Les premiers convertis ont rencontré beaucoup de résistance de la partde leurs parents, eux-mêmes subjugués par les us et coutumes. Pour avoirrefusé d’obtempérer aux interdits ancestraux jugés non conformes à lavie chrétienne, ils ont été persécutés, empêchés de se marier aux fillesdes parents non chrétiens. Alors, ils se sont dispersés ailleurs, jusqu’auNigéria où, ils ont rapidement appris le Haoussa pour évangéliser à leurtour. Évangéliser dans les cultures qui ne sont pas les leurs contrairementà ce qu’a fait Jésus, les Africains nourrissent quelque méfiance à l’égardde ceux qui "sont venus de là-bas".Tout est parti de l’arrivée à Léré en 1920 de deux évangélistes américainsà bord d'un canoë. Sans perdre de temps, le petit groupe irradiant a menédes démarches pour obtenir des sites. Là, ils ont mené des activitésprogressives de la sensibilisation à la responsabilisation en passant par laconversion au moyen de la catéchèse, le baptême. Les constructions dessites ont suivi. Tout en se développant, l’Église Fraternelle Luthérienneau Tchad s’organise sur le plan administratif en paroisse, consistoire puiséglise. Toutes les acceptions de tous les concepts sont explorées (lepéché, le diable, l’âme...). Vu l’immensité des activités de formation etde construction à mener, l’église rencontre conséquemment desdifficultés croissantes ce sont : la résistance résiduelle des us etcoutumes, les contraintes matérielles et surtout financières, lefléchissement de l’esprit des adeptes, oublieux de la promesse faite parJésus de rester avec son Église qui est son corps et sa parole.Tout de même, l’œuvre religieuse timidement initiée par les couplesRevne et Kaardal au sud-ouest du Tchad et au nord-Cameroun a fini paratteindre les dimensions d’un empire car elle se retrouve partout dans lesdeux pays voisins, brassant hommes, femmes et œuvres dans tous lessecteurs d’activités. L’amour réciproque répare les péchés au sein del’Église et incite au progrès.
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