L’école à La Réunion Approches plurielles , livre ebook
170
pages
Français
Ebooks
2005
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Ebook
2005
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Publié par
Date de parution
01 janvier 2005
Nombre de lectures
0
EAN13
9782845866127
Langue
Français
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Date de parution
01 janvier 2005
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0
EAN13
9782845866127
Langue
Français
SOUS LA DIRECTION DE Azzedine Si Moussa
L’école à La Réunion
Approches plurielles
LÀÉCOLE A LA RÉUNION
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé
Éditions KARTHALA, 2005 ISBN : 2-84586-612-7
SOUS LA DIRECTION DE Azzedine SIMOUSSA
LÀÉcole à La Réunion
Approches plurielles
Éditions KARTHALA 22-24, boulevard Arago 75013 Paris
Introduction
* Azzedine SIMOUSSA
L’analyse de l’évolution et du fonctionnement de l’ÉcoleàLa Réunion relève d’une mission particu-lièrement nécessaire. L’investissement des cher-cheurs sur ce champ répond en effetàune double demande, voireàune exigence, dont les tenants et les aboutissants s’entremêlent. De façon schématique, qualifions provisoirement les deux volets de cette demande de la maniè:re suivante «compréhension / connaissance » d’un côté,«spécificité / complexité » de l’autre. Comprendre et connaître l’ÉcoleàLa Réunion reste en effet unobjectifàpoursuivre. De ce point de vue, le contraste est saisissant entre la floraison 1 d’opinions courantes , parfois infondées, sur le
*
1.
Maître de conférences en sciences delÀéducationàlÀUniversité de La Réunion, chercheur associé àlÀIREDU-CNRS, Institut de recherche sur lÀéducation (Universitéde Bourgogne) et au CERESUR, Centre dÀétudes et de rechercheséconomiques et sociales de lÀUniversitéde La Réunion. Ce florilège se situe essentielleme nt dans la presse écrite, soit dans le courrier des lecteurs des quotidiens, rubrique particulièrement priséeàLa Réunion, soit dans le cad re
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L’ÉCOLEALARÉUNION
fonctionnement du système éducatif local, et le faible développement des travaux de recherche en 2 éducation ... Une illustration de cette dérive historique se reflète dans le développement connexe, maisô combien méritoire et parfois très accompli, des champs de recherche«voisins » de l’éducation : l’anthropologie, la sociologie, l’ethnologie, la linguis-tique, l’histoire, la géographie et plus récemment les sciences de l’information et de la communication. Une conséquence institutionnelle est de ce point de vue éloquente : pas de laboratoire « officiel » de recherche sur l’éducation ; une demi-douzaine de chercheurs spécialisés dans le domaine éducatif disséminés dans diverses équipes de recherche ! La conséquence « externe » de ces choix politiques et institutionnels est autrement plus importante. Il en résulte en effet une incompréhension relative du fonctionnement de l’Écoleàpar laLa Réunion société de façon générale. Lajeunesse de l’Université de La Réunion (vingt ans d’existence) et l’absence de soutien de la recherche universitaire durant les années 1980 n’expliquent pas tout, comme le montre l’éclosion d’une véritable école de recherche dans les domaines précités des sciences humaines et sociales. Un exemple significatif est celui de la socio-linguistique, champ de recherche développé de
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d’articles ou dossiers consacrésàl’éducation, dont l’argumentation est parfois discutable, voire polémique. On peut estimer qu’il existe actuellement quatre ouvrages individuels directeme nt et explicite ment consacrésà l’ÉcoleàLa Réunion, relevant d’une approche historique (È; Lucas, 1997 ve, 1990 ticienne; Fioux, 1999) ou pra (Tacite-Agenor, 1997).
INTRODUCTION
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surcroît sous l’égide du CNRS, et dont l’imbrication 3 avec le champ éducatif est évidente . Il ne serait toutefois pas raisonnable de réduire les termes du débatàune argumentation institution-nelle et politique. Si l’ÉcoleàLa Réunion fait l’objet de tant de considérations subjectives et de si peu d’analyses scientifiques, c’est aussi parce que le domaine est particulièrement complexe et spécifique. Ce que l’on appelle désormais le«sub-système éducatif réunionnais » (Si Moussa et Tupin, 2003) recèle en effet un certain nombre de caractéristiques qui rendent son examen extrêmement difficile... et très intéressant. Rappelons préalablement que La Réunion est une région ultrapériphérique française de l’Union euro-péenne. Elle est cependant beaucoup plus éloignée du continent européen que ses homologues antil-laises, espagnoles et portugaises.Au plan historique et culturel, l’évolution et la composition de la population relèvent d’une sorte de«melting-pot » unique en son genre, entre influences européenne, africaine et asiatique, enrichies de l’héritage colonial e e et esclavagiste desXVIIIetXIXsiècles. Actuellement, sa situation politique, socioéconomique et démogra-phique la démarqueàla fois de la métropole française et desîles voisines et indépendantes (les Comores, Madagascar et surtout sa sœur«jumelle », Maurice). Il en résulte aussi que l’adoption d’une démarche comparative ou référentielle demeure
3.
Les recherches en sociolinguistique occupen t depuis plus de trente ans une place remarquable et reconnue dans le champ scientifique,àl’initiative pionnière des trois«C » (Cellier, Carayol et Chaudenson). Toutefois, les promoteurs de ces travaux et leurs héritie rs se démarquent officiel-lement et instit utionnellement de la recherche en éducation,àla notable exception de F. Tupin.
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L’ÉCOLEALARÉUNION
problématique (voir, par exemple, Si Moussa, 2004). Les spécificités réunionnaises, pour captivantes qu’elles soient du point de vue de la recherche et de l’ouverture culturelle, génèrent ainsi des effets pervers, se traduisant par un désintérêt relatif des décideurs et chercheurs métropolitains ou de 4 l’Europe continentale . On comprend néanmoins que l’ensemble de ces aspects ait retenu l’attention de nombreux cher-cheurs d’autres domaines. On comprend en même temps que le développement d’un système éducatif aux normes françaises dans ce contexte constitue un défi sans commune mesure dans le monde. On perçoit enfin qu’il est essentiel que l’analyse de l’Écoleàemprunte des chemins pro-La Réunion gressifs, pluriels et complémentaires. C’est précisément l’objet du présent ouvrage. Répondre,ànotre modeste niveau, au besoin de connaissance et de compréhension exprimé par de nombreux acteurs sur la scène éducative, de façon pédagogique, c’est-à-dire la plus accessible possible, afin de réduire autant que faire se peut une distance excessive, sensible dans les représentations réunion-naises, entre le monde des chercheurs et celui des praticiens ; tenter de combler partiellement les lacunes toujours criantes du volume de publications scientifiques sur l’ÉcoleàLa Réunion ; progresser dans l’analyse des phénomènes complexes qui concourent aux processus éducatifsàLa Réunion. Les quatre contributions proposées illustrent la nécessaire pluralité d’approches développées dans
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L’absence de l’Outre-mer dans nombre de publications ou études nationales en France estàcet égard symptomatique (Si Moussa, 2003).
INTRODUCTION
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cette perspective. Dans le premier chapitre, Raoul Lucas revient sur le développement de la scola-risationànous donnant les clésLa Réunion, nécessaires pour mieux appréhender les évolutions plus récentes, dont il pose également des conditions d’analyse respectant des principes issus d’une réflexion de type sociohistorique. Dans le deuxième chapitre, nous analysons les résultats actuels de l’école primaire, selon une approche quantitative, relevant de l’évaluation des systèmes éducatifs, telle qu’elle est pratiquée de façon désormais courante en France. Cette démarche interroge la permanence des déterminants de la réussite ou de l’échec scolaire dans le contexte singulier de La Réunion, dont l’influence est dès lors située en référence comparative aux résultats obtenus en métropole. Le troisième chapitre illustre l’influence d’une partie de ce contexte, en se focalisant sur les aspects sociolinguistiques. Frédéric Tupin dresse un bilan politique de la place du créoleàLa Réunion et en analyse les conséquences par le biais d’une expéri-mentation européenne sur les représentations des langues chez les élèves. Le quatrième chapitre permet de montrer la com-plémentarité entre des approches macrosociales développées précédemment et l’apport de la micro-sociologie: Driss Alaoui, en se référantàune démarche ethnographique, complète le tableau sociologique de l’ÉcoleàLa Réunion en s’intéressant plus particu-lièrement aux phénomènes conflictuels issus de situa-tions de décrochage scolaire et liésàla problématique de l’intégration des minorités d’origine étrangère. Nous concluons cet ouvrage par un éclairage sur le bilan actuel du système éducatifàLa Réunion et
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