L’Église du Loango 1919-1947 Une étape difficile de l’évangélisation au Congo-Brazzaville , livre ebook

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Date de parution

01 janvier 2008

EAN13

9782811101626

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

3 Mo

Guy Pannier L’Église du Loango 1919-1947
Une étape difficile de l’évangélisation au Congo-Brazzaville
mémoire d’Églises KARTHALA
L’ÉGLISE DU LOANGO 1919-1947
Depuis trente ans, nous avons été les spectateurs et les acteurs d’une formidable mutation du panorama religieux mondial. Au milieu du e XXsiècle, un peu plus d’un catholique sur deux dans le monde vivait en Europe et en Amérique du Nord ; le nouveau millénaire n’en comptera bientôt plus qu’un sur trois et le temps est proche où l’Afrique aura presque autant de chrétiens que l’Europe occidentale. Cette situation est le fruit de l’histoire des siècles passés, en particulier e e de l’histoire missionnaire desXIXetXXsiècles. Des colonisations aux indépendances, non sans douleurs, des communautés chrétiennes – catho-liques, protestantes, – sont nées en dehors de l’Occident, puis de véritables Églises, qui se sont affirmées et témoignent autrement de l’Évangile du Christ. Elles se penchent aujourd’hui sur leurs origines et veulent en connaître les sources. La collectionMémoire d’Églisesentend se situer dans cette perspective en recourant à une approche historique en lien avec les autres sciences sociales (anthropologie, sociologie...). Il faut multiplier les histoires parti-culières pour que deviennent enfin possibles les synthèses informées qui manquent sur les Églises du Sud. Cette collection est dirigée par Paul Coulon, directeur honoraire de l’Institut de science et de théologie des religions à l’Institut Catholique de Paris, rédacteur en chef de la revueHistoire & Missions Chrétienneséditée par les éditions Karthala depuis 2007.
KARTHALAsur internet : http://www.karthala.com (paiement sécurisé)
Couverture : Komono, première chapelle construite par le père Vroemen. Archives photos spiritaines.
© Éditions Karthala, 2008 ISBN : 978-2-8111-0162-6
Guy Pannier
L’Église du Loango 1919-1947
Au Congo-Brazzaville une étape difficile de l’évangélisation
Éditions Karthala 22-24, boulevard Arago 75013 Paris
Sigles et abréviations
BG:Bulletin généralde la Congrégation du Saint-Esprit Arch. Cssp.: Archives générales de la Congrégation du Saint-Esprit à Chevilly-Larue CCHF:Recueil des Circulairesde Mgr Henri Friteau aux Archives Générales
Avertissements
L’orthographe des noms congolais de lieux et de personnes n’est pas forcément le même, suivant les auteurs. Il est transcrit phonétiquement et comporte donc des variantes dont il ne faut pas s’étonner. Le terme souvent employémissionoules missionsdésigne générale-ment lastationcentrale ou résident les missionnaires. Toutes les photographies incluses au milieu de l’ouvrage proviennent desArchives photographiques spiritaines,30 rue Lhomond, 75005 Paris. Elles ne peuvent être reproduites sans autorisation expresse.
Remerciements
J’adresse mes remerciements à tous ceux et celles qui ont bien voulu m’aider dans la rédaction de ce travail, spécialement les Pères Gérard Vieira, Pierre Wauters, Paul Coulon, René Charrier, Sœur Paul Girolet, spiritains et spiritaine, pour les documents d’archives ; Mme Geneviève Karg, pour les documents photographiques ; et évidemment ma communauté spiri-taine de Chevilly-Larue qui m’a fourni l’atmosphère fraternel et les soutiens matériels et spirituels indispensables à l’aboutissement de ce projet.
Introduction
L’histoire de l’implantation de l’Église Catholique dans la République du Congo, ancienne colonie française de l’Afrique Equatoriale, notamment en ce qui concerne ses fondateurs Mgr Carrie, Mgr Augouard et les pre-miers missionnaires spiritains, a déjà été étudiée par divers ouvrages, mono-graphies,thèsesuniversitaires,souvenirsoubiographies.Mêmesices études sont partielles et manquent parfois de données historiques détaillées et fiables, on a une relative connaissance de ce qui s’est passé au moins au début de cette histoire. e Mais en ce qui concerne la première moitié duXXsiècle, la période de la colonisation, les études sont fragmentaires et une masse de documents restait encore à défricher. Parce que la fondation de l’Église au Congo a été intimement liée aux missionnaires de la congrégation du Saint-Esprit, seul 1 le livre du Père Jean ErnoultLes Spiritains au Congodonne une descrip-tion chronologique du développement des stations de mission et fait connaître les missionnaires qui les ont animées. 2 Il y a quelques années , je m’était longuement penché sur l’histoire du diocèse de Pointe-Noire entre 1947 et 1976. Pendant cette période, la République du Congo était née d’une colonie française le Moyen-Congo, et le vicariat apostolique de Loango est devenu le diocèse de Pointe-Noire. Cette étude concernait des évènements contemporains, vécus par des témoins directs. En rédigeant cette histoire et en consultant les documents antérieurs, j’avais toujours été frappé par la vision pessimiste portée sur cette Mission et qui lui collait à la peau comme une étiquette un peu méprisante : « le pauvre Loango ! » : c’est ainsi qu’on appelait ce vicariat apostolique, pourtant le plus ancien du Congo. La période qui s’étend entre la fin des deux guerres, 1919-1947, fait donc l’objet de la présente étude et ne concerne que le vicariat aposto-lique de Loango, avant qu’il ne devienne le diocèse de Pointe-Noire (14 septembre 1955).
1. Jean ERNOULT,Les Spiritains au Congo de 1865 à nos jours.Mémoire Spiritaine, Etudes et Documents, n° 3, Congrégation du Saint-Esprit, 30 rue Lhomond 75005 Paris. 2. Guy PANNIER,L’Église de Pointe-Noire, Collection « Mémoire d’Églises », Paris, Edi-tion Karthala, 1999, 378 p.
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L’ÉGLISE DU LOANGO
Pourquoi seulement cette période et seulement ce vicariat ?
Ayant vécu activement sur place, de 1950 à 1976, cette transition d’un territoire de Mission en une Église locale, j’étais plus à l’aise pour me pencher sur ce qui s’était passé avant mon arrivée. Lieux et personnes m’étaient familiers, j’étais attiré par l’histoire de ces stations de missions que j’avais trouvées, pour la plupart déjà fondées, et dans lesquelles œuvraient encore des missionnaires de « l’ancien temps » que je trouvais toujours à pied d’œuvre et qui parlaient de leur évolution. Bien des années plus tard, le temps libre de ma retraite à Chevilly m’a permis de retrouver dans les archives de la congrégation une bonne partie des éléments nécessaires pour mieux comprendre cette période et notam-ment le lent cheminement de vingt-cinq années, vécues bien avant moi, par des confrères spiritains, mes confrères. Quelles étaient les conditions de leur vie, quels moyens avaient-ils pour mener à bien leur mission d’évangélisation, qui étaient-ils ? Jeune missionnaire, j’avais eu, comme ceux de mon temps, à comprendre ces « anciens » qui étaient nos supé-rieurs et nous le faisaient parfois bien sentir, des confrères qui nous semblaient un peu bizarres et avec lesquels nous n’étions pas toujours d’accord, mais que nous respections instinctivement par tout ce que nous devinions de leur vie profonde de religieux-missionnaires. J’ai trouvé, dans nos archives spiritaines une grande masse de docu-ments, mais éparpillés dans de nombreux dossiers ; il y avait du bon, de l’excellent, mais aussi du moins bon, même du mauvais, parfois de l’inac-ceptable pour les mentalité de notre temps. Il fallait les rassembler et les classer de façon à ce que tout soit connu et que ce travail constitue vrai-ment une description aussi exacte que possible de cette période. Avec le recul de l’âge et l’expérience, avec la possibilité de fouiller dans les écrits, rapports, lettres, circulaires des uns et des autres, mission-naires du terrain ou « visiteurs » venant du dehors, cette histoire devenait passionnante et j’ai voulu la mener à bien, sans pour autant, avoir la prétention de pouvoir tout rapporter et tout expliquer. Il y a, dans l’histoire de la Mission, la part des hommes et des femmes qui y ont été mêlés et qui méritent un infini respect aussi bien pour ce qu’ils ont fait que pour ce qu’ils n’ont pas fait à cause de leur pauvreté d’hommes et de femmes. On en trouve les traces dans les archives. Il y a, aussi, et ne faut-il pas dire, surtout, la part de Dieu qui inspire la naissance et conduit la vie de son Église ; et celle-là on ne peut la déceler qu’à travers les hommes et les évènements dont témoignent les archives. Une part de Foi est nécessaire pour lire cette histoire et garder un respect profond pour l’action de Dieu, pour celle des hommes ou des femmes qui en ont été les bénéficiaires et les collaborateurs, et ne juger ni l’Un ni les autres.
Cette étude veut rapporter, selon ce que j’ai pu comprendre, par quels efforts, par quelles souffrances, par quel combat parfois, l’Église qui n’était encore que la Mission du « pauvre Loango », a préparé la nais-
INTRODUCTION
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sance des Églises de Pointe-Noire et de Nkayi, et, en partie, de Mouila au Gabon. J’offre ce travail d’histoire à mes frères et sœurs congolais que je garde fidèlement dans ma mémoire, Évêques, prêtres, religieux et reli-gieuses, animateurs de communautés originaires de ces trois diocèses. Je leur demande simplement de se souvenir de leurs Pères dans la foi.
er Chevilly-Larue le 1
novembre 2007
Ya Kitunga Guy PANNIER, spiritain
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