Les laïcs dans une Église d’Afrique L’œuvre du Cardinal Malula (1917-1989) , livre ebook

icon

278

pages

icon

Français

icon

Ebooks

2012

Écrit par

Publié par

Lire un extrait
Lire un extrait

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus

Découvre YouScribe et accède à tout notre catalogue !

Je m'inscris

Découvre YouScribe et accède à tout notre catalogue !

Je m'inscris
icon

278

pages

icon

Français

icon

Ebooks

2012

Lire un extrait
Lire un extrait

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus

Publié par

Date de parution

01 janvier 2012

EAN13

9782811105914

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

Marco Moerschbacher
Les laïcs dans une Église d’Afrique
L’œuvre du Cardinal Malula (1917-1989)
Préface de Léonard Santedi
KARTHALA
LES LAÏCS DANS UNE ÉGLISE D’AFRIQUE
L’ŒUVRE DU CARDINAL MALULA (1 9 1 7 -1 9 8 9 )
Marco Moerschbacher est responsable de la Section Afrique de l’Institut de Missiologie Missio à Aachen (Allemagne) et collaborateur du Département théologique de missio-Aachen. Né en 1964, de nationalité allemande, il a fait ses études en philosophie et théologie à Francfort et à Paris. Avec sa thèse, à la base de cette publication, il a été promu docteur en théologie à Sankt Georgen, Francfort. Il est marié et père de famille.
.
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé
Couverture: Photo du cardinal Malula. Agence CIRIC (Archives 203 243).
© ÉDITIONSKARTHALA, 2012 ISBN : 978-2-8111-0591-4
Marco Moerschbacher
Les laïcs dans une Église d’Afrique
L’œuvre du cardinal Malula (1917-1989)
Traduit de l’allemand par Raymond Mengus
Préface de Léonard Santedi
ÉditionsKARTHALA 22-24, boulevard Arago 75013 Paris
Edition originale :Volk Gottes in Afrika. Die Rolle der Laien in der pastoralen Erneuerung von Kardinal Malula, Kinshasa, Peeters, Leuven, Paris, Dupley MA, 2007. (D.R.)
Préface
L’histoire retiendra que l’année 2010 aura été pour le Continent afri-cain une année d’importance capitale. En effet c’est au cours de cette année que bien des pays africains ont célébré le cinquantenaire de leur indépendance. Ces célébrations, au-delà de l’aspect festif, ont été une occasion propice pour plusieurs pays d’évaluer, c’est-à-dire de mettre en lumière, les acquis de ces cinquante années d’indépendance et de dégager des nouvelles orientations et des engagements fermes pour bâtir l’avenir. C’est dans ce contexte que l’Église-Famille de Dieu qui est en RD Congo a eu la joie de voir l’un de ses dignes fils, le cardinal Joseph Albert Malula, être reconnu par l’État congolais comme Héros National. La nation congolaise tout entière a reconnu dans l’œuvre de ce Prélat, une contribution remarquable à son progrès. Et, comme l’a souligné le cardinal Laurent Monsengwo, le cardinal Malula mérite le titre de héros a plusieurs égards. Héros, il le fut par sa quête incessante de l’excellence et de la perfection. Héros, il le fut en pilotant le groupe du «Manifeste de la conscience africaine», qui devait déclencher le mouvement vers l’indé-pendance. Héros, il le fut enfin par son projet pastoral, résumé à travers sa célèbre formule « Une Église congolaise dans un État congolais » où il entendait promouvoir l’émergence d’une Église locale authentiquement africaine d’une part et d’autre part travailler efficacement à la libération intégrale de notre peuple, en faisant découvrir à ce dernier en paroles et en actes, les valeurs libératrices de l’évangile de Jésus-Christ. Parmi les points les plus remarquables et les plus innovants de ce projet pastoral figurent à coup sûr, la promotion d’un laïcat formé et engagé dans l’Église et dans le monde ainsi que l’élaboration d’une ecclé-siologie renouvelée dans laquelle les grandes paroisses d’anonymes devraient donner lieu à des communautés ecclésiales plus modestes (CEVB) où les fidèles se connaissent, vivent réellement la fraternité chré-tienne, célèbrent l’eucharistie selon des expressions liturgiques propres et s’engagent à transformer leur milieu de vie.
6
LES LAÏCS DANS UNE ÉGLISE D’AFRIQUE
Aujourd’hui, plus de 50 ans après le lancement de son projet pastoral (1959) et de 20 ans après sa mort (1989) le Cardinal nous apparaît comme un prophète de notre temps ; car sur bien des points de la vie ecclésiale, ils nous sert de précurseur. En effet, ses options pastorales ont été accré-ditées aussi bien par l’enseignement du Magistère de l’Église que par l’évolution de la théologie postconciliaire. D’une part, à propos des CEVB, c’est le Pape Jean-Paul II lui-même qui affirmera dansEcclesia in Africaque l’Église-Famille de Dieu ne pourra donner la pleine mesure d’Église que si elle se ramifie en commu-nauté suffisamment petites pour permettre des relations humaines 1 étroites . D’autre part, concernant les ministères laïcs, la théologie post-conciliaire rappellera avec insistance que la proclamation de la bonne nouvelle de Jésus-Christ à la société s’adresse à tous les membres du Corps du Christ, aux laïcs aussi bien qu’aux prêtres, soulignant ainsi le fait que le ministère ordonné et le ministère non ordonné sont appelés à se 2 mettre au service de la Communauté . Eu égard à ce qui précède l’on peut comprendre la joie que j’éprouve en cette occasion qui m’est offerte de présenter au public de langue fran-çaise cet excellent ouvrage de Marco Moerschbacher consacré justement au renouveau pastoral de l’Archidiocèse de Kinshasa opéré par le 3 cardinal J.A. Malula . En analysant et en discutant le point de départ, les visions et objectifs, les différents pas de réalisation, les résultats obtenus, les faiblesses et les lacunes identifiées, l’auteur a réussi de manière remarquable à présenter deux options originales de l’œuvre pastorale du cardinal Malula : l’option pour les communautés ecclésiales vivantes de base (CEVB) et celle pour l’institution de trois ministères laïcs dont le ministère dumokambi.
1. Voir L. Santedi Kinkupu,L’avenir des ministères laïcs. Enjeux ecclésiologiques et perspectives pastorales, Kinshasa, éd. Signes des temps 1997 ; L. Santedi – M. Moerschbacher et alii,Pour une institution des laïcs dans l’Eglise. Africains et Européens en quête de renouveau conciliaire, Paris, l’Harmattan, 2004 ; B. Sesboue. N’ayez pas peur, Regards sur l’Eglise et les ministères aujourd’hui, Paris, Desclée de Brouwer, 1996. 2. Jean-Paul II, Ecclesia in Africa n° 89. Sur ce point voir aussi l’option pastorale de l’Episcopat congolais dansNouvelle Evangélisation et catéchèse dans la perspective de l’Eglise-Famille de Dieu en Afrique, Kinshasa, édition du Secrétariat Général de la CENCO, 2000. 3. M. Moersehbacher publie ici l’essentiel de sa thèse de doctorat en théologie soutenue à l’Institut Supérieur de Philosophie et Théologie Saint Georges à Francfort sous la direction de l’éminent professeur Ludwig Bertsch, grand connaisseur du cardinal Malula et de l’Eglise de Kinshasa. Voir entre autres : L. Bertsch, « L’initiative de L’Eglise locale de Kinshasa, son inspiration et son impact sur d’autres Eglises locales» dans L. Santedi Kinkupu (éd.),L’avenir des ministères laïcs. Enjeux ecclésiologies et perspectives pastorales, Kinshasa, éd. Signes des Temps, 1997, p 141-151.
PRÉFACE
7
L’ouvrage présente une démarche méthodologique de toute beauté : le contexte (chap. 1), le sujet (chap. 2), la réflexion (chap. 3) et les perspec-tives (chap. 4). Si dans la première partie l’auteur prend soin de cerner le triple contexte de son sujet : le contexte historique de l’Église du Congo, celui de l’Église de Kinshasa et enfin du cardinal Malula, dans la deuxième partie il examine en lui-même le renouveau pastoral de l’Église de Kinshasa. Dans la troisième partie, il amorce une réflexion approfondie sur les intuitions pastorales du Cardinal Malula en les évaluant à la lumière du renouveau pastoral dans l’Église universelle. C’est ici que l’auteur tâche d’apprécier à sa juste valeur l’impact théologique du renouveau pastoral de l’Église de Kinshasa en ce qui concerne les CEVB et les ministères laïcs. Pour lui les CEVB et les ministères laïcs de Kinshasa donnent à l’ecclésio-logie de communion une structure concrète au niveau d’une Église locale, ce que le Concile Vatican II n’a pas pu fournir. Il s’agit donc d’une récep-tion créatrice du Concile qui dépasse bien les limites de l’Archidiocèse de Kinshasa. Cette réception créatrice se fonde aussi sur une lecture critique de l’histoire de la mission et d’une Église à visage européen. Cette étude n’est pas que descriptive et analytique, elle est aussipros-pective. Dans la quatrième et dernière partie, l’auteur jette un coup d’œil sur la situation pastorale en Allemagne qui est déterminée, d’une part, par les restes d’une Église et d’un christianisme « populaires » et, d’autre part, par de nouvelles formes de spiritualité, des communautés nouvelles, des mouvements spirituels et une religiosité à diverses facettes. Il a l’audace d’affirmer que l’agir pastoral de l’Église en Allemagne pourrait gagner quelque chose en s’inspirant des missions, des réalisations et des expériences du renouveau pastoral de l’Église de Kinshasa. Il indique à juste titre trois points : envisager et approfondir une théologie et une praxis différenciées des ministères ; dépasser la notion monarchique de l’ordre en adoptant une compréhension du pouvoir qui donne place à la participation et à la subsidiarité, et ouvrir la discussion sur la prêtrise et les ministères au critère de la « Communauté vivante » en donnant aux chrétiens baptisés la place qui leur revient dans la mission de l’Église. Nous sommes convaincus que l’ouvrage de M. Moerschbacher, par le déploiement théorique qu’il met en œuvre, peut-être considérée comme une contribution de taille à la « théologie comparée ». En effet, suivant la suggestion de Adolf Exeler de la fin des années 70, la « théologie pasto-rale comparée » remplace la missiologie classique de l’époque coloniale. Cette théologie comparée apprécie les Églises du Sud avec leurs propres structures, pastorale et théologie, comme partenaires d’un dialogue inter-culturel et interdisciplinaire. Elle est une théologie narrative dans laquelle les Églises du Sud et du Nord se racontent leurs manières de résoudre leurs problèmes respectifs en vue « d’élargir lefundusdes solutions possibles ».
8
LES LAÏCS DANS UNE ÉGLISE D’AFRIQUE
L’intérêt de la présente recherche, on le voit, dépasse largement le cadre strict de l’Église de Kinshasa. Elle est d’un apport certain au renou-vellement de la théologie du ministère dont les enjeux sont de taille pour l’avenir de la praxis ecclésiale, tant dans le contexte africain qu’euro-péen. Il y a là un double pari gagné par l’auteur. D’une part en étudiant l’expérience des communautés ecclésiales vivantes de base à Kinshasa, il nous découvre une Église qui, dans chacune de ses communautés, se fait champ d’expérience, laboratoire de la puissance de l’Evangile dans une situation donnée et qui met au service de la société ce dont elle fait l’expé-rience. D’autre part, en examinant l’expérience des ministères laïcs instaurée à Kinshasa, il nous montre que, sans une place donnée aux laïcs, 4 il n’y a pas d’africanisation possible de l’Église , de même que sans une place donnée aux laïcs l’Église ne peut relever les nouveaux défis d’une société. M. Moerschbacher nous rappelle ainsi qu’il n’y a d’ecclésiologie que celle qui se développe dans une articulation vivante avec les pratiques ecclésiales. Comme l’affirmait à juste titre le grand ecclésiologue J. Hoffmann : « Faite des femmes et d’hommes concrets qui la font exister en confessant, en célébrant et en partageant cet Evangile qu’ils ont reconnu et accueilli comme l’Evangile de salut (…), l’Église de Dieu est de ce fait pleinement historique (…). La réflexion théologique sur l’Église aura donc une double tâche dialectique : discerner ce qu’est l’Église à partir de ces réalisations historiques multiples et diverses que nous livre l’histoire, et interpréter de façon critique ces réalisations à partir de ce 5 qu’est l’Église » (telle qu’elle se reçoit de la tradition apostolique) .
On le voit, l’intérêt de la présente étude est de faire percevoir à tous, Africains et Européens, la nécessité incontournable d’une herméneutique critique de la tradition pour construire une Église prophétique avec des structures concrètes de la communion qui soient basées sur la participa-tion et la solidarité. En revisitant l’œuvre pastorale du Cardinal Malula, M. Moerschbacher a réussi à dégager cette intuition fondamentale du renouveau pastoral initié par le prélat congolais à savoir que :l’objectif de tout service et de tout ministère est la communauté chrétienne vivante. Et le ministère ordonné et le ministère non ordonné sont appelés à se mettre au service de cette communauté, appelée à servir l’histoire de Dieu avec l’humanité.
4. Voir sur ce point, M. Pivot, Préface de M. Moerschbacher – L. Santedi, et alii, Pour une institution des laïcs dans l’Eglise, Africains et Européens en quête de renouveau conciliaire, Paris, l’Harmattan, 2004, p. 9. 5. J. Hoffmann,«L’Eglise et son origine » dansInitiation à la pratique de la théo-logieIII, Paris, Cerf, 1983.
PRÉFACE
9
En définitive, l’enjeu majeur de cette étude n’est pas seulement de maintenir vivant le souvenir d’un pasteur et de sauvegarder les acquis du renouveau pastoral de l’éminent prélat congolais, mais de nous inviter à nous les approprier dans la double fidélité à l’écoute de la Parole de Dieu en Église et à celledes appels des hommes et des femmes de notre temps. Ainsi 20 ans après sa mort, le cardinal Joseph Albert Malula nous invite à nous inscrire dans une dynamique inventive qui nous permettra de pour-suivre, après lui, la tâche toujours nouvelle de l’incarnation de l’Evangile pour la transfiguration de l’humanité.
Léonard Santedi Kinkupu, Secrétaire Général de la Conférence épiscopale nationale du Congo Membre de la Commission théologique internationale
Voir icon more
Alternate Text