Anthropologie historique des Hautes Terres de Tanzanie orientale , livre ebook

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Stratégies de peuplement et reproduction sociale chez les Luguru matrilinéaires
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Date de parution

01 janvier 2003

Nombre de lectures

0

EAN13

9782845863712

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

4 Mo

Jean-Luc Paul
Anthropologie historique des Hautes Terres de Tanzanie orientale
Stratégies de peuplement et reproduction sociale chez les Luguru matrilinéaires
KARTHALA  IFRA
ANTHROPOLOGIE HISTORIQUE DES HAUTES TERRES DE TANZANIE ORIENTALE
Collection « Hommes et Sociétés »
Conseil scientifique: Jean-François BAYART(CERI-CNRS) Jean-Pierre CHRÉTIEN(CRA-CNRS) Jean COPANS(Université Paris-V) Georges COURADE(IRD) Alain DUBRESSON(Université Paris-X) Henry TOURNEUX(CNRS)
Directeur: Jean COPANS
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé
Couverture :
« Ujamaa avec ancêtre masculin », sculpture des Makondés. Collection privée.
Éditions KARTHALA, 2003 ISBN : 2-84586-371-3
Jean-Luc PAUL
Anthropologie historique des Hautes Terres de Tanzanie orientale
Stratégies de peuplement et reproduction sociale chez les Luguru matrilinéaires
Préface de Claude Meillassoux
KARTHALA 22-24, bd Arago 75013 Paris
IFRA Po. Box 58480 Nairobi
L±Institut français de recherche en Afrique (IFRA), créé en 1980 à Nairobi (Kenya), est un organisme de recherche et de coopération en sciences humaines et sociales dépendant du ministère des Affaires étrangères. Sa mission est d±encourager, de soutenir et de promouvoir les travaux universitaires et scientifiques en Afrique de l±Est. Implanté à l±origine dans la capitale kenyane, l±institut, à vocation régionale, a progressivement étendu son réseau : en Afrique australe, l±Institut français d±Afrique du Sud (IFAS-Research), créé en 1995, et en Afrique occidentale avec l±antenne d±Ibadan (IFRA-Ibadan), créé en 1990. L±IFRA participe à la définition et à la direction de programmes de recherches en sciences humaines et sociales, tout en parrainant des accords de coopération entre universités françaises et universités africaines. Sur ces programmes, l±Institut accorde des bourses et des subventions de recherche, mais soutient également les chercheurs individuels, travaillant sur son aire géographique de compétence. L±IFRA gère des bibliothèques spécialisées et publie les résultats de ces recherches à travers sa propre revue,Les Cahiers de lIFRA, ou en s±associant avec des éditeurs français et africains. Pour toute information, s±adresser :
pour lAfrique de lEst, à :
IFRA P.O. Box 58480 00200 City Square NAIROBI (Kenya)
tél. : 254 020 22 19 22 fax : 254 020 21 45 75 mél : ifra3@iconnect.co.ke site web : www.ifra-nairobi.net
pour le Nigeria et le Ghana, à :
IFRA-Ibadan Institute of African Affairs University of Ibadan P.O. Box 21540 ; U.I. Post Office IBADAN, Oyo State (Nigeria)
tél./fax : 234 2 810 4077 mél : ifra@skannet.com site web : www.ifra-ng.org
Cet ouvrage est publié avec le concours du département d±Agronomie tropicale de l±Université des Antilles et de la Guyane.
REMERCIEMENTS
Ce livre reprend lµessentiel de ma thèse de doctorat soutenue à lµuniversité de Paris-VIII en décembre 1998. Que soient de nouveau remerciés :  mes amis luguru au milieu desquels jµai vécu par intermittence entre 1984 et 1987 et huit mois durant en 1995. Je leur suis redevable, notamment de la manière dont ils ont rendu vivante une particularité de la langue swahili : le même mot,mgeni, y désigne à la fois lµhôte et lµétranger. Ces amis ont des noms : !meskolo(« oncles maternels », ceux à qui le respect est dû), Ignasi Serafini Mangµofu, Damiani Mzuko, Peter Mikele Ngoroma, qui mµont particu-lièrement encouragé dans mon travail, !mashangaziSkolastika, dont les attentions ont été à(« tante paternelle ») la hauteur de notre parenté sociale, !mon voisin, feu Antoni Mohamed Lukino, et son épouse, fameux brasseurs imbwali(bière), avec lesquels jµai partagé tant de repas et de calebasses de bière, !et tant dµautres, feu Chiganga, né un autre siècle, Chimu, Adriani Kaziyabwana Manda, porteur de la plus grivoise des devises luguru, Akilimali, misanthrope éclairé, Batalzar Keyamba, Binti Bwanali octagénaire au sourire dµenfant, Chologondo, Daudi Debwe Keyamba, Eduadi Nyombe, Fabiani Goha, Ignasi Mkude Gunda, Kado Numbuganga, Karoli Mkude Kizingo, Lukwere bin Kanegetzera, Malengela Mbwihililo Simba, Masesa, Nicola Fabiani Kupeni, feu Pius Mahowe, Rafaeli Hasan Mdumu, Rangi, Rajabu Martin qui, à plusieurs reprises, a égayé ma triste et sempiternelle diète (bouillie de maïs et haricots rouges) de quelques üfs, et bien dµautres... ;  MM. Bombwe et Mizambwa, prêtres catholiques et waluguru, fins connaisseurs de la réalité sociale luguru ;  les vulgarisateurs du ministère de lµAgriculture tanzanien de la zone de Mgeta qui mµont permis de tendre mon hamac à lµabri de leur toit pourtant
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exigu et qui mµont présenté au sein de ceux des hameaux luguru qui mµétaient étrangers ;  mon ami le Dr Giorgios Hadjivayanis de la Sokoine University of Agriculture (Morogoro, Tanzanie), pour son soutien logistique, intellectuel et moral ;  les chercheurs qui ont accepté, sans pourtant rien connaître de moi, de me recevoir, et de discuter, de lire, de critiquer de manière constructive mon travail de recherche, depuis son amorce jusquµà son accomplissement. Jµai été flatté de leur disponibilité et réconforté de constater que leurs qualités humaines ne cédaient en rien à leur stature scientifique avérée. Il sµagit, par ordre alphabétique, de Jean-Pierre Chrétien, Claude Meillassoux, Pierre Milleville (et ses collègues du LEA de lµOrstom-Montpellier), André Quesnel et Pierre-Philippe Rey ;  mes collègues et amis, Antoine Boge et Antoine Bory de lµUniversité des Antilles et de la Guyane, pour leur soutien scientifique, orthographique et moral sans faille ;  Didier Pillot du Gret, qui sµest toujours trouvé sur mon chemin au bon moment ;  les institutions suivantes : la Fondation Léopold Meyer pour le Progrès de lµhomme et la CIMADE qui ont encouragé mes premières incursions ethnographiques chez les Waluguru entre 1984 et 1987, au Department of Agricultural Extension de la Sokoine University of Agriculture (Morogoro, Tanzanie) qui mµa accueilli comme chercheur associé en 1995, et particulièrement au Dr Mattee, à lµIFRA-Nairobi qui mµa accordé un soutien financier ;  ma petite famille qui a su tirer le meilleur parti, et oublier le plus désagréable, des pérégrinations que je lui ai imposées aux trois coins de « mon » monde (Antilles, France, Tanzanie).
Jµespère quµaucun dµentre eux nµaura à regretter de faire partie des destinataires de ces remerciements dont le caractère inévitablement formel ne doit pas cacher la profonde sincérité.
Préface
Il nest pas rare quun agronome explore lorganisation de la société dont il étudie la production, mais il est exceptionnel quil y apporte autant de réflexions et de profondeur danalyse que Jean-Luc Paul dans le présent ouvrage. Dautant que le modèle social auquel cet auteur se rapporte, couramment appelé matrilinéaire, se présente en ethnologie comme un cas parmi les plus difficiles à appréhender. De telles sociétés, rares en Afrique occidentale, sont plus communes dans le Sud-Est africain, et les études qui leur sont consacrées se situent surtout dans des pays de lex-colonisation britannique. La littérature les concernant est presque exclusivement de langue anglaise, ou dans une moindre mesure, allemande. Ces matériaux, surtout factuels, sont ici soumis à critique et utilisés avec discernement par lauteur. Sans minimiser les travaux de nos collègues britanniques, il reste que, sur le plan théorique cependant, la contribution la plus novatrice est 1 l²uvre de Christian Geffray , auquel Jean-Luc Paul se réfère. Or, la recherche de Christian Geffray relève dune approche originale de lanthro-pologie : les structures sociales ne renvoient pas à une parenté à base consanguine, mais se construisent à partir de la circulation du travail des individus productifs et de la redistribution des produits alimentaires entre ses membres. Quant à la reproduction sociale, elle sexerce entre aires matrimoniales exogames par la dévolution réciproque de jeunes hommes célibataires. Dans ces échanges, les femmes demeurent dans leur quartier (ici appelé adelphie) tandis que les hommes sexilent dans ceux des femmes où on les astreint pendant plusieurs années à des tâches productives peu gratifiantes et où leur sort dépend aussi de leur capacité fécondante. A priori, ces circonstances qui les soumettent à lautorité des femmes aînées de ladelphie de leur épouse, ont conduit certains observateurs à considérer ces sociétés comme des cas de matriarcat. Or, bien que les femmes y
1.
Geffray C., 1990,: critique de la parenté ; le cas makkhuwaNi père, ni mère , Paris, Le Seuil.
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occupent des positions décisives, il reste que les deux principales fonctions politiques sont généralement occupées par des hommes. Ces circonstances, qui sexpliquent dans dautres sociétés gynécostatiques par des faits de guerre, restent intrigantes là où, comme chez les Waluguru (Tanzanie), la belligérance ne se manifeste pas comme une donnée structurante. Par contre, la terre intervient structurellement. Jean-Luc Paul ne cesse de faire intervenir lhistoire comme élément constitutif de la société luguru. Et lhistoire se confond avec la pénétration des monts Uluguru et leur mise en exploitation selon un protocole dinsertion associant production agricole et croissance familiale. Jean-Luc Paul nous informe des circonstances du peuplement quimpose le milieu naturel aux agriculteurs luguru. Ainsi, des itinéraires des migrations commandées par la végétation, le climat et les sols ou du point de rupture (Palaulanga) davec les zones dorigine auxquelles se réfèrent les traditions. En outre, les données démographiques sont recoupées par les analyses sociologiques qui prennent de ce fait une cohérence inhabituelle dans ce genre de recherche. Sur le plan social, à partir dune implantation première, des hommes déjà expérimentés, souvent des chasseurs, sont envoyés en éclaireurs pour repérer les zones cultivables et éventuellement commencer leur défriche. Le front pionnier décalque sur le sol le processus de segmentation des adelphies. Sur une fraction des terres ainsi délimitées (lesaku), le défricheur installe son épouse et ses parents adventices (oncles et neveux) ainsi que certains de ses proches : il reconstitue sur place le modèle de lalliance matrimoniale bilatérale constitutive des groupes domestiques. Pourtant le défrichement dunsakupermet aussi à un homme dacquérir une position daîné à partir de la capacité de négocier la terre avec les clans auxquels il est lié ou dont il est voisin. Il semble sétablir ainsi un rééquilibrage constant entre démographie lignagère et superficie cultivable qui oblige à des corrections mutuelles de lune et de lautre, sans donner à aucune davantage décisif. Cette plasticité introduit dans les institutions une « liberté » que lon découvrirait peut-être aussi dans dautres sociétés domestiques agricoles si, comme dans la présente monographie, les données agronomiques et démographiques étaient articulées aux données sociales. Jean-Luc Paul apporte ici à lanthropologie une contribution que je crois nouvelle et sans égale. Il met aussi en évidence une forme dorganisation sociale quil appelle bilatérale, cest-à-dire cette affinité active nouée entre deux clans alliés matrimonialement, qui se révèle indispensable au maintien de lautorité avunculaire de leurs aînés respectifs. Cette bilatéralité (que les ethnologues classiques classent parfois sous le terme mal défini de « moitié ») saffirme en raison dune logique propre, par son adaptation à la
PRÉFACE
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mise en valeur de nouveaux territoires qui donnent au gynécostatisme une vigueur qui expliquerait sa persistance malgré son apparente fragilité. La rationalité bilatérale aurait précédé la multilatéralité qui simpose, elle aussi rationnellement, mais dans les sociétés androstatiques. Certains auteurs pensent que le système gynécostatique, ici décrit, aurait précédé historiquement les sociétés patrilinéaires. Sans pouvoir lassurer, on constate cependant que, si ces dernières sy substituent, linverse semble rare. Le fait est que la filiation patrilinéaire saccommode mieux de léco-nomie patrimoniale et capitaliste, que les détours successoraux de la société matrilinéaire. De surcroît, les sociétés gynécostatiques sont mal considérées par les missionnaires chrétiens pour qui les mariages préférentiels qui sy pratiquent entre oncles et nièces maternelles classificatoires sont à leurs yeux incestueux. Tous ces faits se conjuguent pour mener vers lévanescence des sociétés gynécostatiques avant même que plusieurs des incertitudes relatives à leur fonctionnement aient été résolues. Cest dire que les travaux de Jean-Luc Paul, basés sur dabondantes collectes de traditions orales en swahili, prennent de ce fait une importance toujours plus grande, surtout que, par chance, ses recherches sont dune qualité exceptionnelle et que sa modestie nous épargne les conclusions hâtives ou les hypothèses intem-pestives : là où les informations manquent nous en sommes honnêtement avertis. Il faut souhaiter que Jean-Luc Paul obtiennent, comme il le souhaite et aussi rapidement que possible, les moyens nécessaires pour poursuivre des recherches aussi fructueuses, tant que ces formes de vie sociale persistent encore.
Claude MEILLASSOUX
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