De la faute et du salut Dans l’histoire des monothéismes , livre ebook

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2010

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Date de parution

01 janvier 2010

EAN13

9782811104146

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

Dominique Avon et Karam Rizk sous la direction de
De la faute et du salut Dans l’histoire des monothéismes
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KARTHALA
DE LA FAUTE ET DU SALUT DANS LHISTOIRE DES MONOTHÉISMES
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé
Éditions KARTHALA, 2010 ISBN : 978-2-8111-0414-6
SOUS LA DIRECTION DE Dominique Avon et Karam Rizk
De la faute et du salut dans lhistoire des Monothéismes
Actes de colloques en histoire comparée: Université de Kaslik, Liban (décembre 2005) Université du Maine, France (novembre 2008)
Éditions KARTHALA 22-24, bd Arago 75013 Paris
Cet ouvrage est publié avec le concours du Centre de recherches historiques de lOuest (CERHIO), Université du Maine.
Les contributeurs
Paul Airiau Enseignant, agrégé et docteur en Histoire Collège La Grande aux Belles, Académie de Paris
Dominique Avon Professeur, Université du Maine CERHIO (UMR 6248)
Louis Boisset Université Saint-Joseph, Beyrouth
Jean-Pierre Chantin Chercheur associé au laboratoire RESEA/LAHRA Université Lyon 3
Guillaume Cuchet Université Charles de Gaulle, Lille 3 Institut de recherches historiques du Septentrion
Franck Damour Enseignant
Gérard Dédéyan Professeur Université Montpellier III
Michel Dousse IRER, Paris IV-Sorbonne
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DE LA FAUTE ET DU SALUT
Jérôme Grondeux Université Paris IV-Sorbonne
Hervé Guillemain Université du Maine CERHIO (UMR 6258)
Abdellatif Idrissi Enseignant-chercheur Université Montpellier III
Anaïs-Trissa Khatchadourian Doctorante Université du Maine
Karam Rizk Directeur de l’Institut d’Histoire Université Saint-Esprit de Kaslik
Paul Rouhana Professeur à la Faculté de théologie Université Saint-Esprit de Kaslik Membre de la Commission théologique internationale
Ahyaf Sinno Professeur, Vice-recteur aux études arabes et islamiques Directeur de l’Institut de lettres orientales Université Saint-Joseph, Beyrouth
Introduction
Dominique AVON
Il y a, dans ces rencontres scientifiques organisées au Liban (Université Saint–Esprit de Kaslik) fin 2005 et en France (Université du Maine) trois ans plus tard, un défi, celui qui vise à présenter de manière distanciée certains des éléments les plus sacrés pour les croyants juifs, chrétiens et musulmans. Les chercheurs qui y ont participé, quels que soient leur horizon de provenance ou leur statut, ont accepté de le relever. Qu’ils en soient remerciés. La question de la « faute » et celle du « salut », inscrites dans les théologies juive, chrétienne et musulmane, sont intimement liées. Depuis qu’il a su exprimer son interrogation sur l’origine, le cours et la fin de sa vie, sur un sens à donner à celle–ci, l’homme a cherché à lier ses paroles et ses gestes, ses joies et ses souffrances, avec un amont et un aval. Nous constatons qu’il les a associés au registre d’un « bien » et d’un « mal » d’une part, d’une « responsabilité » –donc d’une « liberté »– d’autre part. Dans le cadre des monothéismes, la formulation a pris une couleur particulière. Que ces croyants, sous des termes divers, lient le Dieu professé à la « création », à la « toute– puissance » et à l’ « omniscience », parmi d’autres prolongements, les voilà confrontés à ce défi intellectuel : quelle est la place réservée à l’autonomie de l’homme ? Est–ce que ce qui est accordé à l’un est ôté à l’ « Autre » ? Pélagiens et Qadarites d’un côté, Augustiniens et Jabrites de l’autre, avec leurs héritiers, illustrent, chacun à leur manière, des débats sur la « justice divine » et le « libre arbitre humain » qui n’ont jamais cessé.
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DE LA FAUTE ET DU SALUT
Le comparatisme envisagé dans les pages qui suivent ne cherche pas à poser, de manière superficielle, des analogies entre le texte biblique et le texte coranique, ou plus largement entre les traditions juive, chrétienne et musulmane. Reconnaissons, cependant, que la tentation est forte. Ainsi, qui ne verra pas un lien entre la notion chrétienne de « limbes », espace intermédiaire entre « Ciel » et « Enfer » et celle, musulmane, de « ’A‘rāf » lieu intercalé entre le « séjour des Élus » et celui des « Damnés », entre la « vallée des délices » et la « vallée des larmes » ? Qui ne remarquera pas que juifs, chrétiens et musulmans se sont posé des questions voisines sur le « salut » des enfants non inscrits dans leur tradition religieuse ou de ceux qui sont classés dans la catégorie des « fous » ? Qui ne remarquera la référence commune à un « Anté-Christ » intervenant à la « fin des temps » ? Qui ne s’interrogera sur la « chute de l’ange » pré–adamique chez Origène et dans le texte coranique ? Mais, plutôt que de nous précipiter sur ces possibles passerelles, nous avons choisi une approche plus modeste, en commençant par l’examen ponctuel des textes fondateurs, à travers leur lexique et leur économie. Suivent des études de cas –dont une proposée par un théologien, ce qui la classe dans un registre différent–, une histoire des doctrines enserrées au cœur de la pâte humaine, dans un espace suffisamment large pour s’intéresser à des groupes minoritaires, trop souvent négligés dans les synthèses malgré leur rôle de passeur ou de transmetteur entre traditions. Cette option a un prix : l’enchaînement chronologique est sujet à sauts dans le temps, traversant des épisodes déjà largement étudiés comme les débats autour de la « grâce » et des « œuvres » dans le christianisme, ou moins connus ainsi les passes d’armes entre disciples de Bardesane et les représentants de l’école 1 mu’tazilite . La pensée juive post-biblique est, on le regrettera, le parent absent de ce parcours pluriséculaire. Quelques thèmes transversaux émergent. La « faute » et le « salut » sont ici associés à une personne individuelle et là à un corps collectif (qui lie dans l’espace comme dans le temps, par le fait d’une hérédité). L’accent porté sur le second terme invite systématiquement à penser un événement majeur –Fitna(« Discorde ») entre musulmans ou
1. Ch. Bouamrane,Le problème de la liberté humaine dans la pensée musulmane (solution mu’tazilite), Paris, Vrin, « Études musulmanes », 1978, p. 62-63, 99, 138.
DANS LES MONOTHEISMES9 Révolution française par exemple–en termes eschatologiques, c’est-à-dire dans la perspective d’une « histoire du salut ». Le « martyre » implique la possibilité, mais pas la nécessité, de recourir à la violence et à la guerre : la justification, lorsqu’elle est donnée, est fondée sur l’idée de « légitime défense » pour garantir la pérennité de l’expression de foi ; mais les divergences d’interprétation, au sein de chaque confession, ne manquent pas. Les difficultés sont permanentes pour parler de la « résurrection » ou du « jugement dernier » avec des termes qui lient l’homme à une condition –dite naturelle– considérée comme fondamentalement différente de celle qui sera la sienne après la mort. Les gloses relatives à la destinée du « corps », de l’ « âme » et de l’ « esprit » ne manquent pas. Il n’échappera pas au lecteur qu’une rupture décisive intervient lorsque des auteurs tâchent de se penser et de penser l’humanité hors du cadre confessionnel, phase caractérisée par le concept de e « modernité ». Philosophes du XVIII siècle, et romantiques après eux, envisagent de formuler un (ou des) discours universel(s) inédit(s) 2 pour, à leur tour, tenter de « sauver » ou de « damner » , individuellement ou collectivement, leurs contemporains, notamment par le biais des constructions politiques et scientifiques. La période ouverte alors, et toujours en cours, appelle deux remarques : ces intellectuels inscrivent leur réflexion dans une longue histoire qui n’ignore pas des siècles de pensée marqués par le judaïsme, le christianisme et l’islam (en d’autres termes, ils n’écrivent pas sur une feuille blanche) ; ils provoquent de nouvelles tentatives d’expression chez ceux qui professent une foi. Le frottement ne va pas sans difficulté, les actes d’autorité ou d’intimidation ne manquent pas mais, de fait, la raison ne cesse de déplacer le curseur pour dire avec plus d’acuité une « intelligence de la foi » ou de « l’absence de foi » autour d’une « faute » et d’un « salut ».
2. Souvenons–nous du mot d’Oscar Wilde : « Le péché est la seule note de couleur vive qui subsiste dans le monde moderne ».
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