Entre local et global , livre ebook

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La mondialisation, alliée à la métamorphose du capitalisme à sa financiarisation, a largement contribué à l'émergence du « local ». Qu'il s'agisse d'aménagement, d'action publique, de logiques économiques, on est passé du territoire aux territoires. Ce glissement du singulier au pluriel n'est pas neutre. Les territoires désignent aujourd'hui un local qui présente la particularité de s'inscrire dans le global : dans un espace mondialisé, les lieux sont fortement interconnectés. Des systèmes d'interdépendances de plus en plus complexes donnent naissance au « glocal ». Dès lors le local subit désormais des contraintes ou des influences venues d'autres territoires. Tiré d'un séminaire de recherche à l'École normale supérieure, cet ouvrage montre, à partir de différents cas d'étude, comment la mondialisation redéfinit la nature même des territoires.
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Publié par

Date de parution

09 juin 2016

Nombre de lectures

5

EAN13

9782304045857

Langue

Français

Entre local et global : les territoires dans la mondialisation
« Fronts Pionniers »

Cynthia Ghorra-Gobin et Magali Reghezza-Zitt

Éditions le Manuscrit 2016
ISBN:9782304045857
Cet ebook a été réalisé avec IGGY FACTORY. Pour plus d'informations rendez-vous sur le site : www.iggybook.com
Table des matières

La collection « Fr : La collection « Front
IntroductionLe local au prisme de la globalisation
Le Monde et moi :représentations et pratiques du Monde des tour-du-mondistes
Les lieux de la mondialisation au crible des aéroports : la simultanéité des ancrages territoriaux en question
L’eau, l’État, le citoyen : les nouveaux arrangements de la gestion de l’eau en Argentine
La crise des subprimes : lectures d’une crise multiscalaire
Mobilisations citadines locales comme réponses à la ville néolibérale
Les mobilisations citoyennes au niveau local face à la mondialisation. : L’exemple de Détroit (Michingan, États-Unis).
Métropolisation et planétarisation : l’aménagement d’une décharge fermée à Buenos Aires (Argentine)
Conclusion
Remerciements
Dans la même collection
 
La métropolisation de la culture et du patrimoine , Géraldine Djament-Tran et Philippe San Marco, 2013.
 
Résiliences urbaines. Les villes face aux catastrophes , Géraldine Djament-Tran et Magali Reghezza-Zitt, 2011.
La collection « Fronts Pionniers » a pour vocation de proposer des thématiques plurielles et innovantes, dans un souci résolument pluridisciplinaire. Elle présente les résultats de séminaires de recherche, qui sont organisés à l’ENS, dans le cadre des activités du département de géographie et qui font intervenir des chercheurs d’universités, de laboratoires et d’horizons très différents.
Son nom exprime la volonté d’explorer des thématiques de recherche récentes, parfois peu étudiées jusqu’à récemment, qui sont aujourd’hui des champs d’exploration féconds, en lien avec des questions d’actualité.
La collection est également un tremplin pour les jeunes chercheurs.
 
Introduction Le local au prisme de la globalisation
 

 
Cynthia Ghorra-Gobin Directeur de recherche CNRS-CREDA
Magali Reghezza-Zitt Maître de conférences HDR École normale supérieure de Paris
 
L’ouvrage présenté dans les pages qui vont suivre est le résultat de plusieurs séminaires de recherche qui se sont tenus à l’ENS entre 2010 et 2014 : le séminaire « villes anglo-américaines et mondialisation » (VAAM) puis le séminaire « mondialisations, concepts, enjeux, échelles ». Ces deux séminaires visaient à adopter une approche critique de la mondialisation, ou plus précisément encore, des mondialisations, le pluriel rendant compte du caractère multidimensionnel d’un processus géographique possédant une spatialité singulière, qui n’était pas réductible à la lecture économique que l’on en propose encore trop souvent. Le séminaire VAAM partait de l’ancrage dans le local, limité alors à un lieu particulier, la ville. Le second séminaire adoptait une perspective inverse puisqu’il cherchait à rendre compte des concepts et de la fabrique d’un Monde mondialisé considéré alternativement comme une nouvelle échelle géographique pertinente, un nouveau territoire faisant l’objet de formes d’appropriation multiples, un espace relationnel complexe traversé de flux matériels et immatériels, une entité planétaire unifiée et finie. Il se plaçait donc à l’échelle du Monde.
Un même fil conducteur s’est toutefois très vite dessiné pour ces deux séminaires : le couple local/global. Les deux adjectifs, employés parfois sous la forme adverbiale (par exemple dans l’expression « penser global, agir local ») ou substantivée (le local, le global), sont particulièrement mobilisés dans le langage courant et les sciences sociales sans toujours être définis avec rigueur. « Global » est parfois synonyme de mondial, parfois de planétaire, mais il peut aussi désigner une entité englobante souvent pensée à travers une approche systémique, l’échelle de la surface terrestre, un échelon politique (il renvoie alors à l’international), un niveau de complexité supérieur, etc. « Local » est régulièrement confondu avec le lieu et présenté soit comme une échelle de proximité soit comme un échelon politico-administratif infranational. Il est souvent associé à la grande échelle et sous-entend généralement un ancrage territorial fort, à l’inverse de l’adjectif global qui semble désigner des processus déterritorialisés. Quelle que soit l’acception retenue, « local » est de plus en plus appréhendé dans sa relation au global (global s’oppose au local et réciproquement).
De la mondialisation à l’avènement du Monde
La « mondialisation » est un terme utilisé dans la géographie française avec de multiples acceptions. Au sens littéral, la mondialisation est le processus qui conduit à la fabrique d’un monde. Le monde désigne à la fois « le cadre général de notre appréhension de la réalité » et « ce qui vient remplir ce cadre » (Clavier 2000). Le monde possède donc non seulement une dimension concrète, physique, qui se traduit pour le géographe dans la matérialité de l’espace géographique et dans celle des faits sociaux qui s’y déploient mais aussi une dimension plus idéelle qui renvoie aux représentations mentales et aux discours produits sur lui, le lien entre les deux pôles étant tissé par l’expérience individuelle et collective que nous en faisons.
Les géographes ont d’abord utilisé le terme au pluriel, pour montrer le caractère multidimensionnel de ce processus (Ghorra-Gobin, 2006). Désormais, la Mondialisation s’écrit avec une majuscule pour désigner l’« avènement du Monde » (Lussault, 2013), c’est-à-dire l’émergence d’un espace social d’échelle planétaire, un œkoumène universel qui se fond dans l’étendue terrestre devenue espace relationnel et transactionnel. Pour le dire autrement, pour la première fois dans l’histoire de l’Humanité, le Monde a une échelle mondiale : si le monde des Romains s’étendait à leur empire, si le monde de l’Europe médiévale ignorait le continent américain, notre monde s’étend aujourd’hui à la totalité de la planète. La Mondialisation exprime donc le fait que la surface terrestre est devenue un « espace cohérent » (Dollfus, Grataloup et Lévy 1999, p. 81), « une ‘région’ particulière (…) [qui] comme toutes les autres (les continents, les pays…) doit être identifiée par un nom propre, un toponyme, d’où la majuscule : le Monde » (Dollfus, Grataloup et Lévy 1999, p. 83).
Dans le détail, la Mondialisation se décline selon différentes acceptions. La plupart des auteurs insistent sur la mondialisation comme nouvelle échelle géographique : l’échelle mondiale coïncide désormais avec la totalité de la surface terrestre (Grataloup 2008 et 2011). Le Monde est « fini » au sens où l’intégralité de la surface du globe a été parcourue et est appropriée par les sociétés humaines, certes à des degrés divers. Dès lors, il devient nécessaire d’intégrer ce niveau scalaire supérieur pour comprendre la spatialité des dynamiques sociales (au sens large, qu’il s’agisse des populations, de l’économie, de l’environnement) contemporaines.
La mondialisation renvoie également à une mise en réseau(x) du Monde, au sens propre et figuré. La surface du globe est désormais maillée par des infrastructures (les réseaux matériels) qui permettent une intensification et une diversification des flux et qui mettent plus largement en relation les différentes parties du Monde, l’enserrant dans de multiples réseaux d’échanges qui permettent son « bouclage » (Didelon-Loiseau, 2013). Ce maillage par les réseaux de transports et de télécommunication est concomitant du développement des technologies qui permettent une réduction significative des distances-temps et des distances-coûts et qui conduisent à une contrac

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