Risquer la foi dans nos sociétés Églises d’Amérique latine et d’Europe en dialogue , livre ebook

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Publié par

Date de parution

01 janvier 2005

Nombre de lectures

0

EAN13

9782845866348

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

SOUS LA DIRECTION DE Hadwig Ana Maria Müller et Denis Villepelet
Risquer la foi dans nos sociétés Églises d’Amérique latine et d’Europe en dialogue
RISQUER LA FOI DANS NOS SOCIÉTÉS
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com
Couverture :La Paix, détail d’un vitrail de Marc Chagall, 1964.
© Éditions KARTHALA, 2005 ISBN : 2-84586-634-8
SOUS LA DIRECTION DE Hadwig Ana Maria Müller et Denis Villepelet
Risquer la foi dans nos sociétés
Églises d’Amérique latine et d’Europe en dialogue
Éditions Karthala 22-24, boulevard Arago 75013 Paris
Ce livre est publié avec le concours de l’Institut de Missiologie d’Aix-la-Chapelle.
Avant-propos
Les disciples demandèrent au Rabbi : Maître, comment peut-on reconnaître que la nuit est passée et le jour déjà commencé ? Peut-on reconnaître le début du nouveau jour à ceci : qu’on puisse à l’aube, distinguer un chien d’une brebis ? Non dit le rabbi. Le nouveau jour, est-il à reconnaître à ceci : qu’on peut distinguer un dattier d’un figuier ? Non, dit le rabbi. Comment peut-on reconnaître le début du nouveau jour, demandèrent alors les Disciples impatients. Le rabbi leur répondit : quand vous reconnaîtrez aujourd’hui dans les gens que vous rencontrez le visage de votre sœur ou de votre frère... Martin Buber, Récits Hassidiques
Du 7 au 11 avril 2003, un symposium international s’est réuni à Belo Horizonte au Brésil sur le thème « Risquer la foi dans nos sociétés et entrevoir ce qui est neuf ». Il rassembla des femmes et des hommes de terrain, engagés dans la pâte de la mission de l’Église, et des théologiennes et théologiens d’Alle-magne, du Brésil, du Chili, de France et du Pérou. Une telle occasion donna lieu à unpatchworkétonnant de diverses langues et cultures, pratiques et discours ! Les protagonistes du sympo-sium se sont parlé, ils ont échangé, ils ont travaillé sur leurs expériences, les défis qui se posent à chacune des Églises pré-sentes et ont communiqué leurs recherches pour y faire face. Ce fut un vrai bon moment de fraternité et de catholicité.
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RISQUER LA FOI DANS NOS SOCIÉTÉS
Comment reconnaît-on que la nuit est passée et que le jour a commencé ? Et le Rabbi de répondre ; « quand vous reconnaîtrez dans les gens que vous rencontrez le visage de votre sœur ou de votre frère : voici le début du nouveau jour ! » Certes, un sympo-sium est une réunion de teneur scientifique dans laquelle des femmes et des hommes confrontent leur recherche et se laissent critiquer dans un dialogue exigeant et fructueux. Au Brésil, on appelle cela un « mutirao » pour signifier ce mouvement de recherche commune afin d’aller plus loin par le dialogue et de se laisser déplacer par les différences. Mais le symposium est aussi un banquet à la manière de Platon : s’y enfante une communion dans laquelle l’autre, l’étranger devient partenaire de la recherche et est considéré comme un frère ou une sœur. Et quand la solidarité paraît, un nouveau jour commence vraiment ! Ce livre est le témoin de l’incroyable richesse et diversité des expériences partagées et des discours tenus. On y lira les diffé-rences entre le Nord et le Sud, entre la vieille Europe de l’Ouest et la toujours jeune Amérique latine, entre la richesse et la pauvreté. On y trouvera des récits qui sont presque des poèmes et des exposés, plus didactiques, qui sont presque des thèses. Le lecteur pourra être surpris par cette variété de points de vue, de conceptions et de styles, désorienté aussi par l’hétérogénéité du propos, mais il y reconnaîtra aussi le souci d’intercompréhen-sion ouverte et sans réticence indiquant une catholicité en acte. Ainsi, des Églises ont mis en commun leurs dons qui – selon un chant populaire d’offertoire du Nord-Est brésilien – sont les 1 mains vides tendues vers l’autre . Le Brésil apportait une Église confrontée à des transformations violentes et qui cherche à servir comme elle l’a toujours fait le souci des pauvres. La France offrait une Église qui invite les chrétiens à témoigner de leur espérance dans une situation de pleine déchristianisation et qui attend de leurs libres paroles un renouvellement de la foi. L’Allemagne apportait une Église forte de ses confessions plurielles, qui souffre de son affaiblissement mais qui comprend aussi, à la lumière des Églises de l’est de l’Europe, qu’une Église moins forte n’est pas moins missionnaire.
1. « Quem disse que não somos nada, que não temos nada pra oferecer, repare as nossas mãos abertas trazendo as ofertas do nosso viver... » (Qui dit que nous ne sommes rien, parce que nous n’avons rien à donner, repère nos mains ouvertes dans lesquelles nous apportons l’offrande de nos vies...)
AVANT-PROPOS
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Ce symposium fut organisé par trois institutions : l’Association brésilienne de théologiennes et théologiens SOTER (Sociedade de Teologia e Ciências da Religião), la faculté de théologie de l’Institut Catholique de Paris et l’Institut de Missiologie d’Aix-la Chapelle. Les positions de ces trois institutions étaient au départ assez différentes mais des relations existaient déjà entre elles. En effet, beaucoup de théologiens brésiliens qui représentent la théologie de la libération, ont fait leurs études en France, en Bel-gique, en Allemagne et en Italie. Ils y ont souvent soutenu des thèses de très haut niveau. Beaucoup de Français, Belges, Alle-mands et Autrichiens se sont engagés dans les Églises d’Amé-rique latine après Vatican II. À la suite du concile, par exemple, la conférence des évêques de France a créé le CEFAL (Comité épiscopal France-Amérique latine) pour développer les relations avec les pays du continent latino-américain. L’Action Catholique a pu s’y développer, entrecroisant dans un même mouvement une spiritualité, une méthode pastorale et un engagement politique. Elle a marqué de son empreinte les textes initiaux de la théologie de la libération. Les évêques réunis à Medellín s’en sont large-ment inspirés. Des prêtres et religieux français se sont aussi engagés politiquement dès le début des dictatures militaires. Grâce au service de documentation DIAL (Diffusion de l’infor-mation sur l’Amérique latine) fondé il y a plus de trente ans, on a vu se développer l’opposition dans les pays victimes de ces régimes et la solidarité en Europe. En Allemagne, l’institution épiscopale Adveniat, née aussi dans l’esprit du Concile, n’a pas conduit au même développe-ment que le CEFAL en France. Son but d’ailleurs ne concernait pas d’abord la mission et l’échange de prêtres, religieux et laques. En revanche, les Allemands et les Autrichiens ont eu accès à la littérature « classique » de la théologie de la libéra-tion beaucoup plus tôt que les Français. Cette théologie devint dans les années 1980 le sujet d’un vif débat académique en Allemagne. Si le souci de la pratique était le plus fort en France, la préoccupation théologique l’emportait en Allemagne et en Autriche. Ainsi, l’œuvre systématique et fondatrice,Myste-2 rium liberationis, est traduite en allemand, en 1995, juste après
2.Mysterium Liberationis, conceptos fundamentales de la liberación, t. I et t. II, Ignacio Ellacuría et Jon Sobrino, Trotta, Madrid, 1990. Édition allemande en 2 tomes, Exodus, Lucerne,
teología de la S.A. Editorial, 1995-1996.
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RISQUER LA FOI DANS NOS SOCIÉTÉS
sa publication espagnole. Il n’y a toujours pas de traduction 3 française ! Les documents de Medellín qui datent de 1968, 4 n’ont été édités en France qu’en 1992 . Il a fallu que le père Charles Antoine se batte longtemps pour cette édition ! La collaboration européenne entre des interlocuteurs germa-nophones et francophones se développe aussi depuis quelque temps. Ainsi, lors de deux congrès franco-allemands œcumé-niques, à Fribourg en Brisgau en 2000 et à Magdebourg en 5 2001 , la question du rapport entre les réalités sociales et la foi chrétienne dans les pays de l’Europe de l’Ouest est devenue un vrai lieu de débat et d’échange. Les congressistes ont pris conscience que l’Église, avec deux mille ans d’âge, était tou-jours en devenir, en train d’être façonnée par les échanges entre chrétiens, par les différences entre les peuples, les cultures et les traditions. Les obstacles de naguère deviennent des points d’appui pour des relations fructueuses et fécondes. Le symposium dura cinq jours et chacune des journées portait un titre. Le mot clé du premier jour était « risquer ». Les interventions de ce premier jour constituent la première partie de ce livre : il s’agissait de créer des liens avec le séminaire préparatoire réalisé six mois auparavant à Paris et de laisser la parole à deux théologiens brésiliens pour introduire le sympo-sium face aux problèmes du Brésil. Le deuxième jour était consacré au « regard sur les sociétés » : ses contributions constituent la seconde partie. « Approfondir les théologies » fut le titre du troisième jour, ses contributions se trouvent dans la troisième partie. Le thème central du quatrième jour était « penser l’agir des Églises ». Son travail se répartit en quatre forums parallèles dont les contributions se retrouvent dans la quatrième partie. Le cinquième jour avait pour maître mot le verbe « rêver ». Quand le rêve est commun à beaucoup de
3. Publiés en Allemagne en 1970, dans une traduction éditée par le secré-tariat de l’institution épiscopale Adveniat et réédités en 1979 avec les docu-ments de Puebla dans la collection « Voix de l’Église mondiale » (Cahier n° 8) éditée par la conférence des évêques allemands. 4. Conclusions de Medellín, 1968. « L’Église dans la transformation actuelle de l’Amérique latine à la lumière de Vatican II ». Préface de Mgr Le Bour-geois, introduction et traduction par Charles Antoine, Paris, 1992. 5. Cf. H. Müller, N. Schwab et W. Tzscheetzsch (dir.),Une espérance qui parle, une Église en devenir; H. Mûller (dir.),, Ostfildern, 2001 Freude an Unterschieden, Kirchen in Bewegung,Ostfildern, 2002.
AVANT-PROPOS
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personnes en communion les unes avec les autres, il comporte selon Dom Helder Camara une vraie puissance de transforma-tion. Les contributions de ce dernier jour sont à la fois une évaluation de ce qui s’est passé pendant le symposium et une prospection vers l’avenir. Elles ne sont pas classées par auteurs mais par thèmes.
La traduction des textes brésiliens et allemands en français a requis une attention toute particulière ; elle montre combien ces textes sont précieux. Beaucoup de théologiens brésiliens ne sont pas connus dans les milieux européens et pourtant l’origi-nalité et l’acuité de leur pensée en valent la peine. C’est avec beaucoup de joie que nous remercions les éditions Karthala de se « risquer » à publier l’ensemble de ces textes. Nous voudrions aussi remercier Christine Gilbert, Michèle Jarton, Mechtild Müller, Jean-Louis Schlegel et Alain Tallard pour leurs contributions sans lesquelles ce livre n’aurait pu voir le jour. Notre reconnaissance va aussi à toutes celles et ceux qui ont eu l’audace de préparer ce symposium. Sans leur présence patiente et fidèle, l’aventure ne se serait pas réalisée. Parmi ces personnes, je pense particulièrement à Dom Serafim, à l’époque archevêque de Belo Horizonte, Padre Alberto Antoniazzi et Christina Bove à Belo Horizonte, mais aussi au groupe de Samba de la rue et Terezinha Heinen à São Paulo et, pour finir, à tous ceux qui nous ont laissé leurs écrits pour les retranscrire dans ce livre.
Hadwig Ana Maria MÜLLER et Denis VILLEPET
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