Une maman adoptée , livre ebook

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2015

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Les unes ne souhaitent pas donner la vie, les autres n’attendent qu’une chose : vivre une grossesse ; d’autres s’en remettent à leur destinée. Choix ou destin ; une même chose unit ces femmes : celle d’aimer et de donner… Mères tout court ou mères adoptives, leurs histoires se rencontrent. C’est un voyage émouvant que ce roman nous offre, dans la vie de ces « femmes mamans ».
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Date de parution

01 août 2015

Nombre de lectures

4

EAN13

9782916121772

Langue

Français

© Anibwe, 2015 ISBN : 978-2-916121-77-2
Éditions Anibwe 1 rue Boyer-Barret, 75014 Paris Tél. 09 81 42 76 94 www.anibwe.com
Une maman adoptée
Collection Nzassa DANS LA MÊME COLLECTION L’Écho du silence, Doris KELANOU
GAËTANE SELGI
Une maman adoptée
nstallée près de la fenêtre, je  I regardais passer les gens sans vrai-ment les voir. La main droite posée sur mon ventre, je suivais les mouvements de mon enfant à naître et je ne pensais qu’à lui. Plus que trois semaines à atten-dre et j’allais être la mère d’un petit garçon. J’aurais pu dire: si tout se passe bien ! Mais je ne le dis pas, car je savais que tout allait bien se passer. Je savais qu’il nepouvait en être autrement après ce long chemin que nous avions parcou-ru, ensemble, lui et moi. Sans quitter la fenêtre des yeux, je me posai dans le fauteuil qui se trouvait juste derrière moi. Fauteuil duquel je m’étais levée dix minutes plus tôt pour obéir à l’enfant qui se manifestait. Tout en conti-nuant à suivre ses mouvements, je m’éva-dai et partis en voyage dans cette partie
de ma vie, celle qui était la mienne avant de devenir mère, car je savais qu’elle n’allait plus être la même.Plutôt dugenre tranquille lorsque j’étais enfant, je n’avais jamais imaginé vivre au-tant de turbulences dans ma vie d’adulte. À cette époque, je rêvais de faire deux choses : pouvoir traîner en pyjama jusqu’à une heure tardive le matin et pouvoir prendre tranquillement le petit déjeuner avec ma mère. Traîner en pyja-ma ne faisait pas partie des règles de la maison. Il n’en était pas question. Et ma mère était toujours trop occupée le matin pour s’asseoir un moment avec moi, ce qui rendait ces rêves irréalisables. Alors, je renvoyai la réalisation de mes rêves à plus tard. Pour ce qui concerne le pyjama, cela arriva durant ma vingt-quatrième année, lorsque je me suis retrouvée seule dans mon appartement à Paris où j’étais partie faire des études d’histoire, après avoir quitté le domicile de mon oncle qui m’a-vait hébergée pendant un certain temps.
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J’étais le seul membre de la famille à n’avoir pas vécu ni même séjourné dans la capitale. Maman, mes sœurs et mon frère y avaient vécu avant ma naissan-ce. Ils étaient revenus en Guadeloupe, après un séjour de deux ans pour ma mère et mes sœurs. Mon frère, lui, avait passé cinq ans dans l’Hexagone avant de rentrer chez nous. Lorsque je lui fis part de mon souhait de m’éloigner de la famille, ma mère a hésité à me donner son accord. Elle redoutait notre sépara-tion. Aussi, l’expérience de son séjouren France lui dictait de me dire non. Mais sa confiance en ses enfants, qu’elle disait occuper une part importante de sa méthode d’éducation, la poussa à me lais-ser partir. Elle avait bien fait, car moi aussi, je suis revenue à la maison après un séjour à Paris. Pour enfin avoir droit au petit déjeuner en tête à tête avec ma mère ? Peut-être? Car j’ai pu réaliser ce rêve pendant trois ans avant de repartir pour la capitale. Mamère n’était pas aussi attachée au petit déjeuner que moi. S’asseoir pendant plus d’une demi-heure, à peine quelques
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minutes après avoir quitté son lit, ne l’emballait pas plus que lorsque j’étais enfant. Mais, l’idée de ce petit moment entre nous la séduisit. Et puis, elle était beaucoup moins occupée qu’à l’époque de mon enfance. Alors, c’est avec plaisir qu’elle s’installait chaque matin face à moi, à la petite table installée à côté de la porte donnant sur le couloir fleuri qui lui-même donnait sur lejardin d’où l’on pouvait entendre les oiseaux exécuter leur concert matinal. Quant à moi, je savourais ces moments de partage avec ma mère. Ils étaient encore plus merveilleux que je l’avais imaginé. Je les aimais, car ils étaient très reposants et rafraîchissants. J’aimais profiter de cette douceur que ma mère avait réussi à garder en elle, malgré les années difficiles auxquelles elle avait dû faire face. Une douceur qui pouvait laisser croire qu’elle avait tourné les pages de sa vie sans rencontrer le moindre obstacle. Et il m’arrivait, parfois même, de la lui envier.Nous mangions d’abord dans un silence que nous brisions de temps en temps par
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