de parent.
Il vit ces années fortes pendant lesquelles l’enfant qu’il a été est en train de préparer l’adulte qu’il deviendra. Et cela ne se fera pas sans vous. Pourquoi ? Parce que vous êtes son père, sa mère, celui qui le connaît et l’aime, celui qui, dans le visage grognon de ce matin, voit encore les yeux pétillants du petit d’hier, voit encore les fous rires de la veille, voit encore celui qui venait poser sa tête sur vos genoux, il n’y a pas si longtemps que cela. Vous êtes celui qui voyez et aimez ce que les autres ne voient pas. Il n’y a pas chez vous un « ado », une sorte d’extraterrestre qui aurait débarqué un beau matin pour vous pousser à bout ou vous coller la honte, à force de remarques insolentes ou de silences réprobateurs, de convocations chez le proviseur ou de rendez-vous chez l’orthodontiste. Il y a cet enfant que la vie vous a confié, qui commence à entendre l’appel du large, dans son corps et dans son cœur, et qui s’apprête à y répondre.
Cela ne se fera pas sans vous, parce que ces années où il apprend à construire sa personnalité et sa liberté sont des années pendant lesquelles il a plus que jamais besoin de vous. Il a besoin de votre présence, de votre patience, de votre fermeté chaleureuse, de votre humour et de votre joie de vivre.
Mais ces années vous confrontent à des questions, non pas totalement nouvelles mais qui deviennent cruciales. Que voulez-vous vraiment pour votre enfant ? Parmi tout ce que vous avez à cœur de lui transmettre, quel est l’essentiel ? Comment faire pour que ces années ne se réduisent pas à la gestion permanente du conflit ? Comment faire pour l’accompagner dans sa croissance physique, intellectuelle et affective ? Pour le soutenir dans sa scolarité, dans ses amitiés ?
Prendre le temps de réfléchir sur ce qui se joue, oser parfois se remettre en question, ouvrir de nouvelles voies ne fera pas de vous de parfaits parents, dont les « ados » bien peignés sont toujours prêts à débarrasser, sans mot dire, les bols du petit déjeuner. Mais des parents désireux de chercher des ressources et qui auront fait de leur mieux.
La puberté, côté fille
Son corps commence à changer, ses formes s’arrondissent. Mais pas que… les montagnes russes ont pris possession du mental des troupes. Lundi, tout sourit. Mardi, la vie est une fête. Mercredi, les portes claquent. Jeudi, vendredi, samedi : avis de tornade. Ah non ! Fausse alerte ! Vous ne vous trompez pas : la puberté est en train de marquer son territoire !
C omment accompagner votre Mistouflette sur le chemin de la puberté ? Comment en faire une étape heureuse dans sa vie ?
• Une étape inconfortable
L’arrivée de la puberté suscite souvent autant d’impatience que d’appréhension. Impatience d’entrer dans le monde des femmes et appréhension d’avoir à affronter les changements de son corps. Et les prémices de cette puberté, chez les jeunes filles, se manifestent souvent par un cortège de symptômes inconfortables : seins devenant douloureux, pertes blanches peu agréables, suées nocturnes, maux de ventre épisodiques, poussées d’acné. Et c’est sans compter les poussées de croissance qui lui font prendre, en quelques mois seulement, une tête de plus que les garçons de sa classe !
Ne vous étonnez pas si votre rayon de soleil se transforme alors en loir taciturne au poil gras, au visage couvert d’une triple couche de fond de teint censé masquer trois malheureux boutons, au corps dissimulé sous des pulls XXL…Ou totalement à l’inverse : Barbie Beauté, en chair et en os, vient d’élire domicile chez vous et ne semble pas prête à réévaluer la hauteur de sa jupe.
Il n’est pas facile pour elle de recomposer sa personnalité avec un corps qui se modifie de jour en jour, sachant qu’il n’est pas facile non plus pour elle de se former une vision très claire du résultat final. Les œstrogènes et la progestérone entrent en scène, comme une armée de petites mains chargées de mettre en place tous les caractères féminins, et notamment ce mécanisme d’extrême précision qu’est le cycle : les premières règles arrivent et, avec elles, leur lot d’inconfort.
• Trois magnifiques bouleversements
Votre Mistouflette vit un profond changement, un changement qui affecte bien plus que son seul aspect physique. Ce changement touche trois domaines fondamentaux : le corps, le rapport au temps et le regard.
Un rythme nouveau s’empare du corps : c’est le rythme de la fertilité, impulsé par la mécanique hormonale, exprimé par la mise en place du cycle, matérialisé par l’arrivée des premières règles. La possibilité de la transmission de la vie est entrée dans la sienne !
Son corps de femme commence à vivre une alternance de périodes fertiles et infertiles. Cette alternance est profondément structurante, c’est un cadeau de la nature. Regardons par comparaison le corps masculin : il produit des millions de spermatozoïdes par jour, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept, trois cent soixante-cinq jours par an. Il ne connaît ni cycle, ni période infertile. En théorie, chaque rapport sexuel pourrait être fécond ! Si l’homme se contentait d’observer son propre mode de fonctionnement, il pourrait en déduire que le but premier de la sexualité est la reproduction, à la façon des animaux. En revanche, les organes génitaux féminins produisent un gamète tous les vingt-huit jours (en théorie, à la fin de la puberté, et quand tout se passe bien). En comparaison, c’est très peu. Et le temps possible de fécondation est en moyenne de quelques jours par cycle. Un temps de fertilité, un temps d’infertilité.
C’est ainsi que le cycle féminin apprend à l’homme et à la femme quel est le véritable but de la sexualité. Il existe des périodes infertiles pendant lesquelles il est possible – et bon – de s’unir sexuellement, pour la joie que cela procure et l’unité que cela tisse entre l’homme et la femme. Et il existe des périodes fertiles qui permettent à ces unions sexuelles de déboucher sur une vie nouvelle. En s’aimant, on peut créer du « pour toujours », on peut lancer dans le monde une nouveauté absolue. Un nouveau visage, une nouvelle liberté, une histoire nouvelle grâce à qui le monde ne sera plus comme avant, voilà le vertigineux aboutissement d’une étreinte sexuelle : elle fait de l’éternel, du « pour toujours ». Son but est d’unir dans la joie les personnes qui s’aiment, et de les unir pour une durée longue : celle qui leur permettrait d’accueillir les fruits de leur amour.
Le cycle féminin est profondément structurant car il indique la signification véritable de la sexualité : unir durablement ceux qui s’aiment. S’il savait parler, il dirait : « Je suis la preuve que ta sexualité n’a pas grand-chose d’animal. Je suis la preuve que ta sexualité est ta marque d’éternité. Je suis la preuve que tu es faite pour aimer. » Votre fille peut être fière d’&