Repenser la théologie africaine Le Dieu qui libère , livre ebook

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Date de parution

01 janvier 2003

Nombre de lectures

0

EAN13

9782845863743

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

2 Mo

Jean-Marc ELA
Repenser la théologie africaine
Le Dieu qui libère
KARTHALA
REPENSER LA THÉOLOGIE AFRICAINE
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé
Couverture :
Tableau de Botembe Minbayi Lita, inLes peintres du fleuve, Karthala et Nicolas Bissek, 2001.
¤Éditions KARTHALA, 2003 ISBN :978-2-84586-374-3
Jean-Marc ELA
Repenser la théologie africaine
Le Dieu qui libère
Éditions KARTHALA 22-24, boulevard Arago 75013 PARIS
REPENSER LA THÉOLOGIE AFRICAINE
Au père Engelbert Mveng, s. j. En souvenir des longues nuits de partage sur l’Évangile des Béatitudes et le destin de l’Afrique. À Mme Gertrude Étoa, sa nièce et ma belle-sœur.
AVANT-PROPOS
Redécouvrir Dieu et sauver la théologie
Qu’est-ce que le Dieu de Jésus-Christ peut bien nous dire aujourd’hui en Afrique ? Pour tenter de répondre à cette question, je voudrais rappeler ici un événement qui a marqué ma vie et orienté toute ma démarche de réflexion et de recherche. J’ai longtemps travaillé au nord du Cameroun, à la suite de Baba Simon, le missionnaire africain aux pieds nus auquel un authentique enfant des Rochers, Jean-Baptiste Baskouda, a rendu un beau témoignage dans u n 1 petit livre . J’avais l’habitude d’aller vivre avec les gens de la montagne. Nous passions nos veillées à parler ensemble pendant de longues heures, après les journées de chaleur qui sont dures dans cette région du pays qui est à la porte du Sahel. Ces moments de rencontre étaient les temps les plus précieux et les plus riches de notre 2 expérience humaine et spirituelle . Nous nous retrouvions sans distinction d’âge et de sexe. Des anciens nous accompagnaient. J’étais préoccupé d’apprendre ce qu’ils savaient et de préparer les petites communautés que nous formions à l’avenir à partir de la sagesse des vieux maîtres de la parole. Nous interrogions sans cesse la tradition des ancêtres en examinant, en toute liberté et lucidité, les défis réels auxquels étaient confrontées les nouvelles générations qui avaient commencé à descendre en plaine. Ce qu’on peut appeler l’évangélisation se situait pour nous dans ce croisement des regards sur l’eau, la terre et le mil qui étaient le centre de gravité de tout notre 3 projet missionnaire . Il nous avait semblé que la relation à l’Évangile 4 passait par ces réalités structurantes de l’univers kirdi . Un soir, au
1. J.-B. Baskouda,Baba Simon. Le père des Kirdi, Paris, Cerf, 1988. 2. Sur cette expérience, lireMa foi d’Africain24-34., Paris, Karthala, 1985, pp. e 3. Voir, à titre d’illustration, les conclusions par J.-M. Ela au 3 Séminaire de Béjeskawé sur le thème : « Récolte et vie familiale », 17 janvier 1975, dans Le Lieu du combat, n° 2, 1999-2000, pp. 34-35. 4. Lire le chapitre sur « une pastorale du grenier », dansd’AfricainMa foi , op. cit., pp. 123 de; voir aussi ma conférence à Lubumbashi sur « Les enjeux la mission aujourd’hui », inMbegu,86-87, 1984.
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REPENSER LA THÉOLOGIE AFRICAINE
cours d’une rencontre vécue sur le modèle de la palabre africaine, j’avais proposé que Dieu soit le sujet de nos échanges et de nos discussions. Au cœur du débat, une jeune femme prit la parole. Elle était en colère. Le débit de ses mots, réduits à une question essentielle, avait surpris et secoué tout notre groupe : « Dieu, Dieu, et après ? » interrogeait-elle. En approfondissant le sens de cette intervention percutante, j’avais fini par comprendre que, pour cette femme, il fallait reformuler la question d’une manière plus précise. Nous étions invités à être plus sérieux pour justifier le sens de notre rencontre. En définitive, le thème de la palabre s’est articulé sur une question jugée plus pertinente : « Que signifie Dieu pour les gens qui sont dans les situations de pauvreté, de sécheresse et de famine, d’injustice et d’oppression ? » Depuis cette nuit-là, la colère de la femme kirdi hante toute ma théologie. L’ouvrage qu’on va lire veut reprendre cette question fondatrice qui, en réalité, doit revenir au centre du débat ouvert sur l’intelligence de la foi dans les Églises d’Afrique. Si la théologie est un discours sur Dieu, elle doit s’interroger sur le Dieu dont elle parle en restant à l’écoute des questions des hommes et des femmes dont nous ne pouvons ignorer les situations, les inquiétudes et les aspirations. Cet enjeu est inévitable lorsqu’il s’agit de relire l’Évangile pour redécouvrir Dieu à travers le visage d’un « certain Jésus qui est mort, mais que Paul prétend être toujours en vie » (Ac 25, 19). Face au judaïsme de son temps, l’Église naissante s’est vue obligée de revenir à la Bible afin d’en saisir le message à la lumière de la Résurrection (Ac1, 15-16 ; 2, 14 -36 ; 3, 26 ; 4, 8-12 ; 4, 23 -30 ; 5, 29-32 ; 7, 1-53 ; 8, 30-35 ; 9, 22 ; 10, 34 -39 ; 13, 16-41). Jésus lui-même avait initié cette interprétation de l’Écriture au lendemain de Pâques (Lc 24, 25-27). L’entrée des païens dans l’Église s’ouvre avec l’ère de l’Esprit (Ac 2, 1ss ; cf. Jn 20, 22) qui pousse la communauté apostolique à penser l’identité chrétienne (Ac 15, 1-35). Tout au long de son ministère, Paul ne cesse d’approfondir le sens du Mystère d u Christ (Col 1, 26-27 ; Ep 3, 1-13) à partir des défis du christianisme en terre païenne (Ep 1, 18-22 ; Col 1, 15-20). Confronté à des problèmes neufs et difficiles, il lui faut mettre en valeur toutes les capacités de son intelligence pour articuler le rapport entre les païens et l’Église à partir d’une réflexion renouvelée sur l’Évangile qu’il a reçue (Ga1 12) et qu’il a mission de proclamer en cherchant de nouvelles formes de fidélité dans un environnement changeant. Le passage du monde juif au monde païen a mis à l’épreuve la puissance d’interprétation de la Révélation de Dieu en Jésus-Christ au temps des apôtres. Cette histoire où l’Esprit de Vérité (Jn 14, 17, 26) est à l’œuvre à chaque étape de l’annonce du Christ met en lumière les liens étroits entre la mission et la théologie dans l’Église à travers l’espace et le temps.
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