Mémoires d’un pasteur camerounais (1920-1996) , livre ebook

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Date de parution

01 janvier 2003

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0

EAN13

9782845864184

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

2 Mo

Thomas Ekollo Mémoires d’un pasteur camerounais (1920-1996)
Églises d’
mémoire CLÉ – KARTHALA
MÉMOIRES D£UN PASTEUR CAMEROUNAIS
Depuis trente ans, nous avons été les spectateurs et les acteurs d’une formidable mutation du panorama religieux mondial. Au milieu du e XXsiècle, un peu plus d’un catholique sur deux dans le monde vivait en Europe et en Amérique du Nord ; le nouveau millénaire n’en comptera bientôt plus qu’un sur trois et le temps est proche où l’Afrique aura presque autant de chrétiens que l’Europe occidentale. e Cette situation est le fruit de l’histoire : l’histoire missionnaire desXIX e etXXsiècles. Des colonisations aux indépendances, non sans douleurs, des communautés chrétiennes ± catholiques, protestantes ± sont nées en dehors de l’Occident, puis de véritables Églises, qui se sont affirmées et témoignent autrement de l’Évangile du Christ. Elles se penchent aujourd’hui sur leurs origines et veulent en connaître les sources. La collectionMémoire d£Églisesentend se situer dans cette perspective en recourant à une approche historique. Il faut multiplier les histoires particulières pour que deviennent enfin possibles les synthèses informées qui manquent sur les Églises du Sud. Cette collection est dirigée par Paul Coulon, directeur de l’Institut de science et de théologie des religions à l’Institut catholique de Paris.
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé
Couverture :
Le pasteur Thomas Ekollo, commandeur de la Valeur, Douala, 20 mai 1983. Photo : Famille Ekollo.
Éditions KARTHALA, 2003 ISBN : 2-84586-418-3
Thomas Ekollo
Mémoires d£un pasteur camerounais
(1920-1996)
Préparation du manuscrit et avant-propos par Marc Spindler
Éditions KARTHALA 22-24, bd Arago 75013 Paris
Éditions Clé B.P. 1501 Yaoundé
CollectionMémoires d£Églises
A la rencontre des Kapsiki du Nord-Cameroun. Regard d’un missionnaire d’après Vatican II,Duriez Christian e e Altérité religieuse, un défi pour la mission chrétienne,XVIII-XXsiècle (L’), Jacquin F. et Zorn J.-F. (éds) Anne-Marie Javouhey, fondatrice de la congrégation des surs de Saint-Joseph de Cluny (1779-1851),Lecuir-Nemo Geneviève Aventuriers de la mission. Les spiritains en Acadie et en Amérique du Nord, 1732-1839 (à paraître),Koren H. J. Catholicisme au Burundi, 1922-1962 (Le). Approche historique des conversions,Mvuyekure A. e Catholicisme en Haïti auXIXsiècle (Le),Delisle Philippe Chrétiens d’outre-mer en Europe. Un autre visage de l’immigration, Spindler M. et Lenoble-Bart A. (éds) Église de Pointe-Noire (Congo-Brazzaville) (L’). Évolution des communautés chrétiennes, de 1947 à 1975,Pannier Guy Espace missionnaire (L’). Lieu d’innovations et de rencontres interculturelles, Routhier G. et Laugrand F. Histoire du christianisme en Afrique. Les sept premiers siècles, Arnauld Dominique Histoire religieuse des Antilles et de la Guyane françaises. Des chrétientés sous les tropiques ? 1815-1911,Delisle Philippe Jean Zoa, prêtre, archevêque de Yaoundé, 1922-1998,Messina Jean-Paul Kalouka et Zoungoula. Les deux premières religieuses de Brazzaville, au Congo, 1892-1909,Banville Ghislain de Mémoires d’un pasteur camerounais (1920-1996),Ekollo Thomas Mission catholique en République du Bénin (La). Des origines à 1945, Bonfils Jean Ácuménisme et pratiques missionnaires,Cheza M., Costermans M. et Pirotte J. Pierre Ratsimba (1846-1919), le fondateur oublié de l’Église de Fianarantsoa (Madagascar),Noiret François Relations Églises-État en situation postcoloniale (Les),Delisle Philippe et Spindler Marc (éds)
Avant-propos
Le pasteur Thomas Ekollo (1920-1996) appartenait à la nouvelle élite qui prit les rênes du Cameroun dans les années décisives de la décolonisation, depuis la création de l¼Organisation des Nations unies en 1945 et après le discours de Brazzaville (1946) du général de Gaulle. De fait, la décolonisation ne s¼est pas faite en un jour. Sa préparation et sa mise en œuvre ont été au Cameroun une œuvre de longue haleine. Les mémoires de Thomas Ekollo que nous publions ici montrent la durée et la dureté d¼une trajectoire personnelle exemplaire. Dès 1947, Thomas Ekollo obtint une bourse du gouvernement, régulièrement renouvelée, pour entreprendre des études en France qui durèrent neuf ans et furent couronnées de succès. À la diffé-rence de beaucoup d¼autres étudiants camerounais, qui trouvèrent leur voie dans l¼administration et les affaires politiques de leur pays, Thomas Ekollo n¼a pas voulu faire carrière dans le domaine politique. C¼est dans l¼Église protestante qu¼il a fait son chemin, fidèle à une vocation religieuse affirmée envers et contre tout. Cherchons à comprendre les raisons de ce choix. À lire ce récit de vie, nous découvrons l¼immense influence du père de Thomas Ekollo, le pasteur Joseph Ekollo (vers 1865-1946). Celui-ci appartenait à la deuxième génération de chrétiens protestants sur la côte Sud du Cameroun, enfants spirituels des premiers mission-naires baptistes, et notamment des missionnaires jamaïcains noirs Fuller père et fils à Deïdo et Bonabéri. Le pasteur Joseph Ekollo servit l¼Église protestante sous l¼égide de la Mission de Bâle, présente au Cameroun du temps allemand (1884-1916). Lors de la conquête française, les missionnaires de nationalité allemande
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MÉMOIRES D¼UN PASTEUR CAMEROUNAIS
furent contraints à l¼abandon, mais ils furent relayés autant que possible par des missionnaires français de la même confession. C¼est ainsi que la Société des Missions évangéliques de Paris prit pied au Cameroun en 1916 et fut appelée à gérer les Églises, les écoles et les œuvres médicales protestantes. Le pasteur Joseph Ekollo passa donc sous la houlette française, mais le souvenir des Jamaïcains et des Allemands resta très vif dans sa famille. En outre, l¼usage de la langue locale, le duala, ne fut pas entravé ni dans le culte public, ni dans la lecture de la Bible en duala, ni dans les écoles enfantines où Thomas Ekollo apprit à lire couramment en duala. L¼exemple de son père, fidèle serviteur de l¼Église, pasteur sous différents régimes politiques et sous diverses disciplines ecclésiastiques, a appris à Thomas Ekollo l¼indépendance de la vocation pastorale et la liberté de l¼Église. Sous l¼aspect insti-tutionnel, Thomas Ekollo appartenait à l¼Église évangélique du Cameroun, devenue autonome vis-à-vis de la Mission de Paris en 1957, et c¼est à cette même date qu¼il reçut de cette Église la consécration (ordination) pastorale. La vocation de Thomas Ekollo peut se comprendre aussi par la réalité même de l¼Église protestante camerounaise plantée par les Missions protestantes successives. C¼est une église enracinée dans une population, une église présente au monde, partie prenante du mouvement social, engagée dans la formation et la prise de conscience d¼un peuple tout entier. Ce n¼est pas une église réduite à sa plus simple expression, contente d¼assurer simplement une veille liturgique et de gagner quelques convertis. Le protestantisme camerounais a bien compris « les aspects sociaux du dogme » que le grand théologien catholique Henri de Lubac a décrits dans un livre devenu classique. Dans cette perspective, l¼œuvre éducative de l¼Église, le développement des écoles chrétiennes, font partie intégrante de la vie totale des chrétiens protestants. C¼est dans le domaine éducatif que le pasteur Thomas Ekollo a vécu sa vocation pastorale, en qualité de directeur du Collège Alfred Saker à Douala et de directeur de l¼enseignement protestant au Cameroun. Dans ses fonctions pédagogiques et administratives, Thomas Ekollo est resté un vrai pasteur. Le ministère de Thomas Ekollo a une ambition plus grande encore, que nous pressentons en lisant sa thèse de théologie et quelques-uns de ses autres écrits. Il parle de « l¼assimilation du
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message chrétien » par les chrétiens africains. Cette assimilation intelligente et volontaire doit s¼effectuer notamment par le moyen de l¼éducation qui se donne dans les écoles à l¼ensemble des enfants et des adolescents. La position de Thomas Ekollo n¼est pas élitiste, au sens où un groupe de théologiens d¼avant-garde travaillerait isolément à une nouvelle formulation de la foi chrétienne à partir d¼une reconstruction de la pensée religieuse dite traditionnelle. Thomas Ekollo vise le plus grand nombre, la nation camerounaise, l¼Afrique moderne dans leur vaste projet de reconstruction culturelle. Selon lui, la foi chrétienne et très concrètement les chrétiens, clercs et laïcs, ont une responsabilité dans la construction nationale et l¼élaboration d¼une culture africaine moderne. La dernière partie de la thèse de Thomas Ekollo, soutenue à Strasbourg en 1955, porte le titre significatif : « Le christianisme comme base possible de la culture africaine de demain ». C¼est avec cet idéal qu¼il a voulu travailler. La conscience d¼être acteur dans le projet culturel du Cameroun n¼est pas le fruit d¼une prétention exagérée, mais correspond à un aspect essentiel de la personnalité de Thomas Ekollo. À la première page de ses mémoires, il affirme son identité traditionnelle : « Je suis chef coutumier légitime de la famille Bonepee à Bonendale ». Il fait état de sa généalogie et de ses origines princières. Un chef doit prendre ses responsabilités et rester digne de son statut. L¼éthique traditionnelle africaine et l¼éthique sociale chrétienne sont en accord sur ce point. L¼éthique du ministère pastoral n¼y est pas opposée. En Afrique et ailleurs, des descendants de grandes familles, princières et royales, ont assumé et assument encore des fonctions de direction dans les Églises, sans trahir les responsa-bilités nées de leur généalogie. Au contraire, leur assise sociale éveille le respect et la confiance du peuple, chrétien ou non, au sein duquel ils exercent leur ministère. Bien entendu, la jalousie et la critique sont aussi au rendez-vous, et Thomas Ekollo en fait mention à plusieurs reprises. « Les grands arbres sont haïs par le vent », dit un proverbe malgache. J¼ajouterai ici une remarque personnelle. Je n¼ai jamais entendu Thomas Ekollo faire état de sa généalogie durant les années où nous étions ensemble sur les bancs de la faculté de théologie protestante de Strasbourg (1952-1954). Thomas Ekollo parlait plutôt, comme tout étudiant qui se respecte, de vastes sujets
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MÉMOIRES D¼UN PASTEUR CAMEROUNAIS
philosophiques et théologiques, mais il le faisait avec une gaieté et une force de conviction qui me restent en mémoire. C¼est au retour dans sa patrie que Thomas Ekollo a repris conscience de ses origines sociales. Le rapport entre les chefferies et le christianisme au Cameroun est complexe et différencié. Souvent les exigences chrétiennes ont effrayé les chefs et gêné l¼accueil du christianisme. Mais il est remarquable de constater, dans l¼exemple de Thomas Ekollo et de sa famille, qu¼un chef coutumier peut être un chrétien à part entière. Les mémoires de Thomas Ekollo n¼abordent pas les discussions passionnées des années 1960 au sujet de la théologie africaine et de « l¼apport africain à l¼Église ». Il ne fait pas allusion non plus aux troubles qui ont sévi au Cameroun notamment en pays Bamiléké, qui ont coûté la vie à tant de ses compatriotes et à quelques missionnaires étrangers. Je mentionnerai ici le nom de Bernard Kopp, un condisciple de Thomas Ekollo à la faculté de théologie protestante de Strasbourg, mort tragiquement à Douala en 1960. Ce n¼est pas non plus dans ses mémoires, mais dans un éditorial du journal trimestriel de son Église qu¼il a pris position au sujet de l¼assassinat du Père Engelbert Mveng en 1995. Ses mémoires ne sont pas une histoire du Cameroun ni une histoire du christianisme au Cameroun. D¼autres buts sont envisagés. Une première impression générale se dégage. Thomas Ekollo défend sa vocation pastorale et son ministère pastoral, d¼abord contre ses propres doutes qui ont ravagé sa pensée à plusieurs reprises, ensuite contre les doutes exprimés par certaines personnes, dont quelques collègues, qui le trouvaient trop revendicatif et trop attaché aux choses de ce monde. Thomas Ekollo affirme l¼unité de sa vocation et de son ministère au milieu des lourdes fonctions pédagogiques et administratives qui furent les siennes. Il se décrit lui-même à un moment donné comme « un PDG » mais il assume cette tâche dans un esprit pastoral. Et après « le drame » qu¼il raconte au chapitre X, il finit par s¼épanouir miraculeusement dans le ministère pastoral qui lui est confié dans une paroisse ordinaire. La seconde impression que je relève est celle-ci. Thomas Ekollo écrit dans un but pédagogique, je dirais même catéchétique. Les expériences qu¼il a vécues peuvent inspirer les réflexions et les décisions des générations présentes. Les responsables d¼Églises et des conseils d¼Églises au niveau le plus élevé ont quelque chose à
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apprendre de l¼histoire du CEBEC (Conseil des Églises baptistes et évangélique du Cameroun) que Thomas Ekollo a servi fidèlement durant toute sa carrière. Puissent-ils mettre en pratique l¼inspiration œcuménique et missionnaire qui a présidé à la création de cette institution ! Le peuple chrétien a de son côté le devoir de mettre en pratique la Parole de Dieu dans tous les domaines de l¼existence, et renoncer aux agissements malhonnêtes que tout le monde déplore mais dont personne ne se sent responsable. Thomas Ekollo appelle ses concitoyens et ses paroissiens, au sens large, à se convertir sans cesse. C¼est la dernière phrase de ces mémoires, qui est à la fois un cri de détresse, une prière et une mise en demeure :
Pitié Seigneur ! Quand les chrétiens de ce pays comprendront-ils que Christ est venu pour libérer par son évangile l¼homme de toutes les forces qui l¼asservissent ? Et l¼une des libérations fondamentales que cet évangile opère, c¼est libérer l¼homme de son égoïsme, laquelle libération passe par l¼amour généreux, solidaire, confiant et transparent.
Les mêmes accents saisissants se retrouvent dans la prédication d¼ouverture du synode générale de l¼Église évangélique du Cameroun du 22 février 1990, que nous reproduisons dans ce volume, ainsi que dans la brochure publiée par Thomas Ekollo pour le cent cinquantième anniversaire du protestantisme au Cameroun, e Cameroun, 150 anniversaire de l´évangélisation(Douala, 1995).
Au terme de cet avant-propos, je voudrais exprimer nos remer-ciements envers toutes les personnes qui ont rendu possible cette publication. En premier lieu, il faut bien sûr reconnaître notre dette envers Thomas Ekollo lui-même qui a voulu livrer au public ces pages très personnelles et ne les a pas réservées à ses intimes. Il avait le sentiment que son autobiographie pourrait « avoir un intérêt au-delà du Cameroun », selon les termes de sa lettre du 20 novembre 1995 où il me priait par avance d¼écrire quelques pages de présentation le moment venu. Je nommerai ensuite Mme Renée Ekollo et ses enfants, au Cameroun et dans la diaspora camerounaise à l¼étranger, qui ont
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