Une aventure en microfinance Amret au Cambodge , livre ebook

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Date de parution

01 janvier 2007

Nombre de lectures

9

EAN13

9782845868762

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

2 Mo

Uneaventure enmicrofinance
AmretauCambodge
^
PierreDAUBERT
PostfacedeMichelRocard
UNE AVENTURE EN MICROFINANCE
.
KARTHALA sur internet : http://www.karthala.com
Couverture : Octroi des prêts dans un village de la province de Kompong Speu. Photo P. Daubert
© Éditions KARTHALA, 2007 ISBN : 978-2-84586-876-2
Pierre Daubert
Une aventure en microfinance
Amret au Cambodge
Postface de Michel Rocard
Éditions KARTHALA 22-24, boulevard Arago 75013 PARIS
REMERCIEMENTS
Un grand merci à ceux qui m’ont aidé dans ce travail de mémoire, par leurs recherches, leurs relectures ou leurs conseils.
Mille mercis, de la part de Amret, à tous ceux qui ont contribué à cette belle aventure.
Avant-propos
Ce livre relate l’histoire de la construction d’AMRET, une institution de microfinance cambodgienne. AMRET a pour objet de contribuer au développement rural du Cambodge. A la date où paraît ce livre, elle délivre du crédit à près de 150 000 clients, ce qui fait d’elle la première institu-tion de microfinance du pays. 150 000 familles paysannes, c’est environ 10 % de la population rurale cambodgienne. Le récit couvre une période de quinze années, depuis la création du projet, en 1991, jusqu’en décembre 2005. AMRET compte plus de 400 salariés. Naturellement très peu d’entre eux ont connu les premières années du projet. D’où l’intérêt d’organiser, à leur intention, la mémoire de l’institution. C’est l’ambition première de ce livre, dont il existe une édition en khmer. Restituer l’histoire participe du long processus d’appropriation du projet par les Cambodgiens, processus dont voici peut-être, à travers cette publication, la dernière étape. Quitte à écrire notre histoire, il nous a semblé que nous pourrions intéresser un autre public : celui des acteurs de la microfinance au niveau international. Il faut dire que AMRET est perçue dans le secteur comme une réussite. Cela tient à sa nature – sa clientèle est exclusivement rurale –, et à ses perfor-mances, tant sociales que financières. Pour notre part, nous nous sommes toujours gardés de tout triomphalisme, au point que notre communication s’est longtemps limitée au strict nécessaire (rapports annuels, études d’impact ou de clientèle,
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AMRET : UNE AVENTURE EN MICROFINANCE
site web). Il est temps d’admettre cependant que notre expérien-ce peut être source d’enseignements utiles. De fait, le secteur de la microfinance a progressé ainsi, par l’analyse des trajectoires des uns et des autres, par la comparaison critique. Acceptons donc de jouer le jeu à notre tour, en publiant notre histoire. Ce sera la seconde ambition de ce livre : apporter notre contribu-tion à la capitalisation collective des acteurs de la microfinance. Ayant participé à l’aventure dans son entièreté, depuis le pre-mier jour, j’étais tout désigné pour tenir la plume. J’ai ce privi-lège d’avoir été l’un des principaux promoteurs du projet, sur le terrain, de 1990 à 1992, dans le cadre du Gret, une ONG fran-çaise. J’ai ensuite assuré la base arrière et la coordination depuis le siège du Gret, à Paris, de 1993 à 2000 ; puis lorsque le projet s’est transformé en société, en 2000, sous le nom de EMT, je suis devenu le président du conseil d’administration. En 2005, après quinze ans de course, j’ai décidé de marquer une pause dans ma vie professionnelle. J’ai quitté le Gret et la présidence d’AMRET. Les quelques mois de calme et de prise de distance qui s’ouvraient ne pouvaient être mieux employés : la capitalisation, comme on dit dans notre jargon, me tendait grand les bras. Mandaté par le conseil d’administration d’AMRET, je me suis donc consacré à la rédaction de ce livre. De prime abord, il n’y avait aucune difficulté particulière. Il s’agissait de mettre en bon ordre des faits connus, comme on reconstitue un puzzle quand on connaît par cœur le tableau. Mais, en réalité, les choses n’étaient pas aussi simples. On n’a pas idée de la difficulté qu’il y a à écrire sur un sujet trop connu. On craint de manquer d’originalité ; on s’accuse de répéter, sinon de rabâcher des choses mille fois dites ; on se convainc, à tort, que les heures de recherches sur une date, sur une réflexion développée quelque dix ans plus tôt, justifient d’en faire men-tion. On voudrait avoir tout dit, et on voudrait l’avoir dit plus fidèlement encore. On aimerait aussi que l’histoire fût racontée non seulement de façon à renseigner, mais aussi à être lue agréablement. Certains récits n’ont besoin que des faits pour soutenir l’intérêt du lecteur. Mais notre histoire, si elle est tout pour nous, si elle ne manque pas, par moments, d’accents roma-nesques, si elle se déroule dans un contexte politique qui, à son point de départ, donne le vertige, n’en reste pas moins du
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domaine de l’histoire avec un petit h. Aussi aurions-nous pu, afin d’éviter au lecteur détails et longueurs, nous contenter d’en faire ressortir les principaux faits marquants, en une synthèse d’une quarantaine de pages. Pourtant, c’est bien le choix de la narration que nous avons fait. Car ce livre ne prétend pas démontrer, il veut renseigner. Bien sûr, il n’est pas innocent, insensible aux conclusions qu’il pourra inspirer. Mais il n’est qu’un récit. En disant l’histoire, nous ouvrons le champ de l’analyse ; simplement au lieu de l’imposer au lecteur, nous lais-sons celui-ci la faire pour son compte. Il consentira ainsi, peut-être, à dépenser en effort ce qu’il aura gagné en liberté. Au public averti, le choix du récit offrira le dédommagement de l’originalité. On sait en effet depuis longtemps ce qu’est la microfinance, le concept, la Grameen Bank, on trouve dans la littérature spécialisée abondance de portraits et de témoignages de clients. La microfinance est même devenue médiatique. N’allons surtout pas nous en plaindre. Peu de secteurs de l’aide au développement sont connus de l’opinion publique, quand bien même ce serait de façon floue. Mais si le concept est main-tenant solidement établi, si les bonnes pratiques sont largement diffusées parmi les professionnels du secteur, il reste que les choses n’en marchent pas pour autant toutes seules. Mettre en place une institution de microfinance demeure réussir un projet. C’est-à-dire composer avec un ensemble d’atouts, de contraintes et d’évènements inattendus. Il y a avant tout les hommes, comme toujours et partout, puis une dizaine de para-mètres, depuis les financements jusqu’au cadre juridique, en passant par les vicissitudes politiques. Il faut tout faire marcher ensemble, tout agencer, si possible dans le bon ordre, et si c’est impossible, il faudra pourtant se débrouiller. Bien sûr, depuis quinze ans, on a fait des progrès considérables dans l’approche d’un projet de microfinance, au point que si nous devions recommencer l’aventure d’AMRET, nous éviterions des erreurs qui non seulement nous ont fait perdre du temps, mais qui auraient pu aussi nous faire échouer. Ce récit fera dire aux spé-cialistes que décidément le temps a passé. Une chose ne chan-gera pas cependant : quels que soient les atouts dont on dispose au départ, la réussite d’un projet dépend de la qualité de sa mise en œuvre. Certains parlent « d’ingénierie de projet ». Le terme
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AMRET : UNE AVENTURE EN MICROFINANCE
n’est pas joli sans doute, mais il est judicieux. Il nous dit que la mise en œuvre d’un projet, c’est en soi un savoir-faire. Il faut ajouter que ce savoir-faire comprend la façon dont on gère les aléas qui font la vie du projet. Voilà pourquoi les spécialistes de la microfinance, qui ne feront ici aucune découverte tech-nique, gagneront malgré tout à lire ce livre. Il raconte autant une histoire de projet de développement qu’une histoire de microfinance. Pour cette même raison, ce livre intéressera peut-être, aussi et enfin, des lecteurs externes au milieu du développement. Aucun obstacle n’est dressé ici devant le novice en microfinan-ce. Il ne sera pas assommé de données techniques ou de réfé-rences à des auteurs qu’il ne peut connaître. Ce livre n’est sou-mis à aucune discipline académique. Les seules disciplines qu’il s’impose sont la rigueur historique et la sincérité. Le lecteur non averti peut donc s’engager le cœur léger dans la lecture. C’est à une sorte de randonnée à travers un projet de développement qu’il est convié. On prend son temps pour découvrir le contexte ; on lit des détails dont on peut, si on le veut, soupeser l’impor-tance ; on est entraîné dans quelques digressions et anecdotes. J’avoue m’adresser parfois au lecteur sur le ton de la conversa-tion. De là un surcroît de longueur qui aurait peut-être pu être évité, mais c’eût été au prix de l’austérité, cette menace terrible entre toutes. Ce que nous ne voulions pas, c’était écrire un document d’étude, savant et rébarbatif. On ne trouvera ici ni synthèse sur les clés du succès, ni recette des bonnes pratiques, ni boite à outil pour success story en microfinance. Sur les faits, je crains assez peu de me tromper. Pour ce qui est de mes inter-prétations sur ces faits, elles sont par définition subjectives. Et pour le reste, c’est-à-dire pour les conclusions qu’il faut en tirer, comme je vous l’ai dit, m’étant fait historien de notre petite his-toire, je laisse volontiers le lecteur à sa liberté d’analyse et d’interprétation. Un récit ne se concevant pas sans personnages, j’en mettrai plusieurs en scène, tous authentiques bien évidemment. Tous ceux qui ont contribué à l’aventure n’y sont pas, et pour cause : Français et Cambodgiens, intervenants externes comme salariés, nous comptons environ 430 personnes. Même certains acteurs qui, par leur position, ont occupé parmi les premiers rangs, ne
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se trouveront pas dans le récit à une position équivalente. C’est qu’il n’est pas utile, pour raconter fidèlement une histoire, de peindre tous les personnages. J’ajoute qu’il n’est pas utile de peindre tout des personnages. Car on a beau être bienveillant, c’est toujours un exercice à manier avec une extrême prudence que d’écrire sur les autres. Hésite-t-on devant une description ou devant la présentation d’un fait, il suffit de se rappeler que l’on est toujours subjectif lorsque l’on décrit, que l’on juge ou que l’on interprète, pour se rendre à la prudence, c’est-à-dire à la réserve. Aussi j’espère que personne n’aura à se plaindre. Dans le cas inverse, il va de soi que l’auteur assume seul l’entière responsabilité du contenu de ce livre.
Un dernier mot, à propos de l’auteur justement. Avant d’être narrateur, je suis donc acteur dans cette histoire. J’apparais, dans la maison AMRET, à plusieurs moments, à plusieurs étages, à plusieurs fenêtres, voire, par un étrange scénario, à plusieurs fenêtres simultanément. Il n’est pas évident pour un narrateur de se mettre en scène dans une perspective historique. Il est plus confortable d’être l’un ou l’autre, historien étranger aux faits, ou bien écrivain de sa propre histoire. Or je suis intimement mêlé à l’histoire, partie prenante, et si je ne renonce pas à utiliser parfois dans la narra-tion la première personne du singulier, ce n’est certes pas pour me raconter dans l’histoire, c’est parce qu’il ne fallait pas, pour éviter un écueil, tomber dans un autre : la dépersonnalisation à tout prix, avec tout ce que cela comporte comme excès de pré-caution, faux-semblants, petites faussetés de style, maladresses parfois. Faut-il dire « nous » lorsqu’il apparaît plus naturel de dire « je » ? Faut-il prévenir le lecteur, lorsque l’on utilise un « nous », que c’est ici dans une perspective élargie, là dans une dimension restreinte ? En dernier résultat, à force de précau-tions, on risque fort de l’agacer, et on aura alors perdu sur tous les tableaux. AMRET m’ayant donné carte blanche de ton et de style, j’ai choisi d’en user dans le sens de la simplicité. Il me reste à vous souhaiter une bonne lecture. Sachez qu’en cas de doute ou d’inconfort, à propos d’un lieu, d’un sigle, d’une date ou d’un nom, vous pourrez vous appuyer sur
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