Villes et citadins dans la mondialisation , livre ebook

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Publié par

Date de parution

01 janvier 2003

Nombre de lectures

0

EAN13

9782845863873

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

2 Mo

SOUS LA DIRECTION DE Annik Osmont et Charles Goldblum
Villes et citadins dans la mondialisation
KARTHALA - GEMDEV
VILLES ET CITADINS DANS LA MONDIALISATION
Collection « Hommes et Sociétés »
Conseil scientifique: Jean-François BAYART(CERI-CNRS) Jean-Pierre CHRÉTIEN(CRA-CNRS) Jean COPANS(Université Paris-V) Georges COURADE(IRD) Alain DUBRESSON(Université Paris-X) Henry TOURNEUX(CNRS)
Directeur: Jean COPANS
Publié avec le concours du Centre national du Livre
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé
Couverture :
Collage Michel Coquery
Éditions KARTHALAet GEMDEV, 2003 ISBN : 2-84586-387-X
SOUS LA DIRECTION DE Annik Osmont et Charles Goldblum
Villes et citadins dans la mondialisation
Éditions KARTHALA 22-24, bd Arago 75013 PARIS
GEMDEV 9, rue Malher 75004 PARIS
Le GEMDEV
Le GIS-GEMDEV, Groupement Économie mondiale, Tiers-monde, Développement, est un groupement d°intérêt scientifique rattaché au ministère en charge de l°enseignement supérieur et de la recherche. Il a été créé en novembre 1983. Il rassemble une cinquantaine d°équipes de recherche et de formations doctorales des universités et grandes écoles de la région Île-de-France travaillant dans le domaine des sciences humaines et sociales, sur les thèmes de la mondialisation et du développement. Ce groupement est une fédération d°équipes ; il est interuniversitaire et pluridisciplinaire. Il publie des cahiers de recherche (28 titres parus à ce jour) ; il organise des séminaires et colloques et aide à l°orientation des étudiants et chercheurs, français et étrangers, intéressés par ses domaines d°intervention. Le GEMDEV travaille en étroite collaboration avec d°autres équipes, universitaires ou non, dans toute la France, ainsi qu°avec des équipes étrangères : Europe, Afrique, Amérique latine et du Nord, Asie, Maghreb...) et/ou des institutions et organisations internationales 1 comme le Centre de développement de l°OCDE, l°EADI , le 2 3 CODESRIA , le CLACSO . Il coopère également régulièrement avec le ministère des Affaires étrangères (MAE), le Haut conseil de la coopération internationale (HCCI), la Commission européenne, la Banque mondiale, l°OCDE, etc. Dans le domaine urbain plus particulièrement, il a mis en place, en collaboration avec l°ISTED (Institut des sciences et des techniques de l°équipement et de l°environnement pour le développement) un programme incitatif de recherche financé par le MAE : le PRUD, Programme de recherche urbaine pour le développement 2001-2004 (www.isted.com ou www.gemdev.org).
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GEMDEV, Centre Malher, 9 rue Malher, 75181 Paris cedex 04, France
Pour en savoir plus : www.gemdev.org
Association européenne des instituts de recherche et de formation en matière de développement : www.eadi.org. Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique : www.codesria.org. Conseil latino-américano de sciences sociales : www.clacso.org.
Introduction
Les grandes villes du monde en développement sont impliquées dans le processus de la mondialisation : ce constat est fait par nombre de spé-cialistes, même si des chercheurs de pointe (Pierre Veltz, Saskia Sassen, François Ascher) ont limité – volontairement – leurs recherches aux pôles économiques que constituent les villes mondialisées du monde développé. Or les villes des pays en développement n’échappent plus à l’internationa-lisation des flux et des marchés, aux stratégies de localisation et délocalisa-tion de la production. Les investisseurs sont plus que jamais à la recherche d’économies d’échelle et d’effets d’agglomération, qui sont la promesse d’une meilleure rentabilité des investissements. Ces processus engagent les structures urbaines et les formes de relations entre villes et territoires dans des dynamiques nouvelles. Dès lors, la transformation des territoires urbains est moins portée par les processus démographiques que par les logiques de projet, celles-ci pouvant se développer d’autant plus aisément que les politiques publiques d’aménagement s’affaiblissent dans le contexte du néo-libéralisme. Ces processus affectent aussi en profondeur la structure des groupes sociaux urbains, les relations que nouent les citadins avec les acteurs économiques et institutionnels qui font et défont la ville. De nouvelles contradictions se nouent, qui obligent à revisiter les notions de citadinité et de citoyenneté, ainsi que leur articulation.
Les évolutions observées sont particulièrement fortes dans les métro-poles de la mondialisation, qui constituent le point focal d’une urbanisation mise au service exclusif de la croissance économique. Cependant, qu’il s’agisse de métropoles émergentes, d’anciennes métropoles datant notam-ment de la colonisation et en voie de « re-métropolisation », ou de métropoles de pays en transition, on constate que ces ensembles urbains, pris dans les mécanismes de la mondialisation, ne sont pas de simples lieux passifs d’enre-gistrement de ses effets. On avait d’abord pensé que la grande ville, prise dans l’engrenage de la généralisation du modèle néo-libéral, était vouée à devenir un simple instrument, et aussi le produit, d’un développement écono-mique venu d’ailleurs. De nombreux spécialistes ont accrédité cette thèse, qui est véhiculée maintenant par les investisseurs les plus puissants. Ce discours a été repris par les institutions internationales d’aide au développement, au premier rang desquelles on trouve la Banque mondiale, pour laquelle seules ont de l’avenir les villes compétitives et « bancables », et qui a popu-larisé l’image de la ville façonnée selon les principes du gouvernement
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VILLES ET CITADINS DANS LA MONDIALISATION
d’entreprise (la «corporate governance»).A contrario, on voit se mani-fester ici ou là, et de plus en plus fréquemment, des réactions citadines aux caractéristiques diverses, émanant de groupes qui revendiquent une urba-nisation alternative dans le cadre institutionnel établi, avec l’appui ou non d’ONG, mais aussi de groupes et réseaux sociaux fortement organisés, qui s’installent dans une posture de repli communautaire, voire de dissidence par rapport à l’ordre établi. De plus en plus ces mouvements sont marqués par une position dite d’ « anti-mondialisation » et par la revendication d’une gestion urbaine plus démocratique et plus sociale. De leur côté, certaines municipalités, lorsqu’elles bénéficient de la légitimité issue d’élections régu-lières, tentent de définir une nouvelle charte de gestion urbaine alliant repré-sentativité et participation dans un projet démocratique.
Les analyses et travaux de réflexion que nous avons menés sur ce thème au cours des dernières années dans le cadre d’un groupe de travail du GEMDEV, dans une perspective pluridisciplinaire et transversale, nous ont permis d’entrevoir une grande diversité de situations liées à des temporalités de développement différentes, à des histoires sociales et politiques singu-lières, et à l’apparition manifeste de nouveaux acteurs, internationaux bien sûr, mais aussi nationaux, aux stratégies difficiles à décrypter et aux pra-tiques dont il est souvent malaisé de trouver les référentiels. Il nous est apparu également que ce champ de réflexion présentait un fort déficit de recherche, notamment sur le plan de la production francophone. C’est pour-quoi nous avons entrepris de réunir en une publication collective un certain nombre de contributions proposées par les participants de ce groupe de tra-vail, sur ce thème des effets croisés de la mondialisation et de l’urbanisation. Les questions abordées sont vastes et foisonnantes. Nous n’avons pas eu de visée d’exhaustivité et encore moins la prétention de tout dire sur la mon-dialisation : de très nombreuses et excellentes analyses ont déjà été livrées sur ce processus par des spécialistes chevronnés. Plus modestement, les contributions rassemblées ont pour objectif de mettre en relation les dyna-miques économiques et territoriales, à travers les nouvelles fonctionnalités introduites par les nouveaux acteurs économiques, et d’analyser les consé-quences de cette nouvelle donne urbaine sur les sociétés citadines. Ceci incite notamment les chercheurs à revisiter les situations de pauvreté urbaine et les grandes tendances du développement urbain. Cela conduit aussi à une analyse renouvelée des dynamiques foncières, notamment à travers le paral-lélisme observé entre « bulles financières » et « bulles foncières ». Les contributions rassemblées tentent également de saisir les nouvelles figures de l’informel, et nous nous sommes interrogés sur la capacité des pouvoirs locaux à jouer un rôle régulateur dans un tel contexte : avec quelles poli-tiques urbaines et quels modes de gestion urbaine ? La décentralisation, mais aussi les politiques de gestion sociale de la ville, et plus généralement les questions touchant à la gestion démocratique de la ville, ont souvent été
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au cœur des débats. Ces différentes questions et les analyses auxquelles elles donnent lieu offrent un éclairage plus concret sur la société civile, à tra-vers des études de cas réalisées dans des contextes très différents.
Reste posée une question essentielle à propos des pays en développe-ment : les nouvelles formes de l’urbanisation, en particulier les métropoles émergentes et les mégapoles foisonnantes qui en constituent les figures les plus visibles, sont-elles autant de symptômes d’une mondialisation ajustée, produites pour servir une économie ultra-libérale de moins en moins con-trôlée, ou bien sont-elles, aussi, le creuset de nouvelles formes de déve-loppement qui s’insèrent dans les interstices de la mondialisation ? Des pistes sont ici données pour aborder ces questions, même si les réponses sont encore partielles et aléatoires.
Pour tenter une première mise en ordre de ces débats, nous avons regroupé les contributions selon quatre parties, qui comportent chacunes, à la fois, une approche plus générale aussi bien qu’empirique, les études de cas rendant compte de situations concrètes identifiées en Asie du Sud-Est, mais aussi en Afrique ou en Amérique latine, dont l’analyse est présentée dans sa dimension problématique.
La première partie,Économie mondialisée, espaces métropolisés, pro-pose une approche à la fois macro-économique et sociologique des effets de la mondialisation sur les recompositions urbaines.
L’analyse critique de Philippe Hugon menée dans ce champ tend à mon-trer que les effets spécifiques de la mondialisation sur les économies du tiers-monde ont pour résultat d’accentuer ce qu’il appelle « la métropolisation duale » et « l’informalisation des villes du Sud », et rendent problématique l’élaboration de politiques publiques, en particulier dans un contexte d’ajus-tement structurel. Bruno Lautier, dans une contribution non dénuée d’esprit de provocation, se propose de montrer que la mondialisation impose une analyse renouvelée, voire une remise en cause, de la référence dualiste dans les figures spatiales des villes de la mondialisation ; la vision dualiste céderait la place à un écla-tement spatial se superposant à un fractionnement social, pour produire un espace hétérogène symbolisé par la peau de léopard (taches de modernité mondialisée sur une peau qui est à l’écart du mouvement de la mondiali-sation). Cependant une relecture de l’actuelle informalité urbaine à travers l’observation de l’éclatement des statuts des travailleurs en Amérique latine, et d’un accroissement de la mobilité entre des statuts très diversifiés, conduit l’auteur à désigner d’autres configurations spatiales, en référence à la méta-phore de « la peau de panthère sociale » (des taches « branchées » se déta-chant de vastes zones justiciables de politiques de lutte contre la pauvreté).
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VILLES ET CITADINS DANS LA MONDIALISATION
Éric Charmes, quant à lui, traite un aspect critique de la crise urbaine entraînée par la mondialisation, due à l’apparition et à l’éclatement de bulles spéculatives dans les métropoles du Sud-est asiatique, notamment en Thaï-lande. La forte croissance économique de ce pays, largement impulsée par son intégration aux circuits économiques de la mondialisation et par la libé-ralisation financière, s’est accompagnée d’un très fort développement de la promotion foncière et immobilière, en raison notamment de l’incapacité du pays à absorber dans la sphère productive les flux financiers internationaux qui ont submergé son économie. Une bulle spéculative s’est ainsi consti-tuée, dont l’éclatement s’est produit en même temps que celui de la bulle financière. En regard d’une crise dont la Thaïlande continue à subir les effets, l’auteur renvoie dos à dos les prêteurs étrangers et les emprunteurs locaux, qui s’en partagent la responsabilité.
C’est bien localement, dans des territoires urbains plus ou moins iden-tifiés et délimités, que s’inscrivent les mutations et les dynamiques qui font et défont la ville. La deuxième partie,Les mutations socio-spatiales, s’ouvre sur une mise en questions, par Émile Le Bris, du développement local. Il souligne le paradoxe qu’il y a à privilégier le local dans le développement urbain, dans une période marquée par la mondialisation soumise aux règles du marché. Le développement local, commandé d’en haut et de l’extérieur, ou bien livré aux seules régulations du marché, masque les modalités selon lesquelles se construit un pouvoir local. Ceci conduit l’auteur à s’interroger sur les impasses pratiques et théoriques du localisme, et sur les nouvelles figures territoriales d’une gouvernance locale peu respectueuse de l’exi-gence démocratique. Sur un plan empirique, il importe cependant de mesurer concrètement les bouleversements qu’engendre la mondialisation dans l’organisation urbaine. C’est ce que s’attache à faire Marie-France Prévôt Schapira, en traitant du cas de l’agglomération de Buenos-Aires, qui, durant les années 1990, a été le lieu de transformations brutales et spectaculaires que l’on peut résumer par le terme de métropolisation. L’auteur analyse les différents ordres de changement : la nouvelle structuration du marché du travail, la paupérisation de larges couches de la population, les grandes opérations urbanistiques et la nouvelle architecture de la métropole. Ces changements en consonance avec la mondialisation libérale redessinent la géographie sociale et politique de cette vaste métropole de plus de 12 millions d’habitants. Bogota, depuis une dizaine d’années, a été la scène de nombreuses et spectaculaires transformations, dans le domaine des transports et de la mobi-lité urbaine. Ricardo Montezuma montre que ces actions n’auraient pas pu se développer sans la volonté des deux derniers maires, issus de ce qu’on pourrait appeler la société civile. Misant sur des gains économiques et fis-caux liés à l’ouverture de la capitale sur l’extérieur, ils ont apporté chacun leur empreinte dans l’exercice de leur mandat. Le premier a surtout misé
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sur des actions pédagogiques vers une prise de conscience des citadins concernant la reconquête des espaces publics. Le second, tout en mettant l’accent sur la mise en œuvre de projets visant à améliorer la mobilité intra-urbaine, a eu pour stratégie de lier ces projets à la construction effective d’un espace public. Cette analyse montre à quel point les transformations urbaines liées à la mondialisation ne sont pas soumises à un déterminisme rigide, mais peuvent dépendre en partie d’une volonté commune des élus locaux et des citadins. À partir de l’observation de deux types de transformation du marché foncier à Bamako au cours de la dernière décennie, Monique Bertrand s’interroge sur les recompositions sociales, par « le haut » (les plus riches bénéficiant de la vente aux enchères de terrains immatriculés) et par « le bas » (les « irréguliers » bénéficiant de programmes de régularisation fon-cière). Il apparaît que ces recompositions ne peuvent se comprendre indépendamment de mots d’ordre mondialisés concernant la gestion urbaine en termes de sécurisation de l’accès au sol, et propagés par des bailleurs de fonds internationaux. Les interventions opérées assurent la mise en place d’une nouvelle « gouvernance », qui se traduit d’un côté par l’instauration du monopole de fait d’une nouvelle agence d’aménagement foncier, et de l’autre par le recours à « la participation de la société civile ». Plus géné-ralement, l’auteur s’interroge sur la portée d’une différenciation sociale ainsi figurée entre nantis et déshérités qu’il est difficile, selon elle, de rapporter à une grille statistique univoque.
La troisième partie,L’urbanisme négocié, donne toute sa place aux pra-tiques locales de gestion urbaine, et donc aux citadins.
Une première contribution, de portée théorique, celle de Michèle Leclerc-Olive, analyse le local à partir d’une interrogation sur l’articulation entre mondialisation et décentralisation, qui se joue à l’échelle territoriale, en l’occurrence locale. La société civile, dont l’auteur évoque plusieurs défi-nitions, n’a de possibilité d’action et d’expression que dans et par la cons-truction d’un espace public de débat, ce qui confère au citoyen son statut d’acteur en complément de son statut d’électeur. Pour l’auteur cependant, la notion d’espace public resterait incomplète si une troisième dimension, l’esprit public, n’était pas corrélée avec les deux autres, élections et délibé-rations publiques. Enfin, l’existence d’un espace public « territorialisé » sup-pose son implantation dans un État de droit, garant de la liberté de débattre. Deux autres auteurs abordent l’analyse des pratiques d’urbanisme négo-cié au Brésil. Dans son analyse d’une expérience d’urbanisme négocié à Fortaleza, dans un État pauvre du Nord-est brésilien (leCeara), Yves Cabannes décrit la difficile émergence d’une société civile dans une opéra-tion de restructuration d’habitat précaire et illégal. Cette expérience montre comment s’est finalement construit un espace public de négociation et
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