La petite histoire des flocons de neige , livre ebook

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Vu de près, un flocon révèle toutes sortes de splendeurs : une merveille de géométrie et de symétrie. En 1610, le grand astronome Johannes Kepler en fut étonné et voulut expliquer pourquoi les flocons ont six branches. Étienne Ghys s’est à son tour pris de passion pour les flocons de neige. Dans ce livre aux magnifiques images, il nous conte l’histoire de la science de la neige. On y rencontre en chemin des personnages pittoresques et savants, un archevêque suédois, un philosophe français et un scientifique anglais, d’autres hollandais, américains, japonais, sans oublier « une Lady » et un pêcheur de baleines. Peu à peu, on apprend que la forme des cristaux est liée à la température et à l’humidité du lieu de leur formation. Qu’en observant un flocon, on peut connaître l’état de l’atmosphère qui nous surplombe… Étienne Ghys, avec son talent d’écriture inégalé, nous fait découvrir toute une science. Le ton est chaleureux, le récit nous entraîne. On parvient jusqu’aux marches de la science la plus moderne et on aperçoit, par des illustrations très simples, l’horizon mathématique de la cristallographie. Un formidable voyage initiatique, pour tous les âges. Un livre où se mêlent la poésie et la science. Un livre à la portée de chacun. Étienne Ghys est mathématicien, secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences, membre du Conseil scientifique de l’Éducation nationale. Il est directeur de recherche au CNRS (unité de mathématiques pures et appliquées – CNRS, ENS Lyon). 
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Publié par

Date de parution

17 février 2021

Nombre de lectures

12

EAN13

9782738154422

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

6 Mo

La petit e
hist oir e
des
flocons
de neige
 

© O di le J acO b , f évri er 2021
15, rue Soufflot, 75005 Paris
www .odilejacob.fr
ISBN : 978-2- 7381-5442- 2
Le Code de la propriété intellectuelle n’ autorisant, aux termes de l’ article L . 122-5 ,
2° et 3°a, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage
privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, que les
analyses et les courtes citations dans un but d’ exemple et d’illustration, « toute représentation
ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’ auteur
ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation
ou reproduction, par quelque proc édé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon
sanctionnée par les articles L . 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
 

À mes deux adorables p etites-filles,
Anna et Noémie.
 


L ’ Académie des sciences est située dans le palais
de Conti, à Paris. Elle regroupe 280 membres:
mathématiciens, informaticiens, physiciens ,
astronomes, chimistes et biologistes. Ils se
réunissent régulièrement pour discuter de science
et pour conseiller le gouvernement sur toutes les
questions qui concernent la scienc e et la société.
L ’ Académie décerne chaque année un grand nombre
de prix pour encourager les chercheurs. Une fois
par an, les prix de la fondation La Main à la Pâte sont
remis dans la salle où les académiciens travaillent
d’habitude. Ces prix ne récompensent pas ce jour-là
un chercheur mais une classe d’une école primaire
ou d’un collège qui a développé un projet scientifique
intéressant. C’ est un plaisir de voir des dizaine s
d’ enfants c ourir dans les couloirs, en faisant un peu
plus de bruit que d’ ordinaire.
L ’Institut de France, quai de Conti,
à Paris sous la neige.
 


7
En février2017 , je cherchais une idée. J’ av ais accepté
de faire une petite conférence de mathématiques
devant des élèves d ’ école primaire et j’hé sitais:
de quoi allais-je leur parler? Finalement, comme
c ’ était l ’hiver , je dé cidai de leur raconter la petite
histoire des flocons de neige. En préparant mon
exposé , j’ appris beaucoup de cho ses, bien plus que
nécess aire . Ce sujet m ’ a plu et m ’ a donné envie d ’ en
savoir dav antage .
Je devais parler dev ant les élèves à Paris , à l ’ Académie
des sciences, dans un magnifique palais , juste en f ace
du musée du L ouvre . La salle est d’habitude utilisée
par des scientifiques – très sérieux et pas très jeunes –
qui parlent des progrès de la science. Mais , ce jour-
là, ex c eptionnellement, ce seraient des enfants qui
prendraient place dans les fauteuils v erts.
J’ ai proposé à ma p etite -fille Anna, qui av ait 7 ans
à l ’ époque , de m ’ accompagner à Paris depuis Lyon
où j’habite . Le matin, au moment de prendre le TGV ,
la neige s ’ est mise à tomb er et, lorsque nous sommes
arrivés , Paris était sous un épais manteau blanc.
Quel bonheur de parler des flocons devant des
enfants alors que la neige tombe!
Par la suite , j’ ai été pris par l ’ envie de mieux
comprendre les flocons de neige. Je me suis posé
des questions, aux quelles je n ’ ai pas toujours su
PRÉF A CE

par des scientifiques – très sérieux et pas très jeunes –

qui parlent des progrès de la science. Mais , ce jour-

là, ex c eptionnellement, ce seraient des enfants qui
 


8
V oici les p ortraits des personnages que nous allons
rencontrer dans ce livre. Ils ont v écu à des p ériodes
très différentes , s ’ étalant sur plus de cinq siècle s ,
et dans des pays très différents , mais une cho se
les relie:
apporter de réponse s . J’ ai eu l’ occasion de faire d ’ autre s
conférences devant d ’ autre s publics, jeunes et moins
jeunes, et je suis de plus en plus émerveillé par
les flocons. C ’ est c et émerveillement que je voudrais
partager av ec vous.
l’ amour de la neige.
 


9
Je suis sûr que vous remarquez quelque chose:
il n ’ y a que deux femmes! N’ est-ce pas choquant?
Depuis toujours, les hommes ont eu une place
dominante dans les sciences et c’ est injuste.
Cela ne signifie pas que les femmes seraient
incapables de faire des sciences .
Quelques-unes ont fait de brillantes découvertes,
mais elles ont longtemps été tenues à l’ écart de cette
activité . J’ aimerais que ce livre encourage les filles à
obser ver la neige . Espérons que , dans un avenir pas si
lointain, la fresque ci- dessus se complétera avec des
femmes scientifiques!
F ais ons-en le pari!
 


10
Le champion:
un «énorme» flocon de neige.
Il mesure un peu plus
d’un centimètre . Si petit,
si compliqué, si beau…
Un remords de l’ auteur
En racontant l’histoire des flocons de neige à travers
celle de quelques personnages qui les ont étudiés,
je pourrais laisser entendre que la science progresse
grâce à des génies qui surgissent de temps en
temps sur terre. Il est vrai que certains grands
savants, comme ceux que nous allons rencontrer ,
ont eu des idées extraordinaires que personne n’ avait
eues avant eux. Mais ces savants n ’ auraient pas
existé sans une multitude de scientifiques anonymes
que nous avons malheureusement oubliés.
La science est avant tout une activité collective
et chacun s’ appuie sur les travaux des autres, même
des plus modestes. Les génies ont probablement eu
de grands plaisirs en faisant leurs découvertes, mais
les autres savants, même les plus inconnus, ont eu
des plaisirs tout aussi intenses avec des découvertes
moins importantes. Et puis il ne faut pas oublier
le rôle des professeurs, sans lesquels le savoir
ne serait pas transmis de génération en génération.
Il y a plusieurs manières d’ aimer la science.
On peut avoir plaisir à faire des découvertes:
c’ est ce que font les scientifiques. Mais on peut aussi
l’ aimer en sp ectateur et admirer ce qui a été déjà fait
par d’ autres, tout comme on p eut aimer la musique
sans être nécessairement musicien: c’ est aussi un
grand bonheur . La scienc e n ’ est-elle pas une partie
intégrante de la culture?
 


11
OLAF MÅNSSON :
L ’HOMME DU NORD
(1 490- 155 7)
Olaf Månss on est l’un des premiers hommes à av oir
dessiné un flocon de neige. Il est né en 1490 en
Suède, et on comprend donc qu ’il a eu l ’ oc casion
de voir la neige tomber .
Il est difficile de s ’imaginer le monde tel qu ’il était
il y a plus de cinq cents ans. Il n ’ y avait presque pas
de communication entre les différents pays: bien
sûr pas de télévisions , de téléphones ni d’Internet!
D’ ailleurs en 1490, Christophe Colomb n ’ était pas
encore allé jusqu ’ en Amérique. Les Europé ens
ignoraient l ’ existence de ce continent et ne savaient
presque rien de l’ Afrique ou de l’Extrême- Orient.
Les gens vivaient dans l ’ignorance du monde qui
les entourait. Il faut dire ég alement que la majorité
des hommes et des femmes vivaient dans une grande
misère. L ’ espérance de vie ne dépassait pas 30 ans.
Aujourd ’hui, beaucoup de c es difficultés ont été
résolues (mais pas toutes malheureusement),
en bonne partie grâce à la science.
 


12
Olaf Månsson est né dans une famille riche et
il a donc appris à lire et à écrire… le latin, qu ’ on
appelait la lingua franca : la langue que tous ceux qui
savaient écrire utilisaient pour communiquer avec
des étrangers , un peu comme on emploie l’ anglais
aujourd ’hui. Il était habituel dans les familles aisées
de latiniser son nom. Le prénom Olaf devient Olaus
en latin. Le nom Månsson en sué dois signifie «fils
de Måns» et il se trouve que Måns dérive du mot latin
magnus , qui signifie grand. Notre homme signait donc
fièrement «Olaus Magnus».
Il devint archevêque catholique d ’Uppsala, une ville
au nord de la capitale Stockholm qui hébergeait déjà
une université . Olaf aimait son pays mais fut forcé de
le quitter pour des raisons religieuses. Cette période
de l ’histoire de l’Europe était violente: la religion
protestante pénétrait dans les pays nordiques et
remplaçait le catholicisme . Ce n ’ était pas une épo que
de tolérance: les catholiques devaient se conv ertir au
protestantisme … ou s ’ enfuir . Olaf quitta donc son pay s
et se réfugia en Italie .
L ’Italie! Ce sont des étés mer veilleux. Le climat
méditerranéen est doux et agré able . Nul besoin de
s ’ emmitoufler dans de gros manteaux p endant l ’hiver:
les Romains ne voient presque jamais la neige. Autour
de lui, lorsque notre archevêque dé crivait son pa ys
nordique , on le plaignait de ce
climat horrible . Pire encore,
tout le monde pensait que
les peuples du Nord n ’ étaient
que des barbares sans aucune
culture .
Mur de glace. Le fameux Mur , dans
la série américaine Game of Thrones,
protège le monde civilisé des peuples
sauvageons du Nord.
 


13
Olaf Månsson ne sav ait pas seulement lire et écrire,
il savait aussi dessiner . Il décida alors d’ écrire un
livre pour expliquer que les gens du Nord étaient
aussi intéressants que les Romains. Son ouvrage est
presque une bande dessinée: une véritable mer veille .
Le titre, bien sûr en latin, est:
Historia de gentibus septentrionalibus
ce qui se traduit en français par:
D escription de s pa ys du Nord.
On y parle d ’un peu tout ce qui concerne le Nord.
La couverture affirme qu ’ on va décrire
L ’ hiv er appr oche !
les divers précepte s et disciplines, cultes religieux,
la façon de vivre , les guerres, les bâtiments
et les outils, les mines et les métaux qu ’ on trouve
dans la montagne , les chos es merveilleuse s
et tous les animaux qu ’ on trouve
dans le Nord et leur nature .
 


14
Il comporte plusieurs centaines de gravures sur bois.
On y trouve les premiers dessins de flocons de neige.
Regardons de près le début du chapitre intitulé
«De variis figuris niuium», qu ’ on peut traduire par
«Les diverses formes de la neige». Le s dessins sont
incroy ablement… F AUX!
 


15
Le

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