52
pages
Français
Ebooks
2022
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Publié par
Date de parution
25 février 2022
Nombre de lectures
9
EAN13
9782728932719
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Profitant d’un mariage en province où ils devaient se rendre tous deux, un journaliste amateur de « culture satanique » (hard rock, séries, BD) demande au Père Gaultier de Chaillé de faire la route avec lui pour l’interroger sur le diable : il savait en effet qu’il avait beaucoup étudié la question.
Ce livre est né de cette conversation improvisée. Il balaye de façon claire, courte et moderne toutes les questions que l’on peut se poser sur le diable. Est-ce qu’il existe vraiment ? Si oui, qui est-il ? Que peut-il faire ? Ne pas faire ? Comment tombe-t-on sous son pouvoir ? Est-il exact que cela se traduit par des phénomènes étranges ? Comment peut-on s’en libérer ? Tenant un propos équilibré, sans voir le diable partout ni le voir nulle part, le Père de Chaillé livre ici un remarquable petit livre de spiritualité qui traite autant du mal que du pouvoir de notre liberté.
Publié par
Date de parution
25 février 2022
Nombre de lectures
9
EAN13
9782728932719
Langue
Français
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1 Mo
Table des matières Préambule Introduction Première partie. Qui est le diable ? Un personnage biblique très secondaire Éléments d’angélologie Éléments de démonologie Le diable : de porteur de lumière à prince des ténèbres Deuxième partie. Que fait le diable dans notre monde ? L’empire du néant Obsession, oppression, possession Possession et exorcisme Troisième partie. Délivre-nous du mal « Regardez l’humilité de Dieu » Conclusion Remerciements Notes Page de copyright
Points de repère Cover Title Page Copyright Page Footnotes Corps de texte
Préambule
Je suis prêtre, ordonné en 2013 pour le diocèse de Versailles, et actuellement curé de la paroisse de Villepreux-Les-Clayes-sous-Bois. J’avais choisi de consacrer mon master en théologie à la question « Satan, personne ou personnage ? », pour réfléchir sur ce sujet dont j’entendais peu parler ou sur un mode dédaigneux ou superstitieux. Le diable fait recette dans notre monde, mais pas tellement en théologie, et les cours de séminaire ou les traités de doctrine chrétienne sont souvent sobres sur le sujet, au point de sembler l’évacuer.
Je trouvais que c’était un vrai manque : notre monde a précisément besoin d’un regard théologique éclairé et mesuré sur le diable. Beaucoup de contemporains sont en souffrance, et nombreux sont les baptisés catholiques qui cherchent ailleurs une réponse à leurs questions sur le monde des ténèbres puisqu’ils ont le sentiment que les catholiques ont oublié de croire qu’il existe. D’un autre côté, beaucoup ne supportent pas la naïveté superstitieuse de ceux qui croient voir le diable à tous les coins de rue et sont persuadés qu’il est à l’origine de tous nos malheurs. L’équilibre demande de l’effort mais permet de tenir debout !
Or, l’été dernier, alors que je devais célébrer un mariage en province, il s’est trouvé que le photographe amateur engagé pour la journée, Yann, était aussi journaliste de métier. Ayant appris que ces sujets m’intéressaient, il a eu le culot de s’adresser à moi pour que nous fassions la route ensemble : il voulait profiter de ces quelques heures de voiture pour m’interroger sur la démonologie, qui le passionnait. D’abord déstabilisé, j’ai ensuite accepté mais en posant une condition : que cette conversation, qui m’apparaissait comme l’occasion providentielle de confronter mes recherches avec un non-croyant apparemment très au fait de « culture diabolique », puisse être enregistrée pour éventuellement faire l’objet d’un livre. Amusé et stimulé par cette perspective, Yann accepta. Qu’il en soit chaleureusement remercié. De fait, cet entretien tint toutes ses promesses, et c’est pourquoi j’ai choisi de le retranscrire, avec les retouches et les ajouts nécessaires. Cette conversation ressemble à beaucoup d’autres que j’ai eues ces dernières années, entre passion et scepticisme, avec beaucoup de personnes qui ont envie de mieux comprendre qui est le diable. J’espère que les quelques réponses que je donne ici pourront les aider.
Introduction
Le diable, folklore ou réalité ?
Alors, vous êtes prêtre et passionné par le diable ? C’est quand même assez étonnant… Les prêtres sont censés s’occuper de Dieu, de la Bible et des prières, non ? Pourquoi est-ce que vous êtes devenu spécialiste du diable ?
En fait, je ne suis pas vraiment un spécialiste du diable, comme si tout mon ministère tournait autour de ça. J’ai choisi de travailler sur le diable d’abord parce que je n’avais jamais entendu de propos vraiment documenté sur la question, et que les réponses du genre « ne vous intéressez pas au diable, c’est une perte de temps », ne m’ont jamais suffi. Si le diable fait partie de la théologie, et surtout de l’expérience de nos contemporains, un prêtre doit savoir en parler. C’est en plus un sujet qui questionne tout le monde, croyants et non-croyants, tous veulent en savoir plus et je trouvais que c’était une bonne chose de choisir un sujet « populaire » et pas une question de théologie qui ne peut intéresser que les spécialistes.
Vous dites que ça fait partie de l’expérience de nos contemporains, mais en fait il y a peu d’expérience du diable aujourd’hui quand même. On n’est plus au Moyen Âge et l’omniprésence du diable est visiblement une histoire un peu dépassée…
Ah, sans doute que la société elle-même est passée par un désenchantement qui fait qu’on rechigne à parler du diable. C’est même devenu un sujet de croyance très privée et un peu honteuse. Mais quand on parle avec les personnes de manière intime, beaucoup disent qu’elles sont atteintes d’une manière ou d’une autre par son influence. Après, il faut distinguer la part qui relève de la psychiatrie, et surtout de la superstition. En tout cas, le monde des ténèbres fait à l’évidence partie de la vie de beaucoup.
Ensuite, de manière beaucoup plus visible, il y a le diable comme figure symbolique de la culture contemporaine. On le voit dans une infinité de romans, films, séries et jeux vidéo, et c’est évidemment une figure majeure du rock metal, une espèce de porte-étendard de ceux qui cherchent à vivre une rébellion radicale par rapport à un ordre établi ou au diktat du conformisme consumériste ambiant.
Justement, c’est un emblème, un symbole, comme une image fictive qui n’a pas de prétention à être réelle…
Pour une part, c’est tout à fait vrai. Beaucoup de romans et de films parlent du diable sans vouloir expliquer qui il est. Ils présentent une histoire macabre et choquante, les gens payent pour avoir leur dose de jump scare , et tout va bien. C’est encore plus clair pour le rock. Alors que beaucoup de cathos sont convaincus que les rockeurs sont tous des adorateurs de Belzébuth qui massacrent des animaux sur scène, la grande majorité arborent des symboles sataniques en signe de rébellion, et rien de plus.
Ce n’est pourtant pas ce que dit l’Église, elle est quand même contre le metal…
Idée reçue ! L’Église n’a rien à dire et elle ne dit rien sur les genres musicaux ! Il n’y a pas d’anathème jeté sur un genre ou un autre. J’ajouterais même qu’il est important de comprendre le metal pour ce qu’il est : un mouvement de rébellion, un cri essentiel. J’ai perçu tout ça avec précision à l’occasion d’un enterrement particulièrement marquant. Il s’agissait d’une jeune femme, Céline, dans mon ancienne paroisse. Elle s’était mariée avec Romain quelques jours avant sa mort alors qu’elle savait que la maladie allait l’emporter.