Sociétés en mutation dans l’Afrique contemporaine Dynamiques locales, dynamiques globales , livre ebook

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Publié par

Date de parution

01 janvier 2014

EAN13

9782811111809

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

5 Mo

SOUS LA DIRECTION DE Régine Tchicaya-Oboa, Abel Kouvouama et Jean-Pierre Missié
Sociétés en mutation dans l’Afrique contemporaine
Dynamiques locales, dynamiques globales
KARTHALA
SOCIÉTÉS EN MUTATION DANS L’AFRIQUE CONTEMPORAINE
KARTHALAsur Internet : www.karthala.com Paiement sécurisé
Couverture : Tableau de Daniel Ntontolo (NTOTA) : « Le marché de Poto-Poto, Brazzaville » DR.
!Éditions KARTHALA, 2014 ISBN : 978-2-8111-1180-9
SOUS LA DIRECTION DE Régine Tchicaya-Oboa, Abel Kouvouama et Jean-Pierre Missié
Sociétés en mutation dans l’Afrique contemporaine
Dynamiques locales, dynamiques globales
Avant-propos de David Lawson, Représentant résident duFNUAP
Éditions KARTHALA 22-24, bd Arago 75013 Paris
Remerciements
Les textes sélectionnés et rassemblés dans cet ouvrage proviennent pour la plupart des travaux présentés en février 2010 à Brazzaville, lors du Colloque international de sociologie sur le thème «Sociologie des mutations, mutations des sociétés». Ce colloque a été organisé conjointement par le Groupe de travail n° 22 « Sociétés africaines » de l’Association Internationale des Sociologues de Langue Française (AISLF) et le Département de sociologie de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université Marien Ngouabi de Brazzaville (Congo).
Cet ouvrage n’aurait pu être réalisé sans le concours d’abord : ‒ des auteurs dont le texte a été publié ici ; ‒ des universités d’Afrique et d’Europe qui ont financé le déplacement et le séjour de leurs enseignants-chercheurs, dont la liste des auteurs est indiquée en fin d’ouvrage.
Ensuite, des institutions suivantes : ‒ le Fonds des Nations unies pour l’Aide en matière de Population (FNUAP) ; ‒ l’Agence Universitaire de la Francophonie ; ‒ l’Association Internationale des Sociologues de Langue Française (AISLF) ; ‒ l’Université Marien Ngouabi de Brazzaville ; ‒ les Éditions Karthala (son directeur et toute son équipe).
Nous leur adressons tous nos vifs remerciements et notre profonde gratitude.
Enfin, nous exprimons toute notre reconnaissance et notre sympathie à Madame Claude Fournier de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour (France) qui a réalisé avec compétence et esprit d’initiative la mise en forme technique de cet ouvrage aux normes des Éditions Karthala.
Avant-propos
Mutations sociétales, développement et questions de population
DavidLAWSON Représentant résident du FNUAP
Monsieur le Président de séance, Monsieur le Recteur de l’université Marien Ngouabi, Monsieur le Secrétaire général de l’université Marien Ngouabi, Monsieur le Doyen de la Faculté des lettres et sciences humaines de l’université Marien Ngouabi, Mesdames et Messieurs les Chefs de départements de l’Université, Mesdames et Messieurs les éminents professeurs et enseignants, Distingués invités, Mesdames et Messieurs, Cher(e)s étudiant(e)s,
C’est un immense plaisir et un honneur pour moi d’être ici parmi vous aujourd’hui et de partager la tribune ce matin et cette semaine, avec d’aussi éminentes personnalités issues d’horizons divers. Je voudrais tout d’abord remercier les organisateurs de ce Colloque de m’avoir invité. L’université Marien Ngouabi de Brazzaville est un partenaire important du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) en République du Congo et un partenaire essentiel pour le développement durable du pays, mais je reviendrai sur ce point. Ce n’est ni en tant que professeur, universitaire ou chercheur que je m’adresse à vous aujourd’hui. Mais bel et bien en tant qu’acteur de la vie internationale et représentant d’un partenaire au développement du Gouvernement du Congo. Néanmoins, dans cette enceinte de la réflexion éclairée et de l’intellectuel vivace, que j’ai moi-même fréquenté longtemps sous d’autres
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SOCIETES EN MUTATION DANS LAFRIQUE CONTEMPORAINE
cieux, j’aurais volontiers, si vous me le permettez, la liberté de pensée, de parole et de ton qui sied à ce forum, de manière, je l’espère à faire avancer la réflexion de manière constructive à la lumière de l’expérience et de l’empirisme. Monsieur le Président, chers amis, notre Forum est consacré aux mutations sociales et sociétales. On m’a demandé de parler naturellement des questions de développement liées à la santé de la reproduction et à la population qui relèvent directement du champ d’action du Fonds des Nations unies pour la population. Je parlerai cette après-midi de santé de la reproduction. Ce matin, je parlerai certainement un peu de population. Le professeur Charbit a très éloquemment édifié l’assistance sur cette thématique, mais je voudrais profiter de cette matinée pour parler plus largement des questions de développement liées aux populations, dans le contexte des mutations sociétales. J’aborderai ainsi trois thèmes principaux : tout d’abordle déterminisme des questions de population dans le cadre des mutations sociétales; l’édification d’une conscience nationale des populations pour le développement; etla place et le rôle de l’Université dans les mutations sociétales pour le bien-être des populations et le développement.
Le déterminisme des questions de mutations sociétales
population dans le cadre des
Evoquer les mutations sociétales renvoie aux comportements de tous les acteurs sociaux intervenant à des périodes et dans des espaces différents du point de vue de leur responsabilité dans les changements qui apparaissent dans des domaines variés de leur existence. En tant que phénomènes sociaux larges, ces mutations déterminent toutes les dimensions de la société, y compris son impact sur les populations. Toutes les sociétés connaissent des mutations qu’elles engendrent et/ou subissent du fait des facteurs endogènes ou extérieurs. Les mutations sociétales se produisent dans toutes les sociétés, traditionnelles ou modernes, et interpellent toutes les sphères de la société dont elles déterminent l’évolution dans un sens ou dans un autre. Elles portent autant sur les organisations, les infrastructures, les mentalités et les comportements des personnes lorsqu’elles sont face à certains phénomènes qui réduisent leur bien-être et limitent leurs capacités à participer pleinement au développement. Les mutations sociétales qui s’expliquent elles-mêmes par un ensemble de paramètres complexes, sont responsables de nombreuses réalités sociétales et/ou sociales qui dépassent le seul regard du sociologue.
AVANT-PROPOS
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Elles affectent les sociétés dans leur globalité, autant que les phénomènes qui régissent leur fonctionnement et leur reproduction. En effet, l’histoire nous renseigne par exemple sur les effets du commerce des esclaves, autant que ceux relatifs à la colonisation qui sont à l’origine de la désarticulation des modes de fonctionnement et de reproduction des sociétés africaines notamment, y compris sur le plan démographique. Aujourd’hui, la mondialisation accélère les mutations sociétales, à travers des moyens de communication en particulier de plus en plus sophistiqués. Les mutations sociétales traduisent une distanciation qui s’opère au sein des milieux de vie. Perceptibles à travers des indicateurs divers, elles apparaissent de façon brutale ou non, consciente ou non. Elles contribuent souvent à l’évolution des connaissances et des mentalités, mais engendrent également des nouvelles tendances contraires aux attentes des agents sociaux, jusqu’à déranger les équilibres culturels du moment. C’est le cas lorsqu’apparaissent des logiques et pratiques contraires au civisme et au bien-être. Il s’agit des écarts entre des valeurs de la société en vigueur au moment du constat par rapport à celles ayant déterminé des comportements sociaux antérieurs, ou ceux d’une certaine époque révolue. Déterminant le passage de la tradition à la modernité, elles marquent pour une société l’idée de rupture par rapport à l’ordre antérieur, mais aussi une ouverture vers l’inconnu que le politique se doit de maîtriser ou de se préoccuper. Monsieur le Président, les questions de population qui sont des questions de société par nature sont également et fortement déterminées par les mutations sociétales. C’est pourquoi je pense qu’elles se doivent de s’ouvrir à d’autres regards, et d’interpeler également le sociologue. Les migrations, le volume des naissances, les rythme des mariages ou des séparations, le volume des décès, les problèmes liés à la sexualité, les grossesses et les accouchements, l’égalité entre les sexes ou les violences faites aux femmes, sont autant de questions de société qui intéressent le sociologue, mais également subissent et influencent les mutations qui traversent les sociétés. Ainsi à cause des mutations sociétales, les sociétés africaines sont confrontées à la perte d’une partie importante de leur population jeune vitale pour leur développement dans les migrations clandestines vers les pays développés dont une partie importante périt de manière dramatique en mer ou sur les trains d’atterrissage d’aéronefs. Avec une jeunesse estimée à 45 %, la population africaine est une source d’espoir dans un monde vieillissant, mais de préoccupation politique et sociale. Adapter les services publics (école, santé…) à des générations de plus en plus nombreuses et permettre l'amélioration du niveau de vie des populations, dans un contexte de fragilité économique,
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SOCIETES EN MUTATION DANS LAFRIQUE CONTEMPORAINE
est une véritable gageure mais aussi un enjeu majeur pour la paix sociale en Afrique comme dans le monde. C’est un facteur susceptible d’engendrer des mutations sociétales importantes, et qu’il convient de bien canaliser pour éviter des débordements pernicieux ou déviants. Monsieur le Président, la démographie africaine qui se caractérise aussi par un volume encore élevé de naissances (soit une moyenne de six enfants par femme), pose d’importantes préoccupations sociales liées au développement de plusieurs phénomènes sociaux pathologiques, dont le phénomène des enfants de la rue, l’abandon des enfants ou leur sous-scolarisation, l’infanticide, les avortements… susceptibles de compromettre l’avenir de la société. On peut s’attendre à ce que ces phénomènes s’amplifient dans un contexte où les formes de sociabilité n’exposent pas véritablement à des valeurs visant la solidification des unions matrimoniales qui sont des fondements de la famille. Les liens matrimoniaux tendant à s’affaiblir, les structures familiales émergeantes laissent une prépondérance de plus en plus remarquable aux structures indépendantes, éclatées ou recomposées, très volatiles. Que dire de la détresse psychosociale qu’engendrent les décès encore élevés, surtout ceux des femmes pendant la grossesse ou du fait de l’accouchement ? En tout état de cause, l’espèce humaine se préoccupe bien de réduire les risques de mortalité, pour espérer allonger la chance de vivre plus longtemps. Mais c’est presque une lapalissade que de dire que l’espérance de vie est fortement associée aux mutations sociétales susceptibles de déterminer les chances de survie de l’espèce humaine. Dans ce contexte, la pandémie du VIH/Sida qui continue à constituer une menace pour la survie de l’humanité et particulièrement en Afrique, malgré des progrès notoires, est une préoccupation essentielle qui trouve pour une large part ses causes et des éléments de réponse dans les mutations sociétales. On peut citer ici, sans en limiter la liste, les facteurs tels le relâchement du contrôle social sur les comportements et les pratiques sexuels. Monsieur le Président, les questions de population vont continuer à nous interpeller, au regard des mutations sociétales qui se traduisent par la persistance de déviances ou de jugements moraux dépassés. C’est ainsi qu’il faut souligner la persistance des croyances et considérations traditionnelles confinant les femmes dans des statuts d’infériorité vis-à-vis des hommes ; elles participent à l’affaiblissement de leur pouvoir de prise de décision pour elles-mêmes, et de leur pouvoir de négociation en matière de sexualité pouvant réduire les risques de contamination aux VIH/Sida et autres maladies sexuellement transmissibles, et des grossesses non désirées.
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De même, les violences sexuelles, notamment les viols, contribuent à la pérennisation de comportements inacceptables et à la féminisation de pandémie de Sida. La responsabilité des dirigeants et la nôtre propre au niveau individuel sont mises à l’épreuve, car les mutations sociétales appellent des questionnements d’ordre éthique et exigent de nous tous des modifications comportementales et intellectuelles pour le mieux-être des générations futures, tout en se préservant notre propre survie. Les questions de population sont ainsi des paramètres importants dans toutes les réflexions sur les mutations sociétales. Elles constituent des paramètres incompressibles en matière de développement.
L’édification de développement
la
conscience
nationale
des
populations
pour
le
Monsieur le Président, l’élection présidentielle du mois de juillet 2009 n’a pas seulement été un succès parce qu’elle a confirmé à la tête du Congo, un homme politique et un homme d’Etat africain expérimenté et respecté, connaisseur de son pays et du continent africain, doté d’une vision claire et précise pour le développement de son pays et pour la région. Cette élection a été également un succès car pour la première fois depuis longtemps, l’élection s’est déroulée dans un contexte pacifique et n’a pas donné lieu à une dégénérescence guerrière et s’est caractérisée par des élections pluralistes, multipartites et inscrites dans l’esprit démocratique. Le retour à la paix civile est considéré par l’ensemble des observateurs internationaux comme un tournant historique dans l’histoire politique, économique et sociale du Congo. Pour preuve qu’un changement majeur et fondateur s’est produit en 2009, le pays a connu le taux de croissance économique le plus élevé du continent, dans un contexte de récession généralisée et de crise financière mondiale. Les investisseurs étrangers sont de retour si l’on en juge par les indicateurs économiques positifs et le nombre croissant de pays qui ouvrent des ambassades à Brazzaville. En cette année 2010, la République va célébrer avec le faste qui s’impose, comme d’autres démocraties africaines le cinquantième anniversaire de l’indépendance du pays. C’est un immense événement. Cet événement sera l’occasion de célébrer l’émancipation du joug colonial, mais aussi de cimenter dans l’union nationale, un événement fédérateur pour toutes les Congolaises et tous les Congolais. Il est essentiel pour le développement durable du pays que ce ciment se solidifie par la
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