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Français
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Publié par
Date de parution
07 mars 2018
Nombre de lectures
4
EAN13
9782342165746
Langue
Français
« Depuis [1990], la libéralisation des médias a entraîné une floraison des journaux privés très virulents à l'égard du pouvoir. Même si les difficultés structurelles que connaissent ces journaux empêchent en pratique une réelle diversité et révèlent les limites de l'indépendance des journalistes vis-à-vis des responsables politiques, elle se trouve néanmoins confrontée à trois défis : politique d'abord, la liberté d'expression n'est pas complète ; économique ensuite, la rentabilité n'est pas au rendez-vous ; enfin, la professionnalisation des rédactions est encore incertaine. Très influencé par le cadre politique, juridique et économique, le changement que représente l'apparition d'une presse indépendante est lié à la crise qui sévit dans la plupart des pays africains, et celle de la presse est à la fois une conséquence de la crise générale et un miroir grossissant de celle-ci. Elle se traduit ainsi dans une crise de légitimité avec notamment le soutien univoque qu'elle donnait aux dirigeants en place. » Comment la presse gabonaise s'est-elle historiquement construite ? De ses très lointaines origines « missionnaires » à sa situation contemporaine, quelles phases a-t-elle traversées ? Et, réciproquement, comment a-t-elle accompagné les bouleversements politiques du Gabon ? Soumission au pouvoir ou impertinence, musellement ou critique des élites : comment a-t-elle balancé entre ces divers pôles ? Et qui sont les acteurs majeurs et incontournables de son évolution ? Ces problématiques, dont certaines sont d'actualité, A. Sabi Djaboudi les expose et tente de les résoudre tout au long de cette étude qui sonde le passé et le présent pour mieux penser la presse gabonaise de demain. Un essai indispensable.
Publié par
Date de parution
07 mars 2018
Nombre de lectures
4
EAN13
9782342165746
Langue
Français
Presse d'opinion et luttes politiques en Afrique francophone
Arthur Sabi Djaboudi
Publibook
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Presse d'opinion et luttes politiques en Afrique francophone
« Celui qui voit un problème et qui ne fait rien fait partie du problème ».
Gandhi
Dédicace
À ma famille de France, de Belgique et des États-Unis ;
À tous mes collègues de l’ambassade du Gabon en France ;
Aux Yeffas du Septentrion et amis du Gabon.
À toi, fils… si loin des terres de Langoiran.
Remerciements
Au terme de la rédaction de cet ouvrage, nous tenons à témoigner toute notre reconnaissance au Professeur Étienne Damome de l’université Bordeaux-Montaigne d’avoir accepté de consacrer son temps pour la lecture et la préface de cet ouvrage en dépit de son agenda particulièrement chargé.
De même, nous remercions les responsables des bibliothèques de Cujas Paris-Sorbonne, de l’Institut d’études politiques de Bordeaux IV, de Victor Segalen-Bordeaux II, de la BU pluridisciplinaire de Bordeaux Talence, des Archives des missions de la Congrégation du Saint-Esprit de Chevilly-Larue, de la Bibliothèque de la documentation internationale contemporaine de l’université Paris Nanterre qui ont mis à notre disposition quelques précieux ouvrages.
À propos de l’auteur
Docteur en sciences de l’information et de la communication de l’université Michel Montaigne-Bordeaux III, titulaire d’une maîtrise en science politique (université Montesquieu-Bordeaux IV) et d’une maîtrise en anthropologie (université Victor Segalen-Bordeaux II), et chercheur au Département de littérature, des sciences du langage et de la communication de l’Institut de recherches en sciences humaines (IRSH/CENAREST), A. Sabi Djaboudi assure également ses activités de recherches au sein du LAB’COM, Laboratoire de communication de Libreville, dont il est le directeur adjoint.
Par ailleurs, dans le domaine de l’enseignement supérieur, il est chargé de cours depuis plus d’une dizaine d’années à l’École normale supérieure (ENS), à l’Académie franco-américaine de management (AFRAM), au Département des sciences de l’information et de la communication (DSIC) de l’université Omar Bongo, à l’Institut des hautes études de management (IHEM), à l’African University Management (AUM) et à l’École supérieure des arts et métiers (ESAM) de Libreville.
Depuis 2014, il est conseiller chargé de la communication et des relations publiques à l’ambassade haute représentation du Gabon en France.
Il est l’auteur de l’ouvrage Les Médias d’État au Gabon. Permanence et mutations (Paris, L’Harmattan, 2017).
Préface par le professeur Étienne Damome
Le livre d’Arthur Sabi Djaboudi Presse d’opinion et luttes politiques en Afrique francophone. Le Gabon de 1922 à 1990 , est une contribution magistrale à l’étude des médias africains. À la lecture de son titre, le lecteur pourrait croire que l’ouvrage est uniquement centré sur la situation gabonaise. Il se rendra très vite compte que son auteur le situe dans un univers qui déborde très largement le Gabon. Les premiers chapitres offrent en effet un panorama francophone tendant à montrer un contexte historique et sociopolitique quelque peu uniforme. Les spécificités gabonaises ne se dégagent que dans les derniers chapitres, et encore, il y a un va-et-vient incessant à tous points de vue entre le reste de l’Afrique francophone et ce pays de l’Afrique centrale.
L’ouvrage d’Arthur Sabi Djaboudi est marqué tout d’abord par une dimension profondément historique. S’inscrivant en droite ligne des travaux d’André-Jean Tudesq qu’il cite dès le premier paragraphe de son introduction, Arthur Sabi Djaboudi démontre ainsi que l’approche généalogique est le seul moyen permettant de prendre du recul par rapport aux événements présents et de les resituer dans un contexte qui les éclaire d’un feu nouveau. Libéré de la dictature du présent, on peut voir à travers les faits d’aujourd’hui les permanences et les ruptures par rapport aux situations du passé. Cette approche donne l’occasion à l’auteur de remonter à l’époque précoloniale pour retrouver, dans un contexte de culture orale, les germes de la fonction journalistique à travers le griot, « témoin ou enquêteur ». Il met l’art de la parole au service de la palabre africaine. Il suscite les débats publics mais calme aussi les tensions sociales. Durant la même période précoloniale, l’auteur s’arrête sur l’introduction de la presse écrite par les Églises chrétiennes. Il cite à juste titre les travaux d’Annie Lenoble-Bart qui a consacré toute sa carrière à nous la faire connaître. La presse missionnaire a été pionnière dans de nombreux pays et a dessiné le modèle que la période coloniale enracinera définitivement.
L’auteur ne le dit pas clairement, mais il a derrière la tête les deux modèles tutélaires qui se sont imposés sur les terres africaines en fonction de l’aire d’influence française ou de celle de la Grande-Bretagne. En ce qui concerne la presse gabonaise, ancienne colonie française, elle partage avec celle des autres pays de l’Afrique centrale française et l’Afrique occidentale française les mêmes racines. Pour rappel, jusqu’à la naissance de la presse populaire, à la Belle Époque, les journaux en France se font sans les journalistes. Les articles sont certes écrits pas des collaborateurs de presse mais ceux-ci ne vivent pas leur activité comme un métier à part entière, avec ses savoir-faire propres, sa logique de carrière. Travailler pour un journal constituait une position d’attente ou un tremplin vers les vraies carrières de la littérature et de la politique. La majorité des titres s’identifiait par conséquent à des sensibilités politiques et étaient porteurs d’opinions caractérisées. L’excellence professionnelle se fondait sur la maîtrise et le brio ainsi que la capacité à défendre une ligne éditoriale. Le poids du commentaire et l’expression de l’opinion en étaient la caractéristique fondamentale. Dans cette logique, le fait ou l’événement devient prétexte à exercices de style brillants et désinvoltes. Ce modèle est passé à la postérité et la presse écrite francophone contemporaine en constitue la caricature la plus aboutie. Il n’est donc pas étonnant que l’auteur ait choisi, comme second angle privilégié d’analyse, la dimension sociopolitique.
Historiquement, la presse écrite et le journalisme sont contemporains de l’émergence d’une société démocratique. En Afrique, la presse écrite ne s’est épanouie que dans un contexte favorisant un minimum de liberté d’expression. Ce fut le cas, on l’oublie souvent, à la fin des années 1950, mais surtout à la fin des années 1980, lorsque le vent de liberté qui a soufflé sur le continent a fait éclore et se multiplier des centaines de titres au destin inégal. Au Gabon, comme ailleurs en Afrique, l’émergence de la presse écrite privée est liée à un contexte éminemment politique ; parce qu’à peine née, la presse écrite a accompagné le passage au multipartisme et l’organisation des premières élections véritablement libres et démocratiques depuis les indépendances. Au Gabon, comme dans de nombreux autres pays, c’est l’unique scène politique véritable, ce qui en fait une presse à dominante d’opinion. Dans ce contexte, « les procès des politiques contre la presse » sont en réalité les procès des politiques contre les idées de leurs rivaux et « les procès des journalistes contre la presse écrite » sont des tentatives désespérées de la profession de s’émanciper de la tutelle du politique. L’auteur montre par ailleurs avec beaucoup de perspicacité comment les médias provoquent des dissensions, cristallisent le débat politique… et créent des hiérarchies sociales nouvelles.
Malheureusement, le panorama de M. Arthur Sabi Djaboudi s’arrête au début des années 1990. On aurait aimé connaître, dans un souci d’historicité, plus de vingt-cinq ans après, les mutations ou les permanences au sein du paysage gabonais et dans les pratiques professionnelles, notamment à l’ère du numérique.
Cet ouvrage, très agréable à lire, impressionne par son exhaustivité sur la période étudiée et par sa longueur (treize chapitres), ceci expliquant cela ! Puisse-t-il satisfaire la curiosité de jeunes chercheurs et contribuer à nourrir le débat au sein de la communauté des scientifiques africains ou africanistes.
Pr Étienne Damome
Université Bordeaux-Montaigne
1 Tudesq (André-Jean), Feuilles d’Afrique : Étude de la presse de l’Afrique subsaharienne , Talence/Bordeaux, Maison des sciences de l’homme d’Aquitaine, 1995, p. 3.
2 Mamadou Dindé Diallo, « Un siècle de journaux en Guinée : Histoire de la presse écrite de la période coloniale à nos jours », doctorat de l’université de Toulouse II, Le Mirail, 2013, p. 18.
3 Marie-Soleil Frère, « Médias en mutation : de l’émancipation aux nouvelles contraintes », in : Médias, journalistes et espace public , Paris, Karthala, « Politique africaine », n° 97, 2005.
4 Presse et démocratie en Afrique.
5 Babacar Fall, « Le mouvement syndical en Afrique occidentale francophone. De la tutelle des centrales métropolitaines à celle des partis nationaux uniques, ou la difficile quête d’une personnalité (1900-1968) », in : Matériaux pour l’histoire de notre temps , n° 84, 2006.
6 Rambaud (Brice), « La presse écrite togolaise, acteur et témoin de l’ère Eyadema (1967-2005) », in : Revue Afrique plurielle , n° 2, 2006.
7 Wittman (Franck), « La presse écrite africaine et ses dérives », in : Politique africaine , n° 101, 2006, p. 181.
8 Tudesq (André-Jea