Identités et handicaps Circuits humanitaires et posthumanitaires , livre ebook

icon

410

pages

icon

Français

icon

Ebooks

2007

Écrit par

Publié par

Lire un extrait
Lire un extrait

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
icon

410

pages

icon

Français

icon

Ebook

2007

Lire un extrait
Lire un extrait

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus

Publié par

Date de parution

01 janvier 2007

Nombre de lectures

0

EAN13

9782845869158

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

2 Mo

Francine Saillant
Identités et handicaps
Circuits humanitaires et posthumanitaires
La dignité pour horizon
IDENTITÉS ET HANDICAPS
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé
Couverture :
Objet fabriqué par les enfants du projet et figurant la discrimination. (Photo : F.
Éditions KARTHALA, 2007 ISBN : 978-2-84586-915-8
Buscapé Saillant).
Francine Saillant
Identités et handicaps
Circuits humanitaires et posthumanitaires La dignité pour horizon
Éditions KARTHALA 22-24, boulevard Arago 75013 Paris
Remerciements
Je ne saurais présenter ce livre sans adresser des remerciements à toutes les personnes qui ont contribué, de près ou de loin, à la réalisation de cette recherche. D’abord, il me faut rendre hommage aux personnes et à la direction des deux organismes qui ont ouvert leur porte à la présence de chercheurs, Handicap International et Vida Brasil. Non seulement les portes se sont ouvertes mais les intervenants et responsables de divers programmes ont bien voulu partager leurs expériences et leurs savoirs. Je dois aussi souligner, à Vida Brasil, la collaboration exceptionnelle des personnes du projet Buscapé. Il faut rappeler l’importance du regroupement d’associations de personnes handicapées de Salvador, la COCAS, et de ses leaders. Enfin, merci à tous les résidents des localités de Águas Claras et de Gamboa de baixo pour avoir bien voulu parler de leur vie, de leurs difficultés et de leurs joies. Je voudrais souligner le travail laborieux et patient de Marie Paumier et de Mary Richardson, étudiantes en doctorat d’anthropologie, qui ont enrichi ma pensée de leurs points de vue et ont contribué à certaines des analyses. Ana Lucia Araujo, doctorante en histoire, fut d’une aide précieuse pour la traduction des citations du portugais vers le français, de même que Denise Capra pour tout le travail de transcription du matériel original en portugais. Je ne saurais passer sous silence le soutien de lecteurs et amis, Gilles Bibeau, Annette Leibing, Bogumil Koss et Patrick Fougeyrollas. Chacun a lu le manuscrit initial et l’a annoté. Je demeure bien sûr responsable des choix effectués, mais leur aide fut plus que significative. Leurs critiques et nos échanges ont favorisé une version probablement plus juste et mieux affinée. À propos de Patrick, cochercheur et ami de longue date, il me faut dire que sans lui, qui est certes l’un des plus grands spécialistes du handicap au Québec et dans le monde, jamais cette recherche
VIII
Identités, handicaps, circuits humanitaires et posthumanitaires
n’aurait pris une telle tournure. Quoique ce livre ne soit pas le produit d’une coécriture, j’ai tenté de respecter au mieux sa pensée et nos discussions, en particulier autour de l’évolution des droits des personnes handicapées. La richesse de nos échanges et des moments de terrain partagés au sein des deux organisations et dans les deux pays demeurera inoubliable. Les services de secrétariat du CÉLAT et du département me d’anthropologie, de M Catherine Côté-Giguère, de même me que ceux de M Chantal Santerre ont donné au manuscrit son format final avant édition, ceci sans oublier la lecture attentive me de M Anne-Hélène Kerbiliou. Cette recherche n’aurait pas été possible sans le soutien financier de plusieurs organismes : d’abord et avant tout le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada ; ensuite le ministère des Relations extérieures du Québec, et à travers lui me M Lise Gravel du pupitre Brésil ; enfin le CÉLAT et le groupe ÉRASME.
Chapitre I
Introduction Approcher l’humanitaire 1 et le handicap
Aborder l’humanitaire dans les sciences sociales Les réalités sociales entourant la mondialisation ont favo-risé la montée des interventions humanitaires un peu partout dans le monde. Les interventions de type humanitaire prennent une place de plus en plus grande à l’échelle internationale, en particulier dans les pays du Sud et de l’ex-bloc soviétique ; elles visent les populations « fragiles » et jugées plus « dépendantes » de services publics difficilement accessibles, particulièrement en cas de guerre, de catastrophe ou de situation de carence marquée. Dans certains pays, les services publics sont souvent déjà lacu-naires si l’on prend pour étalon les standards occidentaux. L’humanitaire prend racine dans la tradition philanthropique et caritative de l’Occident, et s’est développé plus récemment
1
Certaines des réflexions présentées dans ce chapitre constituent le prolongement et la réarticulation des aspects théoriques de deux textes écrits en collaboration dans les premières années de la recherche. Saillant F. et M. Paumier, 2003, « L’humanitaire, le corps, la citoyenneté. Imaginaire universaliste, transnationa-lismes et métissages », Brésil@Montréal, CELAT, UQAM (publication surCD ROMSaillant F., Paumier M. et M. Richardson, 2005, « L’humanitaire et les) ; identités : une perspective anthropologique »,Ethnologies, 27, 2, p. 160-187. Je tiens à remercier Marie Paumier et Mary Richardson pour leurs contributions fructueuses à cette période du projet.
2
Identités, handicaps, circuits humanitaires et post-humanitaires
depuis la Deuxième Guerre mondiale. Avant la Deuxième Guerre, il faut reconnaître la place jouée par les institutions religieuses et caritatives et leur rôle dans la prise en charge des pauvres et des e malades. Ce n’est que dans la deuxième moitié du XIX siècle que commença, avec l’apparition de la Croix-Rouge, à se profiler cette idée de la nécessité de prendre en compte dans les guerres la situation des blessés et, en quelque sorte, « d’humaniser la guerre ». Mais c’est au moment de la Deuxième Guerre mondiale que la Croix-Rouge a vraiment pris une expansion considérable, que des organisations non gouvernementales (ONG) d’envergure telles que CARE ou OXFAM se sont mises en place et ont préfiguré le mouvement actuel des ONG humanitaires. C’est au cours de cette période que le problème des réfugiés de guerre fut pris en considération, du point de vue de leur protection, de leur dépla-cement et leur retour. En 1949, au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, furent élaborées et signées les quatre conventions de Genève, inaugurant l’une des bases essentielles du droit huma-2 nitaire international . C’est aussi en 1949 que fut proclamée la 3 Déclaration universelle des droits de l’homme . Les années qui suivirent la Deuxième Guerre mondiale furent consacrées, pour les nouvelles ONG, au soutien des victimes pour une recons-truction de l’Europe jusqu’à ce que, dans les années 1960, avec la « décolonisation », de nouveaux objectifs économiques amènent ces mêmes ONG à traverser les frontières européennes et à s’im-pliquer dans divers projets de développement dans les pays du Sud. L’idéologie du retard économique et du redressement allait primer, non sans introduire de nouvelles formes de colonialisme, moins violentes en apparence, mais souvent tout aussi destructri-4 ces pour les populations objets de l’aide que les anciennes formes. Durant cette époque, le mot humanitaire n’avait pas sa prégnance actuelle sur les imaginaires : il possédait encore cette connotation
2
3
4
Voir aussi le site Web de la Croix-Rouge internationale pour le détail du droit huma-nitaire international et ses liens avec les droits de l’homme, http;//www.icrc.org/. Bettati M., Duhamel O. et L. Greilsamer, 1998,La Déclaration universelle des droits de l’homme, Paris, Gallimard. Pour une critique du développement, voir Escobar E., 1995,Encountering Development.The Making and Unmaking of the Third World, Princetown, Princetown University Press.
Approcher l’humanitaire et le handicap
3
de charité et de bienfaisance, circonscrite aux univers de la guerre et de l’après-guerre, et plutôt réservée aux circonstances historiques de la Deuxième Guerre mondiale. L’origine plus récente de l’humanitaire s’inscrit dans plusieurs vagues de transformations qui ont marqué les sociétés occidentales depuis les années 1970. On note d’abord les mou-vements étudiants et les utopies de 1968, la critique culturelle et économique des sociétés occidentales, et le besoin qu’avaient alors nombre de jeunes de « faire le monde autrement ». C’est dans ce sillage que naquirent les premières ONG sans-frontiéristes comme Médecins Sans Frontières, Médecins du Monde, Action Contre la Faim, Handicap International, d’abord en France puis partout dans le monde occidental, animées par des jeunes qui quittaient une société pensée comme sclérosée, désireux d’authenticité, de changement social par la base sans l’embarras que représentaient apparemment les structures administratives lourdes et contraignantes de ce qu’ils appelaient « les ONG tra-ditionnelles » et qui désignaient aussi l’État. En deuxième lieu, on doit aussi noter les transformations de l’État-providence et le développement des milieux associa-tifs, accentués dans les années 1980. On a vu se développer les milieux associatifs prenant en charge diverses causes et actions : on pense aux personnes vieillissantes, aux personnes souffrant de troubles mentaux, aux immigrés et aux réfugiés, aux itiné-rants. Les milieux associatifs ont pris partiellement le relais, sur les territoires nationaux, des actions de certaines organisations internationales dans les pays non occidentaux, en visant dans le premier cas les diverses catégories d’exclus. Dans ce cas, le fond social n’était pas la guerre et ses conséquences, mais la préca-risation et l’exclusion. Leurs interventions ont pris de plus en plus un sens « humanitaire », plus ou moins conscient et avoué. L’État a pu de plus en plus compter sur ces types d’organisations qu’il a d’ailleurs contribué à financer pour offrir un minimum aux victimes de la transformation de ses programmes dits sociaux. Les centres de dépannage, les lieux d’écoute, les comptoirs ali-mentaires allaient, entre autres, se multiplier dans tous les pays occidentaux.
Voir Alternate Text
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents
Alternate Text