84
pages
Français
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2014
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Publié par
Date de parution
08 octobre 2014
Nombre de lectures
45
EAN13
9782728920969
Langue
Français
Le Pape François médite la Bible ! Des homélies inédites et exclusives du cardinal Bergoglio adressées à tous, un appel à se tourner vers les humbles, les petits, les pauvres...
La découverte de la spiritualité d'un pape qui a laissé très peu d'écrits avant son élection.
Publié par
Date de parution
08 octobre 2014
Nombre de lectures
45
EAN13
9782728920969
Langue
Français
C ARDINAL J ORGE M ARIO B ERGOGLIO
P APE F RANÇOIS
La Vie
Textes réunis par Federico W ALS et traduits de l’espagnol par Hortense DE P ARSCAU
P ROLOGUE
Nous sommes témoins d’un moment historique. Nous sommes en train de vivre un moment unique. Pour la première fois dans l’histoire de l’Église, un pape venu d’Amérique latine – le continent catholique – est élu pour être l’évêque de Rome et successeur de Pierre dans la conduite de cette barque millénaire. Nous sommes nombreux à nous souvenir des moments qui ont suivi la fumée blanche en ce début de soirée romaine à la fois pluvieuse et froide, ce mercredi 13 mars 2013. Que de nervosité, d’anxiété, d’incertitude… mais aussi quelle profonde réjouissance, quelle joie ! Réjouissance à l’annonce d’un nouveau Saint-Père et joie parce que nous, catholiques, sans encore connaître celui que les cardinaux avaient élu, étions déjà heureux de la venue d’un nouveau pasteur. Lorsqu’en ce jour le cardinal protodiacre français, Jean-Louis Tauran, annonça au monde à 20 h 12 (heure de Rome) : « Annuntio vobis gaudium magnum. Habemus Papam ! » , non seulement la place Saint-Pierre exulta de joie mais chacun de nous, en union avec tous ceux présents, fut bouleversé au plus profond de son être à l’idée d’avoir un pape. Puis, quelques secondes plus tard, le cardinal Tauran nous surprit tous en disant : « Eminentissimus ac Reverendissimus Dominum, Dominum Georgium Marium Sanctae Romanae Ecclesiae Cardinalem Bergoglio. »
« Bergoglio ! » « Le pape est argentin ! » « Bergoglio est pape ! » voilà quelques-unes des réactions spontanées des Argentins et notamment de ceux qui eurent le privilège de le rencontrer et de travailler avec lui. Impressions qui, au fil des heures, se muèrent en un sentiment indescriptible de joie, d’émotion et de larmes pour ce nouvel évêque de Rome, cadeau de l’archidiocèse de Buenos Aires en particulier et plus largement de tout le peuple argentin, à l’Église universelle. Homme simple et austère, doté d’une profonde humilité et d’un grand sens du service, le père Bergoglio (comme il se présente lui-même) a su s’attirer la confiance et l’affection de ses fidèles car, même dans l’exercice des plus hautes charges ecclésiastiques, il ne cessa jamais d’être prêtre. Dans sa nature profonde, François nous montre qu’il a toujours été et qu’il demeurera un pasteur au milieu de son troupeau qu’il connaît et aime comme sa propre chair. Aussi, dès ses premiers gestes, il laisse présager un pontificat empreint de paternité et de présence auprès des plus démunis.
« Je voudrais tant une Église pauvre et pour les pauvres ! » s’exclame le pape François lors de son remarqué premier discours aux journalistes dans la salle Paul-VI, ne laissant pas le moindre doute sur la devise qui marquera son pontificat. Les plus nécessiteux et les plus démunis, dans tous les sens du terme, sont ceux que l’Église doit rejoindre. Une Église qui ne soit pas « autoréférentielle », mais qui donne un témoignage vivant du Christ, de la joie d’être catholiques, de la simplicité mais aussi de l’engagement qu’implique le message du Christ en chacun de nous, non seulement pour nous-mêmes mais aussi vis-à-vis des autres. C’est pourquoi le cardinal Tauran conclut en disant : « Qui sibi nomen imposuit Franciscum » (Auquel le nom de François s’est imposé)…
Et pourquoi « François » ? Le pape lui-même nous raconte qu’à l’instant de son élection, le cardinal Hummes l’a étreint et embrassé en disant : « N’oublie pas les pauvres. » Ces paroles ont résonné si profondément en lui qu’il a immédiatement pensé à saint François d’Assise qui s’était consacré aux pauvres et qui, en même temps, avait été un homme de paix, un homme qui aimait et respectait la création.
C’est pourquoi nous avons souhaité intituler cet ouvrage La Vie . La sélection d’homélies et de lettres pastorales de l’ancien cardinal Bergoglio, aujourd’hui entre vos mains, est le reflet fidèle de la pensée simple et claire, profonde et engagée, cohérente entre le dire et le faire, d’un pasteur. Un pasteur qui nous appelle à être missionnaires en annonçant la vérité, la beauté et la bonté qui sont le Christ lui-même, qui sont Dieu le Père qui, dans son infinie miséricorde, nous aime sans condition et nous pardonne sans nous juger. Comme les trois autres volumes rassemblant les enseignements du cardinal – La Miséricorde, Le Témoignage, La Mission –, il constitue un appel de l’ancien archevêque de Buenos Aires à agir comme les catholiques que nous voulons être.
Au fil de ces pages, nous allons voir que le message de Jésus, qui est vie, est simple : nous devons être des messagers de la vie. Nous ne sommes pas maîtres de cette vie et nous sommes appelés à partager la table du Seigneur avec nos voisins, avec notre prochain. Dieu nous confie cette mission au moment même de la conception et elle s’enracine au fur et à mesure que nous grandissons et avançons sur le chemin de la vie : avec la santé, la maladie, la prospérité, l’adversité, la douleur… et à l’aube de la vieillesse ! Sachons veiller avec amour et dignité sur la personne âgée qui incarne la sagesse de la vie. Et face à la culture de mort si en vogue, laissons Jésus entrer dans notre cœur pour que triomphe la culture de vie.
Je vous invite donc à nous laisser porter par ce que nous propose Jésus : pardonner, écouter, être compréhensif, semer la paix, être patient et aimer sans condition à l’image de la Vierge Marie pour son Fils et pour nous, elle qui fut une mère si tendre. Que les réalités que nous voyons et vivons quotidiennement en tant que chrétiens nous amènent à prendre conscience, à nous rendre responsables, et à ouvrir notre cœur pour défendre la culture de vie dès les premiers instants, et jusqu’au repos dans les bras du Père, en accueillant tous les hommes sans en exclure aucun pour ne pas être un peuple triste.
Au-delà du prologue de rigueur, nous avons souhaité partager avec vous ces textes originaux sans commentaires éditoriaux pour que résonne toute la richesse de la parole et de la pensée du cardinal Bergoglio. Il appartient à chacun de nous de prendre le temps de les méditer, de les laisser décanter et de les faire fructifier.
Spirituellement proche de son peuple et profondément priant, le pape François a semé en abondance et avec de nombreux fruits tout au long de sa vie, et il continue de le faire. Sans que personne le voie, avec l’humilité et la générosité que nous demande l’Évangile, il n’a cessé de cheminer et d’être proche de son frère qui avait besoin d’un geste, d’une parole, ou simplement d’un regard. Faisons honneur à son œuvre pastorale en la prolongeant par nos actes, en ouvrant notre cœur à Dieu et au frère qui est notre prochain, et surtout en nous laissant AIMER par Dieu.
Un évangélique avec qui j’ai cultivé une amitié fraternelle au fil des années – amitié vivifiée par le dialogue interreligieux et l’œcuménisme ancré dans notre cher peuple argentin – avait l’habitude de clore son émission en disant : « Nous nous retrouverons la prochaine fois, si Dieu le veut, et je vous salue avec les mots de Jésus de Nazareth : “Ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le pareillement pour eux.” » Qu’il en soit ainsi !
Federico Wals Responsable du bureau de presse Archevêché de Buenos Aires
F AIRE CE QUE J ÉSUS FIT POUR NOUS
Jn 13, 6-20
« Faites de même » est la demande de Jésus à ses amis pendant qu’il leur lave les pieds, peu de temps avant de livrer sa vie, de donner la Vie. Faire comme Lui. En un geste, il résume tout ce qu’il a fait durant ces années, « passer son temps à faire le bien », ce qu’il va faire de façon plus définitive sur la croix, en aimant jusqu’à l’extrême. Aimer : se mettre à genoux, s’incliner, s’abaisser plus bas que « l’autre », pour le servir sans condition. Jésus répond gratuitement au besoin, il lave les pieds de ceux qu’il aime, il est aspergé par la boue qui se forme au contact de la terre de l’autre et de son eau propre. Il les traite avec amour, leur procurant du repos pour le corps et le cœur, et finalement il se livre entièrement, livrant « tout » par le geste.
« Faire de même » n’est