Le catholicisme au Burundi 1922-1962 Approche historique des conversions , livre ebook

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Date de parution

01 janvier 2003

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EAN13

9782845862630

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

2 Mo

Augustin Mvuyekure Le catholicisme au Burundi 1922-1962
Approche historique des conversions
Églises d’ re
mémoire KARTHALA
LE CATHOLICISME AU BURUNDI
1922-1962
Depuis trente ans, nous avons été les spectateurs et les acteurs d’une formidable mutation du panorama religieux mondial. Au e milieu duXXsiècle, un peu plus d’un catholique sur deux dans le monde vivait en Europe et en Amérique du Nord ; le nouveau millénaire n’en comptera bientôt plus qu’un sur trois et le temps est proche où l’Afrique aura presque autant de chrétiens que l’Europe occidentale. Cette situation est le fruit de l’histoire : l’histoire missionnaire e e desXIXetXXsiècles. Des colonisations aux indépendances, non sans douleurs, des communautés chrétiennes – catholiques, protes-tantes – sont nées en dehors de l’Occident, puis de véritables Églises, qui se sont affirmées et témoignent autrement de l’Évan-gile du Christ. Elles se penchent aujourd’hui sur leurs origines et veulent en connaître les sources. La collectionMémoire d’Églisesentend se situer dans cette per-spective en recourant à uneapproche historique. Il faut multiplier les histoires particulières pour que deviennent enfin possibles les synthèses informées qui manquent sur les Églises du Sud. Cette collection est dirigée par Paul Coulon, directeur de l’Insti-tut de science et de théologie des religions à l’Institut catholique de Paris.
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com
Couverture : Une visite pastorale dans le Burundi rural,Vivante Afrique, n° 223, juillet-août 1964.
© Éditions Karthala, 2003 ISBN : 2-84586-263-6
Augustin Mvuyekure
Le catholicisme au Burundi 1922-1962
Approche historique des conversions
Préface de Jacques Gadille Postface de Jean-Pierre Chrétien
Éditions Karthala 22-24, boulevard Arago 75013 Paris
COLLECTION MÉMOIRES D’ÉGLISES
Jean BONFILS,La Mission catholique en République du Bénin. Des origines à 1945, 1999. François NOIRET,Pierre Ratsimba (1846-1919), le fondateur oublié de l’Église de Fianarantsoa (Madagscar),1999. Guy PANNIER,L’Église de Pointe-Noire (Congo-Brazzaville).Évo-lution des communautés chrétiennes, de 1947 à 1975, 1999. Philippe DELISLE,Histoire religieuse des Antilles et de la Guyane françaises.Des chrétientés sous les tropiques ? 1815-1911, 2000. Marc SPLINDERet Annie BART(dir.),Chrétiens d’outre-mer en Europe.Un autre visage de l’immigration, 2000. Ghislain de BANVILLE,Kalouka et Zoungoula. Les deux premières religieuses de Brazzaville, au Congo. 1892-1909, 2000. Jean-Paul MESSINA,Jean Zoa, prêtre, archevêque de Yaoundé. 1922-1998, 2000. Dominique ARNAULD,Histoire du christianisme en Afrique. Les sept premiers siècles, 2001. Françoise JACQUIN, Jean-François ZORN(éds),L’altérité religieuse, e e un défi pour la mission chrétienne,XVIII-XXsiècle, 2001. Geneviève LECUIR-NEMO,Anne-Marie Javouhey, fondatrice de la congrégation des sœurs de Saint-Joseph de Cluny(1779-1851), 2001. Christian DURIEZ,À la rencontre des Kapsiki du Nord-Cameroun. Regard d’un missionnaire d’après Vatican II, 2002. Maurice CHEZA, Monique COSTERMANSet Jean Pirotte (dir.),Œcu-ménisme et pratiques missionnaires,2002. Gilles ROUTHIERet Frédéric LAUGRAND(dir.)L’Espace mission-naire. Lieu d’innovations et de rencontres interculturelles,2002. Henry J. KOREN,Aventuriers de la mission.Les spiritains en Acadie et en Amérique du Nord (1732-1839), 2002.
Préface
Cette histoire de la première évangélisation au Burundi n’aurait pas été publiée, sans les persévérants efforts d’un groupe d’amis, fidèles à la mémoire de l’auteur : prêtre burundais, celui-ci a disparu dans des cir-constances dramatiques, un an après avoir brillamment soutenu son tra-vail en Sorbonne, en octobre 1988. Au-delà de la démarche de piété, l’in-térêt scientifique présenté par cet ouvrage justifiait son édition. En effet, comparativement à l’histoire contemporaine du Rwanda, les travaux portant sur le royaume voisin sont beaucoup moins nombreux, comme l’attestent les collections publiées chez Karthala. Or, cette recherche s’impose par l’ampleur des matériaux, puisés tant dans les archives administratives du pays mandataire et dans l’important fonds romain des Pères Blancs, libéralement mis par eux à la disposition des chercheurs, – que sur le terrain, auprès des témoins encore vivants de cette récente histoire. Ils constituent une mine de renseignements. Exploités avec rigueur et méthode, ainsi que l’atteste le nombre de tableaux statistiques, de graphiques et de cartes, ils restituent les phases de l’adhésion de la population de l’Urundi au catholicisme : d’abord minoritaire et réservée, au temps de la colonisation allemande et dans l’immédiate après-guerre, elle se traduit, comme au Rwanda, par « une tornade de conversions », au cours de la décennie 1930 et dans les quelques années qui la pré-cèdent. Le ralliement des chefs à la nouvelle religion, – réalisant l’utopie d’un « royaume chrétien », chère aux disciples du cardinal Lavigerie, en donne une explication essentielle. Mais le grand mérite de cette analyse est d’aller au-delà de la seule considération des chiffres, pour saisir le phénomène, au plus près des motivations de cette adhésion massive, qui a touché également les trois ethnies constitutives de la population. A l’aide d’une cinquantaine de témoignages oraux enregistrés, largement utilisés au fil de l’analyse, et que l’on a tenu à reproduire pour l’essentiel, en gommant les redites, dans les annexes, – le lecteur peut juger des formes de l’attrait, voire du prestige, retirés, à l’instar de celui des chefs traditionnels, de la partici-pation à la stratégie évangélisatrice mise en place par les Pères Blancs : il revient à ceux-ci le mérite d’avoir impulsé très tôt auprès des jeunes le mouvement des vocations au sacerdoce, à l’entrée dans les congrégations locales de Sœurs (« de Sainte-Thérèse de l’Enfant-Jésus »), et de Frères (« de Saint-Joseph »), ainsi qu’une forte mobilisation de catéchistes. Devenu majoritaire, bénéficiant de la tutelle financière de la Belgique et de la faveur des chefs, – même de ceux qui n’étaient pas chrétiens, – le
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LE CATHOLICISME AU BURUNDI (1922-1962)
catholicisme a connu deux situations contrastées : tout d’abord, un dédain général envers les premiers convertis a prévalu, puis, progressive-ment, le sentiment d’une dignité reconquise a grandi, notamment chez les femmes, – assorti d’une sorte de mise en quarantaine de ceux qui n’osaient plus se déclarer « païens » ou « athées ». Comme l’auteur connait admirablement les usages, les expressions imagées de son pays, il est à même de décrire « la nouvelle sacralité » qui, peu à peu, a composé avec l’ancien culte d’Imanaou deKiranga.Son souci d’introspection s’exerce sur l’activité des missionnaires, leur enseignement, les dévotions, les liturgies festives qui ont très vite donné leur rythme propre à l’année ; il décrit « les sacramentaux », ces processions de la Fête-Dieu ou les rites de bénédiction des récoltes ou du bétail, qui vont bientôt remplacer les fêtes traditionnelles, comme la cérémonie annuelle des semailles, l’Umu-ganaro. Il montre cette activité apostolique des missionnaires sous-tendue par la forte discipline communautaire imposée par leur fondateur. Mis en garde par l’essor des messianismes, ils entendaient écarter tout risque de syncrétisme, en imposant le latin, des mots transposés de cette langue ou du grec, pour désigner les sacrements, ou en substituant le motMunguà celui d’Imana,pour nommer Dieu. Au-delà des cadres institutionnels dont l’auteur a préalablement analysé la mise en place, c’est donc bien à « une religion vécue », – titre de l’un de ses derniers chapitres, – qu’il nous introduit. De ce même point de vue, il fait une large part à l’interprétation cri-tique de cette évangélisation, – s’efforçant d’en montrer « les limites » et de poser un certain nombre d’« interrogations ». Une telle démarche s’imposait, dans le contexte des fortes contestations qui ont suivi la période étudiée ici, en particulier de la politique délibérément anticléri-cale de la Deuxième République, préludant aux violences interethniques dont l’auteur allait être lui-même victime. Certes, on pourra juger excessives ou insuffisamment fondées certai-nes imputations, parlant d’« une religion intolérante », voire « agres-sive », d’une « pastorale de la peur » ou déplorant un esprit de domina-tion de certains religieux, du vicaire apostolique lui-même, Mgr Gorju. Mais ne sont-ce pas là des réactions attendues de la part d’un jeune prêtre africain qui garde en mémoire certaines discriminations dont ses ainés, les premiers prêtres burundais ont souffert de la part des mission-naires ? Il était naturel aussi qu’il fît état des représentations mythiques sur les relations inégalitaires entre groupes ethniques, que les mission-nairess avaient enpruntées aux voyageurs et anthropologues du siècle précédent –, ces mythes « hamitiques », mis en lumière par le Professeur Jean-Pierre Chrétien, l’un des maîtres d’Augustin Mvuyekuré. Mais celui-ci ne mentionne qu’en passant ce poids des mentalités, face à « la promotion sociale » réalisée par le christianisme, toutes classes sociales confondues. Il préfère mettre l’accent sur un point faible, beaucoup plus lourd de conséquences, de la pastorale des Pères Blancs : il s’agit de la priorité donnée aux formes collectives de piété, à l’exactitude de la pra-
PRÉFACE
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tique sacramentaire, aux dépens d’une formation professionnelle et, plus encore, aux formes sociales et politiques de l’engagement chrétien, au sein des mouvements de jeunes. Les contingents d’élèves du petit et du grand séminaire qui, dans une forte proportion, ne sont pas allés jusqu’au sacerdoce et se sont trouvés, du fait de la formation reçue, sans qualification en ont été un premier signe. Ils seront par la suite les mili-tants potentiels d’une politique anticléricale. Il est intéressant de noter que cette observation rejoint celle d’un prêtre de grande expérience qui fut envoyé, au début des années 1970, à Bujumbura, comme « Fidei donum », avant d’acccéder à l’épiscopat en France, le P. Henri L’Heureux. Sa correspondance personnelle de cette 1 époque reflète les décisions du récent Concile et les réfléxions pastorales des évêques de France, auxquelles il avait été associé. Il en prit argument pour montrer aux évêques africains l’urgence de former un laïcat à la fois compétent et instruit de la pensée sociale de l’Église. Ajouterai-je que, depuis la tragédie qu’elle a vue de près, sur ces plateaux interla-custres, la Société des Missionnaires d’Afrique a fait retour sur elle-même, – prenant en compte cette dimension des choses ? Ne convenait-il pas de redéfinir une stratégie de l’évangélisation mieux adaptée aux régi-mes sécularisés qui sont en passe de se généraliser sur la planète ? Or une telle option est loin de contredire la formation d’une élite religieuse « christianisée en profondeur », tout en restant soucieuse de s’informer des problèmes contemporains et de s’ouvrir au monde. Sur ces bases et en dépit des graves incertitudes du moment, Augustin Mvuyekuré délivre un message de confiance dans l’avenir de l’Église burundaise, si celle-ci, écrit-il en conclusion, « sait se mettre au service des masses exploitées et appauvries, etêtre pauvre avec les pauvres». Qu’il me soit permis, en terminant, d’avoir une pensée émue à la mémoire du professeur Jean Devisse, mon aîné dans la carrière universi-taire ; maître exigeant, il lui revient d’avoir dirigé efficacement cette recherche, avec l’historien Jean-Pierre Chrétien, auteur de la postface de ce livre. J’exprime enfin mon amicale gratitude à Élisabeth et Philippe Guigou, qui, avec Mesdames Eschenlohr, ont su mener à bien la longue et difficile revision du manuscrit, et au P. Paul Coulon qui a offert l’hospitalité de sa dynamique collection « Mémoire d’Églises », aux Éditions Karthala.
Jacques GADILLE
1. Léguée au CREDIC et conservée par lui à Lyon, 31 place Bellecour (69002). Une copie a été déposée au Centre de Théologie Missionnaire, 5, rue Monsieur, à Paris (75007).
Sigles des abréviations
A.A.B. Archives africaines (Bruxelles). A.C.A.Au Cœur de l’Afrique(revue de l’épiscopat du Rwanda et du Burundi). A.E.S.C.Annales, Economies, Sociétés et Civilisations. A.P.B.R. Archives des Pères Blancs à Rome. A.R.S.C. Archives Royales des Sciences Coloniales. A.S.R.Archives de Sociologie des Religions. A.U.A. Archives de l’Université d’Abidjan. C.B. Congo belge. C.C.B. Centre de civilisation burundaise. C.E.A.Cahiers d’études africaines. C.E.R.P.A.N.A. Centre d’études et de recherches sur les pays d’Afrique noire anglophone. C.I.S.Cahiers internationaux de sociologie. C.R.A. Centre de recherches africaines. C.S.Culture et société. C.S.S.H.Comparative Studies in Society and History. C.V. Carte de Visite. D.C.Documentation Catholique. D.C.P.B. Directoire des Constitutions des Pères Blancs. D.E.A. Diplôme d’études approfondies. D.T.C.Dictionnaire de Théologie catholique. E.H.Ad’histoire africaine.. Études E.N.Entre Nous. E.O.Enquêtes orales. E.P.H.E.S.S. École pratique d’études en sciences sociales. F.B. Fiches biographiques. G.L.Grands Lacs(revue des Missionnaires d’Afrique, Namur). H.R.Histoire rurale. H.S.A.R.History and Study of Africa Religion. J.A.H.Journal of African History(Londres). J.O.C. Jeunessse ouvrière chrétienne. J.R.A.Journal of Religion in Africa(Leiden). M.C.Missions Catholiques. M.R.A.C. Musée Royal d’Afrique Centrale (Tervuren). N.R.T.Nouvelle Revue Théologique. P.B. Pères Blancs. P.E.Petit Echo.
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