Itinéraire nilotique Afrique orientale , livre ebook

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Cet Itinéraire nilotique comporte vingt essais publiés entre 1975 et 2009 dans des revues et des ouvrages trop dispersés pour être aisément accessibles aux lecteurs d’aujourd’hui. Ces essais représentent autant d’étapes de l’itinéraire d’un ethnographe dans le monde nilotique. Les séjours de Serge Tornay sur le terrain se sont déroulés principale- ment chez les Nyangatom de la basse vallée de l’Omo en Éthiopie. Il a exploré, par la littérature comme par l’observation directe, les peuples apparentés aux Nyangatom : Toposa, Jiye (Sud-Soudan), Turkana (Nord Kenya), Jie, Dodos et Karimojong (Ouganda). Sous l’angle politico- religieux, l’une des caractéristiques originales de ces ethnies est leur système générationnel, manifestement distinct des systèmes de classes d’âge, ainsi que des modèles lignagers segmentaires prédominants dans les sociétés sans État du monde nilotique.Les vingt contributions sont réparties en cinq chapitres autour des thèmes suivants : ethno-histoire, écologie culturelle, génération et vie politique, rites traditionnels et intrusion de la modernité par le pente- côtisme et le tourisme. L’ouvrage se clôt sur une postface inédite, Une anthropologie des origines. Noces de sang : de quelques figures du sacrifice.Plusieurs de ces essais ont ponctué l’élaboration d’une thèse d’État intitulée Un système générationnel : les Nyangatom du sud-ouest de l’Ethiopie et les peuples apparentés, 1989, Université Paris X-Nanterre. Une synthèse en fut publiée en 2001 sous le titre Les Fusils Jaunes. Générations et politique en pays nyangatom (Éthiopie), Nanterre, Société d’ethnologie, 363 p., XVI planches HT.Serge A. M. Tornay a été enseignant-chercheur à l’Université Paris X-Nanterre avant de diriger le Département d’Afrique de l’an- cien Musée de l’Homme. Il est professeur émérite du Muséum national d’histoire naturelle.
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Date de parution

01 janvier 2013

Nombre de lectures

0

EAN13

9782811109707

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

4 Mo

Serge Tornày
Itinéràire nilotique Afrique orientàle
KARTHALA
ITINÉRAIRE NILOTIQUE
Cet ouvrage est publiéavec le concours du Centre national du livre.
Visitez notre site : www.karthala.com Paiement sécurisé
Couverture : 1975, Nakua, lit de la rivière Kibish, jeune mère et sa fille en route pour la corvée d’eau.
Éditions KARTHALA, 2013 ISBN : 978-2-8111-0970-7
Serge A.M. Tornay
Itinéraire nilotique
Afrique orientale
Éditions KARTHALA 22-24, bd Arago 75013 Paris
DU MÊME AUTEUR
Voir et nommer les couleurs, ouvrage collectifpubliésous la direction de S. Tornay, Nanterre, Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative, 1978, L1, 685 p. Les fusils jaunes. Générations et politique en pays nyangatom (Éthiopie), Nanterre, Sociétéd’ethnologie, 2001, 363 p., XVI planches photo-graphiques HT. Serge Tornay et Estelle Sohier,Empreintes du Temps. Les sceaux des dignitaires éthiopiens du règne de Téwodros à la régence de Täfäri Mäkonnen, Centre français desétudeséthiopiennes, Addis-Abeba, 2007, 263 p., ouvrage couronnédu prix Albert-Bernard de l’Académie des sciences d’Outre-mer. Rencontres lumineuses au cœur de l’Afrique. Carnet de routeSud-Sudan (1980),Éditions Sépia, Saint-Maur-des-Fossés, 2009, 183 p., XXXII planches HT. Le Journal de Loceria. Chronique d’Éthiopie (1970-2000),Éditions du Parc, Saint-Maur-des-Fossés, 2012, 283 p., XXXII planches HT.
1 Introduction
Formé aux lettres classiques en Suisse et en Autriche, immigré en France dès 1964, je souhaitais m’orienter vers des horizons encorepeu familiers de l’ethnologie française. Petit-fils d’éleveur de montagne, j’aiétéattirédès le début de mesétudes par l’Afrique orientale, par l’image romantique des e Maasai, suivant en cela les mouvances britanniques du début duXXsiècle. J’ai finalement choisi de m’orienter vers le nord de l’espace maasai et des Bantu agro-pasteurs du Kenya, ce qui m’a conduit, pour une thèse de linguistique descriptive, en pays kalenjin, chez les Keyo de la Vallée du Rift. Au cours de mon séjour de 1966, j’ai eu aussi la chance de découvrir le pays des Pokot, un peuple«nilo-hamitique»encore riche de ses traditions trois ans après l’accession du Kenyaàl’indépendance. Et au nord des Pokot, il y avait, il y a toujours les Turkana, eux aussi très attirants pour un jeune ethnographe, si bien qu’après la soutenance en 1970 de ma thèse de recherche sur le parler des Keyo, je me suis embarquépour le nord du Lac Turkana, la basse vallée de l’Omo, en territoireéthiopien, mais encore en milieu nilotique : les Nyangatom ou«Fusils Jaunes», une minoritéexilée par elle-même vers un possible eldorado, la vallée de l’Omo, avant même que le Roi des rois Menilek II n’ait confiéauRasWolde Giorgis la conquête du sud-ouest de son royaume. Cette orientation vers un«terrain vierge»doit beau-coupàla Mission française de l’Omo (1968-1976) dirigée d’abord par Camille Arambourg, paléontologiste qui avait déjàexploréles«Affleurements de l’Omo»au cours des années 1930 et qui, après avoir découvert les premiers fossiles d’Hominidés de la vallée de l’Omo., transmit le flambeauàYves Coppens. Les désétaient jetés et je me consacrai, tout en accomplissant une carrière d’enseignant-chercheuràl’UniversitéParis X-Nanterre,àl’étude des Nyangatom, chez qui je me rendis régulièrement de 1970àl’an 2000.
1. Je tiensàremercier Jean-Pierre Chrétien qui a soutenu ce projet dès ses débuts et m’a permis de bénéficier de son expérience de l’Afrique orientale et de ses conseils en matièreéditoriale.
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ITINÉRAIRE NILOTIQUE
Rappelons brièvement le contexte scientifique des années 1970. L’Afrique orientale, et en particulier le Kenya,était historiquement un domaine anglo-saxon. Uneétape importante pour l’anthropologie des sociétés pastorales,àl’échelle internationale, fut le Colloque hébergépar l’Unesco en 1976. Le livre issu de cette rencontre,Production pastorale et société, ouvrage bilingue publiéconjointement par Cambridge University Press et la Maison des Sciences de l’Homme de Paris en 1979, m’a permis de me conforter dans mon choix de l’Afrique orientale. La France ne manquait pas de chercheurs sur les sociétés pastorales africaines : Edmond Bernus (Touaregs sahéliens), Claude Lefébure (Ayt Atta du Maroc), AndréBourgeot (Touaregs du Sud-algérien), Marceau Gast (Kel-Ahaggar), Pierre Bonte (nomades du Sahara), Constant Hamès (émirats maures), Jacques Vignet-Zunz (populations contemporaines de la Cyrénaïque libyenne et de l’Ouarsenis algérien). L’Afrique centrale n’était pas oubliée e avec Roger Botte (le royaume Burundiàla fin duXIXs.). Pour l’Afrique orientale, nous n’étions que deux contributeurs« éthiopisants»au colloque : Marc Abélès (générations et royautésacrée chez les Galla) et moi-même (générations, classes d’âge et superstructures chez les Nyangatom). Mon titre rappelle discrètement que le marxisme faisait partie des approches théoriques privilégiéesàcetteépoque. L’exercice ne fut pas inutile pour l’évolution de ma pensée : en rangeant les classes d’âge du côtédes infrastructures car elles étaient visiblement, aux côtés des unités domestiques, les forces productives de l’économie pastorale, et en reléguant les générations dans les superstruc-tures, je faisais un premier pas vers la reconnaissance du système géné-rationnel comme ayant essentiellement une fonction politico-religieuse. Mais de touteévidence, pour l’Afrique orientaleet le Moyen-Orient, les auteurs anglo-saxons et nordiques apportaient des données et des visées théoriques nouvelles. Pour ne citer que quelques noms : Walter Goldschmidt, Richard Tapper, Gudrun Dahl, Jan Hultin, Peter Rigby, Philip Burnham, William Irons, Caroline Humphrey, Talal Asad, Philip Salzman, Jeremy Swift et d’autres. Plusieurs de ces chercheurs avaient«un pied en Asie»et un hommageétait renduàOwen Lattimore pour ses travaux sur les Mongols en relation avec la Chine. Des chercheurs français avaientégalement optépour l’Asie : le géographe Xavier de Planhol (espace turco-mongol), Jean-Pierre Digard (Baxtyâri nomades d’Iran), Jacques Legrand (Mongols de l’époque post-impériale), Daniel Balland et Charles Kieffer (Afghanistan). Ainsi, même si ce n’était pas pour la première fois, une rencontre internationale permit d’établir une carte du pastoralisme nomade allant de l’Anatolieàla Sibérie des Buryat, sans oublier les Bédouins d’Arabie, couvrant ainsi de vastes espaces de l’Ancien Monde, mais accordant au continent africain une place prépondérante entre le
INTRODUCTION
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Maroc et la Tanzanie, soit l’immense zone méditerranéenne et sahélienne, l’Afrique orientale et son extensionpastorale vers le sud.Antoinette Nelken Ternerapportait mêmeun écho du Nouveau Monde en dévoilant que les fouilles de la vallée d’Ayacucho au Pérou mettaient au jour, avec l’élevage de camélidés, lepremiernomadisme andin. Dès lors, la machine de la recherche sur lepastoralismenomade était relancéepour plusieurs décennies. En France, l’ÉquipeÉcologie etAnthropologie des sociétés pastorales, qui avait organisé le colloque à l’Unesco, continua la recherche, toujours en français et en anglais, enpubliant à la Maison des Sciences de l’Homme la revue Production pastorale et société, à laquelle j’eusplusieurs fois l’honneur de contribuer. Pierre Bonte, assisté de ses collègues de l’Équipe, jouaun rôle de premier plan dans l’animation de ce grandprojet. Bonte fut de toute évidence attiré, au-delà de la Mauritanie, du Sahel, du Sahara,par le pastoralisme d’Afrique orientale et la théorie des systèmes de classes d’âge et de géné-rations tiraprofitnon seulement de sa stature de théoricien et de chercheur de terrain, mais aussi des riches contacts qu’il cultivait avec les chercheurs hors de l’Hexagone.
Ma carrière d’enseignant à l’université de Paris X-Nanterre (1971-1996) a coïncidé avec un nouvel élan des études africanistes. Le directeur de notre Laboratoire, le professeurÉric de Dampierre, formé àla sociologie autant qu’à l’anthropologie, passionné de recherche sur le terrain, de musicologie, de poésie, de botanique... s’était illustréparune monographie sur les Nzakara (1967), sa thèse d’État.Au cours deplusieurs séjours sur le terrain, dans les années 1950, la Mission sociologique du Haut-Oubangui faisait uneœuvre pionnière, dans des régions relevant alors de l’Afrique occidentale française (AOF), et dans un pays devenu plus tard la République centrafricaine. Dampierre resta attaché àce pays etàson«vieux royaume zandé »toute sa vie.ÀNanterre, il donna une impulsion inédite auxétudes africanistes, animant aussi bien le Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative que le Département d’ethnologie voué àl’enseignement. Nanterre devint une pépinière de chercheurs pour leCNRS, d’autres institutions comme l’ORSTOM, devenue l’Institut de recherches sur le dévelopement (IRD), et d’enseignants pour les universités. Dampierre créa un Centre de publication, toujours actif aujourd’hui, sous la bannière de la Sociétéd’ethnologie.
Il convient que je rende hommageàcette communautéscientifique qui m’a constamment inspirédans mes recherches. Je ne citerai que quelques-uns des chercheurs du Laboratoire, au premier chef des«Africanistes», en
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