58
pages
Français
Ebooks
2019
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Publié par
Date de parution
06 novembre 2019
Nombre de lectures
21
EAN13
9782764439258
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
4 Mo
Publié par
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06 novembre 2019
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21
EAN13
9782764439258
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De la même auteure
Mieux d’État , en collaboration avec Ianik Marcil, Éditions Somme toute, 2015.
Projet dirigé par Éric St-Pierre, éditeur
Conception graphique : Nathalie Caron
Mise en pages : Marylène Plante-Germain
Révision linguistique : Sabrina Raymond
En couverture : Ondrej Prosicky / shutterstock.com
Conversion en ePub : Fedoua El Koudri
Québec Amérique
7240, rue Saint-Hubert
Montréal (Québec) Canada H2R 2N1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. We acknowledge the support of the Canada Council for the Arts.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Titre : Horizon 2030 : choisir un Québec climato-économique / Martine Ouellet.
Autres titres : Climat Québec deux mille trente
Noms : Ouellet, Martine, auteur.
Description : Édition originale : Montréal : Somme toute, 2016.
Identifiants : Canadiana 20190029943 | ISBN 9782764439296
Vedettes-matière : RVM : Développement durable—Québec (Province). | RVM : Électricité dans le transport—Québec (Province). | RVM : Gaz à effet de serre—Réduction—Québec (Province). | RVM : Québec (Province)—Politique économique.
Classification : LCC HC117.Q4 O94 2019 | CDD 338.9714/07—dc23
ISBN 978-2-7644-3924-1 (PDF)
ISBN 978-2-7644-3925-8 (ePub)
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2019
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2019
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
© Éditions Québec Amérique inc., 2019.
quebec-amerique.com
PRÉFACE
Le succès est enfant de l’audace…
Je me souviens de l’élan formidable en termes de développement social, économique et écologique que le Québec a connu grâce à la Révolution tranquille dans les années 1960 et 1970.
Devenir « maîtres chez nous ! » scandait en 1963 l’équipe du tonnerre composée entre autres de Jean Lesage et René Lévesque. Tous deux avaient une foi inébranlable dans la capacité du Québec de faire partie des grands de ce monde, d’innover dans tous les domaines et, surtout, ils avaient convenu de ne plus attendre la permission de l’ establishment canadien pour décider de nos choix d’avenir.
La nationalisation de l’électricité et surtout le développement de notre énergie propre, l’hydroélectricité – démonisée par le Canada anglais –, devinrent les tremplins qui propulsèrent le Québec vers des sommets de réussite inégalés encore aujourd’hui en Amérique.
Le Québec possède maintenant les énergies parmi les plus propres et les plus soutenables au monde, l’hydroélectricité couplée à l’éolien : énergies propres, vertes et renouvelables qui font l’envie de tous. Ceci nous a amené le meilleur bilan climatique et environnemental en matière d’énergie au Canada, a fondé notre autonomie énergétique en plus de nous assurer une prospérité soutenable. Ce choix est encore garant de succès prodigieux dans l’avenir.
Le plan Horizon 2030 présenté par Martine Ouellet est audacieux et tout à fait à propos. En plus de proposer une responsabilisation des plus cohérentes face à la pire menace environnementale jamais vue, la mise en œuvre d’ Horizon 2030 constituera une nouvelle Révolution tranquille, version verte.
Tous les secteurs de notre société peuvent contribuer aux progrès environnemental, technologique, social ainsi qu’à la création d’emplois écoresponsables, nous assurant de surcroît une plus grande indépendance énergétique alimentaire et financière.
Nous ne pouvons ignorer la menace qui affecte le monde : la CRISE CLIMATIQUE impose un effort sans précédent, nous devons faire partie de solutions planétaires. Le Québec peut et doit donner l’exemple. Il en retirera fierté et prospérité…
André Bélisle, président et cofondateur de l’AQLPA
AVANT-PROPOS
Déjà presque 2020 et le virage politique et économique se fait encore attendre. La nature, elle n’en peut plus d’attendre. La crise climatique est déjà commencée. Inondations, chaleur tropicale l’été, écarts de température extrêmes l’hiver, allant jusqu’à des variations de 20 °C et produisant verglas, gels et pluies se font de plus en plus sentir au Québec. Ailleurs sur la planète, disparition des glaciers, hausse du niveau des océans, désertification, typhons, tornades, ouragans, pluies diluviennes, sécheresse : l’ensemble de la population humaine est à un tournant de son histoire.
Nous pouvons rester les bras croisés et même tous les doigts croisés, cela n’empêchera pas le triste spectacle de la multiplication de toutes ces catastrophes climatiques qui génèrent destruction, misère et mort. Ou nous pouvons choisir d’agir pour ralentir le réchauffement de la planète. Ce choix implique un changement radical de notre façon de voir le développement économique. Il faut passer d’une économie fossile à une économie respectueuse du climat, c’est-à-dire opter pour un développement « climato-économique ».
Le Québec possède un exceptionnel potentiel pour agir pour la planète. Toutefois, ses élans sont constamment bloqués par le Canada, pays aveuglé par ses propres intérêts pétroliers. Choisir d’agir implique pour le Québec de sortir du Canada, afin d’avoir toute la marge de manœuvre nécessaire pour déployer, ici comme à l’international, son savoir-faire et sa volonté.
Ma formation d’ingénieure et mon implication en environnement m’ont amenée à travailler tant comme gestionnaire chez Hydro-Québec en efficacité énergétique que comme députée et ministre des Ressources naturelles, à différents niveaux et sur plusieurs enjeux touchant directement les changements climatiques. J’ai toujours trouvé qu’il manquait une vision globale. C’est pourquoi, en 2016, je me suis mise à la tâche en préparant le projet Climat-Québec 2030. Cette initiative visait à inscrire notre action dans une planification plus globale, avec un premier grand coup de barre d’ici 2030, car nous faisons face à une urgence que j’oserais qualifier d’ urgente et devons déjà, par ailleurs, songer à notre vision de ce que sera 2050.
Avec Horizon 2030 – Choisir un Québec climato-économique , je reprends le projet Climat-Québec qui est encore plus, et c’est dommage, d’actualité. Cette fois-ci, toutefois, je suis allée au-delà des actions à mettre en œuvre. J’ai posé un regard lucide sur les obstacles et les lobbys depuis longtemps en action pour maintenir le statu quo (et donc leurs privilèges) et, de l’autre côté, sur les forces du pouvoir citoyen et politique qui peuvent, en s’unissant, choisir d’agir au bénéfice de l’humanité.
Vous pourrez aussi lire des textes de collaborateurs qui permettent de pousser plus loin la réflexion. Robert Laplante nous présente une démonstration magistrale d’économie pour tenir tête au Canada pétrolier. Gilbert Paquette nous invite à réfléchir sur les limites des pouvoirs d’une province. Finalement, Benoît Lavoie nous rappelle les enseignements des Premiers Peuples d’Amérique.
Bonne lecture, Martine Ouellet
PLUS QU’UN CLICHÉ, UNE RÉALITÉ !
L’ours polaire est devenu le symbole des changements climatiques, particulièrement suite à la mise en ligne d’une vidéo : La lente agonie d’un ours polaire . Cette vidéo, du photographe de National Geographic Paul Nicklen, est devenue virale. Elle montre en quelques secondes l’agonie d’un ours qui se meurt de faim. En effet, un des impacts importants du réchauffement climatique est la fonte des glaciers. Qui dit fonte des banquises dit impact dévastateur sur les ours polaires, qui n’ont plus accès à leur principale source d’alimentation : les phoques. Il n’y a pas que l’ours polaire. Plusieurs autres espèces sont menacées par les changements climatiques 1 : le renard polaire, le koala cendré, le manchot empereur, le béluga, le corail acropore, qui est le corail le plus répandu sur la terre, et j’en passe. Ajoutez à cela l’effet domino sur les écosystèmes et vous avez un cocktail des plus indigeste – même mortel, si la tendance se maintient.
Les changements climatiques vont bouleverser notre environnement physique de façon radicale si rien n’est fait, et ce, très rapidement. Nous vivons déjà un avant-goût de ce que cela implique, que ce soit ici, au Québec, ou ailleurs dans le monde : augmentation du nombre et de l’intensité des catastrophes naturelles, dont les tornades, tsunamis, cyclones tropicaux, vents violents, inondations, sécheresses, pluies diluviennes, froids extrêmes à certaines périodes de l’hiver et vagues de chaleur l’été. La planète crie à l’aide ! La nature a une étonnante capacité à absorber la pollution, mais là l’humain est allé trop loin. Nous avons oublié que toutes nos actions s’additionnent et qu’à près de 8 milliards de personnes sur la planète – sans oublier la force de pollution, voire de destruction d’un grand nombre d’inventions technologiques –, il n’est pas surprenant que la nature soit déréglée. Il reste encore un certain nombre de sceptiques qui affirment que l’humain n’a rien à voir là-dedans, que la planète, dans son histoire de milliards d’années, a déjà vécu des bouleversements encore plus importants et que ce n’est que naturel.
Heureusement, ils sont de moins en moins nombreux. Certes, lorsqu’on parle de changements climatiques, on doit tenir compte d’événements naturels qui contribuent au réchauffement global, telles les éruptions volcaniques, mais ce qui fait déborder le vase c’est l’activité humaine avec l’ensemble de nos émissions de gaz à effet de serre. Des gaz comme le CO 2 , qui semble inoffensif en petite quantité – c’est essentiellement ce que nous expirons lorsque nous respirons –, mais que nous produisons massivement, particu