Religion populaire et pastorale créole à l’île Maurice , livre ebook

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Date de parution

01 janvier 2003

Nombre de lectures

0

EAN13

9782845863811

Langue

Français

Alain Romaine
Religion populaire et pastorale créole à l’île Maurice
RELIGION POPULAIRE ET PASTORALE CRÉOLE À L’ÎLE MAURICE
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé
Couverture : « Le Morne, montagne commémorant l’épopée des esclaves marrons ». Tableau d’Elise Derroitte.
Éditions KARTHALA, 2003 ISBN : 2-84586-381-0
Alain Romaine
Religion populaire et pastorale créole à l’Île Maurice
Éditions KARTHALA 22-24, boulevard Arago 75013 Paris
Remerciements
Je désire remercier tout particulièrement : -M.le Professeur Henri Derroitte, le promoteur de ce mémoire, pour ses précieux conseils et sa disponibilité. -Le Directeur de l’Institut International Lumen Vitae, P.André Fossion, sj., mon accompagnateur d’étude, P. Philippe Bacq, sj., le corps professoral, les amis étudiants et étudiantes, pour l’expérience enrichissante d’étude et de partage vécu. -Dupriez, les membres du Conseil pastoral, lesP. Philippe paroissiennes et les paroissiens de la communauté chrétienne de laTrinité qui m’ont accueilli avec bienveillance à Bruxelles et m’ont ainsi permis de participer à leur vie ecclésiale. -Les amis qui m’ont soutenu, dans et au-delà de ce mémoire: Daniel et Micheline Nairac, Dario et Aurore Labonté-Michaud, Vincent et Marie Christine Bradfer-Lareine, Laetitia Deketelaere, Michel et Christiane Cutzach, Dario Foolchand, Jean Charlier, Raymond Zimmermann, Georges Piat. -Les organismes boursiers, Les amis deLumen Vitae et Missio, sans lesquels je n’aurais pu envisager ces deux années d’études.
Avant-propos
L’un des principaux défis auxquels l’Église de Maurice est confrontée concerne l’action pastorale dans le monde populaire créole. Celui-ci représente la masse des chrétiens dans une société insulaire multireligieuse. Très attachés à l’institution ecclésiale, les Créoles présentent une manière particulière de vivre et de célébrer leur foi au quotidien, parfois à distance ou en marge des propositions officielles. Objet d’une réflexion approfondie chez les acteurs pastoraux, cette réalité ecclésiale appelle à l’élaboration de pistes pastorales appropriées pour une évangélisation en profondeur. Ainsi, pour contribuer à cette recherche commune, sur l’envoi de Mgr. Maurice E. Piat, évêque de Port-Louis, j’ai entrepris la présente étude à partir de mon expérience de prêtre en paroisse, issu du milieu populaire créole, impliqué directement dans l’action pastorale auprès des Créoles. L’apport théorique, nourri du brassage d’expériences pastorales internationales, acquis lors de mon séjour à Lumen Vitae (Bruxelles), m’a fourni les outils nécessaires pour appréhender cette tâche. Les deux années que j’ai consacrées à cette recherche m’ont donné le recul nécessaire qui me permettra d’être plus efficient sur le terrain pastoral dans mon engagement ultérieur à Maurice. Pour aboutir à des propositions pratiques, je mènerai ma réflexion en trois temps selon la méthode éprouvée en théologie pastorale. Elle consiste à décrire la réalité pastorale concernée, à expliciter son point d’appui théologique et à dégager des pistes d’action adéquates et pratiques. Ce cheminement commande naturellement la démarche suivie tout au long de ce travail.
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RELIGION POPULAIRE ET PASTORALE CRÉOLE
Par ailleurs, il n’est pas inutile de préciser dès à présent l’acception de quelques termes qui sot au cœur même de notre recherche.
C r é o l e: Le terme français «créole» est apparu au e XVIIsiècle, à l’aube de l’ère coloniale. Selon le Petit Robert, sa provenance étymologique serait à la fois espagnole « criollo » et portugaise « crioulo » signifiant « serviteur nourri dans la e maison », de « criar » « nourrir ». La littérature duXVIIIsiècle désignait le créole comme une personne, de « race » blanche, née dans les colonies. Par la suite, le mot va se référer aux esclaves natifs des colonies. Un glissement va ensuite s’opérer : l’individu créole va progressivement être identifié à la langue créole, un parler spécifique aux îles colonisées des Caraïbes et 1 des Mascareignes . Enfin, suivant l’histoire géopolitique et la configuration sociologique de chacune des îles, les significations du terme liées à la désignation ethnique de l’individu vont évoluer. Aux Petites Antilles le terme est plutôt attribué aux descendants des Blancs. A la Réunion, il englobe tous les Réunionnais, tandis qu’à Maurice le terme désigne 2 principalement les Noirs métissés , « descendants d’esclaves « afro-malgaches » à l’exclusion de « Indo-Mauriciens », des 3 « Blancs » et des « Sino-Mauriciens »» . Dans un contexte de diversité religieuse, l’appartenance au Christianisme est le trait culturel commun des créoles mauriciens.
1. Cf. CHAUDENSSONR,Les créoles français,(coll. Langues en questions) Paris, Fernand Nathan, 1979, pp. 9-16. 2. Le métissage effectué dans les colonies marquées par l’esclavage des noirs, est une donnée caractéristique aux sociétés créoles. A Maurice ce sont principalement les Africains venant de la cote mozambicaine et les Malgaches qui étaient des esclaves durant la colonisation française (1721-1810), avec toutefois une petite minorité d’indiens venant du sud de l’Inde. Visiblement on peut constater un métissage des descendants afro-malgaches avec certaines couches de la population indienne, arrivée massivement dans la deuxième moitié du siècle dernier sous la colonisation britannique (1810-1968). Ces métis aux traits indiens, du fait de leur appartenance chrétienne, sont désignés comme des Créoles par les mauriciens. 3. Cf. MO U T O U.,Beigomretlonietiqueraphémogtndesemcene«Rethnique »,Maurice, inJournal Express,4 avril 1997.
AVANT-PROPOS
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Populaire: L’adjectif « populaire », du latin «popularis», se rapporte à tout ce qui est relatif au peuple, perçu dans sa dimension de masse au sens quantitatif et collectif Ainsi peut-on parler de chants populaires, de lieux populaires, de mesures populaires, etc., pour signifier des points d’intérêts accueillis et partagés massivement, d’une façon spontanée, par le peuple. Mais la désignation d’une entité populaire fait apparaître sa contrepartie sociale : une catégorie minoritaire aux goûts, aux sensibilités et aux intérêts différents, voire divergents. C’est celle-ci qui se retrouve souvent dans des positions hiérarchiques d’autorité et de pouvoir à partir desquelles elle tente d’imposer sa vision du monde à l’ensemble. D'où les oppositions courantes : classe populaire/classe dirigeante ; Église populaire/ Église officielle ; milieu populaire/milieu savant. Vu dans une perspective de rapports sociaux, le qualificatif populaire renvoie à ce qui se caractérise par la dépendance et la privation de participation directe aux structures de décision dans une société donnée. Cela a pour conséquence, entre autres, d’attribuer l’adjectif populaire à la masse des économiquement défavorisés. Nous utiliserons donc le terme populaire dans son acception d’opposition de la masse à une catégorie sociale minoritaire aussi bien que dans le sens des économiquement faibles ayant des comportements collectifs spécifiques.
Milieu populaire créole à l’Île Maurice:Le monde populaire mauricien comprend certes les membres de toutes les communautés religieuses et ethniques. Les créoles constituent une grande part de la masse populaire mauricienne. Cependant tous les créoles ne sont pas du milieu populaire. Nous estimons à près de 80 % des créoles, soit environ 175 000, ceux qui se reconnaissent du milieu populaire créole. C’est de cette catégorie spécifique, à laquelle nous assignons le terme générique de « créoles », qu’il s’agit dans l’ensemble de notre travail.
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