Vers un réveil du christianisme , livre ebook

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L’auteur décline les croyances de l’humanité. Nos ancêtres attribuaient à des puissances surnaturelles, puis aux dieux, la réponse aux questions de l'existence. Après le polythéisme succéda le monothéisme. Le Christ bouleversa la soumission à la loi religieuse des prêtres qui provoquèrent sa crucifixion. Le christianisme s’imposa sous l’autorité de l’Église catholique. Luther déclencha la Réforme suivie des Lumières pour expliquer les lois de la nature. La vision que l’on avait du monde fut bouleversée avec les découvertes scientifiques, le capitalisme, la Révolution française, la sécularisation. À la suite de la mise à mort de Dieu par Nietzsche, vint le déclin de la religion sur la société occidentale. Des théologiens posèrent les bases d’un possible renouveau du christianisme.

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Date de parution

03 juin 2022

Nombre de lectures

3

EAN13

9782342362091

Langue

Français

Couverture
Copyright
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Cet ouvrage a été édité par la Société des Écrivains,
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald – 75019 Paris
Tél. : 01 84 74 10 20 – Fax : 01 41 684 594
www.societedesecrivains.com
client@societedesecrivains.com
 
Tous droits réservés pour tous pays.
 
ISBN numérique : 978-2-342-36208-4
 
© Société des Écrivains, 2022
 
Dédicace
Avec tous mes remerciements et ma reconnaissance à Gilles Castelnau pour ses conseils et son soutien.
Introduction
La réflexion proposée ici pose la question de l’avenir du christianisme. Mon objectif a été de vérifier par quelles étapes l’on est passé de l’animisme à l’ultramodernité et de réfléchir aux conditions proposées par quelques théologiens pour que le christianisme ne disparaisse pas. Les premiers chapitres analysent le passage de la religiosité de l’Antiquité à la modernité. Naturellement, la question des représentations de Dieu que l’on observe montre que le temps mis à passer du théisme au déisme des philosophes du XVIII e a été bien long. Passant ensuite à l’examen des conséquences de la crise sociale vécue depuis cinquante ans après les Trente Glorieuses, la thèse de la mort de Dieu a eu des effets sur la théologie, notamment dans le protestantisme. Un dépoussiérage du catéchisme de notre enfance s’imposait. Une dose d’agnosticisme a enrichi la réflexion en permettant de prendre conscience que la présence divine pouvait avoir des sources immanentes et non plus seulement « célestes ». La révélation peut en effet prendre des chemins imprévus. Enfin, la référence à quelques théologiens tant protestants qu’anglicans ou catholiques a permis de poser les conditions à remplir pour qu’un réveil ou plutôt une redécouverte du christianisme soit possible.
Depuis près d’un demi-siècle, la conception que l’on avait du monde a été bouleversée. Ce n’est pas la seule fois que la conception que l’on peut avoir du monde interfère avec l’idée que l’on peut se faire de Dieu. Jésus lui-même pensait sans doute que la Terre était plate, que Dieu se tenait au ciel et Satan sous terre. Croyait-il que la terre fût bien le centre du monde ? C’est vraisemblable. Plus tard, Copernic, Galilée, Descartes entre autres ont posé les bases d’une autre vision du monde. La modernité a depuis longtemps modifié la perception que l’on avait autrefois de l’univers et par conséquent de Dieu. L’étudiant en théologie que j’ai été gardait toujours en tête l’idée que Dieu pouvait intervenir à ma demande pour arranger par miracle mes petites affaires si besoin était. J’avais donc, à peu de chose près, la même idée du monde et de Dieu que les théologiens du III e et du IV e  siècle. Et voilà que cette vision d’un monde dépendant d’une puissance céleste avec laquelle je pouvais dialoguer entre un « je » et un « tu » a complètement disparu. J’ai découvert que je n’étais de loin pas le seul à qui c’est arrivé. J’ai commencé à avoir des doutes sur les formulations du catéchisme de mon enfance. Je ne pouvais rester muré psychologiquement dans l’univers qui était le mien il y a 50 ou 70 ans. Pourquoi ai-je tant tardé ? Par sécurité peut-être. Cela s’explique puisque nous sommes dans un monde très inquiétant, en plein bouleversement et dont l’avenir est incertain. Giri 1 rappelle que la lunette de Galilée est venue perturber un ordre ancien. Cette lunette montrait que l’Univers était bien plus grand que ce que l’on avait cru et qu’il n’existait pas de voûte céleste ni de demeure située dans un au-delà où résidait Dieu, entouré de ses anges et de ses archanges. Giri ajoute : « La crise s’est traduite par deux mouvements allant en sens contraire. L’un est l’apparition du protestantisme libéral qui cherche à s’adapter aux changements en réexaminant l’interprétation des textes fondamentaux et l’autre, celle du fondamentalisme qui s’appuie sur une interprétation littérale des mêmes textes ». Comme le disait Tillich, un grand théologien mort en 1965 : « les Églises chrétiennes ne peuvent plus continuer à vivre comme elles l’ont fait jusqu’ici. Ce que je regrette particulièrement, c’est une prédication qui ne touche plus les gens, un mélange de foi et de superstition […]. Dans ce sens, oui, notre époque est celle de la fin d’un monde. Et si les Églises s’accrochent à toutes ces choses dépassées, ce sera, dans une certaine mesure, la fin des Églises. Elles seront repoussées dans un coin et vivoteront d’une existence marginale sur le flanc de la civilisation. » Giri ajoutait : « Mais par ailleurs, nous ne sommes pas dans une ère postchrétienne parce que je considère que l’apparition de Jésus comme le Christ, comme le porteur de la Parole de Dieu, demeure au centre de l’histoire humaine et rien ne peut aller contre ce fait. »
Olivier Roy explique à quoi peut correspondre ce qu’il appelle « la sainte ignorance » 2 . Il s’agit de cette inclination qui consiste à refuser de réfléchir pour se cramponner désespérément au passé. Les incroyants ne sont pas les seuls à se crisper sur leurs certitudes. Nombre de « croyants » considèrent que la vérité sainte descend directement du ciel sur eux. Certains se disent « nés de nouveau ». Ils font confiance à la lettre des textes qu’ils considèrent comme sacrés, qu’il s’agisse de la Bible ou du Coran, sans tenir compte ni du contexte dans lequel ces textes ont été rédigés, ni de la culture dans laquelle nous vivons aujourd’hui. Bien de ces prétendues vérités semblent actuellement parfaitement irrecevables sans pour cela nier sa foi. Il s’agit simplement de ne pas confondre la foi et la croyance.
Changer notre vision du monde conduit à modifier la conception que l’on pouvait avoir de Dieu. Et changer l’idée que l’on pouvait se faire de Dieu conduit obligatoirement à changer la conception que l’on peut avoir de l’homme, de sa place dans l’univers, du sens de sa vie… Un christianisme réhabilité peut nous y aider.
Chacun, chacune a sa façon de croire ou de ne pas croire. La culture de nos différences est une richesse à ne pas gâcher par le désir de convaincre à tout prix. Le récit biblique de la tour de Babel en est l’illustration. Les hommes voulaient se construire une tour, symbole de l’humanité entière qu’ils souhaitaient voir parler la même langue et sans doute partager la même idéologie. Ils risquaient fort d’instaurer une dictature et non pas un partage universel des différences. C’est alors, dit le conte biblique, que Dieu intervint et détruisit la tour (Genèse 11, 1-9). À chacun, dès lors, de trouver la réponse qui donnera sens à son existence en acceptant de dialoguer avec ceux qui ne pensent ou ne croient pas de la même façon tout en les respectant.
1  Giri, L’Homme dans l’univers , Éd. Karthala, 2017.
2  Olivier Roy, La Sainte Ignorance , Le Seuil, 2008.
Chapitre 1 De l’Antiquité vers la modernité
La représentation du monde et de Dieu dans l’Antiquité
Les étapes de l’invention de Dieu ont franchi celles de l’animisme au théisme à partir du Moyen Âge pour parvenir au-delà de la modernité. En effet, encore aujourd’hui, Dieu reste souvent dans les esprits une instance toute-puissante qui peut juger et punir.
Naissance de l’animisme
D’après Spong, il y a des milliers et des milliers d’années, nos ancêtres, à la vue de la vie sur terre, s’interrogèrent sur l’origine des plantes, des animaux, des forces naturelles des éléments, et l’attribuèrent à une puissance surnaturelle, à un esprit, à une puissance capable d’animer toutes ces choses. L’animisme était né de ce qui attribue une âme, une conscience à certains objets du monde animal, végétal, géologique. L’animisme est la croyance en des êtres spirituels, non seulement des morts, mais aussi la croyance aux esprits de la nature, d’arbres, de pierres, d’animaux… Nos très lointains ancêtres s’efforcèrent de gagner les faveurs de ces esprits et de jouir de leur protection. L’esprit animait, pensaient-ils, tout ce qui se mouvait sur terre.
La relation de l’homme à ces puissances est intéressante. En effet, un lien s’établit entre l’humanité et ces énergies qui peuvent être bienveillantes ou malveillantes dans la mesure où elles sont ou non respectées. Il s’agit simplement d’une sorte de négociation rituelle. Il n’y a crainte qu’à la condition de transgresser l’interdit, car ces forces vitales peuvent agir sur le monde. La croyance à l’action éventuellement pernicieuse de ces forces occultes n’est plus actuelle. Notre relation au réel est différente de celle qu’aurait un animiste. Nous dominons les lois de la nature et ne croyons plus depuis longtemps aux esprits.
De la relation à Dieu
Nos ancêtres passèrent beaucoup plus tard de l’animisme au théisme, à la croyance d’un Dieu pourvu d’un pouvoir extraordinaire. Spong formule l’hypothèse suivante : « C’est ainsi que la notion de Dieu comme étant le Tout-Puissant vint à surgir, celle d’un Dieu qui nous surveille et nous protège. Il fallait gagner les faveurs de ce Dieu grâce à un culte approprié. Ce Dieu était satisfait grâce à nos vies caractérisées par un comportement adéquat. Dans la peine, le besoin, la maladie ou n’importe quelle autre adversité, nous prions ce Dieu pour qu’il intervienne et nous aide, et nous espérons qu’il le fera. » 1
S’établit alors une relation de dépendance à l’égard de la toute-puissance divine capable de punir ou de bénir selon la soumission à cette autorité dont l’homme dépendait. L’étape suivante fut la découverte du monothéisme.
L’invention de Dieu
Thomas Römer qui occupe la chaire « Milieux bibliques » du Collège de France étudie diverses hypothèses concernant l’invention de Dieu, entre autres celle qui développe l’idée que le peuple d’Israël avait emprunté le Dieu Yhwh (Yahvé) à une peuplade sémite du sud du Moyen-Orient. Ce dieu de la guerre, en même temps que Dieu de l’orage, aurait eu comme provenance le territoire édomite. Ce Dieu leur aurait donné la victoire lors d’une bataille contre les Égyptiens. Selon le livre de l’Exode, au chapitre trois, Moïse fit la connaissance

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