Un prêtre français au Chili 50 ans au service du monde ouvrier , livre ebook

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Date de parution

01 janvier 2012

Nombre de lectures

0

EAN13

9782811107192

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

2 Mo

mps Te
Pierre Dubois
Un prêtre français au Chili 50 ans au service du monde ouvrier
gnes des Si
gr Préface de M Marc Stenger
KARTHALA
UN PRÊTRE FRANÇAIS AU CHILI
.
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé
Couverture: juste avant
Pierre Dubois dans son retour définitif
l’été 2010, au Chili
© ÉDITIONSKARTHALA, 2012 ISBN : 978-2-8111-0719-2
Pierre Dubois
Un prêtre français au Chili 50 ans au service du monde ouvrier
Préface de Marc Stenger évêque de Troyes
ÉditionsKARTHALA 22-24, boulevard Arago 75013 Paris
Présentation
AVANT-PROPOS
La collectionSignes des temps, ouverte il y a douze ans afin de donner dans un premier temps la parole aux prêtres-ouvriers, s’est progressive-ment élargie aux différents champs de recherche dans l’Eglise de France e depuis le milieu du XX siècle. Après avoir publié en 2011 et début 2012 quatre livres reliant l’Église 1 de France à celle de l’Amérique latine , d’heureuses coïncidences lui permettent de donner la parole aujourd’hui à un autre visage de prêtres français, dits «Fidei doum», du nom d’une encyclique de Pie XII (1957), qui ont consacré leur vie aux plus pauvres et aux plus méprisés de ce sous-continent dans des conditions particulièrement difficiles.
Or ce témoignage de Pierre Dubois semble bien s’inscrire dans l’esprit de cette collection à la suite de ceux des prêtres-ouvriers. Sans vouloir l’annexer aux premiers, nous y reconnaissons le même esprit d’un engage-mentsans esprit de retour, se manifestant chez Pierre par son retour au Chili en septembre 2010 afin d’y finir sa vie, avec un état de santé lui interdisant tout retour en France, même pour quelques semaines. Cet enga-gement est le fruit d’un enracinement en l’Esprit de Jésus afin de vivre dans l’écoute et la fidélité à l’événement qui, au terme ou presque de son parcours, lui valut en mars 2003 l’octroi de la nationalité chilienne par le président Lagos dans le palais même de La Moneda. Fidélité aussi à sa première expérience de jeune prêtre dès son ordination comme aumônier
1. – Luis Martinez Saavedra,La conversion des Églises latino-américaines. De Medellin à Aparecida, 1968-2007(2011). Petites Sœurs de Jésus,En Amazonie, renaissance de la tribu indienne des Tapirapé (2011). – François Lefeuvre (sous la direction),Guy-Marie Riobé Helder Camara, ruptures et fidélité d’hier et d’aujourd’hui(2011). – Susana Bleil,Vie et luttes des Sans Terre au sud du Brésil : une occupation au Paraná(2012).
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UN PRÊTRE FRANÇAIS AU CHILI
de l’ACO dans la banlieue de Dijon, qui s’est traduite ensuite par près de cinquante ans d’aumônerie du mouvement ouvrier au Chili. Nous pourrions allonger la liste, mais le lecteur découvrira cet enraci-nement et cette fidélité au fil de la lecture de ce livre.
Remerciements
Je voudrais remercier ici (par ordre chronologique) toutes celles et ceux qui ont permis la réalisation de ce livre de Pierre Dubois. D’abord les Sœurs du Carmel de Dijon (aujourd’hui à Flavignerot) dont Pierre est un grand ami. Elles me parlaient de lui de longue date et elles m’ont remis à l’été 2011 une plaquette dans laquelle une des sœurs de Pierre reprenait quelques-uns des éléments les plus significatifs de ses circulaires à sa famille et à ses amis. La lecture de ces quelque 30 pages a provoqué un déclic : « Il faut absolument lire, non plus des extraits mais l’ensemble de cette matière première ». D’où, dans un premier temps, un contact avec cette sœur de Pierre et très vite le souhait, puis la décision de faire un livre de ces lettres et circulaires étalées sur les quarante-neuf ans de sa présence au Chili, en particulier du temps de la dictature de Pinochet qui a exigé de lui bien du courage, mais aussi a entraîné pour lui beaucoup de misère. Faire un livre, « construire » un livre, c’est tout une histoire, surtout lorsque les documents sont trop nombreux pour tenir dans un seul volume et que beaucoup d’annexes étaient dans les dossiers, venant corroborer les écrits de Pierre. Il a donc fallu tailler un peu dans le vif, en coupant tous les doublons sans rien retirer de la matière vive de ces écrits. Travail réalisé en étroite collaboration avec la famille de Pierre. Puis il a paru bon d’établir des notices beaucoup plus techniques : géographiques d’abord avec les cartes dessinées par Jean-Marie Martin, beau-frère de Pierre, puis sur le CEFAL et les prêtres envoyés au Chili par cet organisme d’Eglise, etc. Sont à remercier à ce titre, le père Luc Lalire et Bertrand Jegouzo du « Pôle Amérique latine, ainsi que Christian Rudel qui vient de nous quitter et qui nous a autorisé à puiser dans son livreLe Chili» (Karthala, 2011). Enfin il fallait constituer un cahier-photos. De nouveau sa famille fut mise à contribution, mais aussi Jacques Lancelot, prêtre compagnon de Pierre à la Victoria et, à ce titre, expulsé avec lui en 1986. Il faut encore mentionner très fortement Thomas Lalire, étudiant et neveu de Luc, qui a réalisé ce cahier.
AVANT-PROPOS
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À propos de ces photos, le lecteur attentif repérera vite que celles qui concernent la répression par la police et les carabiniers de Pinochet sont assez floues. Cela tient à ce qu’elles sont extraites de vidéos prises pendant ces répressions, malgré les nuages de gaz lacrymogène et le risque d’arrestation des caméramans (photos n° 28 à 39). Nous les avons pourtant retenues car, malgré cet inconvénient, elles sont d’une force extrême, entre autres lorsque sur le film, on voit Pierre les bras écartés devant les carabiniers et se retournant dans le même geste pour demander aux jeunes de La Victoria de ne pas caillasser les premiers (n° 35 à 40) : mais leur force symbolique ne trompera personne. Il faudrait bien évidemment citer Pierre Dubois lui-même qui a écrit sans se douter qu’un jour ces envois en France feraient l’objet d’un livre. À tous et à chacun, l’éditeur que je suis adresse ses remerciements les plus chaleureux, en leur disant que ce travail en équipe garantit la qualité de l’ensemble et son harmonie. Longue vie au témoignage de Pierre Dubois.
Postscriptum
Robert Dumont
Au moment de la mise sous presse de ce livre, nous apprenons la mort de Pierre Dubois survenue à Santiago, le vendredi 28 septembre 2012.
Préface
Lors de mon passage à Santiago du Chili en février de cette année 2012, j’ai été témoin d’une scène qui m’a doublement impressionné : l’arrivée de Pierre Dubois à l’église de la Victoria pour la célébration eucharistique dominicale. Cet homme perclus d’infirmités ne peut en aucun cas se déplacer seul ; il était donc très entouré. J’ai perçu chez ceux qui l’accompagnaient et chez ceux qui l’accueillaient dans l’église une profonde vénération. Tous étaient des Chiliens. Ils reconnaissaient en lui le prêtre, le compagnon fidèle qui les a accompagnés pendant les années d’épreuve, qui s’est fait Chilien avec les Chiliens dans l’épreuve. Ce que j’ai perçu chez eux c’est plus que la gratitude, plutôt de l’admiration pour un homme qui, alors qu’il n’était pas un des leurs, a su faire les choix qu’il a faits, et ce faisant les a valorisés, et leur a donné une idée précise de leur dignité, bafouée par un régime politique indigne. Mais j’ai été impres-sionné aussi par Pierre Dubois. Malgré un corps plié en deux, il y avait sur son visage une détermination, une assurance extraordinaire. Il savait que là était sa place, que là était le troupeau que le Bon Pasteur lui avait confié, que là était pour lui le rendez-vous de sa fidélité d’homme et de prêtre. Presque cinquante années de cette fidélité aux pauvres et aux opprimés qui constituaient une large part, celle que Pierre Dubois a côtoyée, de la population chilienne, ainsi pourrait être résumée la vie de prêtre de Pierre. C’est la densité de cette fidélité qui donne du prix à son histoire. Ce qui l’arrime à cette population, ce n’est pas simplement un goût de l’ailleurs, ce n’est pas seulement une volonté de service «Fidei donum», de solidarité avec une autre Église et d’autres chercheurs de Dieu, c’est le sang versé du Père André Jarlan, c’est la souffrance de ce peuple de travailleurs, de syndicalistes, de petits et de pauvres, devenus le sien. Dès lors on n’était plus dans la simple logique «Fidei donum» de l’échange entre Églises, qui en principe n’est pas destiné à s’incarner en un seul homme. Son témoignage montre bien que le choix de passer toute sa vie au milieu du peuple chrétien est le fruit d’un passage intérieur. Au départ il
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