76
pages
Français
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2016
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Publié par
Date de parution
01 octobre 2016
Nombre de lectures
367
EAN13
9782841615742
Langue
Français
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Date de parution
01 octobre 2016
Nombre de lectures
367
EAN13
9782841615742
Langue
Français
Les Éditions Albouraq
– Revivification des sciences de la religion –
© Dar Albouraq
Diffusion :
SODDIL
16, Boulevard Saint Germain
75005 Paris
Tél. : 01 60 34 34 30
Fax : 01 60 34 35 63
www.soddil.com
Email : soddil@soddil.com
Distribution :
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Comptoirs de ventes :
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Tél. : 01 48 05 04 27
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www.albouraq.com
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Tous droits de reproduction, d’adaptation ou de traduction par quelque procédé que ce soit, sont réservés pour tous les pays à l’Éditeur.
1437 - 2016
ISBN : 978-2-84161-574-2 — EAN : 9782841615742
Abû Hâmid Al-Ghazâlî
Le Livre du mariage
(Kitâb Adâb al-Nikâh)
La Revivification des sciences de la religion ( I h yâ ‘ulûm al-Dîn )
Livre II – Tome II
Traduit et annoté par Hassan Boutaleb
Le Livre du mariage
(Kitâb Adâb al-Nikâh)
P RÉSENTATION DE L ' ÉDITEUR
Au Nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux !
L’Imâm Abû Hâmid Al-Ghazâlî (m. 1111) nous fait découvrir dans ce livre, le deuxième du Tome II de l’Ihyâ ‘Ulûm al-Dîn, les mérites, les avantages et les inconvénients du mariage (al-nikâh). Institution considérée comme indispensable pour vivre pleinement sa foi.
Aussi, pour notre Imâm, le mariage est un devoir universel dont ne peut se passer que l’ascète qui craint de ne pouvoir se consacrer totalement à Dieu ; même si les grands maîtres du soufisme et les sultans de l’ascèse, à quelques exceptions près, étaient tous mariés. Bien plus, ils avaient même couramment plusieurs épouses.
Al-Ghazâlî aborde ici tous les éléments et les aspects du mariage. Rien n’y est omis et comme à son habitude, notre Imâm passe en revue les versets coraniques, les traditions prophétiques, les propos des anciens et ceux des maîtres spirituels sur le mariage.
Les lecteurs trouveront dans cette œuvre des réponses à leurs nombreuses interrogations, même les plus intimes. Car Al-Ghazâlî n’hésite pas non plus à traiter de la sexualité et à souligner l’importance des droits de la femme et de l’homme en la matière.
Il donne également des conseils extrêmement pratiques et utiles à l’harmonie du couple et rappelle que le divorce est l’une des choses permises que Dieu répugne le plus.
Ce livre, écrit il y a quasiment un millénaire, s’inscrit dans un contexte particulier et dans la logique d’un processus de réforme initié par le Prophète un peu plus de quatre siècles auparavant. Certaines assertions, quelques exemples destinés à argumenter un point de vue ou encore le rappel de hadiths (propos prophétiques), pourront conduire le lecteur à se poser plusieurs questions. L’une d’elles est de savoir ce qui a poussé nos éditions à publier un livre pouvant parfois afficher des décalages importants avec nos mœurs actuelles.
Plusieurs raisons nous amenèrent à décider de traduire cet opuscule. La première s’inscrit dans le projet de traduire l’ensemble de cette œuvre magistrale à plus d’un titre. Œuvre qui se destinait à rappeler l’orthodoxie des concepts majeurs de la Religion musulmane mais aussi à réconcilier les deux dimensions fondamentales de cette même religion : l’exotérisme et l’ésotérisme qui, depuis le procès d’Al-Hallâj, ne se comprenaient plus vraiment.
L’autre raison fut de rendre accessible en langue française une étude qui n’a aucunement la prétention de servir de référence, et encore moins de « mode d’emploi » du mariage musulman, mais qui nous expose clairement les mœurs d’une époque. Mœurs que nous pourrions, pour certaines, juger rétrogrades, mais qui replacées dans leur contexte, n’en constituent pas moins une avancée et une révolution que certains jugèrent scandaleuses les siècles suivants. Si aujourd’hui quelques passages peuvent nous interpeler, c’est pour d’autres raisons. Certains de ces codes sociaux pouvant nous choquer se comprennent, tout d’abord, si nous les resituons dans le cadre tracé par l’époque et par l’expansion récente de l’islam dans ces régions, mais aussi et surtout, par la rencontre difficile entre des peuples aux mœurs si différentes. Essentiellement d’ordre spirituel, l’islam d’alors dut rapidement étoffer ses règlements sociaux pour assurer l’unité et la coordination d’une nation qui ne cessait de s’étendre et, par-là, lui permettre une intégration aux peuples majoritairement nonmusulmans. C’est ainsi que plusieurs codes étrangers à l’islam furent intégrés à titre de coutumes afin de ne pas déstabiliser ou révolutionner trop vite des sociétés encore fortement empreintes de mœurs païennes. Ce sont quelques-unes de ces coutumes qui prirent le dessus sur l’esprit du Coran et l’orientation prophétique et conduisirent à des dérives que notamment l’œuvre de Ghazâlî se propose de combattre.
Pour mieux comprendre notre propos, nous pouvons établir des parallèles avec nos conditions de vie moderne et constater que, encore récemment, en Europe et plus que cela en France, les conditions de la femme n’étaient pas fabuleuses. Pour s’en convaincre, il suffit d’étudier la vie et l’œuvre d’Aurore Dupin, alias George Sand, qui dut se travestir, tout comme Jeanne d’Arc d’ailleurs quelques siècles plus tôt, pour accéder à certains cercles et accomplir sa mission et sa vocation. George Sand, pour décrire la condition de la femme du XIX e siècle en France, parlait d’aliénation. A cette époque, lorsque la femme se mariait, elle devait faire don de ses biens et sa fortune à son mari qui en usait et abusait selon son bon vouloir. Pratique qui fut à l’origine de très nombreux mariages arrangés, voire forcés. Par ailleurs, une femme ne pouvait sortir seule sous peine d’être considérée comme une prostituée.
Un autre point important à la bonne compréhension du texte est de resituer une certaine terminologie parfois mal traduite de l’arabe, bien qu’en français des concepts et approches similaires existent. Nous prendrons quelques exemples pour illustrer notre développement. Un hadith du Prophète décrit le mariage comme un acte contractuel s’inscrivant dans le cadre des divers autres contrats régis par la Loi (‘aqd min al-‘uqûd). Cette approche peut sembler bien différente des autres enseignements coraniques ou prophétiques situant la raison d’être du mariage dans l’amour, la douceur, la complicité ou encore la procréation. C’est d’ailleurs cette optique contractuelle qui a pu faire dire à certains qu’à la suite de ce contrat la femme devenait la propriété, voire l’esclave de l’homme. Or, il n’en est rien. En arabe, le terme désignant la notion de contrat (‘aqd) signifie aussi « faire un nœud » et nous amène à comprendre qu’il est question de nouer deux âmes en une seule au moyen de cet acte légal qu’est le mariage. De même, en français et jusqu’à notre époque, lors d’un mariage, on dit que les époux « s’appartiennent mutuellement ». Il n’est pas ici question de « propriété », au sens où on le conçoit pour une chose relevant du commercial, mais bien d’un lien fort qui engage mutuellement les conjoints. Toujours autour de cette notion de contrat, nous retrouvons un concept occidental que véhicule un mot propre à évoquer une relation dépourvue d’amour mutuel : en effet, jusqu’aujourd’hui, en français pour parler de rapports sexuels, on utilise le terme « commerce ». « Avoir commerce avec » signifie « avoir des échanges avec », et dans le cas présent il s’agissait d’échanger des corps, de se donner l’un à l’autre. Ces quelques exemples nous montrent que, si nous pouvons parfois nous tromper ou faire des raccourcis en arabe, en français il en va de même.
Un autre paramètre est à prendre en compte lors de la lecture de ce livre qui nous décrit l’importance accordée au mariage en islam. Plusieurs hadiths cités destinés à illustrer un propos sont, par les plus grands spécialistes du hadith, considérés comme suspects, faibles, voire faux. Il est connu que l’œuvre de Ghazâlî contient un certain nombre de hadiths jugés comme forgés ou au moins douteux. S’agissait-il de hadiths recueillis oralement et sans chaîne de transmission connue ? S’agit-il de passages introduits, involontairement ou par négligence, par des copistes parfois malintentionn